D'après moi tu confonds "univers" et profondeur, relief du récit. Je pense que l'univers est tout à fait dissociable de l'écriture. Dans un roman d'Heroic fantasy, tu dois pouvoir te représenter l'univers dans lequel évoluent les protagonistes de l'histoire sans avoir à impérativement intégrer ces derniers au dit univers.
Par exemple, tu peux "aisément" te représenter l'univers du seigneur des anneaux de manière transversale, statique si j'ose parler ainsi. Ses peuples, leur localisation, leurs coutumes... L'Histoire passée de cet univers... Tant de choses sont ainsi possibles à imaginer de la part de l'auteur.
En tant que lecteur, je trouve en général cela plutôt frustrant de n'avoir qu'une esquisse d'un monde à me mettre sous la dent. Esquisse qui risque fort de desservir l'intrigue par la pauvreté du support. Alors que, a contratio, rarement il me semble avoir souffert d'une indigeste abondance de description (d'un monde) qui aurait eu la désagréable tendance de me brider l'imagination.
J'ai plutôt l'impression que c'est le foisonnement de concepts et d'idées (issues de la description du monde) qui me donnent matière à imaginer.A voyager...
Après qui dit richesse de l'univers ne dit pas réussite du roman. Loin s'en faut. Je pense simplement que c'est une condition nécessaire, mais loin d'être suffisante.
A part nous pourrions peut être mettre la littérature pour la jeunesse qui peut s'offrir le luxe de passer un peu rapidement sur le monde pour se centrer sur l'intrigue.
Pour terminer, le style, la qualité de l'écriture sont, j'imagine, ce qui différencie le charbon du diamant. La matière est la même mais la disposition des atomes est très différente...
Encore une fois, tout cela est très subjectif.