Bonjour, je suis en train d'écrire un roman, et je fonctionne ainsi : c'est un point de vue interne à la troisième personne.

A chaque chapitre, je mets le nom et le numéro de ce chapitre, plus le nom du personnage qui sera le principal du chapitre, sans pour être forcément le principal de l'histoire. La plupart du temps, ce sont les mêmes personnages qui sont élus pour voir l'histoire à travers leurs yeux.

Cependant, de la façon dont j'ai orchestré mon scénario, il m'arrive d'utiliser le point de vue d'un personnage vraiment secondaire à l'histoire. Je pense que c'est nécessaire selon mon organisation actuelle, mais en tant que lecteur cela ne vous dérangerait pas ? Surtout que ce procédé est utilisé en début de roman, donc peut être que l'on s'attend à revoir plus en détail le personnage.

Je suis donc assez perplexe.

Coucou. ^^

Personnellement j'utilise aussi ce procédé dans les Chroniques de Weyän. Parfois il m'arrive d'avoir besoin d'un personnage vraiment secondaire, ou d'un personnage secondaire qui deviendra principal plus tard, afin de préciser au maximum le point de vue. Du coup j'entame le chapitre comme d'habitude, mais pas avec son nom : avec une appellation. Par exemple Le Maraudeur, La Sorcière, Le Mage de sang...
Pour avoir fait lire à plusieurs lecteurs, je peux t'assurer qu'ils ne se perdent pas. Ce procédé est notamment utilisé par G. R. R. Martin, quand il utilise le prêtre Noyé pour parler des actions aux Îles de fer, où aucun personnage principal n'est présent. Je pense toutefois que c'est un procédé à utiliser avec parcimonie, vraiment si tu es en galère, parce que sinon, oui, on va se perdre.

pas de problème pour ma part.
après, certains lecteurs n'aimeront pas ce type de narration, mais je suis tenté de dire que la licence créative ne concerne que l'auteur.
et effectivement, Georges R.R. Martin utilise ce procédé dans le trône de fer (pour ne citer qu'un auteur).

Bonsoir et merci pour vos réponses.

Vous avez vu juste, je me suis inspiré du procédé de Martin pour ma narration. Je me posais la question parce qu'il utilise ce procédé (en tout cas aussi loin que j'en ai lu le livre (1 et 2) uniquement pour les prologues.

Mais si ce n'est pas gênant, je continuerai ainsi

Je n'y connais pas grand chose d'un point de vue théorique sur les points de vue mais je pense que je fais pareil que toi. J'écris à la troisième personne parce que je trouve qu'à la première c'est trop réducteur (il faut alors que ça ait un sens pour moi). Par contre, je parle régulièrement des ressentis des personnages afin que le lecteur soit dans leur tête et ressentent les choses en même temps que le personnage les vit. Et quand j'organise mon texte, je jongle car il y a forcément des moments où le point de vue de tel personnage est plus intéressant (ou que la scène soit vue par ses yeux) et à un autre moment, ça va être quelqu'un d'autre.
J'aime aussi les textes où le personnage qu'on suit n'est pas le principal mais on voit l'histoire à travers son regard. C'est sur que c'est un risque d'originalité mais, si c'est bien fait, ça rend bien et ça sort de l'ordinaire. Souvent je n'aime pas quand c'est trop rectiligne, trop dans l'ordre chronologique, ce genre de chose.

Je ne vois pas où serait le souci : les variations de point de vue apportent une richesse au texte, j'aime beaucoup ces effets-là (dans mes lectures et dans mes écrits).
Le fait que ce soit un personnage secondaire peut être intéressant, dans bien des cas.

Gaffe à ne pas trop te perdre dans les multiples personnages, s'il y en a beaucoup trop qui interviennent au fil du récit, l'histoire risquerait de perdre son intensité si entre chaque passage de personnages "principaux" il y avait quelqu'un de beaucoup plus secondaire et du coup moins attachant !

Pour prendre l'exemple du Trône de Fer, j'ai vite abandonné le quatrième tome, les histoires qui m'intéressaient étaient soit occupées par ces personnages secondaires qu'on voyait jamais, soit je devais me forcer à lire certains passages de personnages qui étaient devenus beaucoup trop nombreux pour retrouver un chapitre qui m'intéressait plus

Je crois même que l'auteur s'excuse à la fin du bouquin dans les annexes pour dire qu'il a négligé certains persos et qu'ils reviendraient dans le cinquième

Question de dosage, dirais-je.
Pour une problématique similaire, j'ai obtenu en bêta-lecture (auprès des mêmes personnes) des résultats très différents sur deux essais:
1/ on oscille entre quatre personnages principaux et un ou deux annexes: ça passe comme une lettre à la poste, ma fille a même trouvé que ça permettait de mieux comprendre l'histoire (l'héroïne de seize ans n'ayant pas accès à toutes les connaissances pour comprendre ce qui lui arrive)
2/ un point de vue différent pour pratiquement une douzaine de personnages différents: sentiment global d'un manque de cohérence autant formel que fondamental (eu égard au caractère des personnages, la quantité et la nature des infos auxquelles ils ont accès ainsi que leurs objectifs et contraintes): l'histoire devient illisible, occultée par la grille de lecture/perception de chaque personnage

A titre purement personnel (j'insiste là-dessus), au moment où on dépasse les cinq personnages environ, je suis plus à l'aise lorsqu'on passe à la première personne, car je vois l’œuvre comme une somme de témoignages subjectifs, alors que rester à la troisième personne me paraît un "artifice de scénariste" qui, s'il fonctionne au cinéma, a des allures de simple astuce pour balader le lecteur en restant l''auteur-narrateur omnipotent sans faire l'effort d'adopter jusqu'au bout le point de vue du personnage...

Enfin, ma marotte: quel objectif cette variation de point de vue sert-elle?

Je suis d'accord avec ce que tu dis. Ces changements de point de vue son assez indispensables.

C'est un roman de fantasy, qui se base sur un univers médiéval régit sous le système féodal. Grandes Familles et leurs seigneurs, ainsi que leurs leudes, fiefs et châteaux. Les membres de cette familles aspirent à des buts différents, ont des convictions et des idéaux différents. C'est pour ça que j'essaye d'avoir un personnage principal par grande maison, afin d'avoir plusieurs histoires différentes, liées par le même scénario

Dans ce cas, quitte à être ambitieux, pourquoi ne pas consacrer un volume à chacun de ces personnages? Tout le monde, j'imagine, n'entre pas en scène, et n'en sort pas au même moment. Dès lors, la même histoire donnerait une sorte de cycle dont chaque volume serait rattaché à un personnage en particulier, qu'à chaque fois le lecteur pourrait suivre tout à loisir, auquel il pourrait s'attacher, voire, s'identifier.

Ce n'est, bien entendu, qu'une suggestion.