Mes biens chers co-écrivain en herbe.

Voilà plus d’un an que je planche sur un bouquin… que j’ai mis plusieurs années à bien calibrer. Je ne me suis lancé dans l’écriture à proprement parler qu’une fois le plan et, évidemment, la fin parfaitement arrêtés.
L’expérience fut agréable au possible car, révélation, je n’ai eu aucune difficulté à mettre en place les intrigues et me suis délecté d’imaginer un chemin de résolution du problème chiant au possible pour mes héros (donc, je l’espère, jouissif pour le lecteur). Les premiers lecteurs me disent (complaisance à part) être séduits…
Tout va bien donc… sauf que ! Le bât blesse juste avant le sprint final : je n’arrive pas à envisager les mécanismes de conclusion.
Je vous l’ai dit, je sais parfaitement où amener mes personnages. Mais comme je dois « conclure », ma narration devient creuse, les scènes ne sont plus imaginatives. Pire, je n’ai plus la moindre idée de ce qu’y m’anime d’ordinaire en écriture : rendre un second degré, présenter un jeu métaphorique. Je m’enfonce dans une fin morne qui ne me plait pas. Pourtant, j’ai encore besoin d’une scène ou deux pour présenter les derniers points de résolution de l’intrigue… avant le grand final (qui lui ne devrait pas me donner ce genre de difficulté puisqu’il sera assez brutal – une phrase suffira)
Jusqu’à en arriver là, j’avançais dans mon écriture parce que, n’aillant pas encore parfaitement décrit mes personnage, je pouvais leur rajouter des trais, imaginer des scenarios « arrangeants » pour la suite. Mais je suis maintenant au point au tout est arrêté, et où tout changement rend des incohérences dans ce qui précède.
Ma question est donc la suivante : comment vous y prenez-vous ? Y a-t-il une étape que j’ignore (j’entends entre péripéties et « conclusion »). Avez-vous des astuces ; quelque chose que je n’ai pas compris.
Peut-être faut-il simplement faire « simple »… mais dans ce cas, ça m’apparaît « bâclé ».
Merci de votre écoute, ou plutôt, devrais-je dire, de votre lecture attentive.
Yv-S-Lyv

Bonsoir !
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Yv-S-Liv a écrit:

Je vous l’ai dit, je sais parfaitement où amener mes personnages. Mais comme je dois « conclure », ma narration devient creuse, les scènes ne sont plus imaginatives.[...] Pourtant, j’ai encore besoin d’une scène ou deux pour présenter les derniers points de résolution de l’intrigue… avant le grand final (qui lui ne devrait pas me donner ce genre de difficulté puisqu’il sera assez brutal – une phrase suffira)
Jusqu’à en arriver là, j’avançais dans mon écriture parce que, n’aillant pas encore parfaitement décrit mes personnage, je pouvais leur rajouter des trais, imaginer des scenarios « arrangeants » pour la suite. Mais je suis maintenant au point au tout est arrêté, et où tout changement rend des incohérences dans ce qui précède.
Ma question est donc la suivante : comment vous y prenez-vous ? Y a-t-il une étape que j’ignore (j’entends entre péripéties et « conclusion »). Avez-vous des astuces ; quelque chose que je n’ai pas compris.

Tu es tombé apparemment dans un "piège" classique, à savoir qu'il y a un conflit entre l'intrigue de ton histoire que tu as semble-t-il conçue en amont, et tes personnages qui n'ont pas trop envie de se diriger vers cette fin. C'est à la fois très positif (tes personnages ont une existence propre, ce ne sont pas des marionnettes dirigées artificiellement pour raconter une histoire toute faite) et un peu embêtant (l'histoire devrait se terminer d'une certaine manière, mais tes personnages doués d'une existence propre ne s'en laissent pas conter).

Difficile de donner une réponse générique à ton problème, ça dépend de beaucoup de paramètres, mais le plus simple est sans doute de lâcher du lest par rapport à l'intrigue rigide que tu pensais raconter ; soit tu changes un peu la fin en fonction de ce que tes personnages veulent faire, soit tu rallonges la partie où tu en es pour qu'elle puisse t'amener naturellement à la fin que tu avais prévue (genre, il te faudra peut-être cinq chapitres pour conclure, là où tu n'en avais prévu à l'origine que 2), soit (mais à mon avis c'est la moins bonne solution) tu reviens un peu en arrière pour que tes personnages acceptent enfin de se plier à l'intrigue que tu leur as construite, non mais quand même, qui c'est qui commande

Autrement dit : tu sais comment ça doit se finir, mais tu as du mal à le relier à la situation que tu as déjà amenée ?

Peut-être que la fin ne veut pas être celle que tu as pensée au départ... Ca arrive parfois.

Que ce soit ça ou un simple trou dans le fil narratif, je dirais : laisse reposer un moment.
Bosse un autre texte pendant une semaine ou deux. Une petite nouvelle. Ou bien si tu as un texte en cours de correction, concentre-toi dessus. Ou simplement, commence à corriger celui-là.
Quand on a le nez trop sur le problème, c'est difficile de l'envisager de façon globale.

Red-scarf, en effet, je prendrais un peu de temps pour me présenter.
Selené, oui, tu as bien raison. D'ordinaire le temps de la réflexion apporte des éléments nouveaux. Souvent, elle permet de débloquer une situation par une nouvelle approche... Sauf que Là, j'ai tellement mis du temps de côté (1mois) que je me suis lancé dans le tome 2 et ai écrit 100 pages ! D'où ma conclusion: Non, je n'ai pas perdu l'inspiration. Au contraire, rebasculer sur de nouvelles situations et perso m'a aéré l'esprit. Sauf qu'il m'est tjr impossible de revenir sur cette modite fin !
Car c'est mon problème Fabiend: je ne peux pas vraiment changer la fin de mon tome un car elle implique toute l'histoire de mon tome 2. A propos, merci pour ton analyse. En effet, je crois que tu as parfaitément saisi le problème. L'un de mes perso n'a pas "envie de cette fin" (et ne m'écoute même pas! Je ne suis pas assez ferme avec eux !).
Bon, je vais essayer un truc. Rajouter un troisième qui lui imposera aux deux autres de se plier à cette fin. On va voir. Je vous tiens au courant.

Merci encore pour votre aide.

Te lancer dans le tome 2, c'est poursuivre en avant. Pas examiner ce qui a déjà été fait.
Si tu te lances dans la relecture du tome 1, ton attention se portera sur le plan du tome 1 et la succession des faits qui s'y déroulent.

Se lancer dans le tome 2 sans avoir réussi à boucler la narration du tome 1, je dois dire que c'est un exercice d'équilibre que je n'oserais pas...
100 pages... A4 ?

Pour ce qui est des personnages qui ont ou n'ont pas envie de la fin... On connaît tous ça une fois de temps en temps, je crois. J'ai pleuré après avoir écrit le dernier chapitre de mon western.



Heu... Point de détail technico-pratique :
tu n'es pas passée à l'accueil
http://jeunesecrivains.superforum.fr/f2-accueil

Je locke ce topic en attendant que tu sois allé te présenter, Yv-S-Liv.