Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Ven 28 Oct 2016 - 8:13 | |
| C'est étrange, mais cette citation me motive beaucoup. Merci pour cette réponse Nedjma |
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Nombre de messages : 3829 Âge : 112 Localisation : Haute-Garonne Pensée du jour : "Toute personne qui aime la musique ne sera jamais vraiment malheureuse"- F. Schubert Date d'inscription : 29/08/2011 | Molly / Sang-Chaud Panza Mar 22 Nov 2016 - 18:16 | |
| Pour ajouter un élément au dossier "difficultés rencontrées par les petites maisons d'édition qui tentent de travailler avec un diffuseur/distributeur" (publié sur le mur FB des éditions Voy'el) : - Spoiler:
A compter d'aujourd'hui, suite au courrier que nous leur avions envoyé voici six mois, nous ne sommes plus distribués par Pollen. Depuis un an, notre distributeur s'obstine en effet à envoyer des livres à perte et à nous demander du réassort (sans nous préciser pour qui) destiné notamment à la Fnac qui, selon les chiffres que nous avons pu recueillir, a fait 75% de retour sur trois ans (depuis que nous sommes chez Pollen.) 75% de retour. Je ne sais pas si vous voyez ce que ça représente. Alors soit nos livres sont mauvais, soit il y a un vrai problème. Nous pensons qu'il y a un vrai problème et malgré nos nombreux messages à Pollen, celui-ci s'est obstiné à travailler avec cette chaine de librairies qui a mis notre trésorerie en grande difficulté. Depuis janvier 2016, nous ne touchons aucun argent de la vente de nos livres en librairies. Pollen, en revanche, nous réclame de l'argent et, de ce fait, se permet de retenir notre stock en otage. Depuis mai 2016, les livres que nous avons payés et fait imprimer à nos frais ne nous sont plus accessibles : nous ne pouvons plus demander à Pollen de nous envoyer des ouvrages qui nous appartiennent. Cela nous oblige donc à imprimer du stock supplémentaire. Sans le numérique, sans les ventes en salon et via notre boutique, Voy'el serait déjà mort. Et notre situation est très clairement chaotique. Voici la réalité de la petite édition, quand elle essaie de fonctionner dans le circuit classique : nous sommes littéralement pris en otage par un système qui marche sur la tête. Pour faire entrer de l'argent, il faut imprimer, sortir des titres, toujours plus de titres, afin de faire face à des retours qui peuvent intervenir n'importe quand. Trois mois, six mois, un an plus tard. Lorsqu'on demande à ne pas travailler avec tel ou tel libraire qui nous fait trop de retours, on ne nous écoute pas. Lorsqu'on explique qu'on ne peut pas faire de réassort, faute de trésorerie, on nous répond qu'on ne respecte pas les dispositions contractuelles et qu'il ne faut pas se plaindre après de ne pas toucher d'argent. Lorsqu'on demande en diffusion à ce que ne soient acceptées que les ventes fermes, même si les quantité sont moindres, on nous envoie bouler. Par trois fois, nous avons essayé de fonctionner de manière à vous permettre de découvrir nos livres en rayon. Force nous est de constater que la visibilité n'est pas obligatoirement au rendez-vous (sauf chez de VRAIS libraires qui font un minimum leur boulot et que nous ne remercierons jamais assez). Alors que nous existons depuis huit ans, nous continuons d'entendre la même question "mais vous publiez quoi ? depuis quand vous existez ?" et la même remarque "c'est la première fois que j'entends parler de vous." Alors à quoi cela sert-il d'engager un diffuseur si au final, le relai ne se fait pas ? 8 ans de bataille pour faire vivre un rêve qui est en train de partir en morceaux parce que nous avons voulu jouer le jeu. 8 ans à ne pas compter ses heures, à sacrifier ses weekends (je ne parle pas des salons qui sont en réalité nos bouffées d'oxygène et de vrais moments de bonheur, à quelques rares exceptions près.) 8 ans à vous faire découvrir des auteurs, des histoires, des univers. 8 ans... ou presque, car nous ne sommes pas certains de voir ce 8ème anniversaire arriver. 8 ans durant lesquels d'autres projets, personnels, pour la plupart, ont été sacrifiés. 8 ans pour rien ? C'est un véritable sentiment de gâchis qui m'anime en écrivant cette note sur le mur de Voy'el. C'est un beau projet et franchement, si on me demandait "le referais-tu ?", je répondrais certainement oui, sans commettre les mêmes erreurs, toutefois. Voy'el m'aura permis de rencontrer des gens formidables, de mettre en selle des auteurs talentueux, de les voir s'animer en salon pour défendre leur roman avec fierté. Chaque projet a été porté avec enthousiasme et amour et constater que derrière ne suit qu'une logique des chiffres, une machine destinée à tout écraser sur son passage au nom du profit et certainement pas de la passion qui nous anime, l'équipe de Voy'el et moi, ça me met aussi en colère. A l'heure où je constate que d'autres collègues éditeurs sont aussi dans la tourmente, je me dis que le monde du livre a vraiment un problème. Quand on y plonge, ce n'est certainement pas pour en être dégouté, c'est parce qu'on aime les livres. A tout point de vue. Désormais, si vous voulez commander nos livres, merci de le faire via notre boutique. Nous ne le répéterons jamais assez : on préfère imprimer moins, mais que chaque livre, au moins, finisse entre les mains d'un lecteur et pas en confettis. Quand vous commander nos livres en boutique, nous ne laissons pas 55% à la chaine du livre (80%, si on compte l'impression). Nous pouvons respirer, mener d'autres projets, continuer de vivre, tout simplement. Les fêtes approchent, sur le site de Voy'el, de nombreux romans, artbooks, livres de coloriage vous attendent. Merci de votre soutien.
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