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| [Langue/Style] Complexe de l'écrivain débutant | |
| | Nombre de messages : 90 Âge : 121 Date d'inscription : 30/11/2013 | LaMéduse / Pippin le Bref Dim 1 Déc 2013 - 0:19 | |
| Après avoir erré plusieurs années multipliant les tentatives d'écriture, je me suis enfin décidée à me lancer sérieusement sur un projet de roman qui prend progressivement forme. Mais voilà mon problème, l'intrigue est ficelée, les personnages jouent leur rôle de personnages, cependant je me heurte à un mur dès qu'il s'agit de décrire un décor extérieur (les descriptions d'appartement, ça va, je ne sais pas pourquoi, j'ai du être décoratrice d'intérieur dans une autre vie). Pourquoi ça m'ennuie tant dès que ça se passe dans la rue (ou dans la campagne d'ailleurs), dès qu'il faut évoquer le soleil, le ciel, la mer, les petits oiseaux ? (bien que je les aime, les petits oiseaux…). Je bloque littéralement au niveau de la description - la panne sèche. Du coup, un roman composé à 90% d'actions, ça ne le fait pas. Une solution miracle ? |
| | Nombre de messages : 7676 Âge : 36 Date d'inscription : 11/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Dim 1 Déc 2013 - 0:28 | |
| Je pense que tu as deux pistes pour intégrer des descriptions dans ton roman sans t'ennuyer : - Pense aux cinq sens de ton personnage. Un défaut que je vois souvent dans les romans de jeunes écrivains, c'est l'absence totale d'allusion aux sens en dehors de la vue. Si ton personnage est à la campagne, il peut sentir l'odeur de la boue, des animaux... entendre les oiseaux... c'est aussi une occasion de mieux cerner ton personnage : est-ce que ça lui plaît ? Est-ce que ça le contrarie ? Par exemple, tu peux inclure une petite scène où ton personnage s'énerve parce que les pépiements des oiseaux lui vrillent les oreilles ou parce qu'il trouve l'odeur des bêtes insupportable. - Les inclure dans l'action. C'est bien de poser un minimum le décor, mais tu peux ensuite diluer les détails dans ton texte. Par exemple, ton personnage entre dans une chambre. Tu peux inclure une petite précision (petite, grande, d'apparence pauvre, luxueuse ?) puis utiliser les détails dont tu as besoin au cours de la scène suivante. Ton personnage se laisse tomber dans le lit (et tu glisses un mot à propos du lit) ou cherche quelque chose dans la table de nuit (et tu peux nous dire en deux-trois mots à quoi elle ressemble), etc. Voilà deux possibilités, mais il doit en exister d'autres EDIT : Pense à te présenter ICI |
| | Nombre de messages : 90 Âge : 121 Date d'inscription : 30/11/2013 | LaMéduse / Pippin le Bref Dim 1 Déc 2013 - 0:42 | |
| Flora, j'aime bien ton idée d'utiliser les autres sens, c'est vrai qu'on a tendance à ne se focaliser que sur la vison. En ce qui est de les inclure dans l'action en petites touches, ça ne me pose pas trop de difficulté, mais j'ai le sentiment du coup de ne me satisfaire que d'une phrase ou d'un mot glissés ici et là…pour passer rapidement au coeur du sujet. Sans vouloir faire des pages de description à la Victor Hugo, ne faut-il pas laisser le lecteur s'imprégner d'une ambiance sur des paragraphes plus ou moins longs ? |
| | Nombre de messages : 46 Âge : 40 Localisation : Longueuil Pensée du jour : Ce n’est pas parce qu’écrire est difficile que nous n’osons pas. C’est parce que nous n’osons pas qu’écrire est difficile Date d'inscription : 29/05/2012 | evybee / Petit chose Dim 1 Déc 2013 - 0:57 | |
| lorsqu'un blocage survient, j'aime devenir le personnage et vivre comme lui. Ce que je fais, je sors dehors sur mon balcon, par exemple,je ferme les yeux et de porte attention à se que j'entends, se que je sent et je tente d'imaginer comme mon personnage se sentirais. |
| | Nombre de messages : 7676 Âge : 36 Date d'inscription : 11/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Dim 1 Déc 2013 - 0:58 | |
| - LaMéduse a écrit:
- Sans vouloir faire des pages de description à la Victor Hugo, ne faut-il pas laisser le lecteur s'imprégner d'une ambiance sur des paragraphes plus ou moins longs ?
Bof. L'ambiance, elle est instaurée tout au long du roman normalement Et pas seulement sur des paragraphes spécifiques. (Par contre, je renouvelle mon appel du pied > en théorie, ton premier post sur le forum aurait dû être ta présentation, ICI) |
| | Nombre de messages : 90 Âge : 121 Date d'inscription : 30/11/2013 | LaMéduse / Pippin le Bref Dim 1 Déc 2013 - 1:06 | |
| - Flora a écrit:
- LaMéduse a écrit:
- Sans vouloir faire des pages de description à la Victor Hugo, ne faut-il pas laisser le lecteur s'imprégner d'une ambiance sur des paragraphes plus ou moins longs ?
Bof. L'ambiance, elle est instaurée tout au long du roman normalement ;)Et pas seulement sur des paragraphes spécifiques.
(Par contre, je renouvelle mon appel du pied > en théorie, ton premier post sur le forum aurait dû être ta présentation, ICI) C'est bien ce que je disais, je me précipite trop et oublie les descriptions ^^ J'y remédie. |
| | Nombre de messages : 57 Âge : 41 Date d'inscription : 03/11/2013 | Hirsina / Clochard céleste Dim 1 Déc 2013 - 2:11 | |
| Est-ce quand tu te lis ça te choque qu'il n'y ait pas de description ? Car je me dis qu'après tout, selon ton style, ça peut passer. Si tu veux, tu peux aussi poster un extrait où tu trouves qu'il n'y a pas suffisamment de description pour qu'on te donne notre avis. |
| | | Invité / Invité Dim 1 Déc 2013 - 3:06 | |
| Il est sur qu'un roman sans décor donne l'impression d'évoluer dans un fond noir. Mais tu n'es pas obligé de faire des pages, ni mêmes des paragraphes sur les descriptions. Cela dépend vraiment du style du texte. Une campagne par exemple tout le monde sait ce que s'est. Si ce n'est qu'un lieu de passage, pas la peine d'en faire des masses. Ensuite, utiliser les sens du personnes est une très bonne idée. |
| | Nombre de messages : 90 Âge : 121 Date d'inscription : 30/11/2013 | LaMéduse / Pippin le Bref Dim 1 Déc 2013 - 3:27 | |
| Non. Il y a toujours quelques éléments de description (rarement inutiles d'ailleurs, quand j'évoque un détail - physique ou non, il sert toujours à l'intrigue, immédiatement ou plus tard, ou à la psychologie du pers.).
Et c'est peut-être ça mon problème, décrire juste pour décrire ( qui est aussi une bonne méthode pour créer une atmosphère, susciter le rêve…) j'ai plutôt tendance à vouloir passer rapidement à l'essentiel. Le risque, c'est de me retrouver avec un livre de 50 pages alors qu'il s'y passe plein de choses. |
| | Nombre de messages : 474 Âge : 41 Date d'inscription : 11/09/2012 | Pêche Melba / Pour qui sonne Lestat Dim 1 Déc 2013 - 3:37 | |
| En même temps, rien de pire que des descriptions lénifiantes, façon guide du routard, qui donnent au lecteur l'impression de faire du tourisme. La bonne description, à mon avis, est une description efficace dont la force d'évocation est inversement proportionnelle au nombre de mots. Les plus grands parviennent à faire passer beaucoup d'informations en peu de phrases, un lieu, un ressenti, une atmosphère... Le gros travers, c'est de vouloir tout décrire et de tomber dans la lapalissade littéraire. Un lit, on sait que c'est rectangulaire. Une fenêtre, ça donne sur l'extérieur. Les gens, ils marchent sur leurs deux jambes. Les évidences futiles truffent toujours les descriptions de l'aspirant auteur, et ce sont elles qu'il faut combattre. |
| | Nombre de messages : 90 Âge : 121 Date d'inscription : 30/11/2013 | LaMéduse / Pippin le Bref Dim 1 Déc 2013 - 3:40 | |
| - Laurent Maillot a écrit:
- Une campagne par exemple tout le monde sait ce que s'est. Si ce n'est qu'un lieu de passage, pas la peine d'en faire des masses.
C'est ce que je me dis (bon, la campagne n'était qu'un exemple pour illustrer mon propos). Pour en donner un autre : un trajet à pied ou en voiture (mes personnages se déplacent souvent d'un lieu à l'autre, c'est fou). C'est un effort pour rendre le passage le moins banal possible (et éviter "oh, le bel immeuble à droite, ah, la belle fontaine à gauche" ), et ne pas se contenter non plus d'un simple "il se rendit au supermarché" Action ! Comment ça il faut faire des efforts pour écrire ? |
| | Nombre de messages : 90 Âge : 121 Date d'inscription : 30/11/2013 | LaMéduse / Pippin le Bref Dim 1 Déc 2013 - 3:48 | |
| - Pêche Melba a écrit:
- En même temps, rien de pire que des descriptions lénifiantes, façon guide du routard, qui donnent au lecteur l'impression de faire du tourisme. La bonne description, à mon avis, est une description efficace dont la force d'évocation est inversement proportionnelle au nombre de mots.
Merci Peche Malba, cela dissipe un peu ce terrible doute que j'ai eu en me relisant ce matin. Puis, oui, j'ai eu un petit complexe par rapport à ceux qui arrive à écrire des centaines et centaines de pages... |
| | Nombre de messages : 2944 Âge : 120 Localisation : À l'Ouest mais sans rien de nouveau Pensée du jour : Aller cueillir les escargots nu sur les baobabs Date d'inscription : 13/09/2013 | Shub / Roberto Bel-Agneau Dim 1 Déc 2013 - 4:25 | |
| Proust a fait cela, beaucoup de descriptions. Il était malade et passait beaucoup de temps dans sa chambre, parfois de longues heures couché dans son lit. Lorsque la Recherche est sortie je crois chez Gallimard, il y a eu beaucoup de réactions négatives du genre" Comment peut-on décrire sur des pages et des pages la porte de sa chambre, la poignée les rideaux, il ne se passe rien etc." Et maintenant aujourd'hui, la construction proustienne est décortiquée, analysée , on dit que nul autre que lui ne sait mieux manier le COD dans la littérature. J'avoue que le livre de Deleuze sur Proust m'a fait entrevoir d'autres choses sur cet auteur, en particulier les signes, leur maniement et leur usage.
Pour revenir à ta question, il est vrai que maintenant on tend à préférer la concision, des phrases courtes etc. et donc à mon avis, ce n'est pas très favorable à la description je trouve. Bon ça n'engage que moi ! |
| | Nombre de messages : 1090 Âge : 38 Pensée du jour : "I am the only one"... Still I am ? Date d'inscription : 21/10/2012 | DivaJu / Avatar de Marceline Dim 1 Déc 2013 - 4:46 | |
| La métaphore ! J'ai eu ce même problème de descriptions sur le roman que j'ai commencé. Je trouvais l'une de mes scènes trop rapide, trop superficielle, mais je ne savais pas quoi y rajouter d'autre, à part : "Trucmuche n'ose pas parler. Pendant ce temps, Bidule reprend sa place et Machine avale une gorgée de son cocktail." Et j'ai utilisé la métaphore pour amplifier le contexte en comparant, par exemple, la bouche (du personnage qui refuse de parler) à une prison. Outre l'aide à la description qu'elle permet, c'est aussi un très bon exercice pour envisager ce qui nous entoure sous un autre angle, où une allée de platanes devient une armée de soldats au garde-à-vous ou encore un immeuble qui se transforme en arbre/plante/fleur de pierre qui a poussé(e) sous la main de l'homme (j'ai conscience que mes illustrations ne sont pas très pertinentes et je m'en excuse ). J'ai envie de dire qu'en développant l'imagerie, la description découlera quasiment d'elle-même. |
| | | Invité / Invité Dim 1 Déc 2013 - 7:02 | |
| En fait, aujourd'hui on ne parle plus vraiment de "description" mais d'arrière-plan et de contextualisation. Les actions mêmes du personnage nous donne des renseignements sur le décor, les objets qu'il utilise, les lieux qu'il fréquente, tout fait partie de cet arrière-plan, indisociable du mouvement narratif. En s'appliquant à chercher le lexique approprié, en préférant le petit détail révélateur plutôt que la grosse tartine exhaustive, l'arrière plan se déroule tout seul, et l'atmosphère prend aussitôt une couleur spécifique sans besoin de "passage descriptif". Sinon tu as toujours la possibilité d'écrire des pièces de théâtre. Pas une seule description à écrire, veinard |
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