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| [Langue] Auteur au féminin | |
| | Nombre de messages : 32 Âge : 25 Date d'inscription : 05/05/2014 | Flotte en Mai / Petit chose Mer 22 Juin 2016 - 10:44 | |
| - Citation :
- Peu importe qu'il soit beaucoup utilisé ou pas. Tu utilises beaucoup "anticonstitutionnellement", toi ? Moi non... j'utilise de plus en plus "paradigme" en raison de mes études d'Histoire, mais beaucoup de personnes ne l'utilisent pas... ça fait quoi ? Je ne comprends pas ton argument.
Parce que utilisation (ou fréquence d'utilisation) n'est pas usage. Dans l'usage, il faut comprendre "ce qui est conforme à des pratiques" ici linguistiques. Tu peux utiliser rarement un certain vocabulaire, mais tu peux (ou te dois) te conformer dans un cadre particulier aux usages d'une langue, autrement dit "utiliser" des termes pouvant être certes peu "utilisés", mais "corrects", "conformes". Quand des variantes d'un même terme cohabitent, j'aurais tout de même tendance à penser, qu'à l'usage, un seul viendra à dominer, et donc finira par entrer dans la conformité, l'usage. Il en est tout à fait autrement pour les termes, peu usités, mais pour lesquels une seule forme existe (et qui peuvent, à l'usage, disparaître). - Citation :
- C'est donc bien l'arbitraire qui peut conditionner l'usage.
Oui. Donc l'arbitraire ne commande pas l'usage. Sinon nous en serions tous à écrire en latin. |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 10:49 | |
| D'accord, je vois. Dans ce cas je vais te dire que "autrice", "médecine", et les autres termes enterrés, ne sont pas "non conformes" mais, précisément, enterrés loin des mémoires.
Non ! L'arbitraire conditionne l'usage. Autrement dit l'une des sources du changement d'usage c'est l'arbitraire. C'est ça pour "forêt" (changement d'usage dans l'écriture), c'est ça pour "autrice" et autres qui ne sont plus dans l'usage mais sont conformes. Nous ne parlons plus latin précisément en partie par ordonnance royale... Effectivement, le changement d'usage n'a pas pour seule source l'arbitraire, mais c'est l'une de ses sources et c'est le cas pour "autrice", "médecine" et autre... La source de leur disparition de nos bouches et de nos écrits est bien l'arbitraire. |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Mer 22 Juin 2016 - 11:11 | |
| L'usage, c'est le versant passif de la construction du langage. Le versant actif, c'est toujours des gens qui proposent, arbitrent, forment, règlent, écrivent des dictionnaires, édictent des Bescherelle, norment les programmes scolaires, s'expriment dans les médias, écrivent des livres et des poèmes. L'usage fait le tri, mais le tri dans quoi? Dans ce qui lui est proposé. Que lui propose-t-on? Là est l'intérêt de la discussion. En tant qu'apprentis-écrivains, voir écrivains reconnus pour certains, la question est cruciale. Nous ne sommes jamais totalement passifs face à la langue. Notre passivité même est une action: celle de légitimer. C'est pourquoi il importe de réfléchir à ce qu'on écrit, et à la manière dont on l'écrit.
Si tu ne fais pas de politique, si les positions féministes ne t'intéressent pas, n'en parle pas. Si tu ne te considères que comme l'usager d'une langue dont tu ne veux pas contribuer activement à l'évolution, ne participe pas à une discussion sur cette évolution.
Dernière édition par Mâra le Mer 22 Juin 2016 - 11:17, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:16 | |
| A propos des dictionnaires, autre exemple de l'arbitraire sur l'usage : nénuphar à la base s'écrivait bien avec un "f" mais un monsieur a fait une (légère ) erreur au moment de rédiger le dictionnaire et le mot s'est retrouvé avec un "ph". Ce n'est peut-être pas le meilleur des exemple parce qu'il vient d'une faute bien involontaire à la base, mais il a le mérite de montrer que c'est ce qui est écrit dans le dictionnaire qui fait la langue et pas la langue qui fait le dictionnaire. On a proposé aux gens une orthographe de nénuphar et elle a été admise (par l'usage qui a donc choisi entre deux propositions : celle avec un "f" et celle avec un "ph" mais là encore, à la base, c'est de l'arbitraire). |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:19 | |
| - Melgane a écrit:
- Ce n'est peut-être pas le meilleur des exemple parce qu'il vient d'une faute bien involontaire à la base, mais il a le mérite de montrer que c'est ce qui est écrit dans le dictionnaire qui fait la langue et pas la langue qui fait le dictionnaire.
Bolos et selfie étaient dans la langue avant d'être dans le dictionnaire. |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Mer 22 Juin 2016 - 11:21 | |
| La langue et le dico sont consubstantiels. C'est la poule et l'œuf. Dans certains cas le dico règle, dans d'autres les lycéens. |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:22 | |
| Parce que ce sont des termes qui ont émergé d’anglicismes (du moins pour selfie) et qui ont explosés et sont devenus à la mode. Du coup, comme il y a beaucoup de personnes non à la mode, ou pas dans la génération concernée/touchée en majorité, mettre ces mots a pu se révéler simplement utile. |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:37 | |
| - Melgane a écrit:
Parce que ce sont des termes qui ont émergé d’anglicismes (du moins pour selfie) et qui ont explosés et sont devenus à la mode. Du coup, comme il y a beaucoup de personnes non à la mode, ou pas dans la génération concernée/touchée en majorité, mettre ces mots a pu se révéler simplement utile. Donc la langue fait le dictionnaire. |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:41 | |
| En gros c'est ce que disait Mâra, ça se fait dans les deux sens. Mais je pense que sur ces cas-là, pour le coup, dès que la "mode" sera passée ils seront retirés... |
| | Nombre de messages : 32 Âge : 25 Date d'inscription : 05/05/2014 | Flotte en Mai / Petit chose Mer 22 Juin 2016 - 11:44 | |
| - Mâra a écrit:
- L'usage, c'est le versant passif de la construction du langage. Le versant actif, c'est toujours des gens qui proposent, arbitrent, forment, règlent, écrivent des dictionnaires, édictent des Bescherelle, norment les programmes scolaires, s'expriment dans les médias, écrivent des livres et des poèmes. L'usage fait le tri, mais le tri dans quoi?
Ah bon, donc, si toi, moi, les gens, tout le monde peut participer à l'évolution de la langue, on est tous actifs. L'usage, c'est au contraire ce qu'il y a d'actif dans une langue. Et tout est actif. L'usage s'il devenait passif provoquerait la mort de la langue : ou deux versions d'une même langues finiraient par cohabiter, comme avec le grec ancien et moderne, l'arabe littéraire et parlé, etc. - Mâra a écrit:
- Si tu ne fais pas de politique, si les positions féministes ne t'intéressent pas, n'en parle pas.
Aux dernières nouvelles, JE n'est pas un forum politique, je ne vois donc pas en fonction de quoi tu voudrais m'interdire de me prononcer sur des questions non politiques dans un sujet non politique lui-même sur un forum non politique. - Mâra a écrit:
- Si tu ne te considères que comme l'usager d'une langue dont tu ne veux pas contribuer activement à l'évolution, ne participe pas à une discussion sur cette évolution.
En tant qu'usager de la langue, j'estime au contraire contribuer activement à son évolution. T'es qui pour m'interdire de participer à ce fil ? Le versant actif de la dictature ? |
| | Nombre de messages : 3386 Âge : 28 Pensée du jour : "Et à l'intérieur j'ai tellement mal que je ne peux pas croire qu'il y aura un temps soulagé, un jour"' Date d'inscription : 13/02/2014 | Mâra / Mérou Mer 22 Juin 2016 - 11:52 | |
| Tu te places toi-même en position de passivité en disant que tu ne feras que suivre l'usage massif (exemples à l'appui). Tu réfutes la possibilité d'une infléchisation active de la langue. Voilà
Oh, je ne suis personne, et je ne peux rien t'interdire. Tu es libre de poster où tu veux, quand tu veux, y compris pour parler de sujets qui, de ton propre aveux, ne t'intéressent pas assez pour que tu les maîtrises. Personne ne s'offusquait, jusqu'ici, contre le féminisme, personne n'avait politisé le débat, mais il a fallu que tu ramènes tes baskets boueuses, et te dédouannes en précisant que de toute manière le féminisme ne t'intéresse pas. Il ne s'agit pas de dictature, mais d'honnêteté intellectuelle. "Préférez-vous blanc ou bleu?" "Je trouve que la question n'a pas à se poser, car je me sens totalement étranger aux raisons qui vous la font poser" "Merci de votre contribution" |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:54 | |
| Je suis allée chercher sur le site du CNRTL et est retenue cette définition (les autres parlant plutôt de pratiques sociales) : "Utilisation, emploi de quelque chose; possibilité de se servir de quelque chose.". Alors, je vais certainement dire une énorme connerie et démontrer aux milliers de membres de ce forum que je suis une abrutie finie et plus personne ne prendra plus jamais au sérieux mes réponses aux sujets mais je prends le risque xD
Quand on se sert de quelque chose c'est qu'il existe. Sinon on l'invente avant de l'employer et donc on l'inventant on le fait exister et on l'emploie donc après invention. Les mots que l'on emploie sont les mots que nos parents, nos professeurs, nos amis, etc. nous ont appris, que l'on a entendu à la télé. On utilise des mots qui existent déjà. Ensuite on peut faire évoluer l'usage et inventer des mots (comme "auteur" avec un "e") et le proposer à l'usage. Certains seront retenus, d'autres non. |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 11:57 | |
| - Flotte en Mai a écrit:
- Mâra a écrit:
- L'usage, c'est le versant passif de la construction du langage. Le versant actif, c'est toujours des gens qui proposent, arbitrent, forment, règlent, écrivent des dictionnaires, édictent des Bescherelle, norment les programmes scolaires, s'expriment dans les médias, écrivent des livres et des poèmes. L'usage fait le tri, mais le tri dans quoi?
Ah bon, donc, si toi, moi, les gens, tout le monde peut participer à l'évolution de la langue, on est tous actifs. L'usage, c'est au contraire ce qu'il y a d'actif dans une langue. Et tout est actif. L'usage s'il devenait passif provoquerait la mort de la langue : ou deux versions d'une même langues finiraient par cohabiter, comme avec le grec ancien et moderne, l'arabe littéraire et parlé, etc. Mâra parle de la CONSTRUCTION du langage, voilà pourquoi elle dit que l'usage est passif, puisque quand je m'assois sur ma chaise (que j'en fais usage), je ne participe en rien à sa construction et je suis passive (la construction est antérieure). Toi, Flotte de l'espace, tu parles de l'ÉVOLUTION du langage : à force de m'asseoir sur ma chaise, je l'use et je la fais évoluer : je suis donc active dans son évolution. Le pb du point de vue de Mâra, c'est que le langage n'est pas une chaise et n'est pas construit à un instant t, mais que sa construction = son évolution. Le langage est en perpétuelle "construction". Si vous voyez ce que je veux dire. |
| | Nombre de messages : 163 Âge : 36 Date d'inscription : 18/09/2015 | mithra / Tycho l'homoncule Mer 22 Juin 2016 - 12:00 | |
| ça existe les auteurs femmes ? :p |
| | | Invité / Invité Mer 22 Juin 2016 - 12:05 | |
| Geador tu veux dire un flux dans les deux sens ? En utilisant la langue j'utilise des mots appris, donc qui existent, donc dans l'usage, je puise dans l'usage mais en même temps en utilisant la langue je peux modifier l'usage ? |
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