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| [Avis ME] Rebelle éditions, un avis ? | |
| | Nombre de messages : 182 Âge : 45 Date d'inscription : 12/03/2024 | Caius Pertinax / Tycho l'homoncule Sam 14 Sep 2024 - 10:31 | |
| Pourquoi vous et pas un autre ? Ca ne me choque pas qu'une ME pose explicitement la question. Au fond, c'est même faire preuve d'une certaine transparence et laisser à l'auteur une chance de s'exprimer. Qu'on le veuille ou non, les éditeurs jugent les aspirants auteurs ; ils veulent savoir avec qui ils vont travailler, et se forgent une opinion à partir de ce qu'ils savent ou croient savoir des soumissionnaires.
On aimerait tous que notre texte suffise à emporter la décision. Mais quitte à être jugé en tant que personne, je préfère avoir une chance de me présenter moi-même plutôt qu'être victime de ressentis, de préjugés et d'idées toutes faites. Ce fil de discussion fournit un bon échantillon des idées toutes faites qui peuvent exister chez les uns et les autres : j'espère qu'il n'y a pas trop de comptables ni de scientifiques par ici, parce que visiblement vous n'êtes pas à votre place !
Avoir à se présenter, est-ce un facteur de discrimination ? Peut-être. Mais écrire, déjà, suppose un environnement favorable auquel tout le monde n'a pas accès. Nous sommes tous le résultat de notre vécu, de nos expériences, avec les coups de pouce et obstacles que le destin a placés sur notre chemin. La seule différence que je vois entre sélection et discrimination, c'est que la première suppose que le choix est opéré suivant des critères pertinents. Or, beaucoup de ME considèrent désormais le texte et son auteur comme un tout indissociable, comme un "package" qui se vendra d'autant mieux que le public s'attache à l'auteur ; de ce point de vue, la personnalité de l'auteur devient un critère pertinent. |
| | Nombre de messages : 7673 Âge : 36 Date d'inscription : 10/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Sam 14 Sep 2024 - 11:28 | |
| On pourrait dire qu'à ce compte, sélectionner des textes pour les éditer, c'est discriminatoire, car certaines personnes n'ont pas le bagage socio-culturel nécessaire pour bien écrire - Citation :
- Je sais que cette question n'est pas obligatoire, on peut ne pas y répondre pour envoyer son manuscrit. Mais on sait tous très bien qu'y répondre va jouer dans la prise de décision.
Quand j'ai soumis mon texte en 2019, il y avait une question sur les réseaux sociaux. J'ai dit "Je suis sur JE" car c'est tout ce que j'avais à l'époque. Franchement, on est d'accord que cette question, c'est pour savoir si les auteurs ont une communauté qui vont acheter leur livre, et que ça joue dans la prise de décision, hein...? Scoop, j'ai été publiée quand même |
| | Nombre de messages : 2347 Âge : 27 Date d'inscription : 05/01/2021 | hodobema / Six-Cent-Team Sam 14 Sep 2024 - 11:36 | |
| C'est mon avis, je demande le votre. Pourquoi me répondre autant sur la défensive ? Si tu n'as pas le même opinion que moi, bah cool. Chacun a ses avis. |
| | Nombre de messages : 38 Âge : 20 Date d'inscription : 11/08/2024 | Aicha / Petit chose Sam 14 Sep 2024 - 11:50 | |
| Chacun a ses avis je suis d'accord avec toi. Moi je ne suis pas très enthousiaste à l'idée de confier mes manuscrits à une caissière ou un fromager de formation plutôt qu'à une éditrice qui a été formé dans l'édition et qui a appris tout ce qu'il y a à apprendre sur ce métier. |
| | Nombre de messages : 4691 Âge : 28 Localisation : Bureau Pensée du jour : Pétit coucou Date d'inscription : 12/05/2012 | Radischat / Dr. Danielle Jackson Sam 14 Sep 2024 - 12:14 | |
| Les routes sont même pas gelées qu'elles sont déjà salées ici dis donc.
On peut dire beaucoup de choses sur Rebelle, mais je pense que critiquer cette question c'est pas forcément la priorité. Moi, elle me choque pas : l'édition est une relation contractuelle, on aurait demandé la même chose à demi-mot dans une lettre de motivation ou de présentation pour le roman, la voir ici me fait pas sursauter la paupière. L'écriture et l'édition traditionnelle n'est pas un milieu si inclusif que ça socialement, il faut pouvoir parler, se vendre, expliciter sa démarche, etc. On l'a déjà dit ici et ailleurs, ça revient souvent dans les discussions.
Pour ce qui est du parcours des gens de l'édition et de la légitimité de certain·es : il n'y a pas un parcours, mais des parcours, et j'ai envie de dire qu'aucun n'est assez pluridisciplinaire pour couvrir tout ce que ça implique : des background littéraire, des métiers du livre, de correction professionnelle, mais aussi commerciaux, de gestion, etc. Parce que l'éditeur doit savoir gérer son bateau logistique et administratif.
Le problème vient du fait que ce bateau ne se gère pas à une seule personne couteau-suisse, qu'à vouloir rogner sur tout pour rester à flots, tous les troncs du radeau pourrissent à vitesse grand V.
Dernière édition par Radischat le Sam 14 Sep 2024 - 14:05, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1288 Âge : 26 Date d'inscription : 13/09/2015 | Azaby / Tentatrice chauve Sam 14 Sep 2024 - 12:35 | |
| - Citation :
- Un capital culturel. C'est discriminant envers les élèves qui viennent d'une famille pauvre et qui ne peuvent pas avoir énormément de capital culturel. Bref c'est un classique en Sociologie. Pour moi, cette question, c'est la même problématique
La question est intéressante et je comprends ton avis ! Pour moi, cette question ne fait qu'exprimer une préoccupation qui existe de toute façon chez les éditeurs au moment de choisir un texte. En travaillant dans le milieu, j'ai vite compris que c'était une erreur de penser qu'une maison d'édition signait un manuscrit. Une maison d'édition signe aussi, et parfois surtout, un auteur ou une autrice. Surtout dans le cas de petites maisons comme Rebelle (chez qui, à titre purement personnel, je ne signerais pas), l'auteur porte aussi son texte via ses réseaux sociaux et son activité. Un auteur doit pouvoir défendre son manuscrit, surtout dans de petites structures où les lancements sont difficiles. Il n'est d'ailleurs pas rare, j'ai des noms en imaginaire, d'avoir des auteurs dont on entend les éditeurs dire qu'ils ne signeront jamais avec, même s'ils proposaient un chef d'oeuvre. Oui, il y a derrière cette question des problématiques inégalitaires. Comme dans tout milieu professionnel, j'ai envie de dire. Simplement, l'absence de parcours universitaire menant à l'activité d'artiste-auteur donne l'impression (légitime) que seules les disparités initiales entrent en compte puisqu'en général, chacun devient auteur ou autrice par ses propres moyens, donc avec les cartes qui lui sont distribuées initialement. Ces inégalités existent, et existeront toujours. Elles font partie de ce qui est moche dans le milieu du livre. Mais connaître les questions que se posent les éditeurs aide en général à savoir comment se présenter en tant qu'auteur. A titre personnel, je sais que je suis aujourd'hui plus signée pour la personne que je suis et la façon dont je travaille que pour le contenu de mes textes. Les règles du jeu ne sont pas parfaitement justes, c'est pour ça qu'il est important de les connaître si on veut espérer en tirer son épingle ! Même si la main avec laquelle on part n'est pas la plus favorable. |
| | Nombre de messages : 4691 Âge : 28 Localisation : Bureau Pensée du jour : Pétit coucou Date d'inscription : 12/05/2012 | Radischat / Dr. Danielle Jackson Sam 14 Sep 2024 - 14:05 | |
| J'aime beaucoup ta manière d'expliquer tout ça Azaby ! |
| | Nombre de messages : 2895 Âge : 104 Localisation : Dans chacune des histoires que j'écris (je déménage beaucoup, donc... ) Pensée du jour : Demain, ça ira mieux ! Date d'inscription : 29/11/2017 | Plumerose / Roberto Bel-Agneau Sam 14 Sep 2024 - 14:22 | |
| JUSTE UNE CHOSE : ce qu'on appelle "les compétences transposables", ça existe. Après, il faut avoir un minimum d'ouverture d'esprit pour saisir l'idée, et pourtant ça s'enseigne, mais bon... - Spoiler:
Au passage, comme ça, et parce que je les connais depuis leurs presque débuts et aussi dans la vraie vie : "Les Editions des Lacs", c'est typiquement une ME dirigée par des personnes ne venant pas du tout, à la base, du monde de l'édition.
Alors bien sûr, ils ont fait tout ce qu'il y avait à faire pour se former au mieux, et leur ME marche très très bien, aussi parce qu'ils y ont mis les moyens et ont embauché le personnel nécessaire compétent.
Voilà, s'il faut un exemple d'une ME dont les dirigeants ne sont pas, à la base, des éditeurs de formation.
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