FICHE TECHNIQUE
Titre : La fin, les moyens
Auteur : Claude Colson
Genre : historico-politico-socialo-philosophique
parution : septembre 2013
Éditeur : banc d'Arguin
Nombre de pages : 107
Dimensions : très grand format 17 x 25 x 1,1
Disponibilité :éditeur, sites marchands, moi-même (parfois)
prix éditeur : 16 euros (port offert)
ISBN : 978-2-35866-518-6
Livre-Voyageur : NON
PRESENTATION
Un avatar du féminisme
Un texte noir d'inspiration historique, coup de poing, sorte de thriller rapide et bref. L'histoire d'une dérive par fébrilité et impréparation. Un juge à la retraite libère sa conscience. réflexion sur le thème : jusqu'où peut-on aller pour défendre une cause.
QUATRIEME DE COUV
Fin des années 70 :
Vous êtes un homme , en France : la société vous suggère un tôle, une place. Cette dernière est tout autre si vous êtes une femme : discriminée.
Certaines de ces femmes, déterminées, ne s'en accommodent pas et passent à l'action. Quelle qu'elle soit !
Un combat à l'issue incertaine...
EXTRAIT (début) :
(Cette histoire, inspirée de faits historiques réels, les a parfois rassemblés de façon totalement imaginaire)
PROLOGUE
Le vieux monsieur prit la plume et d’une main encore bien assurée traça rapidement ces premiers mots :
Je m’appelle Stéphane Malodrano. J’étais juge d’instruction dans les Hauts-de-Seine. À présent à la retraite, il me tient à cœur de raconter cette histoire, telle que je l’imagine dans sa totalité d’après les éléments d’enquête que j’ai pu recouper.
L’affaire s’est enclenchée le 26 août 1970…
PREMIÈRE PARTIE
Chapitre 1
Le ciel etait un peu voilé sur Paris, ce vingt-six août. La capitale, quasi désertée de ses habitants, vivait au rythme saccadé de l’apparition des bus et groupes de touristes qui envahissaient les hauts lieux de la saison : la Concorde, la tour Eiffel (que serait un séjour à Paris sans une montée au moins au premier étage ; plus haut si on a l’envie et les moyens ?), les Champs-Élysées et leurs boutiques attrayantes et… tout au bout, l’Arc de Triomphe.
Ce jour-là un groupe de quatre ou cinq femmes se dirigeait vers le monument.
Essaie de planquer la gerbe un peu plus, Annie, on va se faire repérer.
L’interpellée serre davantage l’objet contre elle, sous la popeline légère et ouverte qui lui recouvre le corps. Cette tenue n’attire pas l’attention, car l’orage menace.
Nadia, qui semble diriger la troupe, lui fait presser le pas et bientôt les voilà près de la flamme.
Comme elles déposent la gerbe, les gardiens s’approchent. On y lit ce calicot : « À la femme inconnue du soldat inconnu ». Une bousculade s’ensuit et se prolonge. Arrive une camionnette pie ; cinq gardiens de la paix en descendent et embarquent le groupe au poste pour contrôle d’identité.
Elles ne le savent pas encore mais ces jeunes femmes s’inscrivent dans les longs balbutiements de ce qui bientôt va éclore : le mouvement féministe.
Elles furent relâchées dans l’après-midi, après que les agents eurent noté leurs coordonnées et activité professionnelle.
Nadia Leprète, vingt ans, brune aux yeux bleus, venait de terminer sa deuxième année de fac à Vincennes, au département d’Anglo-Américain, et ne savait pas trop quelle profession embrasser. Elle pourrait toujours passer le C.A.P.E.S. et devenir professeur de lycée.
Assez grande, elle attirait le regard des étudiants mâles, mais tous étaient rebutés par sa force de caractère. Elle ne cachait pas en effet ses idées progressistes.
Issue d’une famille de petite bourgeoisie, elle était, bien sûr, en révolte contre ce milieu et fréquentait volontiers les cercles libertaires à la fac, où beaucoup de ses amies s’intéressaient aux droits des femmes. Elle avait tout de même accepté l’appartement que ses parents avaient loué pour elle à Saint Mandé, non loin du Bois. Le petit immeuble de l’immédiat après-guerre comptant six appartements, dans un quartier convenable. Nadia y bénéficiait d’un vaste deux-pièces au premier et de la seule cave, rattachée au plus grand logement. Celle-ci se trouvait dans un bâtiment annexe, ancien entrepôt, aujourd’hui à l’abandon.
Mince, dit-elle à Annie, après qu’elles eurent regagné ledit appartement : Avec toutes ces conneries des flics j’ai raté mon cours de gym.
Bon, c’est pas trop grave quand même. Je suis en vacances, donc pas d’incidences. Mais si tu veux, pour se déstresser, on peut aller courir un peu au Bois. Une bonne douche et on aura tout oublié.
Annie s’approcha de son amie et ne put s’empêcher de lui passer la main furtivement sur les épaules.
Dis donc toi, n’en profite pas pour me toucher, tu sais que je n’aime pas ça. C’est ce que tu fais dans ton groupe d’éclaireuses unionistes ? Je pensais que la religion ne voyait pas ces choses d’un bon œil !
Et elle partit d’un rire malicieux.
Arrête ! répliqua Annie. Tu sais bien que j’ai un faible pour toi depuis ta terminale. Maintenant c’est moi qui vais devoir quitter le lycée. J’ai pas envie d’aller à la fac, comme toi. Je verrai. Mais allons courir, au lieu de penser à des trucs à moitié désagréables !
Annie se pressait car l’après-midi avançait et ses parents, qui tenaient un petit magasin d’alimentation, n’aimaient pas la voir rentrer à des heures tardives, ce qui lui arrivait de plus en plus souvent.
Elle ne leur parlerait pas du passage au poste ; ils en seraient morts de honte. Ce jour-là, bizarrement, elle avait envie de leur faire plaisir.
Dis, j’ai une idée, ajouta Nadia, passons prendre Paule, je suis sûre que ça lui plaira.
2
Paule Mertens n’avait que seize ans ; elle avait fait la connaissance d’Annie chez les Éclaireuses de France.
Elle séjournait à l’époque chez des amis, tout au bord du Val-de-Marne. Ses parents étaient ouvriers en banlieue nord, près de Bondy.
Elle n’était pas totalement à l’aise chez ses hôtes bourgeois mais ne le montrait pas. Ils lui avaient trouvé une place d’apprentie après qu’elle eut obtenu son Brevet de coiffeuse.
Annie s’était attachée à cette fille un peu ronde aux cheveux mi-longs et aux yeux pétillants. Dans la troupe scoute elle s’était beaucoup occupée de Paule, qui était encore sous son ascendant.
Hello, la petite ! T’as pas envie de venir courir un peu au Bois avec nous ? Il ne fait pas trop chaud aujourd’hui, ça nous fera du bien, dit Annie joyeusement.
Pourquoi pas, donnez-moi deux minutes, je me mets moi aussi en tenue. Il faut absolument que je perde un ou deux kilos !
Nadia éclata des rire :
Tu ne les perdras pas cet après-midi mais il faut un début à tout, n’est-ce pas ?
.../
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Voir également :
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