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 [Éditeur] Alterlivres.com, la littérature sauvage

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St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


Alterlivres.com, la littérature sauvage.

Salut à tous,

J'ai une idée de site de publication militant et j'aimerais savoir ce que vous en pensez. Il s'agirait d'un site de rencontre entre auteurs et lecteurs qui militent, en utilisant ce site, pour une littérature sauvage, libérée des contraintes éditoriales grâce à internet. Libérée aussi de l'idée fausse des droits d'auteurs (qui ne permettent à presque personne de vivre de l'écriture de toute façon) et du préchoix des éditeurs. Il donnerait une visibilité immédiate et pratique au choix des lecteurs, seuls maîtres de cette visibilité, et à l'auteur un moyen de distribution et de reconnaissance non dévié par des « lignes éditoriales ».

COMMENT CA SE PASSE ?

1°) Du côté du lecteur :

À l'arrivée sur le site, dont l'interface sera professionnelle, agréable, irréprochable, il a le choix entre des livres de petites maisons (lien externe vers epub ou kindle, téléchargement payant) et des livres déposés par leurs auteurs eux-mêmes. Uniques exigences pour ces derniers : que les livres soient terminés et sans fautes d'orthographe ni de syntaxe, et qu'ils soient envoyés en pdf, kindle et epub, avec couverture et quatrième.

Le lecteur peut en télécharger cinq gratuitement. Au sixième téléchargement s'ouvre une fenêtre qui montre les couvertures des cinq derniers téléchargés pour son adresse IP, avec une case pour la note et une case pour le commentaire, pour chacun. Ce sixième livre demandé en téléchargement à la même adresse IP est soit payant soit rétribué d'un commentaire, qui peut se limiter à une note (la case commentaire reste alors vide) donnée à un des cinq premiers.

Ces livres sont classés selon leur moyenne. Trois classements : mensuel, annuel, sempiternel. Ce classement permet de rendre plus visibles les meilleurs livres.

Le meilleur de chaque mois, s'il n'est pas déjà d'une petite maison d'édition, est édité en format papier via un éditeur par internet type createspace. Ce qui signifie aucune distribution réelle ni visibilité en librairie : le pari est que le site devienne suffisamment grand et intéressant pour que ce genre de versions papier se vende petit à petit. Qui sait, ça pourrait même intéresser les libraires... La démarche militante du lecteur doit suffire. Si l'auteur n'en est pas content, il est évidemment libre à tout moment de retirer son livre du site.

2°) Du côté de l'auteur :

Il upload son livre en format pdf, epub et kindle, avec une couverture et une quatrième (pour faire tout ça, le site donne les liens et les explications techniques). Il a préalablement déposé son livre à la SDGL et en conserve donc tous les droits, théoriquement : dans la réalité, il permet le piratage (un pdf, ça se copie aisément). L'idée est que ce piratage n'en est pas un, mais seulement une nouvelle manière d'envisager la distribution : l'abandon provisoire et nécessaire des sacro-saints droits d'auteur, qui sont en réalité davantage des droits d'éditeur. Provisoire parce que l'idée est aussi que si un livre est suffisamment vendeur, l'auteur pourra soit retirer le livre du site pour le lancer dans le circuit de la publication normale, soit se contenter à l'avenir de la version papier ou numérique payante via createspace. Exactement comme les musiciens, avant la reconnaissance publique, se diffusent déjà par Myspace au risque d'être piratés. Dans le cas d'un énorme succès, dans le cas où un auteur verrait son livre suffisamment demandé pour qu'on s'en arrache les versions numériques « pirates » sur internet, par exemple, l'auteur perdra alors de l'argent. Mais il lui restera le nombre des lecteurs, et son autorité. L'expérience des musiciens sur Myspace prouve cependant que ce risque est plutôt un fantasme qu'un véritable risque. C'est là que se situe la démarche militante de l'auteur, qui cherche avant tout des lecteurs (de l'autorité), et pas de l'argent, jeté à petites poignées par un éditeur tout-puissant. Et c'est la manière dont la Littérature a fonctionné pendant des siècles : sauvagement.

Alors, qui en serait ?
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Aelhonnia  /  Petit chose


Bonjour,

Ton idée, d'un point de vue personnel est intéressante, après, dans la pratique, elle reprend des sites déjà existants à la mymajorcompagnie, dont de très grosses maisons utilisent les "bienfaits" aujourd'hui. En ce qui concerne le travail de l'auteur, il y a un problème et non des moindres. Il demande à tes auteurs de bénéficier d'une maitrise typographique, correctrice et graphique.

Il présente également des problèmes de diffusions. Les petites maisons d'éditions savent de quoi il s'agit, car la visibilité est quasiment nulle quand tu démarres et c'est avec des centaines d'heures de communications (souvent infructueuses) que tu arrives à quelques choses.

De plus, si ton concept part du principe d'un 6e téléchargement, il faudrait vraiment être sûr de ton coup pour avoir une quelconque rentrée, car une plateforme comme celle que tu proposes, doit être capable d'héberger énormément de contenu et rester totalement attractive. De plus, si tu ne veux pas avoir ton image entachée, comme pour la boutique kindle d'amazon ( c'est un exemple), tu vas devoir assurer, à coup sûr, un service de correction et vérification ne se limitant pas qu'au simple visionnage de la couverture et des trois premières pages.

C'est un projet vraiment intéressant sur le fond, sur la forme, il demande un staff technique obligatoire et compétent. Si tu veux que ça marche, il te faudra réunir une équipe éditoriale, bénévole, comme dans toute maison d'édition, en plus de t'assurer un service commercial et marketing pro afin de donner l'envie d'achat/ de visite. Car oui, ce genre de projet va, en priorité, intéresser les auteurs, et très peu de lecteurs.

De plus, si je peux te donner un conseil, l'impression à la createspace c'est tirer une balle dans le pied de l'auteur qui décide de passer par là. Les prix sont exhorbitant.
Enfin, après un passage prononcé par le milieu du piratage/diffusion, je ne suis pas sûr qu'une maison acceptera plus facilement de signer un auteur. Tu aurais plus de facilités à favoriser la découverte par le biais de webzines etc, avec une communauté active et, surtout, créer une façade légale, en incluant, pourquoi pas, une streameuse.

Ton projet peut vraiment avoir une fin glorieuse, si tu le tournes correctement en tremplin, avec les accessoires qui lui faut comme : la correction, la mise en page, l'assistance technique, la relation presse, l'assistance à la diffusion etc.
 
St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


Euh... l'idée, c'est justement de se passer d'équipe éditoriale, de distribution,et de rémunération pour l'auteur. De créer une vitrine anti-édition qui se gère automatiquement, pas une maison d'édition. Le classement effectué par les lecteurs assure le nettoyage : les livres à fautes d'orthographe, par exemple, dans le cas où ils m'échapperaient, tomberaient dans la queue de liste...

Quant à createspace, c'est payant?
EDIT : Je viens de vérifier : c'est payant. Bon, disons qu'on passerait par la même chose mais en gratuit... Une idée? Puisque tu as l'air de t'y connaître?


Dernière édition par St. K le Jeu 10 Oct 2013 - 18:00, édité 1 fois
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Le problème est toujours le même: c'est assez énervant de donner un roman qui a pris des centaines d'heures de boulot à un projet qui ne garantit ni lectorat ni rémunération. L'édition traditionnelle garantit les deux dans des proportions variables, certes. Ce genre d'idées pourrait fonctionner si à la fin, le roman plébiscité serait publié par une grande maison Smile
 
St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


L'idée, c'est aussi, comme celle du Myspace, que tu ne "donnes" pas ton livre au site... Si tu veux protéger tes droits d'auteur, tu ne rentres absolument pas dans l'esprit du site, qui affirme avant tout que les droits d'auteur sont un leurre assurant la toute-puissance des éditeurs...


Dernière édition par St. K le Jeu 10 Oct 2013 - 18:05, édité 1 fois
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Ce serait bien pour la poésie.
On n'aurait plus à payer pour être édité... Laughing 
 
St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


Exactement! Les éditeurs et leur mode de fonctionnement sont en grande partie, à mon avis, responsables de la mort de la poésie de langue française.
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Non, le responsable c'est Mallarmé Very Happy
 
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St. K  /  Tentatrice chauve


Mais non... Après Mallarmé, Prévert et Saint-John Perse, entre autres, ont encore eu le droit d'exister... C'est Denis Roche et Tel Quel qui ont tué la poésie...
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Ah ah non mais j'y allais à la grosse louche! :p
 
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Aelhonnia  /  Petit chose


Je comprends ton envie de te défaire de "l'équipe éditoriale", mais si tu veux que ton projet soit de qualité et attractif, tu vas devoir passer par là. Publier des textes comme ça, sans filet, va t'amener des déchets et, crois-moi, on retient toujours plus facilement les ratés que les réussites.

Une idée sur les techniques à employer? Autre que createspace? Non, il n'y en a aucune, à moins de t'amuser à fournir une impression à la main.

Si tu décides de vendre à un moment où à un autre, tu devras payer, si tu veux sortir du papier, il faudra payer et dans le monde de l'édition plus tu imprimes moins tu paies cher.



(Oui je m'y connais un peu comme je suis éditeur)
 
St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


Ah... Si tu es éditeur, c'est que tu crois en l'édition... et que se passer d'éditeur est impossible. Mais mon but n'est pas le même que celui d'un éditeur, qui cherche une diffusion du livre papier pour ce que "lui" estime avoir de la valeur. Mon idée est de créer une relation de confiance directe entre lecteurs. Et donc de se passer de l'avis de l'éditeur. L'idée est que le comité de lecture soit infini, et donc de ne pas passer par une présélection de "gens de goût" ( je dis "de goût" en admettant qu'il n'entre jamais de calcul financier ni de copinages dans leurs choix... ce dont je doute plus qu'un peu...).

La présence de déchets n'est pas le vrai problème : le vrai problème est de guider facilement les lecteurs vers ce qui n'est pas du déchet. Je crois que le système de notation obligatoire à partir du sixième livre lu (six c'est peut-être beaucoup ceci dit, tu as raison) est justement la bonne idée qui permettra de le faire facilement.

Quant à la manière de payer l'imprimeur... Ca reste à chercher, mais je suis sûr qu'on peut trouver une solution. Les maisons d'éditions gratuites mais sans moyens de diffusion existent, on en a assez dénoncé sur le forum pour le savoir... Dans ce projet, le site serait le seul moyen de diffusion, plus ou moins (on peut toujours déposer sur amazon). Ce qui promet un échec, sauf si le site marche bien. Mais ça ne coûte rien à l'auteur, en attendant. Encore une fois, exactement comme sur Myspace. Ce n'est pas par Myspace qu'on vend des disques. Mais c'est par là qu'on se fait (parfois) connaître.
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St. K
   
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St. K  /  Tentatrice chauve


A propos des pratiques des grandes maisons, un blog intéressant :

http://wrath.typepad.com/wrath/
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Aelhonnia  /  Petit chose


Je ne pense pas que l'objectif de ton post soit de débattre sur éditeur ou pas, et je ne t'ai pas répondu pour ça, bien au contraire. Je trouve ton projet intéressant, à titre personnel.

Je tenais juste à te mettre en garde sur ce qui pouvait arriver à ce genre de projet. La volonté de développer une vraie communauté efficace est une très bonne chose, mais c'est très utopique et rarement faisable.

Si ton but est uniquement de faire tourner des textes pour être lus, alors il sera facile à atteindre avec un minimum de chance et de motivation, si ton but est de venir en aide à des auteurs et essayer de les faire percer, c'est presque impossible, non pas parce que je suis éditeur et que tu risquerais de me faire de la concurrence (au contraire ce genre de projet est toujours bénéfique), mais bien parce qu'à un moment où à un autre, il faut sortir et le portefeuille et du contenu qui donne envie à ta communauté de continuer à exister. Le fait que tu sois motivé et que tu donnes envies est important, mais tu dois impérativement faire attention aux éléments venant se greffer à ton projet qui finiront, inévitablement, par le dévier de ton point de vue de départ.

Après, en ce qui concerne les pratiques des grandes maisons d'éditions, je ne pense pas non plus que ton post soit une manière d'en débattre. C'est un monde impitoyable où il y a beaucoup d'appelé pour peu d'élus, comme un poste de maitre de conférence (par exemple).
 
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(Wrath n'est/était pas la personne la plus objective concernant le milieu de l'édition.)
 

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