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 Mélange présent et passé simple, HELP !

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Anev
   
    Féminin
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   Âge  :  34
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Anev  /  Magicien d'Oz


Le Clavier Fou, tu tombes à pic !!!
Depuis quelques jours je me suis attelée à modifier mon récit en le mettant au passé.
Eh bien, non seulement ce n’est pas toujours très joli, mais en plus je suis à court de Doliprane.

Si je récapitule mon affaire :
1)   J’écris un roman racontant un voyage effectué l’année dernière.
Le roman commence par la fin de l'histoire : le premier chapitre raconte les derniers instants du voyage, le lecteur est donc directement plongé dans la douleur vive du retour imminent. Le chapitre se termine sur : « Et nos yeux se fermèrent, ce soir-là, sur celle qui fut la plus belle des 27 dernières années de ma vie. »

Ce qui introduit le lecteur au second chapitre, écrit au PRESENT. En effet, le lecteur est ramené au temps présent, à l’actuel.
Ce chapitre commence par : « Deux mois se sont écoulés depuis notre retour ». Il raconte comment me viennent l’idée et le désir d’écrire. Il se termine sur : « Alors j’écris. J’écris pour raconter. J’écris pour m’évader. J’écris pour ne jamais oublier ».

Jusque là, je ne veux rien changer car cela correspond exactement à ce que je veux transmettre.


2)  C’est précisément ici que les emmerdes font leur entrée fracassante.

Je suis face à un choix cornélien :

- SOIT j’utilise exclusivement le présent.
Les avantages : c’est infiniment plus simple et ça me coûtera moins cher en Doliprane. D’autre part, ça donne un effet journal intime, ça fait causer Philip Pullman, et surtout, ça répond à l’objectif principal du livre : faire revivre l’aventure en direct.
Les inconvénients : c’est très plat, ça donne un côté monotone et réduit l’ampleur temporelle.

- SOIT j’utilise exclusivement le passé.
Les avantages : c’est vrai, Yahiko, c’est tellement plus joli à lire. Cela donne une profondeur au récit, d’autant plus que j’intercale des chapitres de réflexion générale sur la question de la liberté dans nos sociétés modernes, la liberté en général, les enjeux existentiels du voyage etc etc. Ces chapitres de réflexion étant écrits, bien évidemment, au présent.
Les inconvénients : Franchement ? Je ne sais pas si je ne vais pas virer cinglée avant la fin. La concordance des temps est pour moi un exercice épouvantable et me fait revivre des traumatismes anciens. Je revois le sourire narquois de ma prof de français distribuant les sujets d’examen...
Par ailleurs, comme je raconte à la première personne du pluriel, c’est très, très lourd … et finalement ça annule toute l’esthétique du récit : « nous prîmes, nous partîmes, puis nous revînmes, alors nous allâmes, puis nous nous arrêtâmes »… bref. Si encore le récit était écrit à la 3e personne du singulier  je pense que les choses seraient différentes. Là, je trouve que le passé alourdit et ce n’est pas agréable à lire.

3) Voilà où j'en étais de mes considérations grammaticales lorsque je suis arrivée en pleurs (non j'exagère....un peu) sur le forum.
Après moults corrections, réflexions, soupirs de désespoir, fous rires nerveux, lectures et re-lectures et re-re-lectures de vos commentaires, j’ai décidé … de rester malgré tout au passé.
Je crois que le côté petite mamie qui raconte son voyage en étant assise dans le fauteuil du salon me satisfait. Le récit est beaucoup plus souple, avec des va-et-vient entre des flash back, des descriptions, et une réflexion psycho-philosophique sous-jacente.
Pour rendre le truc un peu plus digeste, je vais devoir marier harmonieusement le passé simple, l'imparfait et le passé composé.
Et, du coup, je DOIS introduire aussi du présent dans le récit :
A - lorsque sont évoquées des caractéristiques générales des pays traversés
B – lorsque mamie fait une parenthèse pour évoquer une question de réflexion philosophique


Voici des exemples de ces deux cas :

A –
« Arrivés à Rotorua, nous décidâmes de nous arrêter quelques temps afin de visiter la région.
   Du fait de l’activité géothermique de la ville, des vapeurs de soufre répandent une odeur d’œuf pourri qui embaume les rues jusqu’à plusieurs kilomètres alentours. Ainsi, jour et nuit, l’odeur traversait par effluves les vitres du van.
   Rotorua est également l’un des berceaux de la culture maorie. Quelques villages māoris  proposent des spectacles culturels où sont données des représentations de danses et chants traditionnels, notamment la fameuse danse guerrière mondialement connue sous le nom de Haka. »


B –
EXTRAIT 1
   " Nous étions heureux mais ne parvenions pas à réaliser à quel point nous avions à l’être.
    Et puis, nous avions le temps.
    Avoir le temps … C’est une expérience qui ne fait pas fondamentalement partie du quotidien, dans nos sociétés modernes. Je crois même que ce n’est devenu qu’une expression vidée de sa substance, de ses enjeux existentiels, tant le temps nous échappe dans la course frénétique de nos vies chronométrées. "

EXTRAIT 2
  «  Autant de frissons nous parcoururent lorsque nous empruntâmes le pont qui menait à l’auberge du Dragon Vert, dont l’intérieur rappelait les chalets de haute montagne, où les bières étaient servies dans de petites chopes en terre cuite, et dégustées au coin d’un feu, voluptueusement assis à côté d’une bibliothèque qui regorgeait de livres romanesques.
  Il est difficile de transmettre ce que l’on ressent face à un tableau naturel aussi magique, dont les couleurs époustouflantes laissent l’appareil photo, aussi perfectionné soit-il, impuissant à rendre compte fidèlement de la splendeur qui s’en dégage. Nous avons soudain saisi de façon presque palpable l’amour dont s’est épris Peter Jackson pour ce petit bout de Terre … »



CONCLUSION :
Alors, c’est acceptable ?
Sachant que je n’ai pas pour objectif de devenir une virtuose de l’écriture et de publier des romans en série. Mon souhait premier, c’est d’offrir à mon meilleur ami le livre de notre aventure, et d’avoir à ma disposition, pour mes vieux jours, le récit de cette année qui m’a si profondément transformée.
Il n'y a donc pas d'enjeu fondamental. Mais quand même, que les quelques lecteurs qui tomberont par hasard sur le roman ne se disent pas : "mais bon sang, je ne comprends rien!".

Je vais poursuivre ma route, à tâtons, et quand je serai presque arrivée au but je proposerai des extraits à lire pour que vous me donniez votre avis et m’aidiez à corriger la concordance des temps.
Mais je ne le ferai pas avant d’avoir suffisamment avancé, Le Clavier Fou, car je risquerais de me prendre la tête sur beaaaaauuucoup d’autres aspects du récit alors que les mois me sont comptés pour écrire (eh oui, le temps dérobe implacablement les souvenirs à ma mémoire…).
L’essentiel, pour le moment, c’est vraiment le temps employé et le souci de cohérence ! Pour le reste, on verra plus tard Smile

J'espère que tout est plus clair et que les quelques extraits présentés ici sont plus cohérents ... si ne c'est pas le cas, dites-le avec diplomatie car je suis nerveusement fragilisée !!!! mdr

Mille merci encore pour votre soutien <3
 
OrsonWilmer
   
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OrsonWilmer  /  Hé ! Makarénine


Dans ton cas, ton récit relève davantage des codes du documentaire. Par conséquent, tu n'offusquera pas Philipp Pullman si tu n'emploies que le présent.
C'est vraiment ce qu'il y a ici de plus naturel. Ton récit est contemporain et autobiographique. Ce n'est pas du roman.
Si en plus tu n'as pas la prétention à faire de la grande littérature, reste simple, c'est mon meilleur conseil.  Il est bien sûr possible de marier les deux temporalités, mais cela demande pas mal de maîtrise. Vaut mieux de toute manière un récit au présent, que pas de récit du tout Wink
http://orsonwilmer.fr
 
Le clavier fou
   
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Le clavier fou  /  Clochard céleste


L'idée de marrier les deux temps a été fait par Dan Simmons dans Hypérion. Au milieu d'un récit au passé composé et imparfait, des digressions au présent sur les lieux visités. Par contre, cet auteur séparait radicalement tout ça. On a du mal à démêler le documentaire du carnet de route quand l'odeur d'oeuf pourri rentre dans le van.
Citation :
des vapeurs de soufre répandent une odeur d’œuf pourri qui embaume les rues jusqu’à plusieurs
kilomètres alentours. Ainsi, jour et nuit, l’odeur traversait par effluves les vitres du van.

Là, je préfèrerais du présent sur toute la ligne.

Mon conseil, comme Yahiko : rédige ton premier jet au présent, tant que c'est frais. L'écriture doit venir facilement : les soucis de forme viendront plus tard. Si t'as peur d'oublier, jette-toi sur ton ordi et fait chauffer ton traitement de texte.

Je comprends que tu as un début clair : premier chapitre au passé pour la fin du voyage, l'ultime souvenir. Deuxième chapitre au présent pour faire le point, s'asseoir au fond du fauteuil. Troisième chapitre : mamie raconte son histoire.
Laisse les deux premiers chapitre comme tu le sens.
J'ai envie de dire : rédige tout ton truc d'un seul jet, en mélangeant allègrement le passé, le présent et la subjonctivite imperfectionnelle. Prends plaisir à écrire. Plus tard, tu reviendras nous voir et tu pourras prévoir du doliprane.
 

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