Je viens de terminer ce livre, et j'ai un peu envie de me pendre. Je vous le conseille quand même (et attention, la fin de mon avis est un peu cucul, je me suis laissé un poil emporter).

Pour faire court, Florence Aubenas (connue notamment pour avoir été retenue en otage en Irak, à ma grande surprise ça ne parle pas à tout le monde) s'est plongée dans le monde du chômage : elle a modifié un peu son apparence, s'est inventé une vie et un CV vide, et s'est inscrite au Pôle Emploi. On l'a vite orientée vers la carrière de femme de ménage, où on ne trouve pas de travail mais des heures (la formule n'est pas de moi, elle est dans le livre et je la trouve très, très bien trouvée).

Très sincèrement, c'est déprimant. On trouve de la précarité et de la misère intellectuelle à toutes les pages ou presque, et on rencontre des femmes qui acceptent de se faire exploiter parce qu'elles n'ont pas le choix. Je ne parle même pas des patrons qui violent les lois sur les offres d'emploi lorsqu'ils les soumettent à Pôle Emploi, qui les accepte quand même parce qu'une offre illégale c'est mieux que pas d'offre du tout (et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres qui illustrent la situation du marché de l'emploi)
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Mais voilà, ce qui m'a fait dévorer ce livre, c'est la tendresse avec laquelle Florence Aubenas nous parle de ces femmes, jeunes et vieilles. Elle se lie d'amitié avec certaines d'entre elles, partage leur galère, aide et se fait aider. Elle peine à tenir le rythme et l'efficacité qu'on attend d'elle et on partage son admiration pour ses collègues qui abattent leur part de travail avec courage.

Je ne voulais pas ouvrir de topic parce que je pensais me contenter de quelques lignes mais il y a tant à dire finalement. Oui ça fait peur parce que la vie de ces femmes (et quelques hommes) est ingrate, que les rentrées d'argent sont maigres et ne tiennent qu'à un fil, mais on se prend d'affection pour elles et on se surprend à ressentir nous aussi la joie de leurs plaisirs simples lorsqu'elles ramassent des coquillages pour les manger après le travail ou qu'elles dansent et rient ensemble dans les couloirs.

Bref, un très bon livre.