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 [Langue/Style] Un dialogue cohérent

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Writer  /  Gloire de son pair


Bonjour, bonjour !!

J'ai cherché, fouillé, gratté même dans la corbeille si le sujet avait déjà été traité mais je n'ai rien trouvé de semblable ou avec une réponse cohérente et constructive.  Evil or Very Mad

Je vous pose donc ma question : Comment faites-vous pour que vos dialogues ne ressemblent pas à un vulgaire échange de paroles évidentes et "enquiquinantes" ?

Bien sûr, j'utilise des verbes tels que dire, déclarer, déclamer, murmurer, chuchoter ou d'autres subterfuges tels que à voix basse, des trémolos dans la voix mais je trouve que cela reste encore trop superficiel.

Suis-je trop exigeante ?  study  Je ne sais pas. Si vous avez des techniques pour rendre vos dialogues plus "narratifs", plus "sincères", plus "sérieux", je suis preneuse.

A très vite, j'espère !
 
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Pour plus de "sincérité" j'ai tendance à faire parler mes personnages de manière différente déjà. Par exemple j'ai commencé en cours une histoire où je sais pas où elle va me mener mais que j'avance... enfin bref. Mon héroïne est du genre calculatrice, mystérieuse (enfin surtout parce que je sais moi-même pas où je vais xD) et mon héros plein d'honneur, tout ça... ma héroïne vient d'une bonne famille, donc elle pose correctement les questions, avec le verbe devant "veux-tu" et pas "tu veux".

Après, je pense que c'est aussi important d'être précis dans les verbes d'indication avec enchérir, renchérir, etc. et de jouer avec les expressions du visage qui pourrait éclairer le ton quand on n'est pas trop sûr de comment l'indiquer... Je crois que le mieux c'est de bien imaginer la scène dans sa tête, de la "voir" pour pouvoir mieux la représenter. J'ai toujours eu des problèmes avec mes dialogues mais je pense qu'ils sont meilleurs qu'ils ne l'étaient...

Et je crois aussi que les dialogues n'existent pas en eux-mêmes. Je pense que l'histoire, le narratif, peut les expliciter. A force d'être dans les pensées des personnages, de voir leurs réactions, leurs idées, leurs relations avec les autres, etc., je pense que le lecteur commence à les cerner et donc à imaginer plus facilement aussi la manière dont il va parler.
 
Rulae
   
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Rulae  /  Le bruit et la pudeur


Question difficile, parce que c'est quelque chose que l'on fait tous plus ou moins "instinctivement".

J'aurais tendance à dire que, si un dialogue ne "sert à rien" (s'il n'apporte pas une info essentielle, qu'il est facilement supprimable, qu'il n'instaure pas une ambiance ou qu'il ne nous apprend rien sur le(s) perso(s)), c'est que, ben, il ne devrait pas exister. Un dialogue doit simplement avoir quelque chose à raconter, quoi.

Parfois aussi, parce que c'est un texte, les persos se retrouvent à parler d'une façon qui n'existerait pas dans la réalité : langage trop soutenu, syntaxe irréprochable, prononciation de toutes les négations, etc. Ca peut sonner faux.

Et puis les verbes d'incise c'est bien, mais y'a pas besoin d'en mettre systématiquement non plus, surtout si on identifie bien la personne qui parle (dans un dialogue de seulement deux personnes, par exemple). Moi j'aime bien les remplacer par des phases narratives explicatives, qui aèrent aussi un peu le dialogue.

Dernier truc, qui peut sembler évident : faut bien maîtriser ses personnages, tout simplement. Si tu as très bien cadré les personnes de la scène, que leur caractère est bien défini dans ta tête, tu sais que chacun a sa façon de parler, que l'un et l'autre ne s'exprimeront pas pareil, qu'il y a des choses que l'un ou l'autre ne diront jamais, que l'un peut s'énerver facilement, que l'autre fait tout le temps des blagues ou qu'il est très timide et qu'il ne parle pas fort, etc.
 
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Pour la question de savoir si on met des verbes d'indication ou pas, il faut non seulement prendre en compte le nombre d'intervenants comme tu le dis, mais aussi le rythme. Les verbes d'indications il faut les lire après la réplique et avant la réplique suivante, donc ça coupe le dialogue.
 
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Writer  /  Gloire de son pair


Melgane a écrit:
A force d'être dans les pensées des personnages, de voir leurs réactions, leurs idées, leurs relations avec les autres, etc., je pense que le lecteur commence à les cerner et donc à imaginer plus facilement aussi la manière dont il va parler.
Tu as complètement raison dans tes propos et c'est une chose que j'oublie facilement. D'autant plus que mes personnages sont parfaitement cernés (sentiments, expressions, visages, etc). Je tenterai de garder ton idée en tête Smile

Rulae a écrit:
J'aurais tendance à dire que, si un dialogue ne "sert à rien" (s'il n'apporte pas une info essentielle, qu'il est facilement supprimable, qu'il n'instaure pas une ambiance ou qu'il ne nous apprend rien sur le(s) perso(s)), c'est que, ben, il ne devrait pas exister. Un dialogue doit simplement avoir quelque chose à raconter, quoi.
C'est pas faux du tout mais je n'y pense jamais... Des fois la narration vaut mieux que les dialogues. Désormais je vais me poser la question de savoir si le dialogue est utile ou non.

Pour ce qui est du reste, imaginer ses scènes, ses personnages et les connaître, ne vous inquiétez pas. Je n'ai aucun problème de ce côté là. D'ailleurs, mes dialogues me viennent ici... C'est peut-être pour ça qu'ils me paraissent trop simples.

Merci à vous deux.



 
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De rien Smile
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


J'évite les incises autant que je peux, déjà.
Certains ne jurent que par elles et composent tous leurs dialogues avec. Moi, j'ai l'impression qu'elles tuent toute spontanéité.
Histoire qu'on ne perde pas qui est qui dans la suite de répliques je glisse quand même des mini-paragraphes d'action, ici ou là.
Louis jeta un oeil par la fenêtre et se gratta la tête avant de répondre
Ou bien (mais pas trop souvent) le nom ou le surnom des personnages.
-- "Tu préfères des pommes rouges ou jaunes, Choupinette ?"
Mais le plus important, c'est que les personnages aient chacun leur personnalité
Dans une situation donnée, à une question donnée, deux personnes différentes auront deux réponses différentes
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boblafrite
   
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je n'ai qu'un conseil: il faut que ça soit naturel. on ne peut faire ça qu'en se mettant à la place des personnages.
si ça sonne lourdingue, et que tu te dis "merde mais personne ne parle comme ça avec quelqu'un", c'est évidemment qu'il faut recommencer.
après, les incises, en fonction de la construction du dialogue, c'est pas obligé d'en mettre et d'en remettre: on peut arriver à suivre qui dit quoi sans incises. mais elles peuvent aussi apporter du mouvement dans le dialogue.
 
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Writer  /  Gloire de son pair


@Séléné : Je suis entièrement d'accord avec toi sur les incises ; elles sont utiles, parfois jolies mais à utiliser avec précaution. J'essaie de les supprimer quand elles n'apportent rien au texte.
Par contre, je n'utilisais pas trop les paragraphes d'actions mais avec ton exemple, je pense que je vais tenter. Merci.

@boblafrite : Je te remercie de confirmer certains dire sur les incises "non obligatoires"
 
Cyan
   
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Cyan  /  Autostoppeur galactique


Bonjour à tous
C’est un débat intéressant, mais je pense qu’en la matière il n’y a pas une seule et unique bonne réponse. Il faut se faire confiance, et puis aussi faire confiance aux personnages, ils peuvent nous apprendre bien des choses si on sait les laisser parler !

Il peut y avoir différentes manières d’écrire les dialogues, qui ont toutes leurs points forts et leurs inconvénients. L’important, c’est d’en choisir une qui correspond le mieux à ce qu’on ressent et/ou au contenu de ce qu’on fait dire aux personnages.
Je m’explique : si la scène repose sur un dialogue « ping-pong », où les répliques se répondent immédiatement les unes aux autres, et que le discours peut s’affranchir de remarques circonstancielles (parce qu’elles sont évidentes ou sans importance), les incises sont effectivement superflues, et peuvent hacher le discours.

Par exemple (c’est un peu gros, mais bon) dans les dialogues de notre ami Platon, les incises sont inexistantes parce que le dialogue sert à démontrer, donc on se fiche que Socrate se gratte le menton, ou que Parménide bafouille en regardant ses pieds.
Par contre, si l’écriture est plus proche d’un style théâtral, reposant non seulement sur les discours mais également sur les situations et le jeu non verbal des personnages (attitudes, mimiques…), les incises peuvent être d’un grand secours pour éviter le recours à des phrases narratives qui, si elles sont trop fréquentes, plombent le dynamisme du dialogue.

J’utilise assez fréquemment (pas tout le temps quand même, hein) les incises parce qu’elles permettent en très peu de mots « d’affecter » ou de colorer un discours en suggérant un registre particulier.

Juste un exemple :
Si on a un personnage (Personne) qui veut exprimer que ça commence à faire long, on pourra avoir :
– Ça commence à faire long, là, dit Personne.
Là, c’est brut. On ne sait pas sur quel ton c’est dit, ni, dans le fond, pourquoi le personnage dit vraiment ça, ce qu’il a derrière la tête. Par contre, si on a :
– Ça commence à faire long, là, soupire Personne
– Ça commence à faire long, là, se désole Personne
– Ça commence à faire long, là, se moque Personne
– Ça commence à faire long, là, menace Personne
– Ça commence à faire long, là, grince Personne

Dans chacune de ces phrases, le verbe d’incise donne une tonalité particulière à une phrase assez neutre au départ et permet de la comprendre dans un sens plutôt qu’un autre. Ça peut permettre d’orienter le lecteur sans avoir à dégainer la phrase complète (Personne leva les yeux au ciel puis haussa les épaules avec une moue dépitée).
Bon, après, c’est vrai que tout dépend du contexte de l’histoire et du style narratif.
Mais c’est vrai que lire le texte à haute voix, c’est souvent un bon moyen d’entendre ce qui « colle » le mieux.
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Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


@Writer = chez moi, ce sont juste des tout petits, histoire de ne pas faire un pavé de dialogue trop massif.
Une seule phrase en général.
Je ne sais pas si c'est un procédé très commun, mais en tous cas, il est commode.

Concernant les incises : c'est une question de goût.
Je n'aime pas les manier... Donc, mon choix de travailler presque toujours sans elles est un peu de la paresse. Peut-être qu'il faudrait, un jour que je me donne comme objectif un texte bâti avec elles, justement.
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Kael  /  Clochard céleste


Aaaaaah ! Sacrée question ! Qui me préoccupe particulièrement, car c'est mon cheval de bataille : rendre les dialogues aussi réels que possible.

J'essaye autant que possible d'éviter la présence du narrateur dans ces phases là. Les "précisa-t-il en" sont restreints chez moi, utiles uniquement si l'interlocuteur agit en même temps qu'il s'exprime.

Mes deux ingrédients :
-Chaque personnage doit avoir ses tocs. Un tutoiera, l'autre non, un aura telle préoccupation, l'autre non, etc... individualiser le plus possible dans leurs caractères et leurs expressions les interlocuteurs.
-Le dialogue n'est pas une bulle hermétique ! S'il pleut, ça doit se ressentir dans les propos. Si les personnages sont dans une voiture, faire parler la radio, bref, l'environnement s'exprime aussi dans un dialogue.

Dès que je pourrai, je posterai un roman que j'ai publié à compte d'auteur. Un petit truc hein, pas de quoi casser trois pattes à un colibri. Mais TOUT n'est que dialogue, et sans "dit-il en", avec parfois quatre interlocuteurs :bummies:
 
Leokar
   
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Leokar  /  Clochard céleste


Cyan a écrit:
Juste un exemple :
Si on a un personnage (Personne) qui veut exprimer que ça commence à faire long, on pourra avoir :
– Ça commence à faire long, là, dit Personne.
Là, c’est brut. On ne sait pas sur quel ton c’est dit, ni, dans le fond, pourquoi le personnage dit vraiment ça, ce qu’il a derrière la tête. Par contre, si on a :
– Ça commence à faire long, là, soupire Personne
– Ça commence à faire long, là, se désole Personne
– Ça commence à faire long, là, se moque Personne
– Ça commence à faire long, là, menace Personne
– Ça commence à faire long, là, grince Personne


Permettez-moi de désapprouver. À mon avis c'est au lecteur d'interpréter le dialogue par rapport à ce qu'il sait des personnages et à leur situation sur le moment. Les verbes d'incise chargent parfois le texte et ne devraient être utilisés que dans de rares moments.

Je pense que la fameuse règle "show, don't tell" s'applique parfaitement en ce qui a trait à la charge émotive que peut contenir un dialogue.

Exemple:
Code:
Amandine sourcilla, scrutant de la tête aux pieds l'étrange barbu qui se tenait droit devant.
- Hé ben, dit-elle. On en voit pas beaucoup des comme vous, ici.

Surtout que dans votre exemple, le verbe se trouve après le dialogue en lui-même, ce qui porte le lecteur à questionner ce qu'il a déjà lu une seconde plus tôt. Après, c'est sûr que dans les discussions à plusieurs personnages, ça devient une nécessité de mettre le verbe répondre, ajouter, etc.
 

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