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| [Univers] Y a-t-il un(e) assistant(e) social(e) dans le coin? | |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Dim 31 Juil 2016 - 0:53 | |
| Yalo, j'ai un passage où mon personnage maternel raconte ses déboires d'assistante sociale (sans plus de précisions sur son métier, elle pourrait occuper n'importe-quel poste) et elle dit notamment ceci (elle est en dépression): - Citation :
- Au boulot, je gère des cas vraiment déprimants. Des histoires de gamins livrés à eux-mêmes, dont un bébé d’à peine six mois que la mère fait téter en se piquant. Les gens font tellement de conneries – et ils ne réfléchissent pas aux conséquences. Non, ça, c’est pour ma pomme. On pourrait penser que tout ça me rappelle que je suis plutôt une bonne mère… Mais la plupart de ces gens ne sont pas méchants, ou même pas stupides. Ils ont juste dérapé, à un moment où à un autre.
Ce colle? Ou non? Je tiens à montrer à quel point ça peut être moche de faire un métier s'approchant d'aussi près du malheur des gens, mais je ne veux pas non plus -trop- verser dans le cliché. C'est dans une banlieue provinciale. Si ça ne marche pas, vous auriez une anecdote dans le même genre plombant? (Mon but n'est pas de dire que le métier d'assistant social est ripoux, mon personnage voit sa vie en noire il n'y peut rien) |
| | | Invité / Invité Dim 31 Juil 2016 - 7:10 | |
| C'est pas un métier pourri. C'est un métier utile. Des gens recherchent ça, ça a du sens. Dépression, pour quelle(s) raison(s) ? Parce qu'elle pourrait aussi se raccrocher à son métier. Et elle fait ce métier depuis combien de temps ? Si c'est une introspection pour un ras-le-bol temporaire, une dépression en l'occurrence, ça peut passer. Cela-dit, tu tiens pas ce discours sur le long terme quand tu fais un boulot comme ça, ou alors tu démissionnes, c'est pas fait pour toi. Le premier point qui me dérange, c'est : - Citation :
- Non, ça, c’est pour ma pomme. On pourrait penser que tout ça me rappelle que je suis plutôt une bonne mère…
Trop tourné vers elle-même. C'est assez moche. Le deuxième point qui me dérange, c'est le manque d'empathie pour l'enfant. Ensuite, les généralités sur les gens qui dérayent, c'est pas tellement l'âme du métier. Il faut une part critique, jugement pragmatique pour prendre les bonnes décisions (la mère doit dire au revoir à son enfant, tu peux développer cette aspect là, comme elle est mère elle-même). Ton personnage a le discours trop tranché sur la globalité de son métier, de mon avis, alors que c'est un métier passion. Tu te retrouves pas là parce que t'en a marre de servir des cafés. Et j'ai envie de dire, un paragraphe ne suffit pas. Il faut faire des recherches, tu le sais sûrement, mais en dehors de Jeunes Écrivains, dans une bibliothèque, des connaissances IRL, etc. Si c'est pour un roman, ça vaut le coup. Bref, ton personnage a pas la bonne mentalité, je trouve, dépression ou pas. Il existe des métiers plus durs que ça, notamment en réanimation, enfants malades, gériatrie, psychiatrie, avec des gens qui se tiennent. Ils peuvent avoir des ras-le-bol, mais c'est arrêt maladie ou année sabbatique. Ta dernière phrase est assez chouette. La mère droguée et l'enfant, c'est la facilité trash. Y a pas que ça. C'est un avis personnel. |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Dim 31 Juil 2016 - 12:34 | |
| Hello, merci de ton passage! Mon personnage fait depuis 20 ans son métier, il l'aime beaucoup, mais passe par des déboires sentimentaux en ce moment et se sent craquer dans tous les domaines de sa vie (relationnels, familiaux, professionnels). Dans ce passage, il est en train d'expliquer à son fils pourquoi il a vrillé contre lui quelques jours plus tôt. Du coup, je pense qu'il est justifié que son discours soit tourné vers lui-même, puisqu'on lui demande justement de parler de ses états d'âme. Je n'avais pas pensé à l'arrêt maladie. Ce serait peut-être bien de l'évoquer, histoire de bien appuyer qu'on est dans une crise passagère et pas dans un dégoût profond? - Citation :
- Les généralités sur les gens dérayent, c'est pas tellement l'âme du métier. Il faut une part critique, jugement pragmatique pour prendre les bonnes décisions (la mère doit dire au revoir à son enfant, tu peux développer cette aspect là, comme elle est mère elle-même). Ton personnage a le discours trop tranché sur la globalité de son métier, de mon avis, alors que c'est un métier passion
Est-ce que tu voudrais bien développer un petit peu? En toute honnêteté, ce sujet tient en un paragraphe dans mon roman, je ne me vois trop faire des recherches sauf si c'est indispensable. Mais je tiens vraiment à ne pas écrire de conneries, d'où mon post sur ce forum. Enfin, quand tu dis "y'a pas que ça", c'est exactement l'avis que je cherchais. Est-ce que tu peux me donner d'autres exemples? Je ne veux pas verser dans la facilité trash, mais justifier en partie l'affaiblissement moral de mon personnage. (pas besoin pour ça de faire un métier affreux, je pense: rien que la philo, que j'adore, m'a causé une dépression cette année. On a tous des petits moments de burn-out, j'imagine. Un inspecteur scolaire dirait: "j'en ai marre de voir toujours la même mise en scène répétée à l'infini, ma vie n'a pas de sens, blablabla") - je te mets en spoiler le passage entier, j'aurais dû faire ça dès le début désolée:
- Eh bien… Tout a un peu convergé pour que je perde le contrôle.
Elle réfléchit un instant. - D’abord, il ne faut surtout pas que tu penses que tu es un poids pour moi. C’est des conneries, ce que j’ai dit. Bien sûr que c’est fatigant d’avoir un enfant. Mais cette fatigue, c’est toute ma vie. Je suis heureuse de t’avoir à la maison, vraiment. Je hochai la tête. - Mais parfois je voudrais bien me laisser aller, piquer une crise. Je ne me suis jamais vraiment lâchée, tu sais ? J’ai toujours eu, ou pris, plein de responsabilités. Parfois c’est trop lourd à porter, mais je n’ai personne sur qui me reposer. Je voudrais bien baisser les bras, mais il y a toi. Alors pas question de flancher. « Au boulot, je gère des cas vraiment déprimants. Des histoires de gamins livrés à eux-mêmes, dont un bébé d’à peine six mois que la mère fait téter en se piquant. Les gens font tellement de conneries – et ils ne réfléchissent pas aux conséquences. Non, ça, c’est pour ma pomme. On pourrait penser que tout ça me rappelle que je suis plutôt une bonne mère… Mais la plupart de ces gens ne sont pas méchants, ou même pas stupides. Ils ont juste dérapé, à un moment où à un autre. « Et puis, j’ai fait une rencontre… Un type qui semblait bien, avec lequel je voulais construire quelque-chose. Après tout ce temps… J’en avais besoin. J’avais envie de faire confiance à quelqu’un. Mais c’est devenu angoissant, compliqué… Une relation caractérielle, où je ne maîtrisais rien. Il y a quelques jours, il m’a posé une sorte d’ultimatum. Tu sais, le soir où je l’avais invité à dîner. Ça m’a stressée au-delà de tout, et en rentrant j’ai voulu passer mes nefs sur toi. Mais c’était une erreur, et tu as pris la fuite. On s’est réconciliés quand tu es revenu. Mais j’étais toujours dans une déprime noire, d’autant plus qu’il m’a plaquée le lendemain… C’était complètement injuste, complètement absurde, et complètement démoralisant. J’avais l’impression d’être dans mon cauchemars, celui où tout fiche le camp et où je dégringole. Je ne me sentais pas capable d’aller au boulot, d’affronter tout ça. J’ai pensé que plus rien ne m’empêchait de me saouler si je le voulais, que de toute manière… »
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| | | Invité / Invité Dim 31 Juil 2016 - 14:03 | |
| - Mâra a écrit:
- Hello, merci de ton passage!
Mon personnage fait depuis 20 ans son métier, il l'aime beaucoup, mais passe par des déboires sentimentaux en ce moment et se sent craquer dans tous les domaines de sa vie (relationnels, familiaux, professionnels). Dans ce passage, il est en train d'expliquer à son fils pourquoi il a vrillé contre lui quelques jours plus tôt. Du coup, je pense qu'il est justifié que son discours soit tourné vers lui-même, puisqu'on lui demande justement de parler de ses états d'âme. D'accord, je comprends. C'est la manière de le dire qui n'est pas la bonne. En l'état : " C'est pour ma pomme. " Non, tu peux pas le faire dévier complètement de ses valeurs. Là, ça fait un peu "les gens me soulent avec leurs problèmes." Si elle (ou il) a du mal à supporter les problèmes des autres, ce serait plutôt parce que elle-même est déjà débordé émotionnellement par les siens, donc instable, voire éponge (trop empathique.) Il faut l'amener comme ça. Et j'insiste : " Je suis une bonne mère " en ayant pas lu le reste, me parait égocentré et hors de propos. - Citation :
- Les généralités sur les gens dérayent, c'est pas tellement l'âme du métier. Il faut une part critique, jugement pragmatique pour prendre les bonnes décisions (la mère doit dire au revoir à son enfant, tu peux développer cette aspect là, comme elle est mère elle-même). Ton personnage a le discours trop tranché sur la globalité de son métier, de mon avis, alors que c'est un métier passion
Est-ce que tu voudrais bien développer un petit peu?[/quote] Je ne suis pas A-S, je précise. Par contre, je suis confronté à de la détresse. C'est pour ça que je me permets d'intervenir sur le topic. Pour ce qui est de l'âme du métier, ça varie selon les personnes. En ce qui me concerne, c'est pas tant de l'altruisme, plutôt ça me fait du bien, égoïstement, de m'occuper des autres. Je m'oublie. - Citation :
- je ne me vois trop faire des recherches sauf si c'est indispensable.
T'exagères (posture de matronne, mains sur les hanches) Pour le reste, il y a mastercard Google : http://www.onisep.fr/Ressources/Univers-Metier/Metiers/assistant-assistante-de-service-social |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Dim 31 Juil 2016 - 14:11 | |
| Ok, je vois un peu mieux ce que je dois corriger. Il me semblait bien que je faisais des simplifications, mais je ne trouvais pas en quel sens ^^ Merci! |
| | Nombre de messages : 275 Âge : 38 Date d'inscription : 18/12/2015 | Choupi / Autostoppeur galactique Dim 31 Juil 2016 - 18:18 | |
| Comme l'a dit Appogiature, les personnes qui font ce genre de métier font preuve de beaucoup d’empathie , c'est-à-dire de comprendre les personnes sans être envahis par des sentiments trop forts qui empêchent d'être objectif. Et face à certaines situation, c'est difficile de rester neutre face à la détresse des gens. Ça peut éventuellement être un point dont tu peux te servir ; dans le sens : ton perso n'arrive plus, en ce moment, à faire la part des choses et se laisse envahir par les problèmes des autres. (Et c'est le propre de la dépression, on a l'impression que la moindre chose qui se rajoute, c'est la fin du monde !). Ça peut prendre plusieurs formes : soit une tristesse, voir de la pitié pour les personnes qui ne permet plus d'être objectif ; soit une incompréhension que les personnes avec lesquelles il travaille fassent, réagissent comme ils le font (comme une aberration qui révolterait ton perso) ; soit encore un côté trop détaché du genre : "j'ai déjà mes problèmes, j'ai nullement envie de m'occuper de ceux des autres" (alors que ceux des autres peuvent parfois être pires que les siens.).
Je rajouterai que dans les situations de stress intense voir de dépression, il peut arriver que le corps flanche aussi dans le sens soit de la psycho-sommation (exemple : une personne ferait des genres de crises d'asthme alors qu'elle n'est pas asthmatique), soit de chopper facilement des microbes (exemple : à peine une grippe guérie, ça s'enchaine sur une conjonctivite). On n'y pense malheureusement trop peu, même dans la vraie vie !
J'espère avoir pu t'aider. (Je n'ai pas lu le texte en intégrale par manque de temps, mais je pourrais éventuellement m'y pencher plus tard, si tu le souhaites). |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Dim 31 Juil 2016 - 18:51 | |
| Merci beaucoup! Je suis en train de me rendre compte qu'un petit point de détail (un paragraphe dans un roman) ça peut être un vrai truc à creuser pour l'intérêt de son perso dans son entier ^^ |
| | | Invité / Invité Dim 31 Juil 2016 - 20:21 | |
| Je n'avais pas vu le spoiler. Un enfant ou un adolescent, c'est pas un confident. Si les parents ont des problèmes, ils peuvent en parler à leur enfant pour expliquer un peu, histoire ce soit pas une source d'angoisse et qu'il comprenne que ça fait partie de la vie, mais faut surtout pas rentrer dans les détails. Il faut rester vague. C'est pas son problème. C'est pas de son âge. - Citation :
- Parfois c’est trop lourd à porter, mais je n’ai personne sur qui me reposer.
Comment fabriquer un Œdipe. C'est pas bien, je généralise. En tout cas, dans sa tête, il va se responsabiliser : " Je dois aider ma mère, l'épauler, la réconforter." C'est pas son rôle. C'est pas bon non plus pour lui. @Choupi : Je n'aurais pas dit mieux |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Dim 31 Juil 2016 - 21:04 | |
| Oui mais bon, ça c'est dans le meilleur des cas, j'ai pas non plus envie de faire un roman où personne n'a de névrose ^^ |
| | Nombre de messages : 666 Âge : 34 Localisation : dijon Pensée du jour : "Nous sommes ce que nous faisons, de ce que nous avons fait de nous" Jean Paul. (Sartre) Date d'inscription : 09/08/2012 | Namandine / Hé ! Makarénine Lun 29 Aoû 2016 - 22:09 | |
| Je suis Assistante sociale si tu as une question précise... Après il en existe de toute sorte, avec différentes philosophies, même s'il existe un code de déontologie censé nous réunir tou(te)s. En tout cas cette phrase m'a fait tiquer "Les gens font tellement de conneries – et ils ne réfléchissent pas aux conséquences. " J'aurais plutôt dit en tant qu'AS " On peut rapidement faire une connerie quand on est dépassé." Le propre des Assistantes sociales, c'est de se garder de tout jugement (au minimum hâtif).
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