Bonjour à tous.

J'écris une histoire en deux temps, une partie à notre époque, où mon héroïne est adulte, et une autre partie pendant qu'elle était au lycée (privé catho, pour situer le contexte).

Et, pendant la période lycée, un des perso secondaires est une vraie garce, vous savez le genre qui emmerde dès qu'elle le peut.
Je me base sur du connu, pour ce personnage, je trouve que c'est plus facile de décrire quelqu'un que l'on connaît, ou que l'on a connu.
Mais le problème, c'est que, à l'état naturel cette fille était déjà une caricature :  les deux grosses mèches du côté du visage, les ongles manucurés, les jupes courtes... ajoutez à ça un air pincé du style "on ne mélange pas les torchons et les serviettes" assorti des continuelles petites remarques blessantes, et vous aurez une assez bonne vision d'ensemble.
Je pense qu'on a tous connu un jour une fille dans ce genre-là, que ce soit au lycée, au boulot, lors d'un dîner entre amis...

Bref, ma question est la suivante (je reprends le titre du sujet en fait) : ça ne fait pas un peu beaucoup ? je veux dire, même si ce genre de filles existe, c'est quand même un peu caricatural, facile non ? Vous en pensez quoi ? comment ne pas tomber dans la caricature de la garce ?

En effet, c'est un peu caricatural... Et pourtant, au collège-lycée, les tortionnaires sont souvent des caricatures. Je vois bien le dilemme.
Je te conseillerais de faire une liste des caractéristiques de ce personnage "méchant". Puis d'essayer d'évaluer lesquelles portent le plus le cliché, et dans quelles mesures chacune est indispensable à la psychée du perso. Si tu tombes sur des caractéristiques clichées et dispensables, tu peux le déplacer sur un autre personnage (un sbire par exemple) ou sur ta narratrice (pour lui donner un peu de cachet et renverser les stéréotypes - même si cette approche-là est beaucoup plus ardue).
Autre piste: la caractéristique principale du tortionnaire est souvent son apparente réussite. Là, tu nous présente la réussite sociale féminine par excellence (sexy, à la mode, populaire). Tu peux chercher quels modes de réussite seraient moins attendus, et donc moins clichés: une fille en apparence moralement inattaquable (puisqu'on est dans un lycée qui plébiscite probablement les bonnes mœurs) ; une fille plus intelligemment rebelle que les autres (l'ambiance catho est parfois lourde, et les élèves ont tendance à aimer les fortes têtes)  ; je laisse le reste à ton imagination.
Tu peux aussi réduire son spectre d'influence à un petit groupe d'ami(e)s, ce qui rendrait les signes de réussite un peu moins nécessairement clichés: chaque groupe a ses codes, et il lui suffirait d'entrer parfaitement dans les codes en question, qui ne sont pas forcément les ongles peints et les jupes courtes. Au contraire, ça peut être un apparent laisser-aller, ou des tenues de sport à l'encontre du règlement (vécu), ou une inclinaison pour les arts (être une artiste inspirée, quelle classe)...

Mâra a écrit:

En effet, c'est un peu caricatural... Et pourtant, au collège-lycée, les tortionnaires sont souvent des caricatures. Je vois bien le dilemme.

Carrément, c'est souvent le cas, ou c'est au moins perçu comme ça par les personnes qu'elles passent leur temps à dénigrer. Alors, si ton récit se fait à la 1ère personne du singulier, ce serait logique qu'elle passe pour une garce.
Tu peux la décrire de façon moins féminines (proportions, aussi grande que les garçons, looks plutôt "masculins" etc) ou tu peux aussi ajouter un point de vue différent qui mettrait en perspective ce personnage trop caricatural, pour lui donner un peu plus d'humanité, pour s'apitoyer sur elle... En réalité, tout dépend de ce que tu comptes faire de ce fameux personnage de garce.

Le fait que tu te bases sur quelqu'un que tu as connu devait déjà bien t'aider à ne pas en faire un personnage caricatural.
Sinon, attache toi à parler aussi de ce qui n'est pas caricatural. Un personnage caricatural, généralement, c'est surtout un personnage mal défini qui tient en 2 traits fe caractère. Si tu le développes bien, ça devrait le faire.

Apprend à mieux les connaitre.
Vas voir ce genres de filles et demande leurs pourquoi ce sont des pestes.

Tout en finesse

Je suis d'accord, si ta description est riche et que tu essaies de ne pas te contenter de deux - trois traits de caractère simplistes, tu t'en sortiras, d'autant plus que tu peux t'inspirer de ton vécu. Qu'est-ce qui anime cette fille? Pourquoi est-elle si peste? Quelle est sa faille?

J'aurais tendance à dire que pour mieux cerner ton personnage et ne pas tomber dans la caricature comme tu le souhaite, une bonne solution, c'est la psychologie humaine. Bien souvent, les gens sont d'une certaine manière car ils ont vécu telle ou telle chose qui ont favorisé le développement d'un mécanisme de défense. Finalement, une personne rabaisse les autres pour mieux se valoriser elle-même. Ça peut dénoter un fort manque de confiance en soi lié à quelque chose qu'elle a pu vivre par exemple. A toi de creuser ton personnage et de faire que son histoire l'a rendu comme elle est.
Je suis d'accord avec certains qui disent qu'il faut voir comment atténué le côté garce pour que ça ne fasse pas de trop (même si on est susceptible de rencontrer tous les jours de vrais caricature ). S'inspirer d'une personne réelle c'est bien mais il ne faut pas oublié de replacer ton personnage dans le contexte pour qu'il soit logique vis à vis de l'environnement qui l'entoure.

Bravo Choupi Du coup, j'pense que Mikaroman pourrait bien te renseigner malgré son côté très technique.

J'pense que même les parties caricaturales de ton personnage peuvent être exploiter de façon avantageuse. Les réparties acerbes, par exemple, peuvent être le sujet d'un vrai travail. Tu peux leur donner un côté recherchées ou humoristiques qui fait un peu passer la pilule. Que ça ne soit pas bête et méchant.
Choupi parle de contexte et de mécanisme défensif. Je vais la paraphraser car ça me semble très important. Il s'agit pas pour toi de créer la garce génétique. Les gens ont leur vécu et réagissent en réaction, parfois hors contexte. Il faut créer des ficelles qui l'agitent en ce sens. Parler de caricature, c'est parfois mal connaître l'humain, s'arrêter à la surface. (Cela-dit, les cons purs et durs, on va rarement creuser) Il va falloir aller en profondeur pour en faire une garce digne de ce nom. C'est-à-dire, une garce humaine et intéressante.
Pour ça, l'exemple de Mâra est intéressant. Quelqu'un "d'intègre" mais intransigeant peut être un tortionnaire zélé.

Pour l'écriture proprement dite, je t'invite fortement à chercher la garce qui est en toi et à te faire plaisir.

Ça peu peut être interesser

=> http://fr.m.wikihow.com/être-une-garce

Merci pour toutes vos réponses !

Mâra, ton idée de fille moralement inattaquable en apparence, me plaît beaucoup, et se recoupe avec le lien du chatquiflatule, qui va beaucoup m'être utile  ça me fait penser à madame de Merteuil, dans les liaisons dangereuses. ça cadrerait plutôt pas mal, c'est dans cette direction que je veux faire évoluer ma garce
du coup, exit les mini-jupes, on va la jouer plus subtil.

Eve vivante, dans les faits, enfin si je me base sur mon vécu, c'est une fille qui m'a prise en grippe dès mon arrivée dans le lycée, sans trop que je sache pourquoi (on avait 6ans...) et après, en grandissant, on est devenues "meilleures ennemies". donc je n'ai jamais eu l'occasion de lui poser ces questions
alors effectivement, comme bon nombre d'entre vous l'ont dit, je vais arrêter de m'inspirer d'Elle et créer un personnage à part entière, sinon je risque de passer complètement à côté.

Appogiature, les réparties acerbes, c'est prévu. Que serait une garce sans remarque cinglante ? je veux une vraie méchante, pas juste une pisseuse. Je vais creuser son histoire, j'ai plusieurs pistes, grâce à vous tous ! Mais quelqu'un d'intègre n'est pas au programme, ça ne cadrerait pas avec le reste de l'histoire. Ceci dit, comme le souligne Choupi, je vais trouver des "excuses" à son comportement, ça oui, pour apporter du relief et de la logique au personnage.

en tout cas, un grand merci à vous tous, car vous m'avez permis de repenser mon personnage et de revoir complètement mon approche. Du coup, je viens de réaliser que s'inspirer de personnes que l'on connaît ça aide, jusqu'à un certain point, car si les sentiments sont trop fort (en bon comme en négatif) ça finit par prendre le pas sur le travail de création et d'écriture.