Bonjour, à tous et à toutes! Pour ceux qui n'ont pas déjà vu ma présentation, j'écris des romans fantastiques et de fantasy en général. Mais, j'ai remarqué une chose: à force de regarder des mangas comme Death Note ou Détective Conan, je ressens présentement l'envie de créer un roman policier avec des interrogatoires ?

Malheureusement, je ne maîtrise pas tout l'art du PUZZLE dans ce genre là. Qui d'entre vous a déjà eu la chance d'écrire un bon roman policier de A à Z? Qui en lit très souvent et en connait les mécanismes de l'écriture? Comment mettre en place le soi-disant PUZZLE ou la structure d'un roman policier?
Merci d'avance!


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Pour ce que je crois en savoir (il me semble que c'est Agatha Christie qui le disait), et c'est la manière de procéder que j'adopterais, le plus sur pour éviter les incohérences, c'est d'abord d'écrire le déroulé des faits, pour ensuite raconter l'histoire policière.
Mais, non seulement il convient de raconter les faits (qui est l'amant de qui, à qui ont été vendus les codes de tir, où se trouvait le colonel moutarde lorsque le président a été touché par un tir à la tête etc), mais il faut aussi (surtout?) préciser les éléments anodins sur lesquels s'appuieront les enquêteurs pour faire jaillir la vérité: indices, preuves etc. Sans oublier les fausses pistes.
Ensuite, quelle qu'en soit la forme, le roman policier se résumera bien souvent à la découverte des indices et des preuves conduisant l'enquêteur à confondre le(s) coupable(s).

Exemples
Indiquer que la pauvre victime a subi des violences ante- et post-mortem ne suffit pas: il convient par exemple de préciser que le bourreau l'a mordue, déposant dans sa salive des cellules avec son ADN, qui sera aussi retrouvé sous les ongles de la malheureuse qui s'est défendue. Ou bien que le fourbe qui vient d'assassiner son PDG a été vu traversant le hall à une heure à laquelle il n'était pas supposé y être. Et même la présence inexplicable de la maîtresse du Premier Ministre au domicile au principal suspect même si elle n'a aucun rapport avec l'affaire, juste pour faire piétiner l'enquête!

Merci BOHR pour tes précieux conseils sur le roman policier. Je tacherai de les appliquer...

Bohr a écrit:

Pour ce que je crois en savoir (il me semble que c'est Agatha Christie qui le disait), et c'est la manière de procéder que j'adopterais, le plus sur pour éviter les incohérences, c'est d'abord d'écrire le déroulé des faits, pour ensuite raconter l'histoire policière.

Pour Agatha Christie, où est-ce que je pourrais trouver les conseils qu'elle donne? Tu as lu ça sur le net ou bien y a-t-il un livre spécial qu'elle a écrit pour parler des techniques d'écriture du roman policier?

C'était dans mon manuel de terminale, il ne doit plus être en vigueur.
Pour ce que je m'en souviens, c'était un entretien accordé à une revue littéraire, mais je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans... (air connu)
Il me semble que Condan Doyle dit à peu près la même chose, mais, encore une fois, c'est flou.

Une recherche avec "conseils écriture" + le nom d'un romancier peut souvent amener d'agréables surprises.

pas un roman entier, mais celui sur lequel je planche actuellement a une partie importante sous forme d'enquête policière/thriller.

et oui, je rêve d'écrire un très bon roman policier. j'ai quelques idées (mais d'autres projets avant).


il faut voir ce que tu appelles "roman policier". un Maigret c'est un policier, un "aliéniste" (au pif) aussi. les bouquins de Grangé (au pif aussi), on passe déjà plus dans le thriller. c'est du policier, mais l'intensité dramatique n'a pas le même souffle. on est dans un autre registre. du coup, les codes ne sont pas les mêmes.

Bonjour tout le monde.
Je ne suis pas souvent présente sur le forum mais je me permets de poster une petite réponse sur ce sujet.

Simenon, Agatha Christie ou Fred Vargas, en autre, peuplent ma bibliothèque. Je n'ai jamais écris de romain policier mais l'envie me titille de plus en plus.

L'important pour moi est d'avoir déjà l'identité de la victime et du tueur en tête, ainsi que le mobile et le mode opératoire. Oublie le contexte et le cadre, ne garde que la victime et le tueur. Ensuite, travaille autour: développe le mobile pour qu'il tienne la route ( le mari jaloux qui tue l'amant, c'est trop classique et facile à mon goût ). Il faut créer un mobile solide avec une histoire intéressante si tu ne veux pas perdre tes lecteurs ( la vengeance a toujours hyper bien marché dans les romans, par exemple ).

Ensuite, une fois ton 'meurtre' finalisé, tu peux construire ton univers: qui mènera l'enquête? Qui aidera dans l'enquête? Où se déroule l'action? En France? A l'étranger? Ton personnage principal sera-t-il féminin ou non?
Ensuite la construction narrative: narrateur omniscient ou pas? Combien de parties, de chapitres? Voire de tomes...

Je pense qu'il est important aussi de garder une chronologie. Ce que je fais souvent, c'est une frise chronologique où j'inscris tous les évènements pour éviter les incohérences. Pour un roman policier, je pense que c'est indispensable.

Voilà mes conseils. N'étant pas une spécialiste, je ne sais pas ce qu'ils valent, mais c'est comme cela que je le ferai si j'étais à ta place.

J'ai écrit plusieurs "longues nouvelles" policières quand j'étais bien plus jeunes, et à l'époque j'avais procédé ainsi: j'avais d'abord trouvé l'intrigue principale (ce qui allait alerter les forces de l'ordre et l'opinion publique) et le fin mot de l'histoire, puis j'avais réfléchi à un certain nombre de fausses pistes. Ça s'est révélé une assez mauvaise idée, car au-delà de mes qualités d'écriture incertaines de l'époque, les gens à qui j'ai fait lire le texte ont reniflé les fausses pistes à 40 kilomètres.

Donc j'aurais tendance à délaisser cette façon de faire ; l'idée émise plus haut qui consisterait à rédiger toute l'intrigue du point de vue des criminels, y compris les anecdotes et les futurs potentiels indices, avant d'imaginer le regard des enquêteurs, pourrait effectivement amener à des fausses pistes et des interrogations plus cohérentes !

L'idée du "double synopsis" me paraît effectivement la meilleure. C'est la technique que Lovecraft préconisait pour les récits d'horreur, mais ses conseils s'adaptent très facilement à tous les autres types d'intrigue, y compris le roman policier. De mémoire, ça donnerait les trois étapes suivantes :

Étape 1 : rédiger un synopsis des événements dans l'ordre de leur déroulement. Dans le cas d'un polar, cela recouvrirait non seulement le crime au sens large (motivations, préparatifs et exécution, ainsi que les suites immédiates, comme l'éventuelle dissimulation du cadavre et/ou de l'arme du crime) mais l'ensemble de la chronologie pertinente du point de vue de l'intrigue (on peut penser, à titre d'exemples, à un contexte politique ou à certaines qualités particulières de la victime qui viendraient parasiter l'enquête). Il ne faut pas hésiter à entrer dans les détails en se posant toutes les bonnes questions -et même les mauvaises, qui pourraient constituer une bonne source de fausses pistes- quitte à laisser tomber certaines idées superflues par la suite, lors de la rédaction du deuxième synopsis ;

Étape 2 : rédiger un synopsis des événements du point de vue de leur narration, ce qui ne recoupe pas nécessairement l'enquête policière. Après tout, le narrateur peut être un tiers par rapport à celle-ci : un journaliste, un proche de la victime, voire l'assassin lui-même. Ce synopsis-là doit être beaucoup plus détaillé que le premier, avec des notes relatives aux changements de perspective, aux tensions, au dénouement, en ne restant pas prisonnier de l'idée originelle et en modifiant le synopsis initial chaque fois que cela joue en faveur de l'intensité dramatique du récit.

Étape 3 : rédiger l'histoire définitive en suivant le second synopsis sans pour autant s'en faire l'esclave. Se laisser guider par son intuition n'est jamais une mauvaise idée.

Merci à vous tous pour vos réponses, Bohr, Boblafrite, Cécilie, Tim et Nibelung!