Nombre de messages : 66 Âge : 39 Localisation : Paris Date d'inscription : 01/11/2012 | Erudia / Clochard céleste Ven 6 Fév 2015 - 22:09 | |
| Bonjour, J'aimerais savoir ce que vous pensez de cela: Concernant une oeuvre que vous avez appréciée, lorsque l'auteur de celle-ci en vient pour diverses raisons à livrer les rouages de son inspiration et les mécanismes qui ont conduit à l'existence de telle ou telle scène, cela vous nuit-il en quoi que ce soit ? Cela vient-il rompre la "magie" de votre propre interprétation ? Auriez-vous quelques fois préféré ne pas avoir pris connaissance des sources de l'auteur et avez-vous à ce moment la sensation qu'elles entrent en conflit avec vos propres interprétations ? Je sais, je suis chiant des fois... |
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Nombre de messages : 68 Âge : 31 Date d'inscription : 16/01/2013 | Landria / Clochard céleste Ven 6 Fév 2015 - 23:16 | |
| Pour ma part, ça ne m'a jamais dérangé, j'aime bien connecte les anecdotes et plus largement les raisons qui ont poussé un auteur à aller dans telle ou telle direction. |
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| Invité / Invité Sam 7 Fév 2015 - 0:52 | |
| J'estime que la littérature est encore un des seuls arts (avec la peinture aussi mais ne digressons pas) qui n'oblige pas son créateur à tout expliquer, alors que le cinéma par exemple est tout l'inverse : certains gens deviennent fous quand ils n'ont pas compris quelque chose dans un film, car ils sont habitués à tout comprendre depuis Spielberg jusqu'à bidule etc. Ne pas avoir d'imagination n'est pas un défaut. En revanche, refuser faire preuve d'imagination...
EDIT : Il y a aussi les gens qui refusent les doubles vérités, c'est-à-dire lorsque deux choses sont potentiellement vraies alors qu'elles sont apparemment contraires. Les meilleures histoires sont celles qui éclairent plusieurs vérités à la fois, selon qui en est l'acteur/lecteur. |
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Nombre de messages : 388 Âge : 63 Localisation : valbonne (06) Pensée du jour : Pourquoi j'écris? Parce que je veux vivre ! Zorg, "37.2 le matin" Date d'inscription : 18/11/2012 | Evorli / Tapage au bout de la nuit Dim 8 Fév 2015 - 14:59 | |
| En temps qu'apprenti-bricoleur d'histoires, je trouve cela au contraire passionnant. Je suis en train de lire , ou plutôt d'écouter (Livre audio) Daniel Pennac lire et commenter son roman : "le dictateur et le hamac", et c'est juste formidable :-) |
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Nombre de messages : 554 Âge : 28 Localisation : Devant mon ordi 8) Pensée du jour : Mouton + Lion + Ours = Mouliours Date d'inscription : 20/05/2012 | Ars / Gloire de son pair Dim 8 Fév 2015 - 16:37 | |
| J'ai toujours adoré les petits "extras" que l'on pouvait avoir au sujet d'un livre (secrets de rédaction, d'imagination, "scènes coupées" que l'auteur n'a finalement pas incluses mais qu'il avait rédigées...). Cela ne romps pas la magie parce que l'histoire, si elle a une signification pour son auteur, en a aussi une pour tous ses lecteurs. En la mettant sur papier, l'écrivain doit accepter qu'elle ne soit pas interprétée de la même façon par ceux qui ne l'ont pas écrite. Alors, avoir l'interprétation de celui qui est à l'origine du récit ne veut pas dire que la mienne est forcément fausse...
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Nombre de messages : 87 Âge : 48 Date d'inscription : 09/02/2015 | guillaume.gribane / Pippin le Bref Sam 14 Fév 2015 - 11:31 | |
| Je pense que ce désenchantement relatif construit aussi le lecteur et lui permet d'affiner sa sensibilité et sa compréhension des œuvres. De mon côté, je n'ai jamais eu le regret d'en savoir trop sur un texte ou un film par exemple. Par contre je déteste avoir trop d'informations avant même d'avoir pris connaissance de l'oeuvre elle-même. Le désenchantement sans la magie.... ! |
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| Invité / Invité Sam 14 Fév 2015 - 13:00 | |
| Personnellement, je suis friand des variantes qu'on peut voir dans les notes, savoir de quoi est parti l'auteur, ce que le poète a envisagé comme vers au tout début par exemple, et comparer avec le résultat final. Les brouillons d'écrivain me semblent très précieux, tout autant que leurs correspondances (celles de Flaubert sont très intéressantes du point de vue littéraire pour la souvenir que j'en ai). |
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Nombre de messages : 356 Âge : 42 Localisation : En provence :) Pensée du jour : ♫ Just remember, that death is not the end ♪ Date d'inscription : 07/12/2012 | Wise-wolves / Tapage au bout de la nuit Sam 14 Fév 2015 - 13:31 | |
| - Ars a écrit:
- En la mettant sur papier, l'écrivain doit accepter qu'elle ne soit pas interprétée de la même façon par ceux qui ne l'ont pas écrite. Alors, avoir l'interprétation de celui qui est à l'origine du récit ne veut pas dire que la mienne est forcément fausse...
Je suis aussi de cet avis. Par contre, lorsque cette interprétation est livrée avant la lecture de l'oeuvre elle-même, elle colore l'interprétation du lecteur. Dans ce cas précis, je trouve la démarche arrogante puisque l'auteur ne respecte pas le droit du lecteur à interpréter librement son oeuvre. Le pire exemple en la matière est le petit laïus de Stephen King placé juste avant le tout dernier chapitre du cycle de La tour sombre. Pour ceux qui l'ignore, c'est un cycle de plus de 4500 pages de roman poche et Stephen King a décidé de précéder la dernière partie d'un commentaire personnel accusant le lecteur qui lira cette dernière partie de personne pour qui l'orgasme est le seul intérêt de l'acte sexuel (véridique). |
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