|
|
| [Structure] A quoi sert un chapitre ? | |
| | Nombre de messages : 670 Âge : 34 Localisation : Tours Pensée du jour : Mort-icole. Date d'inscription : 03/08/2011 | Ferreol / Hé ! Makarénine Sam 17 Jan 2015 - 17:28 | |
| Bonjour, Je me demandais : à quoi ça sert un chapitre ? et comment ça se manipule ? pourquoi découper son histoire ? selon quelles lignes ? est-ce qu'on peut naviguer en s'en passant ? (le lecteur ou l'auteur) pourquoi fait-on ou ne fait-t-on pas de chapitres en somme ? Je m'interroge (le doute m'habite), et comme je ne suis pas grande lectrice et que je n'y connais rien en littérature, je me demandais comment certains auteurs - chouettes et intelligents - utilisaient cet outil. Je me suis dit que ça irait plus vite de vous demander, et ça a l'avantage de multiplier les points de vue. (Une réponse que j'aimerais serait de m'expliquer comment (un ou) vos auteurs préférés détachent, ou pas leur histoire et selon quelle motivation / but d'après vous.) Désolée si le sujet traine déjà perdu quelque part, je ne l'ai pas retrouvé. Merci |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Sam 17 Jan 2015 - 17:34 | |
| Je trouve que le chapitre a plusieurs fonctions ;
changer de narrateur / format de la narration / de lieu ou d'époque réaliser des pauses calculées où le lecteur peut arrêter sa lecture tout en sachant où il en est la table des matières est une des premières choses que je regarde dans un livre en librairie qui m'intrigue, avant achat : si les chapitres sont intrigants, ça me convainc...
Y en a sûrement d'autres mais ce sont les premières qui me viennent |
| | Nombre de messages : 1369 Âge : 27 Localisation : Perdue dans le Neverland Pensée du jour : Passer ses journées en pyjama Date d'inscription : 29/07/2013 | Cidylee / Constance killer Sam 17 Jan 2015 - 17:41 | |
| - Citation :
- réaliser des pauses calculées où le lecteur peut arrêter sa lecture tout en sachant où il en est
Tout à fait d'accord ! Il me parait indispensable que le lecteur ait un endroit où s'arrêter. Sinon, je trouve que ça peut rythmer le récit. |
| | Nombre de messages : 588 Âge : 36 Localisation : Montréal, Québec Date d'inscription : 22/10/2014 | Lolo / Gloire de son pair Sam 17 Jan 2015 - 17:49 | |
| Le rythme est important dans un texte : un chapitre, c'est comme un temps marqué, une pause, la fin d'un chapitre le point culminant d'un crescendo qui repart au début du suivant ; c'est aussi un peu comme une portée dans une partition, qui découpe, structure l'ensemble, qui facilite la lecture et l'organise.
C'est comme demander : à quoi sert un paragraphe ? Un bloc énorme de texte, sans retour à la ligne, devient rapidement indigeste ; on semble n'en voir pas le bout... même chose, selon moi, pour les chapitres. C'est comme un signet physique, en quelque sorte.
Ajoutons à cela des considérations scénaristiques comme le mentionne QQ (fin d'une scène, changement de point de vue, etc.)... bref, les raisons sont multiples de bien découper son récit en chapitres (de longueurs au goût de l'auteur, cela dit ; rien a priori n'est déterminé à l'avance). |
| | Nombre de messages : 1906 Âge : 49 Localisation : Roazhon (Rennes) Pensée du jour : Cthulhu is my best fiend... Date d'inscription : 24/01/2011 | Faust Federel / Journal du posteur Sam 17 Jan 2015 - 18:17 | |
| Ce qui est bien avec l'écriture, c'est que tout est possible. Un livre sans chapitres ou presque, c'est faisable. Compliqué je pense, un peu comme un film composé d'un unique plan-séquence, mais pourquoi pas.
Après, le chapitre permet bien sûr de structurer le récit, de permettre un signalement facile des ellipses, de changer éventuellement de narrateur et aussi de maintenir l'attention du lecteur, via par exemple l'usage d'un cliff-hanger à la fin du chapitre. |
| | Nombre de messages : 670 Âge : 34 Localisation : Tours Pensée du jour : Mort-icole. Date d'inscription : 03/08/2011 | Ferreol / Hé ! Makarénine Sam 17 Jan 2015 - 18:36 | |
| Je voudrais un roman en plan séquence où rien ne s'arrête de bouger avant la fin alors, mais ça doit peut-être donner le tournis, effectivement. Il faudrait trouver des chapitres qui ne découpent pas trop fort. Et mettre des petites étoiles ? *** ce n'est pas vraiment pareil ou si ? Pour moi, ça reviendrait à changer de plan, ou de pensée. Alors que le chapitre ce serait changer l'action, la scène ? Cliff Hanger c'est faire tomber un couperet avant de s'en aller autre part, c'est ça ? Un paragraphe, je trouve ça très différent d'un chapitre moi, c'est plus simple à gérer. Je comprends mieux la portée. Pour toi, les chapitres sont forcément nommés, plume ? Merci pour vos réponses en tout cas, ça me fait réfléchir |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Sam 17 Jan 2015 - 18:55 | |
| Tu peux aussi faire des petites étoiles sans nommer aucun emplacement, des scènes qui se suivent où les gens coupent d'eux-même, mais j'aurais tendance à alors à dire de faire des séquences pas trop longues pour avoir un minimum de cadence dans le récit. Et j'imaginerais plus ça avec des romans courts, mais à toi de voir.
C'est juste que moi, quand j'ouvre un livre, s'ils ne sont qu'en chiffres romains j'ai l'impression que l'auteur les a fait vite fait par convention, qu'il a loupé l'occasion de développer l'ambiance de son texte, j'ai un sentiment d'inachèvement. Ou bien quand il n'y a que des prénoms, sans rien. Je me souviens que dans ma lecture de "Christine" de King, ça m'avait vraiment déçu, parce que le développement de l'ambiance du récit aurait bien mérité ces piques mystérieuses de quelques mots, pour rajouter de l'intensité dans le projet. |
| | Nombre de messages : 68 Âge : 31 Date d'inscription : 16/01/2013 | Landria / Clochard céleste Sam 17 Jan 2015 - 19:11 | |
| Au delà de tout les arguments déjà donnés, je pense que les chapitres sont également importants pour l'auteur. Dans un roman où l'on change souvent de narrateur, de points de vues, où l'on suit différents personnages etc ça aide aussi à se rappeler un peu où se déroule tel évènement dans son texte. Dans un roman de petites tailles, ça va, mais lorsqu'on passe sur du gros, je pense que c'est utile. Je me sentirais dépassé personnellement si tout à coup je devais me rappeler à quel page du texte j'ai écris tel chose, plutôt que tel chapitre. |
| | Nombre de messages : 550 Âge : 30 Localisation : Entre deux lignes Pensée du jour : Pourquoi ? Date d'inscription : 16/01/2015 | Writer / Gloire de son pair Sam 17 Jan 2015 - 19:16 | |
| Bonjour ! Je vais essayer d'apporter ma pierre à l'édifice.
Personnellement, je n’achèterai jamais un roman sans chapitre. Pourquoi ? Il me permette tout simplement, et de façon pratique de savoir où m'arrêter pour faire un pause.
Après en tant "qu'auteur", j'apprécie les chapitres pour effectuer des ellipses temporelles ou pour tout simplement, titiller la patience de mes lecteurs. En effet, laisser du suspens à la fin d'un chapitre est la meilleure solution pour encourager le lecteur à tourner la page. |
| | Nombre de messages : 1906 Âge : 49 Localisation : Roazhon (Rennes) Pensée du jour : Cthulhu is my best fiend... Date d'inscription : 24/01/2011 | Faust Federel / Journal du posteur Sam 17 Jan 2015 - 20:03 | |
| - Ferreol a écrit:
Cliff Hanger c'est faire tomber un couperet avant de s'en aller autre part, c'est ça ? Yep, plus ou moins. Il s'agit d'un rebondissement non développé. Un classique : un personnage lance une grosse révélation, et le chapitre s'arrête aussitôt. Et le prochain chapitre reprend avec un autre personnage, laissant en suspens tous les tenants et les aboutissants de la précédente révélation. |
| | Nombre de messages : 2505 Âge : 44 Date d'inscription : 30/04/2014 | boblafrite / Constance winner Sam 17 Jan 2015 - 20:46 | |
| certains ont déjà bien répondu.
pour ma part, mes chapitres me servent à changer de point de vue, de narrateur, et à changer de lieu d'action. de plus, je fonctionne (en tout cas depuis le roman que j'écris actuellement) un peu comme dans une série, ou dans les bds qui étaient diffusées planche par planche dans les journaux : il me faut une sorte de climax à la fin, que ce soit un cliffangher, un dénouement, ou un changement particulier d'action. il faut que ça donne envie au lecteur d'aller lire le chapitre suivant.
|
| | Nombre de messages : 10122 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Sam 17 Jan 2015 - 20:56 | |
| Chez Genet, il n'y a pas de chapitres, et Genet, c'est mon chouchou j'aime être perdue dans le texte, faire une pause, recommencer à lire et ne plus savoir où j'en suis, relire une page en fronçant les sourcils... Sinon, j'aime bien la façon qu'a Virginia Woolf d'utiliser les chapitres dans ses Vagues : chaque chapitre est une période de la vie des personnages (enfance, internat, adolescence, jeunes adultes), et elle sépare ses chapitres avec un court texte-poème en prose en italiques, qui revient aux vagues... Sinon, je suis une adepte des petites étoiles... Mais je n'écris pas de roman. Et Pandémonium, comment il fait ? Un post est égal à un passage, comme autant de petits billets. |
| | Nombre de messages : 356 Âge : 42 Localisation : En provence :) Pensée du jour : ♫ Just remember, that death is not the end ♪ Date d'inscription : 07/12/2012 | Wise-wolves / Tapage au bout de la nuit Sam 17 Jan 2015 - 21:33 | |
| Bonjour à tous, C'est une question très intéressante. Là tout de suite, je vois deux utilités au découpage par chapitre : - Induire l'attente d'un changement chez le lecteur. En gros, le lecteur est préparé à une coupure, quelle qu'elle soit (changement de lieu, de temps, de narrateur, etc...). La transition est implicitement annoncée. - Donner au lecteur des points d'arrêt dans sa lecture. Le chapitrage donne un rythme particulier au roman. Un nouveau chapitre relance l'intérêt du lecteur et c'est un peu une récompense (Chouette ! J'ai fini un autre chapitre ! Quel rat de bibliothèque je fais ) |
| | Nombre de messages : 1375 Âge : 35 Localisation : Paris / Chartres Date d'inscription : 29/03/2014 | Alphonsine / Tentatrice chauve Sam 17 Jan 2015 - 22:18 | |
| Proust non plus ne fait pas vraiment de chapitres... ou alors très longs : il y a quelques découpages mais très rares. C'est faire confiance au lecteur, je trouve. L'estimer capable de déterminer seul un endroit cohérent pour s'arrêter (car le texte est très construit quand même, c'est juste peu marqué). |
| | Nombre de messages : 127 Âge : 33 Date d'inscription : 21/11/2014 | FGFT / Barge de Radetzky Dim 18 Jan 2015 - 9:42 | |
| En ce qui me concerne, je termine le chapitre en cours quand je le sens. L'histoire est arrivée au point où je prévoyais qu'elle arrive, à peu de choses près, et elle doit repartir ailleurs, donc un nouveau chapitre. Je mets aussi des étoiles, pour séparer les scènes entre elles, et, rarement, un saut de ligne quand il y a un saut dans le temps mais que l'on reste au même endroit avec les mêmes gens. |
| |
|
|