c'est vrai.
l'éditeur  se met à la place du lecteur, et si les premières lignes sont ennuyeuses il y a de fortes chances pour que le lecteur lambda n'ai pas grande envie d'en savoir plus.
pour savoir si un livre va me plaire, je commence toujours par la fin, et je sais que pas mal d 'éditeurs lisent seulement le début et la fin d'un manuscrit pour faire une première sélection.

C'est quel éditeur ?

C'est vrai que le début est primordial, comme dans un film. Il faut que ça accroche direct, même si on avait imaginé un début différent.
Et en pensant à ça, je me demande comment l'auteur du Seigneur des Anneaux a pu être publier tant les 50 premières pages sont horribles.

SDCX a écrit:

C'est quel éditeur ?

Critic, au risque de me répéter.

Le début est tout sauf chiant ! On rentre dans l'action dés le premier mot. Il n'y a pas de mise en place de la situation initiale, pas de présentation des personnages, rien de tout ça (c'est remis à plus tard, justement en prévision de ce genre de lecteurs difficiles). C'est adrénalinique dès le coup d'envoi. D'ailleurs, ils n'ont pas remis en question ma manière de raconter une histoire mais plutôt les phrases que je formulais.

Tu as un lien où on peut lire ?

Dadouw a écrit:

Le début est tout sauf chiant !

Je ne remets pas la qualité de ton texte en cause, d'autant plus que je ne me suis pas encore penché dessus, mais c'est très subjectif ce genre de choses :] Je suis sûr qu'il y a tout un tas de films d'action dont sont friands les gens et qui m'ennuient profondément.

Le problème de tout nouvel écrivain, à mon avis, c'est de ne pas jouir d'une réputation et donc de l'indulgence de son éditeur. Sans ça, je crois pas que Le Talisman des Territoires de Straub et King aurait passé le test des cinquante premières pages tellement c'est mou du genou !

Akëdysséril a écrit:

Le problème de tout nouvel écrivain, à mon avis, c'est de ne pas jouir d'une réputation et donc de l'indulgence de son éditeur. Sans ça, je crois pas que Le Talisman des Territoires de Straub et King aurait passé le test des cinquante premières pages tellement c'est mou du genou !

Complètement d'accord. Stephen King (puisqu'on en parle) commence souvent ses romans sans la moindre allusion à l'intrigue, qu'il amènera bien plus tard. C'est aussi une façon intéressante de forcer sur les nerfs du lecteur. Cela étant, ce dernier sait que c'est du King, et donc, (s'il est un inconditionnel) il va se délecter de cette lente tension, parce qu'il sait que ça va décoiffer tôt ou tard, et qu'il ne pourra plus, alors, lâcher le bouquin.

L'auteur d'un premier roman n'aura pas la certitude que le lecteur lambda attendra une hypothétique intrigue. C'est certain. Donc, il aura tout intérêt, s'il veut séduire, de mettre le paquet tout de suite, je le reconnais.

Je n'ai cependant pas choisi cette voie pour mon premier roman. Pour ce qui concerne celui-ci (dont les 50 premières pages ont été "décortiquées" par Critic), les cinq premiers chapitres ne se suivent pas chronologiquement (c'est d'ailleurs jamais le cas sur l'ensemble du roman). J'installe le décor, et j'utilise pour cela des dialogues, lesquels permettent de se faire une représentation assez précise de la situation. Ça peut paraître ennuyeux ou difficile à lire, d'un certain point de vue, je le concède, mais pour ne pas laisser ici l'impression que mon roman est ennuyeux ou difficile  , permettez-moi de donner une autre analyse, celle du directeur de collection de chez Asgard dans son avis de lecture :

Citation :

Le sujet est traité de façon originale avec, bien entendu, une certaine complexité inhérente à ce type de scénarios, naturellement brouillés par les notions d’univers multiples et de personnages à plusieurs existences simultanées ou non, proches des problématiques de type paradoxes temporels "classiques" en SF : rencontre du double, non- chronologie des chapitres successifs, retours en arrière, etc. Cette construction assez élaborée a, malgré tout, certains avantages en termes d’entretien du mystère et du suspense, du dépaysement, de donner l’envie d’en savoir plus, etc.

Ceci montre que certains récits n'entrent pas nécessairement dans le cadre d'une analyse statistique qui permettrait d'affirmer : "si c'est ennuyeux au début, alors ça sera ennuyeux jusqu'au bout". Je crois que la SF n'entre pas dans ce domaine. Imaginez, par exemple, un éditeur qui recevrait les premières pages du roman "Des fleurs pour Algernon", nécessairement bourrées de fautes d'orthographe ! Bien sûr, il y a des exceptions qui confirment la règle...

Citation :

Le début est tout sauf chiant !

Loin de moi cette idée ! critic peut avoir mauvais gout, mai c'et vrai qu'en général un début chiant ne pardonne pas.

Giratempu a écrit:

Le sujet est traité de façon originale avec, bien entendu, une certaine complexité inhérente à ce type de scénarios, naturellement brouillés par les notions d’univers multiples et de personnages à plusieurs existences simultanées ou non, proches des problématiques de type paradoxes temporels "classiques" en SF : rencontre du double, non- chronologie des chapitres successifs, retours en arrière, etc. Cette construction assez élaborée a, malgré tout, certains avantages en termes d’entretien du mystère et du suspense, du dépaysement, de donner l’envie d’en savoir plus, etc.

Là au moins, tu peux être sûr qu'ils t'ont lu !

lemineche a écrit:

Loin de moi cette idée ! critic peut avoir mauvais gout, mai c'et vrai qu'en général un début chiant ne pardonne pas.

Au-delà de la notion de mauvais goût, que je me verrais mal associer à un éditeur (qui ne publie pas forcément ce qu'il aime lire mais plutôt ce qu'il aime vendre), je pense que Critic sait quel genre d'accroches ont des chances de retenir un lecteur. La question du business, on a beau détester ça, on y reviendra toujours

Dadouw a écrit:

Là au moins, tu peux être sûr qu'ils t'ont lu !

 Ben oui, puisqu'ils m'éditent.  J'ajoute que le directeur de collection m'a précisé qu'il n'aurait pas pris la peine (= le temps) de livrer ses commentaires (je n'ai mis ici qu'un extrait ; le courrier fait deux pages) si le manuscrit n'était pas publiable. Il faut donc peut être en conclure que certains éditeurs ne font aucun commentaire s'ils ne souhaitent pas publier.

Par curiosité, Giratempu, quel a été le délai de réponse d'Asgard ?

The Faust a écrit:

Par curiosité, Giratempu, quel a été le délai de réponse d'Asgard ?

Et de Critic ?

Faust a écrit:

Par curiosité, Giratempu, quel a été le délai de réponse d'Asgard ?

15 jours après l'envoi du roman intégral en format papier. La lettre de commentaires prouvait que le roman avait été lu entièrement.  

Dadouw a écrit:

Et de Critic ?

8 mois pour lire 50 pages, comme je l'ai indiqué plus haut.