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| | Nombre de messages : 1755 Âge : 27 Date d'inscription : 14/08/2016 | Don Rumata / Fiancée roide Ven 30 Déc 2016 - 0:54 | |
| Par écrire en poésie, j'entends que dans un roman l'on glissât des phrases qui se répondent avec des rimes, alors qu'on est au milieu d'un paragraphe, comme ça, sans truc Je ne sais pas si je m'exprime bien mais le sujet m'importe car depuis ma lecture de la Chanson de Roland j'ai l'impression que j'écris tout le temps comme ça, alors que je suis en train d'écrire un roman en prose. Est-ce bien sage de faire fi des frontières de la littérature quand on écrit précisément un roman en prose, car le choix du style narratif etc importe vraiment. Jusqu'à quel point ? Est-ce bien sage de glisser volontairement des phrases avec des rimes dans son roman ? - Exemple:
Il était sans doute plus salutaire aux vengeurs de désigner un bouc émissaire plutôt que d’abattre leur colère sur un de leurs seigneurs
(ce n'est pas un sujet qui tache je me pose réellement la question ) |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Ven 30 Déc 2016 - 1:52 | |
| Hoy par ici ! Le titre m'a interpellé, car c'est, en de rares occasions tout de même, ce que je fais aussi (plus ou moins volontairement). Ça ne me semble pas être un problème lorsque les rimes sont ponctuelles. Après, de là à les enchaîner sur tout un roman... Je suis curieux. Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu sous la main, donc de but en blanc, c'est difficile à jauger. J'ai tendance à penser que le roman puise une grande force dans l'hétérogénéité de ses phrases, chose que la poésie ne faisait pas avant son âge d'or (du roman). T'aurais pas tout un paragraphe dans le même style, voir s'il sonne redondant ? Pour l'exemple en tout cas, j'y trouve une musicalité bienvenue. Pas dérangeante, bien au contraire. Lorsque je lis, les rimes marquent les intonations. |
| | Nombre de messages : 3215 Âge : 49 Localisation : Devant le PC Pensée du jour : 50 nuances d'earl grey Date d'inscription : 05/12/2012 | Mikaroman / Jeune et fringant retraité Ven 30 Déc 2016 - 2:06 | |
| Il serait fort plaisant, pour nous autres, lecteurs, de lire un tel roman écrit avec ferveur. Car la contrainte est riche et pousse l'artisan, à sortir de la friche de nouveaux arguments. Que ce soit la rime, la métrique ou les mots, quoi que l'auteur estime qu'il faille de nouveau La lecture n'en sera que plus belle, c'est certain, si l'oeuvre qui la recelle explore des chemins.
(Plus sérieusement, oui, ce serait agréable de lire tout un roman dont le texte s'enrichirait de la musicalité de ses rimes. ) |
| | Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Ven 30 Déc 2016 - 10:43 | |
| En attendant Bojangles est écrit selon ce principe. Mais ce n'est pas (à mon avis) un grand roman. Sans pour autant que les deux soient liés. |
| | Nombre de messages : 674 Âge : 45 Date d'inscription : 12/07/2016 | Valéry K. / Hé ! Makarénine Ven 30 Déc 2016 - 11:05 | |
| Ca se fait fréquemment, même involontairement. Je me souviens d'une fois où une bêta-lectrice m'avait pointé ça dans un de mes textes. Elle l'avait souligné dans une phrase en me disant qu'elle était belle et, c'était marrant parce que moi aussi elle me plaisait, cette phrase. Elle sonnait agréablement à mes oreilles, son rythme me plaisait, et elle m'avait fait me rendre compte qu'il y avait une rime dedans, en fait. Pour autant, je ne pense pas qu'il faille forcer la chose. C'est l'éternel combat pour savoir à quel point la forme d'un texte doit être travaillée. J'aurais peur qu'à trop chercher la chose, ce soit l'efficacité de la narration qui en pâtisse. Les francophones que nous sommes avons, dans notre amour des mots, parfois trop tendance à privilégier la poésie des mots, au dépends de la fluidité de lecture générale. Enfin, je suis sure qu'un équilibre peut être trouvé mais... méfiance, quoi. |
| | Nombre de messages : 1755 Âge : 27 Date d'inscription : 14/08/2016 | Don Rumata / Fiancée roide Ven 30 Déc 2016 - 11:44 | |
| Merci de vos réponses ! Le truc c'est qu'il m'arrive (quand j'ai une autre manière de penser, hem) de travailler volontairement mes phrases pour en faire sortir des rimes, je me demandais si c'était surtout adapté pour la forme d'un roman en prose. Mais si vous me dites qu'il n'y a pas de soucis me voilà rassuré |
| | Nombre de messages : 550 Âge : 30 Localisation : Entre deux lignes Pensée du jour : Pourquoi ? Date d'inscription : 16/01/2015 | Writer / Gloire de son pair Ven 30 Déc 2016 - 14:56 | |
| Je confirme, il n'y a aucun souci... De même, cela doit être beau, et une riche expérience d'écriture. Cela change des écrivains "à deux balles" qui font des cartons dans les librairies. Un peu de proses dans ce monde... Je dis oui ! Oui, j'aime la poésie... |
| | Nombre de messages : 2388 Âge : 100 Localisation : ardèche Pensée du jour : Je suis ignorant de ce que j'ignore Date d'inscription : 29/05/2016 | pehache / Guère épais Dim 16 Avr 2017 - 9:27 | |
| Par écrire en poésie, j'entends que dans un roman l'on glissât Ben non, principale au présent, subjonctif présent. J'aurais aimé que vous ne dépravassiez pas la langue ainsi. |
| | | Invité / Invité Lun 17 Avr 2017 - 10:20 | |
| - Don Rumata a écrit:
- Je ne sais pas si je m'exprime bien mais le sujet m'importe car depuis ma lecture de la Chanson de Roland j'ai l'impression que j'écris tout le temps comme ça, alors que je suis en train d'écrire un roman en prose.
Je crois qu'on est toujours très conditionné par les choses qu'on lit, et on peut avoir tendance au mimétisme ! Je trouve que c'est plutôt une bonne chose que ce geste du "copier-coller", c'est aussi une manière de se dégager de nos influences tout en nous les appropriant. Dans ce cas précis de la frontière prose-vers, il m'est arrivé quelque chose de semblable il y a deux ans je crois, où j'avais écrit sur une longue période exclusivement en poésie métrée, peut-être à l'occasion d'un nano. Lorsque j'ai enfin voulu me remettre à la rédaction d'une nouvelle, impossible d'écrire normalement ! Toutes mes phrases étaient des alexandrins, je n'arrivais pas à me détacher de leur rythme, mes propositions prenaient toujours cette mesure, j'ai eu beaucoup de mal à m'en départir ! - Don Rumata a écrit:
- Est-ce bien sage de faire fi des frontières de la littérature quand on écrit précisément un roman en prose, car le choix du style narratif etc importe vraiment.
Toujours pour rester sur mon cas personnel, lors de notre partage de textes sur le concours de nouvelles érotiques un an plus tôt encore, une JE m'avait fait la remarque sur un de mes textes en prose, au tour plutôt poétique, dans lequel j'avais écrit cette phrase : "C’était l’heure endormie où la reine aux yeux noirs se rendait aux bassins pour y prendre son bain." Ou autrement formulée : C’était l’heure endormie où la reine aux yeux noirs se rendait aux bassins pour y prendre son bain. Je n'avais pas poussé le vice à faire des rimes dans tous mes hexasyllabes, j'en avais glissé une seule. Je trouvais que le tout avait du rythme, mais on m'avait dit que c'était un peu trop flagrant Cela dit, je n'ai eu qu'une fois la remarque. Tout ça pour dire que je cautionne la chose ! - Don Rumata a écrit:
- Jusqu'à quel point ? Est-ce bien sage de glisser volontairement des phrases avec des rimes dans son roman ?
Ma bible en matière de versification reste L'Art des vers de Dorchain, encore et toujours. Pour aborder les techniques de versification, il commence par parler... de la prose ! Ben oui, poésie métrée et prose ne sont ni étrangères, ni opposées, ni contradictoires, et il parle du vers comme d'un état "entre la musique et la prose" (j'ai bien dit " un état"). Flaubert avait son gueuloir pour vérifier la justesse de ses phrases, et combien de fois récrivons-nous le même passage pour trouver la bonne tournure, le bon mot qui amène la bonne liaison, bref, la bonne formule, celle qui va "sonner juste" ? Qu'on y fasse attention ou non, la prose me semble elle aussi une histoire de rythme, sous peine de cacophonie. Dorchain cite plusieurs passages en prose, dont celui-ci de Michelet : "Oh ! que j'avais donc à te dire ! Et vivant je t'ai dit si peu... Au premier mot, dieu m'a repris. À peine ai-je eu le temps de dire : "J'aime." Pour te verser mon cœur, j'ai besoin de l'éternité." Que des octosyllabes pour l'oreille :] Après, comme ça a été dit, la répétition systématique n'entraîne à mon avis rien de bon. Ce serait même la première chose que je conseillerais à quelqu'un qui veut écrire en vers : ne pas reproduire la même rime à chaque vers (sauf en cas de volonté affichée de faire un texte humoristique, là ça passe très bien, mais ça reste isolé). Un texte tire sa richesse de sa variété je crois. Dans ta prose, c'est un peu différent, mais si tu commences à faire revenir le même schéma dans tes phrases, ça peut alerter le lecteur et le gêner dans sa lecture — et au pire il pourra se demander : "mais pourquoi il n'en fait pas des vers ?" Tes questions me paraissent en tout cas légitimes et sont plutôt rassurantes, ça montre que tu réfléchis et que tu ne mets pas les mots sans raison quand tu écris, et je pense que c'est une qualité ! |
| | Nombre de messages : 69 Âge : 32 Date d'inscription : 10/04/2017 | Vela / Clochard céleste Lun 17 Avr 2017 - 10:57 | |
| De mon côté, c'est Rostand et son Cyrano de Bergerac qui me font le même effet... et j'adore vraiment. Pour moi, ce genre d'écrit, c'est du bonbon pour les oreilles |
| | Nombre de messages : 9 Âge : 74 Date d'inscription : 04/05/2017 | Kirikoustra / Magicien d'Oz Jeu 4 Mai 2017 - 15:58 | |
| Il est vrai que cela me plait également de lire ce genre d'ouvrage et surtout de les écouter . C'est un style qui une fois maitriser est plus qu'élégant, le tout est de trouver le juste milieu pour que cela ne soit pas lourd trop lourd et là est la difficulté je trouve |
| | Nombre de messages : 1024 Âge : 26 Localisation : le plus près possible d'une forêt Date d'inscription : 01/12/2016 | Aquae / Amazone du Dehors Jeu 4 Mai 2017 - 17:01 | |
| A mon avis, les rimes sont un plus tant qu'elles viennent naturellement, et tant que le récit, l'histoire racontée se prête à la poésie et la musicalité... si c'est forcé, ça se voit et ça peut couper le rythme de la lecture. A part ça, je dirais que de manière générale, les rimes peuvent produire un effet désagréable à l'oreille si le son repris n'est pas très beau... Dans l'exemple de Don Rumata, je trouve la rime en "eur" assez lourde, parce que c'est un son très "fermé" (par opposition à un son clair comme la voyelle "i"). M'enfin c'est en partie subjectif, tout ça. Le mieux c'est encore de lire son texte à voix haute et de faire confiance à son oreille |
| | Nombre de messages : 9 Âge : 74 Date d'inscription : 04/05/2017 | Kirikoustra / Magicien d'Oz Jeu 4 Mai 2017 - 17:27 | |
| A moitié en accord avec toi mon amie de débat car ce que tu dis peut s'appliquer à l'infini à tous les sujets que l'on souhaiterais évoquer Peut importe la matière, forcer n'est pas la bonne des manières. Concernant la musicalité et de ce qu'on pourra en apprécier, tout est question de subjectivité comme tu l'as si bien évoqué ☺
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