Bonjour, bonsoir! Je tenais juste ici à exprimer mon admiration et à partager mon expérience sur Salammbô de notre cher Gustave national.

C'est marrant parce que le correcteur orthographique de google chrome me dit de remplacer Salammbô par "Palsenbleu!" Et c'est tout à fait ce que j'aurai envie de crier face aux 400 pages d'histoire mythique de Flaubert. Le mot y tient une place particulière, il sert à la fois à décrire la couleur locale d'un monde étrange, Carthage, entre réalité historique ultra précise et fantaisie cosmogonique et aussi à mettre à distance le lecteur, le pauvre qui ne comprend pas la moitié des mots de vocabulaires employés dans l'oeuvre. Une poétique de la distanciation qui crée une image sonore saisissante de réalité et d'épique malgré tout ce que ça implique de paradoxe.

C'est tellement bon et rapide à lire qu'on en vient à douter que c'est l'auteur de Madame Bovary et de Un cœur simple qui lit ça.

Si vous aimez l'héroïc fantasy, courrez sur ce bijou lyrique et épique à souhait.

Quelqu'un dans la salle qui a lu et qui partage ou pas mon opinion?

Pour moi le meilleur de Flaubert. En général on lui préfère Madame Bovary, considéré comme le premier roman contemporain, mais en ce qui concerne les peintures des psychologies je trouve

Citation :

Salammbô

beaucoup plus subtil et profond. Une description de Carthage qui la fait littéralement revivre sous nos yeux, une héroîne ambigûe, un héros sensible et tragique... Bon souvenir de lecture.

Quel style surtout, quelle musicalité, quel travail... Je ne suis pas fanatique de Flaubert, mais Salammbô est quand même un bouquin à ne pas rater.

J'ai toujours une préférence pour Bouvard et Pécuchet, mais ça c'est une question de goût

Je suis curieuse de voir se que c'est et je vais le noter dans mon carnet de livre à lire. Surtout parce que je voudrais renouer des liens littéraire avec cette auteur car je n'ai pas du tout aimé Madame Bovary pour la simple et bonne raison que le personnage principal me met hors de moi, j'ai envie de la secouée de la réveillée une bonne fois pour toute. Elle m'a tellement énervé que je n'ai pas vraiment profité du style travaillé et musical de Flaubert. Cependant je dois avouer après l'avoir étudier et après avoir fait une explication de texte sur certain passage de cette oeuvre j'ai réalisé le génie mis en oeuvre dans la composition du personnage de Emma.

Merci beaucoup pour ce partage =)

Je l'ai lu, il y a quelques années, à la suite je crois, d'une discussion qui s'était tenue sur "L'arbre celtique". J'avais gardé, de mes années lycée, un très mauvais souvenir de Flaubert (hé oui, "Madame Bovary" m'est restée en travers de la gorge, mais elle aussi, il faudrait peut-être que je la relise).
J'ai d'abord été très agréablement surprise. Quoique en fait, pas si surprise que ça. J'étais prévenue. "L'Arbre Celtique" est un forum très pointu au niveau historique. Donc, l'alliance de la littérature et de l'exactitude historique, je m'y attendais un peu. Mais quand même un bon moment de lecture. Jusque vers la fin. Là, j'ai commencé à avoir envie de coller des baffes à Salammbô. Et pour ne rien arranger, alors que j'en étais là, je suis tombée en arrêt sur un serpent qui refroidit quand on le tue (caractéristique en général des animaux à sang chaud). Ca m'a un peu gâché la fin. J'ai regretté d'avoir lu jusqu'au bout.

Llewlyn a écrit:

Carthage, entre réalité historique ultra précise et fantaisie cosmogonique

Ceci étant, j'approuve pleinement l'avis qui avait été donné sur "L'arbre" : pour un livre de cette époque, c'est hallucinant. Flaubert a reconstitué des choses que les historiens ont, plus tard, considéré comme ce qu'il y a de plus plausible.


Bref... J'ai aimé... Mais j'aurais sans doute mieux profité du livre en le finissant par le début, si j'ose dire. Hé oui... Suis difficile. Je sais.

Ah Salammbô ... Pour tout dire le seul et unique livre de Flaubert que j'ai aimé, adoré même. On se sent transporter et dans un autre pays et dans un autre univers. On vit réellement ce conte symphonique, je trouve.

Je n'ai jamais accroché à Madame Bovary et j'ai détesté Bouvard et Pécuchet que nous avions eu d'ailleurs à étudier pour un concours. Déjà que j'accroche peu au genre de ces deux livres, mais alors là... Je me suis d'ailleurs toujours demandé s'il était possible qu'il s'agisse bel et bien du même auteur, tant les styles de Salammbô et des autres oeuvres de Flaubert sont différents.. ^^

J'avais apprécié feuilleter les Correspondances de Flaubert mais je n'ai pas (encore) lu Salammbô. Vos point de vue sont intéressant, je rajoute ce livre à lire sur ma pile.

« C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. »

   Un  de me profs  nous le faisait répéter à voix haute pour qu’on se pénètre bien de la sonorité des mots.   Dans le dictionnaire des figures de style, on appelle ça une assonance.  

  Finalement, il n’avait pas tout à fait tort….