Après la fonction recherche je ne suis pas sûr que le sujet ait été évoqué, alors je me permets de lancer une discussion sur les tics de langage dans votre écriture, qui peuvent se répercuter sur le style du roman.

On a tous une manière de penser, de verbaliser et d'écrire qui nous est propre et qui fait revenir de manière cyclique certains mots, verbes, adverbes, ou tournures de phrases. On s'en rend facilement compte au cours de la relecture ou à l'aide d'une fonction recherche sur son texte.

"En un sens", "voila", "c'était comme", "à mesure", "au gré des", "finalement", "il en découle", "il était clair que", etc...les exemples sont nombreux et pas toujours évidents à débusquer. Le problème devient plus problématique quand la même sentence peut être utilisée à chaque page ou presque.

Je lance donc un petit sondage pour savoir quels sont vos tics de langage. A mon avis, le meilleur moyen de tirer profit de cette faiblesse qui frappe tous les auteurs, c'est d'assigner des expressions propres à chacun de ses personnages. Tel personnage aura tendance à dire souvent "tu vois ?" en fermeture de phrase (particulièrement adapté aux new-yorkais avec leur fameux "bla bla bla, you know ?"   ), tandis qu'un autre aura l'habitude de dire "En définitive". Tout cela donne un cohérence, un réalisme au discours, à condition bien sûr de le faire avec modération !

Moi, mon tic, c'est justement de ne PAS mettre certaines choses. L'ennui c'est qu'elles sont importantes : par exemple, j'ai toujours peur des répétitions, donc j'ai tendance à souvent perdre le lecteur en cherchant un moyen de ne pas renommer le sujet de l'action.
C'est étrange, je sais, et je me soigne.

Ouais, j'ai pas trouvé ce sujet ailleurs non plus.

Duvodas a écrit:

Moi, mon tic, c'est justement de ne PAS mettre certaines choses. L'ennui c'est qu'elles sont importantes : par exemple, j'ai toujours peur des répétitions, donc j'ai tendance à souvent perdre le lecteur en cherchant un moyen de ne pas renommer le sujet de l'action.
C'est étrange, je sais, et je me soigne.

Ouais, j'ai pas trouvé ce sujet ailleurs non plus.

Pour ce point, je n'hésite pas à répéter, c'est après en phase de relecture que je corrige le tir mais pas toujours évident. Par exemple, dans les moments d'actions, il me semble moins grave de faire ces répétitions de sujets mais; malgré tout, j'essaie d'éviter au maximum. Le risque en effet s'est de perdre le lecteur (surtout lorsque plusieurs personnages interviennent dans un laps de temps restreint).

Pour ma part, le "finalement" que tu cites Mr.Jack a toute sa place dans les tics que j'ai. Comme ça, à froid, j'aurais du mal à t'en trouver beaucoup mais j'ai aussi le "de ce fait" ou encore, parfois "de plus" (qui ne va pas très bien dans les scènes narratives de manière générale je trouve).

Ces "tics" sont chez moi assez peu situés dans les phases de dialogue par contre mais plus dans le fil narratif. Donc, ta solution d'adopter un langage pour chaque personnage est intéressant, mais ne fonctionne pas trop dans mon cas  

J'en ai quelques-uns que j'ai remarqué et dont j'essaye de me débarrasser. Les "seulement" "regard", "de (ce) fait" et autres "Il/elle bondit".

Après, comme thibz, ces tics se trouvent dans la narration et non pas dans les dialogues. Mes personnages ont parfois des "tics" du langage, mais dans ces moments c'est voulu et donc pas gênant. ^^

Oui il y a des mots qui reviennent souvent dont on peut difficilement trouver d'autres synonymes justes. On épuise assez vite les possibilités pour "regard" ou "yeux" par exemple alors que ce sont des termes qui reviennent souvent. Autrement, il y a les métaphores (billes, émeraudes...) mais ça peut considérablement alourdir le récit, et là c'est tout l'intérêt de l'inspiration et l'ingéniosité littéraire. Vraiment pas évident, mais ça forge aussi le style.

Pour moi il y a bien sûr le "finalement", mais aussi le "tandis que". Pour ne pas trop joué la répétition du sujet j'essaie souvent d'avoir un prénom qui peut avoir un diminutif ou un surnom ou aussi de jouer sur la profession du perso.
ex: Andrew = Andy= il = le médecin = le docteur= le doc
C'est bien sûr à utilisé avec parcimonie.

Pour ma part, j'ai beaucoup de "Il se rendit compte que..." et ses variantes ("il vit, il jeta un oeil, il constata..."). Je les supprime systématiquement à la relecture. Les phrases ne s'en portent pas plus mal. Si c'est pareil pour vous, n'hésitez pas à trancher: quand on peut supprimer des mots dans une phrase sans perdre de sens, c'est que ces mots sont inutiles. Ce genre d'expressions et de tics, c'est du bruit, pas du langage.

Mr. Jack a écrit:

A mon avis, le meilleur moyen de tirer profit de cette faiblesse qui frappe tous les auteurs, c'est d'assigner des expressions propres à chacun de ses personnages. Tel personnage aura tendance à dire souvent "tu vois ?" en fermeture de phrase (particulièrement adapté aux new-yorkais avec leur fameux "bla bla bla, you know ?"   ), tandis qu'un autre aura l'habitude de dire "En définitive". Tout cela donne un cohérence, un réalisme au discours, à condition bien sûr de le faire avec modération !

Pas con, ça.

J'ai aussi pas mal de tics,

Mais ils font partie de mon style d'écriture. A titre personnel, je ne les considère pas comme une faiblesse à moins qu'ils entraînent des répétitions disgracieuses.

pour ma part, c'est une manière de formuler je vous donne un exemple:

Je regardai longuement les étoiles, imaginant qu'il y avait de la vie là haut.
Sujet - Verbe - blabla, participe présent - blabla

Je répète très souvent cette construction de phrase, mais moi aussi je me soigne

@Suri : j'ai le même tic

Après qu'on ait des tics ou non, je pense que le plus important et de les identifier. S'ils ne sont pas gênant, je ne pense pas que ce soit un problème.

Sur l’exemple de la construction de phrase, si c'est souvent (mais pas systématique), ça passe si le vocabulaire varie. Ca a été dit plus haut mais en effet, les tics de langages sont un élément important du style d'un écrivain.

Rodolphe m a écrit:

Pour ne pas trop joué la répétition du sujet j'essaie souvent d'avoir un prénom qui peut avoir un diminutif ou un surnom ou aussi de jouer sur la profession du perso.
ex: Andrew = Andy= il = le médecin = le docteur= le doc  
C'est bien sûr à utilisé avec parcimonie.

Et avec grande prudence. Le risque pour le lecteur est de croire qu'il y a plusieurs personnages. De plus, ça fait débutant qui craint de se répéter.

Je lis beaucoup d'auteurs qui n’hésitent pas à répéter le nom du personnage plein de fois dans la page. Et ça passe très bien.

Je crois que tout dépend du contexte.

N'ayant pas lu ton texte, je donne sûrement des exemples idiots. Et je suis loin d'être un spécialiste. Conseils très critiquables donc. Avis perso :

Selon moi, on doit garder "Andrew" tant qu'on reste dans sa peau.
Mais je dirais : "Ses amis étaient ravis de retrouver leur cher Andy. Andrew, lui, l'était moins.'"
"Mme Untel, dont le mari malade..., attendait le médecin. (...) - Entrez, docteur. (...) Le bon vieux doc les avait une nouvelle sorti de..."
Si ton Andrew est de Los Angeles et qu'il débarque à New York : "Michael, persuadé d'avoir affaire à un crétin, toisa le Californien."
Etc.

J'en ai beaucoup de tics, notamment les "regards" et les "yeux" un peu partout (même quelques fois par paragraphes...) ; les "qu'importe", les "pas", et "l'air" aussi rien de très zarbi, donc. Pour une fois.

Red-Scarf a écrit:

J'en ai beaucoup de tics, notamment les "regards" et les "yeux" un peu partout (même quelques fois par paragraphes...) ; les "qu'importe", les "pas", et "l'air" aussi rien de très zarbi, donc. Pour une fois.

hahaha oui^^

DE TOUTES MANIERES ! Celui-là il est tenace. "A moins de", "alors", et les participes présents qui commencent les phrases. Sans regarder, j'ai ça.

J'utilise trop souvent le verbe sembler quand je veux décrire quelque chose. Je me suis rendu compte que j'utilise ce mot quand je ne me suis pas fait une idée claire de ce que je voulais exprimer et que ,dans la foulée, plutôt que de m'arrêter et de bien visualiser ce que je veux décrire ou chercher à trouver la meilleure formulation possible, j'écris: "sembler".
La vieille dame semblait triste.
La plaque semblait faite de métal.

Pas mal comme sujet pour progresser, ça m'oblige à me pencher sur la question. Mon tic principal est l'utilisation systématique des adjectifs de taille, j'en supprime au moins 15 par description à la relecture et, comme toi Clovis, le verbe sembler peuple mes textes, avec ses cousins "ressembler" et "paraître", je viens juste d'y faire attention, il va falloir que je corrige ça. J'ai aussi tendance à mettre des "du tac au tac" partout alors qu'à la base, mon écrit est plutôt soutenu. Je crois que c'est parce que la sonorité de cette expression me plait énormément...