Après quelques recherches, je n'ai pas vraiment trouvé de sujet approprié alors je me permets d'en entamer un nouveau.

Je pense qu'aujourd'hui plus que jamais, dans une société très marquée par l'image et les écrans, la notion de montage littéraire doit être prise en compte lors de la mise en forme voire même avant, pendant la rédaction (chronologique ou non) de son livre. Le roman doit être visuel et visualisable, certaines phrases et séquences faites de gros plans, plans d'ensembles, de "champ/contrechamp" lors des dialogues...C'est une étape nécessaire à l'immersion en tant qu'auteur et lecteur, à la fois en terme de réalisme et de rythme narratif.

Aussi, la question du montage m'apparait essentielle peut-être parce que je viens initialement du cinéma et que le 7ème art est une fin en soi pour moi, mais je conçois qu'il faut se confronter parfois à des décisions presque cinématographiques dans la narration. Un montage alterné par exemple, entre deux séquences qui se déroulent au même moment, ou quelque chose de l'ordre du split-screens avec plusieurs dialogues simultanées.

Je pense par exemple au Meilleur des Mondes, où Huxley met à profit ce type de montage en alternant entre trois différents lieux et personnages, en commençant son chapitre par des scènes de plusieurs lignes (disons 1 scène de 15 lignes + 1 autre scène simultanée de 15 lignes + 1 autre de 15 lignes) qu'il raccourcit peu à peu en passant d'un espace-temps à un autre pour créer un sentiment de rythme de plus en plus effréné (il finit sur (2 lignes + 2 lignes + 2 lignes). Le procédé me parait assez approprié quand l'on cherche à instiller une tension croissante, à pousser le lecteur à subir la vitesse du récit plutôt que de s'épancher sur des développements internes aux personnages.

Ainsi, je me demandais donc si j'étais le seul à concevoir les choses comme ça, à apprécier cet enchevêtrement entre écriture et film, et si en terme de forme, l'idée ne parait pas absurde ? (séparer chaque espace-temps d'une ligne, passer au second, sauter une ligne, revenir au premier, etc.)

je suis également assez séquencielle et j'aime les plans rapprochés qui après amènent à un paysage jouer avec la vue des personnages... Parce que je me base sur des rêves pour mes romans et que dans mes rêves, c'est pareil. Des plans de près, puis de loin, une scène, deux scène, le décor qui change d'un coup, la caméra qui passe d'un à l'autre pendant qu'ils parlent...

Jamais eu un rêve "fluide".
Mais je ne me fais pas trop envahir par des effets, sinon cela empiète souvent sur les autres sens exploitables.