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| [Structure] Révélation d'info inefficace | |
| | Nombre de messages : 716 Âge : 26 Localisation : Suisse débarqué à Paris Pensée du jour : Néant Date d'inscription : 05/04/2013 | Aëmelle / Blanchisseur de campagnes Mer 12 Avr 2017 - 12:59 | |
| Bonjour, merci d'avoir ouvert ce topic !
J'ai l'impression que si je pose la question c'est que je devine déjà un peu la réponse, mais je vous explique mon problème:
Dans mon roman, le lecteur sait dès le début qu'un personnage (bébé) est une princesse (je sais, c'est trèèès original...). Par la suite, ce personnage accompagné d'autres doit fuir et ces autres lui cachent la vérité pour la protéger et lui laisser son insouciance d'enfant. N'ayant que 3 ans, il est logique qu'elle ne se souvienne pas plus tard, mais il s'avère qu'elle va grandir de 10 ans suite à un procédé magique (j'espère que c'est parce que je ne développe pas que ça a l'air si bizarre). Mais les 4 autres perso continuent à lui cacher son statut de princesse. (J'espère que vous me suivez jusque là)
Plus tard, les problèmes arrivent, le méchant la cherche car il vise le trône (pour trèèès simplifier) et j'arrive au moment où les perso vont devoir tout lui raconter sur ses origines. Et là arrive mon problème à moi. De manière générale je laisse vraiment mes personnages faire comme ils le sentent et là cette petite ne sait tellement rien qu'elle pose énormément de questions, pleure, veut savoir ! Et donc il faut bien lui expliquer et ça ne se fait pas en quelques lignes, car les autres hésitent, rechignent...
J'ai peur que comme le lecteur connaît déjà la vérité depuis le début, ce genre de passage soit ennuyeux. Ou pire qu'on ne comprenne pas pourquoi il faut expliquer alors qu'on sait déjà !
J'ai, à moindre mesure, ce problème ailleurs et voulais donc savoir si vous avez des astuces pour bien gérer et exposer ce que sait chaque personnage ? Et dans cette situation, ferais-je mieux de ne rien cacher à la princesse dès le début ? (C'est déjà suffisamment cliché comme ça ?) Est-ce si traumatisant de savoir ? Qu'en pensez-vous ?
Merci d'avance pour vos lumières ! |
| | Nombre de messages : 3221 Âge : 49 Localisation : Devant le PC Pensée du jour : 50 nuances d'earl grey Date d'inscription : 05/12/2012 | Mikaroman / Jeune et fringant retraité Mer 12 Avr 2017 - 13:10 | |
| On lui cache son statut de princesse pour la laisser profiter de son enfance et on la fait grandir artificiellement par magie ?
Si ce sont les mêmes personnes qui font cela, tu as une incohérence à résoudre. Si ce ne sont pas les mêmes personnes, tu as l'occasion d'aborder le fait qu'il y a une problématique sous-jacente et donc la possibilité de faire ta révélation de façon plus "rapide" puisque la gamine saura qu'il y a quelque chose à découvrir et sera donc en demande de réponses.
Ensuite rien ne t'empêche de faire une élipse sur la révélation proprement dite et de faire plutôt un débriefing entre les intervenants ayant informé la gamine et ceux qui n'y ont pas assisté et qui se demandent comment elle a pris les choses. Ainsi tu ne lasses pas tes lecteurs avec une redite et tu peux centrer la narration à postériori sur la façon dont elle a vécu l'annonce. |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Mer 12 Avr 2017 - 15:04 | |
| Jouer sur l'implicite et les "scènes coupées". Si le lecteur sait quelque chose, ou même le devine (ce qui revient à peu près au même dans la résolution), lâcher une confirmation dans la narration (en cas de narration externe) ou de la part d'un personnage, mais s'en tenir là. Après, comme le dit Mikaroman, tu n'es pas obligée de tout raconter. Le lecteur se doute que certaines scènes ne seront pas écrites, mais auront quand même eu lieu. C'est notamment le cas dans les dialogues, qui présentent souvent le risque de tenir une succession interminable de répliques pas forcément utiles, là où la narration aurait très bien résumé en quelques lignes. |
| | Nombre de messages : 716 Âge : 26 Localisation : Suisse débarqué à Paris Pensée du jour : Néant Date d'inscription : 05/04/2013 | Aëmelle / Blanchisseur de campagnes Mer 12 Avr 2017 - 16:15 | |
| Les 10 ans de plus sont un accident, personne ne l'a voulu. Mais il s'agit de l'une des idées les plus anciennes du roman et ce n'est peut-être pas très malin... Le truc c'est qu'il n'y a pas vraiment "qqch qui cloche", le groupe entier ayant fui leur bourg attaqué. Simplement elle venait du château et les autres de la ville. Il n'y a rien de louche à ce qu'elle soit aussi une simple victime, mais je comprends ton idée. Et merci pour l'ellipse, c'est en effet une très bonne idée =)
Merci aussi Nordgia. L'enchainement trop long de répliques et en effet ce que j'ai remarqué. Je vais sûrement ellipser (si ça se dit)
Mais je vais peut-être aussi ne rien cacher à la petite dès le début en fait, parce que les "Ne lui dites rien avant que le moment ne soit venu" des vieux prêtres magiciens, on en a soupé, non ? À y réfléchir, cela ne changera strictement rien à l'intrigue, c'est juste le personnage qui sera plus impliqué et qui risque d'avoir + peur. |
| | Nombre de messages : 144 Âge : 29 Localisation : ... Pensée du jour : "Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter" Date d'inscription : 27/03/2017 | KattEvans / Barge de Radetzky Mer 12 Avr 2017 - 18:29 | |
| Hey Sinon tu as une solution d'entre deux mais c'est difficile sans connaître ton intrigue ^^ Tu peux aussi faire en sorte que ce soit la gamine qui ferme les yeux sur son statut. On ne lui cache rien, mais elle ne pose pas de questions parce qu'au fond d'elle elle sait, ce qui créerait un réseau intéressant de vérités sous-jacentes. Du coup au lieu du mensonge et du secret, on serait juste sur des mensonges par omission, ainsi qu'un aveuglement de la princesse qui a sûrement dû vivre un truc hard dans son enfance pour ne pas tenir à se rappeler son statut. Puis, si elle est princesse, j'imagine que le "méchant" qui veut le trône va vouloir lui faire la peau, et de ça non plus elle n'en a peut-être pas très envie ^^' Et en grandissant elle s'apercevra forcément que les "gens" autour d'elles n'agissent pas comme avec une personne normale donc... Enfin je ne sais pas trop si je suis claire ! xD |
| | Nombre de messages : 716 Âge : 26 Localisation : Suisse débarqué à Paris Pensée du jour : Néant Date d'inscription : 05/04/2013 | Aëmelle / Blanchisseur de campagnes Mer 12 Avr 2017 - 19:19 | |
| Si tu es très claire, merci beaucoup ! C'est aussi une très bonne idée. Comme c'est déjà une petite assez spéciale avec des dons et tout, ce serait pas étonnant qu'elle sache parfaitement. Mais là aussi j'ai peur de mal le gérer et qu'on se demande pourquoi elle ne pose pas de questions devant ce qu'il se passe. Sinon je viens de me rendre compte en écrivant ce post que tu as raison. Je me demandais "ouais mais c'est quoi le truc hard" un peu naïvement et boum! mais bien sûr, elle a déjà été face au méchant un court instant avant le début/au début de l'histoire (elle l'a peut-être même vu tuer ses parents, ça je suis pas sûr)
Par contre pour le comportement des gens, comme elles ont fui toutes les cinq (et passé dans un autre monde, ça je l'ai pas dit), elles sont soudées et se protègent toutes entre elles mais sans garder de hiérarchie je pense. |
| | Nombre de messages : 144 Âge : 29 Localisation : ... Pensée du jour : "Quand on est dans la merde jusqu'au cou, il ne reste plus qu'à chanter" Date d'inscription : 27/03/2017 | KattEvans / Barge de Radetzky Jeu 13 Avr 2017 - 10:22 | |
| Quand on a vécu un truc traumatisant (genre la confrontation avec le méchant, la peur de mourir face à lui, ou le meurtre de ses parents devant ses yeux), on peut fuir en avant très facilement xD Le déni est notre ami ! Donc cette petite princesse pourrait pertinemment savoir qui elle est mais se refuser à le conscientiser de peur de retomber dans ses souvenirs et surtout de se remettre en danger. C'est rare qu'un personnage ait la peur comme moteur, et plus particulièrement la peur de la mort ! Je ne sais pas comment tu vois ton personnage et ton histoire, mais je trouve que ça pourrait être intéressant d'introduire une forme de déni qui expliquerait qu'elle ne pose pas de questions (la technique de l'autruche en quelque sorte, si elle n'en parle pas, pas besoin de se souvenir, pas de raison que le danger revienne). Ce serait une sorte de protection un peu vaine et ça mènerait ton perso sur un terrain psychologique riche (et ça lui créerait d'emblée des faiblesses et des obstacles internes à franchir) Enfin c'est qu'une proposition et je ne sais pas si elle colle à l'ambiance de ton projet ni à tes ambitions dessus |
| | | Invité / Invité Jeu 13 Avr 2017 - 15:42 | |
| Il y a effectivement le déni ou la technique Louis XIV (ceci dit, au moment des Frondes, Loulou avait 4-5 ans, alors que là ton personnage est tout bébé donc la comparaison perd déjà de son intérêt). Louis XIV a été profondément traumatisé par les Frondes (qui l'ont quand même forcé à un certain moment à fuir le palais pour sauver sa peau) et c'est pour ça, en gros, il a voulu faire le monarque absolu (alors qu'en vrai quand on regarde son pouvoir absolu est une passoire) et qu'il ne voulait pas accepter que Vauban mette de fortifications à Paris (rapport si je ne m'abuse au risque que le peuple se sente enfermé et soit mécontent, en gros). Mais encore une fois, il avait 4-5 ans, donc il a pu être traumatisé par les événements alors qu'un bébé... sauf si on lui raconte plus tard et que les récits la terrorisent. Comme disait Kattevans ça dépend de la manière dont tu vois ton personnage et ton histoire. Dire ou pas dire, déni ou absolutisme et maniaquerie du contrôle, ça dépend de ce que tu veux faire dire à l'histoire et surtout de ce que tu veux comme psychologie pour ton héroïne. |
| | Nombre de messages : 521 Âge : 47 Localisation : Orbite proche de Cergy Date d'inscription : 29/05/2015 | Bohr / Gloire de son pair Jeu 13 Avr 2017 - 20:35 | |
| Sans compter que des souvenirs, ça se manipule, voire se crée. Dès lors, je crois que tu as pas mal de latitude, pour ça. |
| | | Invité / Invité Jeu 13 Avr 2017 - 21:02 | |
| Oui, ça peut se créer, par les autres qui vont raconter des choses, elle va s'approprier les histoires et reconstituer des souvenirs voire même piquer les souvenirs des autres pour en faire les siens... |
| | Nombre de messages : 521 Âge : 47 Localisation : Orbite proche de Cergy Date d'inscription : 29/05/2015 | Bohr / Gloire de son pair Jeu 13 Avr 2017 - 22:21 | |
| Même pas forcément par des influences extérieures. Je suis peut-être hors-sujet, mais des études récentes laissent à penser que tout souvenir est une (re-)construction, y compris de choses marquantes.
La mémoire est quelque chose d'extrêmement hasardeux, qui dépend aussi de l'état mental du sujet (stress, dépression etc) qui peut, en toute "sincérité" faire ressurgir spontanément des choses fausses. J'en ai fait l'expérience moi-même sur mon historique familial.
Combinée au tempérament de chacun (rapport aux émotions, cognitions etc), je crois qu'à peu près tout est permis. |
| | Nombre de messages : 1755 Âge : 27 Date d'inscription : 14/08/2016 | Don Rumata / Fiancée roide Jeu 13 Avr 2017 - 22:50 | |
| - Mikaroman a écrit:
- On lui cache son statut de princesse pour la laisser profiter de son enfance et on la fait grandir artificiellement par magie ?
Normal |
| | | Invité / Invité Ven 14 Avr 2017 - 10:52 | |
| - Bohr a écrit:
- La mémoire est quelque chose d'extrêmement hasardeux, qui dépend aussi de l'état mental du sujet (stress, dépression etc) qui peut, en toute "sincérité" faire ressurgir spontanément des choses fausses.
Je ne pense pas que tu sois hors sujet La mémoire est effectivement assez complexe et artificielle. Suffit d'entendre une personne raconter quelque chose puis, quelques années plus tard, la même chose : on ne s'en souvient plus de la même manière, on en tire pas les mêmes leçons, ou même d'autres choses qui nous sont arrivées entre temps ont pu faire resurgir des choses que l'on avait complètement oubliées ! Et c'est encore plus vrai dans les cas des traumatismes, guerres, viols, et autres trucs super joyeux : notre inconscient essaye de nous protéger mais ça ne fonctionne pas toujours. |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Ven 14 Avr 2017 - 12:11 | |
| Ça me fait penser à l'épisode 3 de la première saison de Black Mirror. Il expose une technologie qui permet de plonger à volonté dans sa mémoire et de projeter des scènes de son passé. Le hic étant que plus l'épisode avance, et plus le personnage bricole involontairement ses souvenirs, les modifie au point d'être convaincu que telle scène s'est effectivement produite. Tout part d'un soupçon lors d'une soirée bien arrosée. Toujours est-il qu'il vaut mieux garder une certaine distance entre les faits et les souvenirs que ton personnage en a. Sans baser tout ton récit dessus, nous sommes tous très sélectifs sur les choses que l'on gardera en mémoire et celles qui seront effacées. L'émotion ressentie lors du souvenir influe toujours beaucoup aussi sur la manière de le percevoir. La peur, le sentiment de vulnérabilité, aura plutôt tendance à atténuer un fait vécu. Ton personnage pourrait très bien ne pas se rappeler de la fuite ni du péril surmonté, mais quand même se questionner sur le pourquoi. Ça serait plus logique de lui raconter un bobard histoire de faire passer la pilule, plutôt que de rester sur un silence. Le doute nous amène toujours à des hypothèses pas forcément joyeuses |
| | | Invité / Invité Ven 14 Avr 2017 - 13:50 | |
| J'ajouterais que l'on se souvient des choses parce qu'on continue d'y penser et d'activer les connexions entre les neurones. Autrement dit, si ton personnage veut oublier quelque chose (ou même ceux qui racontent à ton héroïne) il "suffit" qu'il n'y pense plus pendant un certain moment. |
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