Bonjour à tous !

Je travaille actuellement sur un projet de roman, et j'aimerais tenter un truc : le récit enchâssé. Pour vous donner les détails, on aurait ceci :
Récit 1 : le personnage subit un conditionnement psychologique, on alterne entre le point de vue du docteur et ses rapports, et celui du personnage. L'intrigue a lieu dans le laboratoire où le conditionnement se déroule.
Récit 2 : soit une mission, soit le passé du personnage.
Le récit 2 serait imbriqué dans le récit 1.

Ma question est : comment je pourrais faire ça ? 1 chapitre par récit à chaque fois ? ou alors des paragraphes comme ça :

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Bonsoir Lady Ravenya !

Je pense que chapitre par chapitre, ce serait plus facile, mais aussi plus conventionnel. Je me souviens d'avoir lu un bouquin une fois dans lequel il y avait les points de vue de trois personnages (tous à la première personne). La police d'écriture changeait pour chaque personnage, et c'était bien sympa, même si au début de l'histoire, je me souviens avoir été un peu perdue en tant que lectrice. Ainsi, tu aurais :

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Ca peut, en plus, donner encore un peu plus de poids aux personnages. L'écriture plutôt ronde et fluide pour l'un ou plutôt dure et cassante pour l'autre... Enfin tu vois quoi.

En espérant t'avoir aidée !

La forme 1 (avec les indentations) me plait bien.
je l'avais employée, dans la forme 4 de "Martin"

Le changement de police peut aussi s'envisager, mais en fait, ça dépend un peu de la façon dont se déroulera la narration.
Par exemple, si tu donnes un aspect de journal à la phase 2, alors une police manuscrite sera très adaptée

Merci à vous deux pour vos propositions.

J'hésite encore.
En second récit, j'ai 4 choix
- l'histoire du personnage sous forme classique.
- l'histoire du personnage sous forme de journal manuscrit (pour que le doc puisse mieux le brûler après et lui dire "tout ça c'est des conneries, tu n'es pas cet homme là, tu es quelqu'un d'autre"). Cette idée me branche bien.
- une mission racontée sous forme classique.
- une mission racontée sous forme de rapport.

Si j'opte pour les journaux/rapports, le changement de police s'imposera tout naturellement. Sinon, ça sera plus compliqué et je devrai me contenter de l'indentation.

En tout cas merci bien pour l'idée, je n'y avais pas pensé du tout !
J'espère juste ne pas perdre le lecteur avec mes expériences.

Hello!

Sachant que suivre ce genre d'histoire double, c'est quand même un effort supplémentaire pour le lecteur - voire, un inconfort - il faudrait que ça ne soit pas gratuit.
Toute la question me paraît être: pourquoi veux-tu faire ça? Quel est le projet derrière cette alternance, ou ce suivi en parallèle?

Exemple personnel: dans "le démon habite en face" (sur mon blog, lien sur demande), j'ai enchâssé dans le récit des passages issus du passé plus ou moins récent du narrateur. Sans rupture de ton ou de style (même narrateur) ni de temps (la scène est revécue comme actuelle), ceci afin de donner à ces irruptions le caractère de flashs psychotiques.
Tout ça pour transmettre au lecteur un peu de l'état d'esprit confus du narrateur au lecteur.

Spoiler:

Je pense que si tu optes pour l'indentation ou tout changement formel pour distinguer tes récits, tu suggéreras d'emblée une distanciation entre les deux (particulièrement vis-à-vis du récit antérieur, le conditionnement) dont il te faudra réinvestir le sens dans le roman (suggérer une évolution ou un changement entre ces deux époques, que ce soit dans le contexte, ou ton personnage lui-même), sinon, ça restera un simple exercice de style, une coquetterie.

Coucou à toi Bohr !

En fait, la structure complète du roman serait 2 parties, avec à chaque fois un récit enchâssé. Je ne suis pas encore sûre de ce que je vais mettre dans la seconde partie donc on va se concentrer sur la première.
Dès le départ j'avais opté pour que le récit 2 (celui enchâssé dans le premier), soit le passé du personnage. Il l'écrirait sous forme de journal manuscrit, pendant son conditionnement justement. Ca ne serait pas anodin, parce qu'à la fin de ce récit (et donc du journal), le docteur qui s'occupe de lui prendrait son oeuvre et la ferait brûler devant lui, en lui expliquant que ce passé n'existe pas, que tout ça n'est que fabulation de son esprit malade qu'on s'efforce de guérir. Ainsi, on arriverait au dénouement du récit 1, soit au moment où le personnage s'abandonne à ses bourreaux en se disant "mais oui, je suis juste fou, ils sont là pour me guérir ils ont raison".
Tu penses que je devrais faire un système plus simple du coup, ou ça te semble assez justifié ?

Là encore, je dirais "ça dépend"! De la façon dont tu le traites.
Mais ça me paraît justifié en vertu du coup de théâtre prévu, qui, du coup, peut même amener le lecteur à douter de la réalité du récit 1 (qui serait peut-être le fruit du conditionnement).

Pourquoi ne pas expérimenter avec des séquences courtes que tu soumettrais en bêta-lecture (pas forcément sur JE, d'ailleurs)? Tu fais un essai, sur 10 ou 15kmots, par exemple. Ca t'éviterait le risque de devoir tout réécrire si, à terme, tu n'es pas satisfaite du rendu final, ou si tout simplement ça ne marche pas comme tu le voudrais.

pratiquant ça, je te conseille 2 choses au choix:
- 1 chapitre par récit.
- séparer les récits au sein d'un même chapitre par des sauts de ligne.
c'est simple, et le lecteur ne se perd pas.

D'acc, merci à vous deux !

Je vais faire une indentation + un changement de police, ça devrait être suffisant.

De toute façon, j'ai prévu de tout poster sur JE donc on verra bien les retours des lecteurs !

Toutes ces considérations typographiques…

En fait, ce que tu veux faire n'est pas vraiment un “récit enchâssé”, c'est juste une chronologie non-linéaire : quand on parle de récit enchâssé, on veut dire que la seconde histoire est intégrée (in-universe) dans la première.

Donc bien sûr, tu peux simplement changer de chapitre et rendre limpide la différence chronologique (avec une indication de la date en en-tête ou un passage 3è personne 1ère personne…, ou une autre police, bien que ça fasse vraiment artificiel, je trouve)…

Tu pourrais aussi intégrer la seconde histoire à la première en donnant l'occasion au personnage concerné de raconter son background à un ami, un allié pendant une phase d'explication ou confession, ou à un méchant lors d'un interrogatoire… Les possibilités sont infinies !

Personnellement, je trouve que c'est mâcher le travail du lecteur que de lui donner des sauts de ligne, des polices différentes, etc. quand ce n'est pas nécessaire : le texte devrait se suffire à lui-même*.

* Sauf quand on veut faire un texte qui se joue de ces codes typographiques, de mise en page et mise en forme.

Si tu te contentes de changer de police ou de chapitre, ça risque de manquer de liant. On va voir l'impression de lire deux histoires différentes surtout si l'ensemble du roman est construit de cette façon.
Le principe du flash-back, ça peut être pas mal en petite quantité mais ça peut rapidement être super lourd parce que pendant que tu expliques le passé, l'histoire présente n'avance pas, ça risque rapidement de manquer de dynamisme. Et quand tu arriveras au coup de théâtre final, le lecteur sera déjà endormi.
Le principe du conditionnement avec des traces du passé qui s'imposent dans le cerveau du personnage, ça a déjà été traité de nombreuses fois, par des flashs très courts et plutôt confus, facile à intégrer dans le corps du texte, et intrigants pour le lecteur.

Salut !

Jouer sur la police, c'est à mon sens sous-estimer la compréhension du lecteur de ce qu'il lit. Un lecteur n'a pas besoin de repère visuel pour comprendre les mots qu'il a devant lui... rien n'empêche toutefois que tu changes de police pour ton procédé de rédaction, afin que toi, écrivaine, tu te retrouves plus aisément dans ton texte. Mais le résultat final : double (triple) saut à la ligne pour faire le saut entre deux temps, rien de plus classique !

Je rejoins un peu Raven, on dirait effectivement que ce que tu veux faire, c'est une chrono non linéaire ou des récits croisés.

Le principe du récit enchâssé, c'est plutôt à voir comme Inception (bon exemple facile d'accès ^^) Une histoire, dans l'histoire, dans l'histoire... C'est le principe des poupées gigogne.

En référence littéraire, et soyons chauvins restons français, le meilleurs exemple de récits enchâssé c'est encore le Voyage de Jacques la fataliste et son maître, de Diderot (bien meilleurs exemple mais un peu moins facile). Dans ce récit l'auteur 's'amuse' à perdre le lecteur en déconstruisant les codes du récit romanesque. Il commence avec une histoire de voyage, durant laquelle un personnage commence à raconter une histoire, histoire à l'intérieur de laquelle un autre personnage raconte encore autre chose. Et parfois même, et c'est là que le récit devient expérimental, on découvre qu'il laisse en plan certaines intrigue, il revient au premier niveau du récit sans même avoir fermé les précédentes parenthèse, et on y revient plus ensuite.

Ce livre devrait t'aider pour les règles typographiques à suivre en cas d'enchâssement. c'est assez simple de toute façon, je pense qu'il n'y en a pas, tu suis le fil de ton récit, et si tu es claire dans ton propos, il n'y a pas de raison que tu perdes ton lecteur. Tu ouvres une parenthèse, tu la fermes, tu repasses au premier niveau, et voila, le tour est joué.