Magnifique roman de plus de 400 pages qui nous fait partager la vie de Lalla, une jeune marocaine, durant la colonisation française (1909-1912) dans le sud marocain. De magnifiques descriptions du désert, de la vie de ces hommes bleus, du poids de leurs légendes, de la certitude de leur appartenance, de la valeur fondamentale de la mémoire des "vieux" qui ne sont pas pressés par le temps.
Roman sur la beauté originelle d'une civilisation perdue dont les hommes bleus du désert ont su conserver le souvenir; roman sur la force de l'identité, sur la cruauté de l'exil, sur son indifférence. Plus que la pauvreté, Le Clézio dénonce l'abandon et l'oubli, le décalage, sans pour autant ce comporter comme un justicier.
Le soleil, la chaleur, les couleurs, les odeurs, la beauté, la poésie, un subtil mélange d'émotions où les mots d'apparence banale s'ouvrent et nous font entrer dans le coeur des mots, comme dans un voyage (Alice au pays des merveilles).
Un roman qui m'a fait vibrer, qui m'a envoûté, qui ne me lâche pas et qui m'a vraiment donné envie d'écrire!
Pour ceux ou celles qui aiment l'Afrique, les voyages, les civilisations, ce chef d'oeuvre vous fait de l'oeil, alors laissez-vous aller, vous ne le regretterez pas! Personnellement c'est un superbe coup de coeur semblable à celui ressenti avec Erri de Luca, ce n'est pas peu dire!