Salut les gens
J'ai une question épineuse pour vous aujourd'hui.
En ce moment je travaille (fort mal) sur un mémoire (fort mauvais) qui parle (sans rentrer dans les détails) des relations d'intertextualité entre Akira Kurosawa, le réalisateur japonais, et Shakespeare qu'on ne présente plus, et de l'influence des ces mécanismes intertextuels dans le cinéma "post-Kurosawa", ce cinéma américain qui a adapté ou emprunté des éléments à ses films (on pensera aux Sept Mercenaires par exemple).
Donc je n'y parle pas foncièrement de l'œuvre de Shakespeare, ou du travail d'adaptation au cinéma, mais plutôt de comment un élément culturel est repris dans un travail artistique d'une autre culture, et comment, dans la culture "d'origine" (je sais pas si vous suivez) on reconnaît ces mêmes éléments, même après une réappropriation. En gros : la "généalogie artistique".
Mais bon, ON S'EN FOUT, en vrai, ça ne vous intéresse pas, je veux juste vous faire comprendre pourquoi je vous pose cette question et éviter les malentendus.
Ainsi donc, je n'ai pas beaucoup lu ou étudié Shakespeare.
Je connais, comme tout le monde, j'ai lu ou vu ses tragédies, j'apprécie bien sûr mais je ne suis pas un spécialiste et je ne pourrais pas vous dresser à chaud un commentaire de son œuvre. Une question me vient pourtant à l'esprit : qu'Est-ce que "shakespearien" veut dire ?
Bien sûr, il y a plusieurs contextes : je sais qu'en comédie on pensera à un mélange des genres et des tons. Moi, je pense plutôt à la tragédie.
La tragédie shakespearienne a une importance majeure dans la littérature anglaise et occidentale. C'est un peu le boss final. On dit d'ailleurs souvent d'un film ou d'un livre contemporain qu'il a des accents tragiques "shakespearien", quand il y a des histoires de famille par exemple.
Mais à quoi fait-on référence ? Qu'Est-ce que c'est que cette caractéristiques "shakespearienne" qu'on retrouve partout ? Comment la définir, quels sont ses signes distinctifs et dans quelle mesure Est-ce réellement proche de l'œuvre de Shakespeare et pas une relecture déformée par le temps et l'écart culturel ?
La scène du "être ou ne pas être", par exemple, qu'on considère comme l'essence même de ce qui est "shakespearien"... pourquoi ? Quel est le propos, l'esthétique, la thématique qui la définit comme telle ?
Voilà, si vous avez des impression là-dessus, que ce soit une philosophie de comptoir ou un bouquin d'Yves Bonnefoy, je suis tout ouïe. C'est une question qui me tracasse.