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 Débat: ME vs auto-édition sur un marché de niche

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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


La situation:
J'ai dans les tuyaux plusieurs histoires d'espionnage (un peu en suspens pour le moment, mais là n'est pas le sujet) que je compte bien mener à terme, fût-ce laborieux, long ou douloureux. A terme, bien évidemment, mon idée est de publier ces histoires (et peut-être gagner trois francs six sous avec, tant qu'à faire).
Dès lors, deux options semblent s'offrir à moi: passer par l'auto-édition, ou bien par une ME spécialisée dans le polar, le genre espionnage n'étant apparemment pas reconnu comme un genre distinct du polar/thriller.

Les présupposés:
L'espionnage est en soi un (sous-)genre qui ne mobilise pas les foules, il faut bien dire ce qui est. De ce fait, il est généralement édité par des ME spécialisées dans le polar et le thriller. Dans ce registre, ne surnagent que quelques noms, généralement anglo-saxons (Littell, Le Carré, pour ne citer que ceux encore vivants), le dernier Français "vendeur" (De Villiers) étant récemment décédé. Et les autres auteurs français d'espionnage ne se bousculent pas au portillon, pour ce que j'en sais. Sans doute que ça se vend moins.
Ainsi, il semblerait que les ME (mais je me trompent peut-être) susceptibles d'éditer de l'espionnage ne sont pas plus que ça enclines à signer des auteurs français. Sauf, peut-être, les plus petites.

Le débat:
Si mon analyse n'est pas trop biaisée, mes histoires d'espionnages sont donc vouées à une alternative (très) petite ME ou bien auto-édition. Or, plus l'éditeur est modeste, plus la visibilité qu'il peut donner est faible. Et l'espionnage est un genre "généraliste", c'est-à-dire qu'il ne bénéficie pas de circuits spécialisés, comme par exemple les écrits universitaires. C'est même considéré (à tort, assez souvent, à mon avis) comme du roman de gare.
Ainsi, je me demande s'il est bien utile de démarcher une ME, de poireauter un temps donné (qui me semblera nécessairement excessif même si, objectivement, il est raisonnable) pour m'entendre dire que pas dans la ligne éditoriale etc, pour ensuite bénéficier d'une diffusion confidentielle et d'une publicité assez faible, ou bien si, finalement, ça n,e vaudrait pas le coup que je passe ça en auto-édition.

Et vous? Que feriez-vous dans mon cas?
Je précise, au cas où: ce n'est qu'un débat que je lance là, il n'est pas question d'obtenir une réponse tranchée, ferme et définitive. Seulement des pistes de réflexion, des arguments autour de la question: démarcher une petite ME sur un segment de marché confidentiel apporte-t-il objectivement un quelconque avantage sur l'auto-édition?
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J'aurais tendance à penser que s'il n'y a pas de romans d'espionnage qui sortent du lot, c'est qu'il n'y a pas de bons romans d'espionnage. C'est assez facilement un genre où on s'embarque dans des intrigues soit ultra complexes soit ultra simplistes avec accumulation de clichés. Je suis assez persuadée, comme pour tout autre genre de roman, qu'un bon roman d'espionnage trouvera une bonne maison pour l'éditer. Et en la matière, il y a quand même quelques maisons spécialisées dans le roman noir à même de faire une place à un roman d'espionnage qui tienne la route.
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Ca se tient. Selon toi, ça vaudrait donc la peine que je soumette mon produit, une fois fini?

Ce n'est qu'un sentiment, mais j'ai l'impression qu'aux yeux des éditeurs, on est plus crédible si on est anglo-saxon - à moins qu la renommée de ces derniers ne soit dû qu'au fait que ce genre a plus les faveurs du public dans le monde anglo-saxon, ce qui les amènerai, presque mécaniquement, à éclipser les auteurs venus d'autres horizons.
Pas trouvé de documentation à ce sujet...
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L'occasion fait le larron, dans l'édition comme ailleurs. 

Ca vaut le coup de tenter, oui. Wink
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Moi je tenterais l'autoédition direct, dans un marché de niche. J'avais ouvert un sujet sur la question, et à mon avis, sur un marché de ce genre, l'autoéditeur a un avantage compétitif (le gâteau n'est pas gros, donc autant ne pas le partager, et être près du public permet d'être plus à même de répondre à ses attentes).

Après, s'il y a une petite ou moyenne maison d'édition vraiment spécialisée dans cette niche (mais ce n'est apparemment pas le cas, sinon tu en parlerais), ça peut valoir le coup de les démarcher, évidemment.
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Je ne vois pas l'avantage sans aucun circuit de distribution. Le roman d'espionnage, ça ne me semble pas être la niche étroite qui n'intéresse que trois pelés.
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Amazon est en soi un sacré circuit de distribution. Si en plus on s'"attaque" à Kobo, Chapitre.com et quelques autres, on a accès aux mêmes étals que les autres. Parce que, il ne faut pas rêver, chez un micro-éditeur, on ne sera jamais en rayon, à part peut-être dans deux ou trois librairies qu'on aura soi-même démarchées (et on obtiendra le même résultat en tant qu'autoédité, quoique peut-être un peu plus difficilement, je te l'accorde).

Pour ce qui est du marché du roman d'espionnage, j'avoue mon incompétence. Je n'en lis pas, malgré ma consommation sans limite de romans policiers. S'il y a effectivement un vrai marché, ça change la donne.
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Il n'y a pas que micro-édition vs autoédition comme choix. Un bon roman peut séduire une maison moyenne, voire une grande (quel que soit le genre). Qu'amazon soit un grand étal, certes. Que la visibilité soit au rendez-vous, j'ai quelques doutes.
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Pour Amazon et la visibilité, c'est un peu délicat en effet. Mais, à condition d'être connu dans son domaine (par exemple en ayant un blog connu sur le sujet), on doit pouvoir s'en sortir. Si on se fait connaître auprès de suffisamment d'amateurs du genre, on finit dans la liste des "autres clients ont également acheté...", et là, à condition d'être bon évidemment, c'est gagné (toutes proportions gardées). Il faut voir aussi que dans une niche, on a vite fait d'être dans le "top 100" de sa catégorie et d'attirer des lecteurs. "Plastique des sentiments", écrit par une JE, s'est retrouvé pendant quelques jours dans le top 30 de la catégorie "Littérature", qui pour le coup est loin d'être une niche, et sans que l'auteure n'ait besoin de faire une com' de dingue (à ma connaissance).

Il ne faut pas oublier que, à part les happy few édités chez les très grands, tous les nouveaux auteurs ont le même problème. Être édité par les "éditions du coin" et autres "inconnu éditions" ne donne aucune visibilité non plus, sauf auprès des passionnés (retour à la case départ). On peut être nouveau et séduire de grosses maisons d'édition (ou moyennes mais suffisamment importantes pour se retrouver en tête de gondole chez beaucoup de libraires), mais à ma connaissance c'est assez exceptionnel.
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Hel s'est trouvée dans le top 30, parce que son recueil était gratuit durant quelques jours : il venait de paraître, et n'avait que quelques dizaines de téléchargements. Si avec quelques dizaines de téléchargement, on est dans le top 30, tant mieux, mais ça donne une idée de l'échelle de départ...

La visibilité sur amazon n'est que rarement pérenne. Les seuls genres vendeurs à ma connaissance étant l'érotique et la romance.

 
Evorli
   
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Evorli  /  Tapage au bout de la nuit


Etant édité chez un tout petit ( Sombres Rets), qui ne fait que des versions papier, sur un marché de niche ( la SF pas F(antastique) ni F(antasy) pour pré-ados) , j'aurais tendance à dire qu'en effet la question de l'auto-édition se discute, car l'auteur reste la principale force de vente.
Ce que peut t'amener l'édition c'est d'abord une qualité finale du texte que tu auras plus difficilement si tu fais tout tout seul (j'ai été impressionné par le travail de correction de l'éditeur... cependant la série de romans auto-édités de Kylie Ravera prouve qu'on peut atteindre une qualité équivalente en auto-édition) et, pour une version papier,  une certaine dynamique : même si tu n'es pas en rayon, sauf chez quelques librairies partenaires de l'éditeur ou que tu as toi-même démarchées, l'éditeur va en général te convier à quelques salons, ou bien , lorsque tu démarches toi-même pour les salons (c'est quand même là que se fait l'essentiel des ventes quand tu es inconnu total), tu constates qu'être édité à compte d'éditeur te donne un peu plus de crédit.
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Il y a aussi les aspects fiscaux, à ne pas négliger. Faire de l'achat/revente de livres (et pas uniquement passer par un revendeur indépendant comme Amazon, lulu, fnac.com & co), par exemple pour revendre auprès d'un libraire ou lors d'un salon, a de gros impacts fiscalement parlant (rien que la taxe pro, c'est 500 € mini par an). De ce point-de-vue là, passer par un éditeur est un atout incontestable.
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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Mais, la taxe pro, ça s'applique à tout le monde, ou bien uniquement lorsqu'on a un RCS?
Je pose la question, car j'envisage de diffuser ça uniquement sous forme électronique - ce qui me dispense de m'enregistrer comme éditeur pour demander un ISBN, un pseudo-ISBN étant attribué automatiquement à un Ebook, si je ne me trompe pas.
Sauf à taper dans mon salaire, je pense que cette seule taxe professionnelle absorberait une grosse partie des recettes des ventes, sans compter la taxe sur les bénéfices (régime auto-entrepreneur ou micro-entrepreneur). A 5€ le livre, il faudrait que j'en vende en un an 120 ou 150 exemplaire (ce qui me paraît un bon démarrage) pour ne serait-ce qu'équilibrer les comptes.

Du coup, l'auto-édition ne me paraît plus aussi attractive si le fisc me prend 120% de mes recettes HT (et hors charges).
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fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Si tu es en autoédition numérique uniquement (en passant via un vendeur externe comme amazon), tu n'es en principe plus considéré fiscalement comme un commerçant mais comme un auteur, ce qui te dispense de droit de la taxe pro. Si ce n'est pas ta seule activité, si tu écris peu, et si tu n'es pas amené à établir de facture (cas où tu vends uniquement sur amazon, notamment), tu peux même déclarer tes bénéfices en BNC non professionnels, et être exempté en partie (en totalité je dirais, au vu des bénéfices que tu envisages) d'impôts (mais il faudra quand même payer la CSG).
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Bohr  /  Gloire de son pair


D'ailleurs, je viens de regarder, la taxe pro n'existe plus en tant que telle et a été remplacée par la CET, qui, elle-même, se compose de deux taxes, le tout selon un régime absolument imbitable.
Je crois savoir que je dis aussi verser des cotisations à une caisse, sans doute liée à la protection sociale, mais impossible d'en savoir plus. Wikpedia est, sur ces points, peu disert et pas à jour. Et Légifrance, comme à l'accoutumée, illisible si on n'est pas du métier.

Bref, pour l'instant, et sauf à pouvoir démontrer que l'espionnage n'est pas plus un marché de niche que ça, les arguments pencheraient plutôt en faveur d'une démarche d'auto-édition, si je synthétise.

Je note toutefois tes remarques, Evorli.
Lorsque tu dis qu'avoir un compte d'éditeur donne plus de crédits, tu veux dire aux yeux d'autres éditeurs, ou bien du public?
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