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 Comment ne pas spoiler avec son propre titre ?

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Bonjour à vous,

Je pense que le titre est assez claire, mais je vais développer un peu pour la forme Wink

Le titre est toujours une part importante d'une oeuvre. J'ai personnellement toujours du mal à en choisir un. Et mon problème, récemment, c'est de trouver que le seul titre valable pour mes nouvelles spoil complètement le récit (ou divulgâche en québécois).

Comme si je me sentait obligé d'appeler "Réveil" une nouvelle qui raconte un rêve alors que c'est justement le retournement final de se rendre compte que le protagoniste se réveil et que tout n'était qu'un rêve.
Heu, que ce soit claire, je n'ai pas recours à ce retournement de situation un peu trop facile. Mais l'exemple est le plus parlant, je pense.

D'un autre côté, on peut penser qu'il nous parait évident puisqu'on connait la fin (logiquement, c'est nous même qui l'avons écrite) et que ça ne spoil peut être rien et que ça pourrait même induire en erreur.
Pour reprendre l'exemple précédent, un réveil, ça pourrais être plein de chose autre qu'un simple rêve, une métaphore de plus de choses encore ou un code propre à l'univers du récit.

Est-ce qu'il vous arrive d'avoir ce sentiment ? Comment y remédiez vous ?
 
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Invité  /  Invité


Si qu'un titre trahit mon ch'tit scénario, ch'est qu'il y a un sacrée bronze dans la t'yauterie, si t'vois c'que j'veux dire. Deux blems possibles :
(Les tirets, ça dépote comme un costard sur une sardine à l'huile)
— Soit le titre est 'achement long, genre plusieurs pages.
— soit qu'le scéanrio y est tout p'tit et fluet.

Maint'nant l'intello, y a plus de blem. Y qu'à faire, ok ? Allez, du nerf et à la r'voyure.

Distinguement,
René.
 
sosotess
   
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sosotess  /  Pour qui sonne Lestat


Eh oui, ça m'arrive souvent, mais j'arrive à améliorer le problème depuis un moment. C'est vrai que trop longtemps, je me suis focalisée sur LE gros événement de mon texte, les rebondissements, les passages d'action. Résultat : je n'avais que des titres-spoilers qui me venaient, ou en tout cas très téléphonés. Alors j'ai déplacé mon intérêt vers l'atmosphère, le contexte, les lieux, les personnages (indépendamment de l'action), et de meilleurs titres me sont venus. J'ai eu un mal fou à trouver un titre correct à mon roman en cours de peaufinage, et finalement, le déclic : un titre simple, ni prétentieux ni trop surfait, juste quelques mots dont le double sens illustre parfaitement l'histoire sans la spoiler de manière trop flagrante. En fait, le bon équilibre s'est imposé à moi, mais ça aura mis le temps! Et puis, rien n'est gagné. C'est un entraînement au long cours.
 
Irvyn
   
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Irvyn  /  No fun allowed


Hoy à toi !
Eh bien, c'est toute la difficulté du titre : être représentatif du contenu ET ne rien révéler trop en avance (en plus de donner envie de lire). Il faut garder ce côté mystère, de quelque chose qui prendra son sens (voire plusieurs) ensuite.
Il n'y a pas vraiment de secret. Si un titre gâche une découverte, tu en choisis un autre, soit plus imagé, soit qui se focalise sur un ensemble plus global. Je pars du principe que le lecteur n'est pas censé pleinement comprendre un titre (voire même ne rien y comprendre du tout), mais que la formulation doit amener cette soif de découverte. Pour le coup, ton "Réveil" me parait trop précis dans ton exemple. Tu aurais très bien pu caser un "La Dame vêtue de rouge" si un tel personnage avait fait des apparitions récurrentes durant ledit rêve, et que le récit nous explique la connotation de la femme, et de la couleur rouge. Genre, si le protagoniste a vécu un trauma suite à un accident ou que sais-je. Enfin bref, ce genre de conneries.
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Mikaroman
   
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Le titre de ce topic dévoile tout de suite la problématique. Je suis très déçu. Wink

Sinon tu as :
- les titres "nom" (de lieu ou de personnage) : Les chroniques de Ridick / Madame Bovary / Manon Lescaut / Dune...

- Les titres anecdote (qui ne prennent une signification que pour le lecteur) : Le nom de la rose, Real human...

- Les titres sans réel rapport mais on s'en fout : Magnolia, Summer Wars, Le parti socialiste....
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Don Rumata
   
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Mikaroman a écrit:

- Les titres sans réel rapport mais on s'en fout : Magnolia, Summer Wars, Le parti socialiste....

30/30
 
Valéry K.
   
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Ton sujet m'a fait rire. A part un titre comme "Et à la fin, il meurt", je ne vois pas trop comment un titre pourrait vraiment spoiler une histoire, mais je vois que d'autres personnes sont embêtées par le sujet, donc pourquoi pas ? ^^

Porunga a écrit:
Comme si je me sentait obligé d'appeler "Réveil" une nouvelle qui raconte un rêve alors que c'est justement le retournement final de se rendre compte que le protagoniste se réveil et que tout n'était qu'un rêve.
Dans ton exemple, par exemple, ça veut dire tellement de choses, réveil... Ça peut être une prise de conscience du personnage, à un moment donné, mais sans qu'il soit dans un rêve pour autant. Ou, à la rigueur, si tu as peur que ça donne trop d'infos, tu le troques contre un mot à la signification plus floue.

Honnêtement si ce n'est pas "Et à la fin, on apprend que ce n'était en fait qu'un rêve", je pense qu'il n'y a pas trop d'inquiétude à se faire : normalement, un titre ne devrait pas trop en dire. Sinon, dans le doute, choisir un ensemble de mots au sens plus flou ou ambigu devrait résoudre le souci. Smile
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Gemili
   
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Gemili  /  Tapage au bout de la nuit


T'as qu'à mettre l'élément perturbateur en titre, si c'est vraiment ta seule ambition sur la question.

Pour ta nouvelle, ça dépend de quoi il rêve. Genre s'il rêve qu'il est infidèle tu mets "infidèle" ou "l'autre fille"
Pour un roman, c'était déjà plus dur de spoiler la fin mais bon, on sait jamais.
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Autre possibilité, mais ça peut être casse-gueule: reformuler le titre trop révélateur de manière à ce qu'il devienne plus vague et/ou mystérieux (pas besoin de rajouter des vieux).
Par exemple, ton "Réveil" pourrait devenir quelque chose comme "La bascule d'Hypnos" (d'accord, c'est pompeux en plus, mais c'est pour l'exemple). Le principe, ici, c'est de mettre en exergue l'idée d'un passage entre rêve et veille, mais sans préciser dans quel sens. De la même manière, tu éviteras de citer le vaingueur d'une histoire décrivant une bataille, tu te contenteras de la caractériser (par sa localisation, son éventuelle spécificité ou ses enjeux): "La chute des Zlorgs" deviendra "Bataille pour la Terre", "Pluton à feu et à sang" ou quelque chose du genre.

De manière plus générale, je t'encouragerais à choisir un titre en rapport, non avec la chute, mais avec l'élément central du récit apparent, comme te le propose Gemili. Le lecteur ne sais pas que tu vas le twister, donc, pourquoi lui faire croire le contraire dès la couvre? Ca préservera ton effet. Je pense que c'est bien d'essayer d'anticiper ce que le lecteur peut comprendre ou percevoir de l'histoire pour ça.
En ce sens, est-ce que ça ne vaudrait pas le coup de soumettre ton récit sans sa chute à des bêta-lecteurs qui t'en partageront leur compréhension et leur ressenti?
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Jean Grande-Bretagne
   
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Autre petit conseil s'ajoutant à tous les autres : penser le réel, visualiser. Le titre n'est pas qu'une chose abstraite. Il va bel et bien (si le livre aboutit) finir sur une couverture, avec une police particulière. Il y a un effet de tableau qui joue avec le titre. Ce n'est pas un élément banal. Pense à un lecteur qui prend le livre dans ses mains, un peu au hasard. Le titre a quelque chose de l'invitation. C'est sa dimension pragmatique. Catchy, dirait-on en anglais.

Il a aussi une dimension méta-poétique (de méta : au-dessus, poétique : poesis : création). Il peut orienter toute la lecture du livre, et il peut non plus parler de l'histoire que le livre contient, mais de la façon dont le livre a été écrit. De l'éducation sentimentale, de Flaubert, par exemple : cela guide vers une lecture précise. Flaubert ne veut pas seulement qu'on lise son livre comme une simple histoire, il pose clairement l'aspect instructif, le côté "cas d'étude". Ou encore En lisant en écrivant de Julien Gracq, où le titre exprime à 100% la thèse du livre, avec zéro virgule pour montrer que lire et écrire est un même mouvement.

Pour reprendre ton exemple avec "Réveil" ; tu peux jouer sur la dimension méta-poétique et suggérer l'écriture du rêve non plus comme histoire du livre mais comme principe d'écriture du livre. Je donne des exemples, sûrement mauvais, pour clarifier : "Écriture somnambule" ; "Comme un songe" ; etc... Le meilleur titre qui soit sur ce thème est à mon avis celui de la magnifique pièce de Caldéron : "La vida es sueño" , ce qui signifie "La vie est un songe" ; une affirmation telle laisse le lecteur interloqué, il n'a pas forcément envie de croire l'affirmation, et la pièce ensuite joue sur cette légère frustration induite par le titre.
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Invité  /  Invité


Merci pour toutes vos réponses très diverse et toujours intéressante. ça m'a aidé et j'espère que ça en aideras d'autre.

En lisant les réponses, j'ai aussi pensé que des néologisme (qui ont un sens ou nom) irait bien avec certain de vos conseil. En utilisant un nouveau mot dont le sens reste inconnue, la révélation de fin pourrait donner le sens du titre.
Dans l'exemple énoncé, on pourrait choisir "Hypnoil" (un mélange de Hypnos, le rève, et spoil, dont le sens premier est "gâcher" ) mais sur cette exemple jeter rapidement, faut avouer que c'est moche.
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Je ne sais pas ce qu'en diront les autres, mais, sauf à faire de la littérature plus ou moins expérimentale, c'est très hasardeux à mon avis.
Autant Hypnos passera pour une allégorie du sommeil, autant Hypnoil, mot inédit ne renvoyant sitricto sensu à rien, créera chez moi une attente: celle de voir qui c'est, ce que c'est, quelle est sa place dans l'histoire. Donc, perso, j'éviterais, sauf si la construction est apparente et si le lecteur pourra se rendre compte de ce que le titre est un néologisme "ad hoc" derrière lequel il pourra trouver sans peine la signification.
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Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Je suis attentivement le topic parce que moi aussi, je suis toujours perplexe sur les titres...
( +1 pour la question )

Je suis assez d'accord que choisir un néologisme qui n'a pas de sens dans l'histoire et ne peut être décodé n'a pas grand sens.
Hypnoil, si c'est une construction sur "oil" (huile) ou une phonie avec "hallu", ça peut le faire... Mais si c'est juste pour dire "non, non, je ne spoilerai pas", et ne pas employer le mot "hypnos" (qui finalement est employé quand même)  = non.
Pas d'accord avec le contre-exemple.

Mais dans le domaine des histoires rêvées, on peut jouer sur les allusions et allégories. C'est un univers où il y a pas mal de possibilités, non ? Par exemple, le terme de "frontière" : au premier degré, il n'y a aucun rapport avec le sommeil, mais l'instant du réveil est une frontière. On peut aussi parler d'habitants des brumes. etc. Selon la façon dont le rêve est mis en scène.
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Fassar
   
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Porunga a écrit:
Le titre est toujours une part importante d'une oeuvre. J'ai personnellement toujours du mal à en choisir un.
Bonjour, Porunga! Moi, je vais te donner ma propre expérience par rapport au titre. Je ne suis qu'un débutant comme toi et je ne sais pas si ma réponse te sera utile.

Personnellement, je n'angoisse jamais pour les titres. Pourquoi? Parce qu'il y a un temps où j'allais chaque jour me promener dans les librairies, sans acheter les livres. C'était juste pour lire les résumés des livres et trouver ainsi l'inspi et l'envie d'écrire.
A force de lire plein de livres et de te promener dans les librairies, peut-etre que tu vas finir par développer un don naturel pour avoir chaque jour une idée de titre. Moi, ça m'arrive souvent d'avoir des idées de'histoire et de titre immédiatement. Regarde le titre: Percy Jackson, Le Voleur de foudre". Regarde comment ça frappe notre curiosité. Comment peut-on voler la foudre (voilà la question que je m'étais posé). C'est ça qui m'avait poussé à m'intéresser à ce best-seller...
http://my-storyblog.com/
 

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