Bonjour à tous,

Ça fait un petit moment que je ne suis pas passé, mais je viens de terminer le premier jet d'un bouquin fantastique et j'avais une petite interrogation.

En tant que lecteurs, est-ce que ça vous ennuie qu'un livre ne se termine pas, mais qu'il reporte plutôt son intrigue à la prochaine fois?

Moi qui suis scénariste dans l'âme, le fait de ne pas conclure la trame m'agace au plus haut point, mais d'un autre côté il me reste beaucoup de beurre et si peu de pain. J'ai l'impression que ce serait la bonne chose à faire que de prendre le dernier acte et d'en faire une toute nouvelle histoire, mais je me dis que cela pourrait agacer certains lecteurs éventuels.

Contextualisation: Après mille et une péripéties, mon personnage principal est retenu prisonnier à l'autre bout du monde et tout le monde s'en fout... sauf sa sœur, qui décide de partir pour aller lui porter secours. La dernière scène ferait état de cette décision et garderait la mission de sauvetage pour le premier acte d'une deuxième partie.

Bonjour, bonjour ! Je vais te donner mon avis en tant "qu'auteur" et en tant que lectrice.

En tant que lectrice, sur le coup quand un cliff arrive, je cherche comme une malade la suite. Dans le genre :"Non, ce n'est pas possible. L'auteur ne peut pas nous faire ça !!". Mais aussi, je me dis que l'auteur sait écrire, qu'il sait manager son suspens. Alors en tant que lectrice, je ne suis que plus enthousiaste quant à découvrir la suite. Par contre, il faut que le cliff soit parfaitement orchestré.

En tant "qu'auteur", j'use très, très souvent des cliffs et je dois dire, que j'en ressors que plus encouragée pour écrire la suite. C'est comme une page vierge où il faut que je me relance corps et âme dans mon histoire !

Alors personnellement, je dis un grand "oui" aux cliffs.

je suis tenté de dire comme Writer.
mon bouquin actuel est décomposé en 3 parties, chaque fin de partie connaît son lot de cliffs.
toutefois, la fin doit rester une fin, à moins que tu ne te sentes de te lancer dans une série (et d'être sûr que les suites soient lues, sinon c'est totalement inutile).

Alors, je vais donner mon avis en tant que lectrice/spectatrice :

Un cliff? Avec joie! C'est ce qu'il fait que je suis toujours en train de lire/regarder un livre/une série alors qu'il est 4h du mat', que je dois vraiment aller me coucher mais que "allez, encore un chapitre/épisode et j'arrête".

Donc oui cliff, mais avec deux bémols : le rythme de ton récit, et (à mon avis le plus important) la résolution de l'intrigue.

- Pour le rythme, je vais prendre "The walking dead" comme exemple, parce que je trouve cette série très décevante (pas taper). Chaque épisode se termine sur un cliff, certes, mais globalement dans l'épisode, l'intrigue avance très peu et il ne se passe pas grand chose! Ca donne un peu l'impression que le seul truc intéressant se passe à la fin et que le reste c'est du remplissage. Je vais regarder quelques épisodes, mais je vais rapidement lâcher l'affaire : le cliff sert juste à te vendre l'épisode suivant en te faisant croire que cette fois il va se passer un truc intéressant...

- En ce qui concerne la résolution, si l'auteur ne résous pas (au moins partiellement) les enjeux posés au début l'histoire, pour moi c'est rédhibitoire. J'ai l'impression de m'être faite arnaquer intellectuellement. Par exemple, admettons que dans une histoire d'espionnage, le nœud de l'intrigue repose sur le décryptage d'un mystérieux code. Si l 'histoire se termine sans le décryptage du code et sans rebondissements notables, j'ai juste l'impression d'avoir perdu mon temps. Un cliffhanger ne me fera pas voir la suite.

c'est clair que le cliff sans résolution, c'est à bannir...
en ce sens, "Lost" avait été une sacrée déception.

boblafrite a écrit:

C'est clair que le cliff sans résolution, c'est à bannir...

Ouais, je suis en dilemme. En même temps ça marche, en même temps ça fait coup de marketing.

Ma solution serait peut-être de séparer le bouquin en deux parties, une sorte de structure au-dessus des chapitres marquée par une page de pause. En tout cas, c'est pas super simple comme problème...

Mais merci pour vos réponses, je vais écrire la suite tranquille en attendant les retours des gens à qui j'ai envoyé le manuscrit. Qui sait, si je deviens assez badass sur le forum, je le proposerai peut-être en bêta-lecture.

Résolument contre : en tant que lecteur quand j'achète un roman je n'achète pas une demi histoire dont je n'aurais la fin qu'un jour, peut-être, si elle est éditée, si l'auteur ne perd pas la motivation...

Ou alors très clairement, il faut que ce soit stipulé sur le couverture qu'il s'agit d'un tome 1 (et pas en petit carractère), sans quoi j'aurai l'impression de m'être fait avoir.

Et quand le tome 2 sort, il faudra que j'espère qu'il finisse sur une vraie fin, pour ne pas avoir à raquer encore et encore pour avoir la fin de mon histoire ?

Vraiment pas fan, donc.

Moi j'aime bien les cliffhangers Mais c'est parce que je suis auteure de saga et que je vois les choses différemment, je pense. Après, je suis d'accord, un cliffhanger juste pour faire un cliffhanger sans que rien n'ait été résolu, ça marche pas, faut que ça ait une utilité, et que ça sorte pas de nulle part. A utiliser avec modération, donc. Même si moi je l'utilise tout le temps...

*lit le titre du topic*
*s'écroule en petit tas de rage fumante*
*lit le premier post*
*reprend contenance*

Croche-falaise comme fin d'histoire. Voyons voir.

Citation :

Contextualisation: Après mille et une péripéties, mon personnage principal est retenu prisonnier à l'autre bout du monde et tout le monde s'en fout... sauf sa sœur, qui décide de partir pour aller lui porter secours. La dernière scène ferait état de cette décision et garderait la mission de sauvetage pour le premier acte d'une deuxième partie.

Déjà : si tout le monde s'en fout sauf sa sœur, le vrai cliff, c'est de faire ta fin sur son désespoir en prison et de garder la prise des choses en mains et le plan d'action de la sœur entièrement pour le tome 2. Quand un gars est accroché à la falaise à la fin de l'épisode,on te montre pas l'équipe de secours qui lui tend la main comme dernière image. Sinon c'est plus un croche-falaise. On le sait qu'il va vivre.
Ensuite : deux bouquins séparés, ça s'appelle des tomes. Ça se fait. Une superstructure au-dessus des chapitres, ça s'appelle des livres/parties/actes/cequetuveux. Ça se fait aussi.
Dans les deux cas : on attend d'un tome premier qu'il ait, non pas une intrigue "reportée à la fois prochaine", mais plusieurs ouvertures et au moins quelques fermetures. Si le personnage principal se retrouve en prison, c'est probablement qu'il a accompli quelque chose qui l'y a fait mettre. Ca peut très bien être le plan de ton tome 1 :

=> Situation initiale : Personnage est libre et innocent
=> Personnage s'aperçoit que la situation est grave et qu'il faut faire des trucs
=> Personnage fait des trucs
=> Personnage subit les conséquences de son faisage de truc (réussite, échec ou bilan mitigé)
=> Faisage de trucs et conséquences de truc jusqu'à arriver à la situation finale
=> Situation finale : Personnage est enfermé en prison.

Et ça s'enchaîne très logiquement avec le tome 2 :

=> Soeur du personnage est libre et innocente
=> Soeur du personnage s'aperçoit que son frère est en prison
=> Soeur du personnage fait des trucs dans le but de sortir son frère de prison
=> etc.

Vwala. C'est pas interdit les cliffhangers. C'est pas interdit les bad end. Faut savoir les doser, c'est tout.

Je signe @now@n. Beaucoup plus stressant, beaucoup plus surprenant de tout reporter au second tome.

Les cliffhanger ne sont pas un mal un soit (sauf si tu attends 4 ans pour publier le tome suivant), mais je crois que rien que le fait de prevoir un second tome se prevois. Je veux dire: que des elements du premiers tomes participent a l'intrigue du second. Ca me parait important, et ca fait toujours plaisir de voir les pieces du puzzle se mettre en place.

Bonjour, crois que c'est tout à fait envisageable, Georges Martin le fait avec sa saga le trône de fer, pourquoi pas toi.
L'important, pour compenser ce cliffhanger sur l'intrigue principale c'est que tes sous-intrigues soient passionnantes et qu'elles aboutissent toutes à la fin du roman (les lecteurs ont besoin de réponses, de dénouements) laissant une seule question (mais importante) en suspens. Celle de l'intrigue principale.

@now@n a écrit:

Vwala. C'est pas interdit les cliffhangers. C'est pas interdit les bad end. Faut savoir les doser, c'est tout.

Bah, je sais bien! C'est le dosage justement. Ma question tournait plus autour du fait d'à quel point le lecteur peut-il être frustré du fait qu'il doive acheter le prochain pour connaître la fin.

Dans un début de série comme un Harry Potter ou un Hunger Games, y'a la totale à chaque coup: on introduit une nouvelle menace et on la résout. Après on laisse planner que c'est pas fini de façon super évidente, mais on coupe pas le fil au moment où Luke se fait couper le bras avant d'apprendre que son père est Darth Vader, par exemple.

Après bon, je me rends compte que c'est du cas-par-cas. Si l'expérience est super bonne jusqu'à la fin, aussi peu satisfaisante soit-elle, j'imagine que ça peut passer. Dans l'éventualité où les quelques personnes qui vont lire le manuscrit hurlent au scandale avant son envoi dans des maisons , je modifierai la fin.

Dans le pire des cas, j'écrirai la fin originale à laquelle j'avais pensé, que je trouvais un poil rushée. Peut-être que des fois ça vaut pas le coup de faire deux tomes si c'est pas designé pour être une série...