Yop !
J’espère que vous allez bien et que vous chantez la vie.
J’ai une petite question qui porte sur l’utilisation du temps dans mon bouquin.
Je ne l’ai pas publié sur le forum, donc je vous la fais courte sur l’intrigue générale et l’avancement de mon écrit pour que vous compreniez :
- Un jeune type de 28 ans exerce un bullshit job et s’emmerde dans sa vie
- Il découvre le rêve lucide. Intrigué, il s’y intéresse et s’entraîne pour devenir rêveur lucide
- Classique : il glisse petit à petit dans sa vie rêvée -au sens littéral- et en oublie sa vie réelle
- Le livre se divise en 5 parties, je termine en ce moment la 4ème
L’histoire alterne entre la vie réelle du héros et ses rêves lucides ; chaque récit ayant sa propre intrigue bien que les deux se nourrissent.
Au départ mon intrigue principale se concentrait uniquement sur la vie réelle du héros, et ses escapades rêvées étaient surtout un moyen d’épicer un peu l’histoire et de me faire plaisir au niveau de l’écriture (puisque dans un rêve, tout est possible !). Mais dès le départ l’issue devait être la même : petit à petit le héros devait fuir sa vie réelle et s’abandonner au rêve.
Du coup le récit de la vie réelle avait été bien réfléchi en amont et toutes les étapes-clés renseignée dans un plan. Depuis le début je l’écris à la troisième personne et au passé. Exemple :
- Citation :
- « […] Après avoir marché sur quelques mètres, Sack entra dans un Carrefour Market pas très loin de chez lui. L’air frais dégagé par les vitrines réfrigérées le poussa à s’emmitoufler dans son long manteau noir. Il ne savait pas vraiment que choisir pour ce genre d’occasion. Quand il avait demandé à Francis ce qu’il comptait apporter, ce dernier s’était exclamé : « De l’alcool ! Juste de l’alcool ! » ; avant de vanter les mérites de cette solution en tant que « facilitateur de baise depuis la nuit des temps ». Voilà qui ne l’avançait guère. […] »
En revanche pour les rêves c’était assez libre, je n’avais pas de contraintes donc je laissais simplement filer mon imagination. Pour donner un effet « immersif », j’ai écrit dès le départ ces passages à la première personne et au présent. Ça me permet aussi de retranscrire directement les pensées du héros (devenu narrateur) en italique. Exemple :
- Citation :
- « […] J’observe la scène depuis la hune, les pieds d'un côté et de l'autre du mât. J'aime bien quand mon rêve prend cours au milieu d'une histoire comme celle-là. En levant la tête, je peux voir la forêt vierge qui s'étend à perte de vue. Unie, immense, comme une couverture d'émeraude qui ondule légèrement au gré du vent. Le soleil tape fort, le bois du mât, hier encore plein de sève, soulève un parfum rugueux qui me plaît.
Je me dis qu'il fallait être bien intrépide, ou cupide, pour oser traverser un océan au 16ème siècle. Sans savoir quand on touchera terre.
Ni même si l'on touchera terre... Tout cela au nom de l'aventure. […]»
Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’une intrigue dans les épisodes rêvés s’est tricotée un peu toute seule au fur et à mesure que j’écrivais. Et de simple péché mignon pour mon imagination, les rêves ont fini par constituer un récit à part entière avec des personnages forts, des rebondissements etc… Pour autant, j’ai toujours conservé les deux styles : troisième personne et passé pour l’un, première personne et présent pour l’autre.
A la fin de la 4ème partie, sur laquelle je besogne en ce moment, le héros trouve un moyen pour ne plus avoir à vivre dans la réalité ; et s'abandonner complètement dans sa quête onirique. En gros il se débrouille pour pioncer 24H/24 pendant une longue période, qui correspondra à la 5ème et dernière partie.
J’ai donc pensé à inverser le système narratif à partir de la 5ème partie. C’est-à-dire d’écrire la dernière séquence de vie réelle du héros au présent et à la première personne… et toute la fin du récit, qui ne prend place que dans le rêve, à la troisième personne et au passé.
L’objectif est double :
1. Pour servir le récit et appuyer le fait que la vie « rêvée » du héros est devenue sa vie « réelle ». Je ne sais pas si je suis clair ?
2. Parce que la partie 5 sera assez conséquente comparée aux séquences de rêve précédentes et aura pas mal d’action. Comme je suis débutant, et feignant, je suis plus à l’aise dans la narration au passé. Donc ça me faciliterait les choses…même si ce n’est pas un argument déterminant.
Du coup je voulais avoir votre avis sur la question :
- Est-ce que ça vous semble pertinent comment changement ?
- Est-ce que ça ne risque pas de perturber le lecteur ?
- Est-ce que ça ne risque pas de mettre de la distance entre le lecteur et le ressenti du héros, ce qui était en partie l’objectif des séquences « rêvées » au départ ?
Merci par avance pour vos avis éclairés