Je pense qu'il faut aussi que tu essaies de lâcher un peu prise sur ce que tu veux écrire. J'ai moi-même des gros problèmes de page blanche sur lesquels je travaille, parce que je n'arrive à m'exprimer comme je veux, à trouver le bon feeling, à rendre sur la page ce que je ressens.
Il faut accepter que ça ne rendra peut-être pas à la relecture tel que tu l'avais imaginé. ça peut être très frustrant, mais de toute façon, les lecteurs voient des choses que les auteurs ne voient pas dans les textes. Le contenu d'un texte vient aussi du lecteur. Il y trouve parfois ce qu'il y met.
Quand tu auras assimilé cette idée, essaie d'écrire en gardant bien en tête ce que tu recherches mais sans être rigide dessus. Ne t'arrête pas même si tu t'éloignes un peu de ton impression d'origine. Tu serais surpris de voir ce qui peut arrive quand on lâche la bride. On peut y gagner à laisser les textes "s'écrire tous seuls". Si tu as bien assimilé ce que tu veux exprimer, si c'est très puissant dans ta tête, alors ça transparaîtra d'une manière ou d'une autre. C'est comme laisser sa main dériver sur la feuille en pensant à une ligne : elle finit, au bout d'un moment, par dessiner une ligne.
En bref : lâche prise. Laisse ton texte se composer au fil de la plume, la scène se dessiner d'elle-même. Et si ça ne te convient pas, tu peux corriger plus tard.
Après il y a des petits trucs techniques à acquérir par la lecture et la pratique de l'écriture : le dosage entre la suggestion et l'expression frontale, par exemple. Certaines émotions gagnent à être suggérées (par exemple une attirance entre deux personnages), ça passe mieux, c'est subtil. D'autres rendent mieux quand on les écrit en brut de pomme (la peur?). Mais bien sûr ça dépend des situations. A toi de voir !
Comme disait Roberto : écris, sans peur.