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 Structure : Fantastique / Fantasy urbaine

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Wan
   
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Wan  /  Clochard céleste


Bonjour,

Je suis face à une question dont j'ai du mal à me dépêtrer. Du coup, je me suis dis que les JE pourraient peut-être m'aider à y voir plus clair. Je vous explique :

Je travaille sur le scénario d'un roman. Dans mon esprit, il s'agit d'une histoire fantastique, dans le sens où le surnaturel n’apparaît jamais que caché et se dévoile seulement a la fin de l'histoire (sous les traits d'une créature mythique).

Seulement voilà, Mon scénario me semble très maigre. En effet, le personnage aura pour quête principale de découvrir l'identité véritable de cette créature. Or, pour étoffer la narration, il me faut des rebondissements et j'ai remarqué que plus j’étoffe le scénario, moins le coté fantastique est présent (Bah oui, puisqu'il ne doit apparaître qu'a la fin). Du coup, le fait de repousser le dénouement transforme le roman en roman réaliste, et la chute finale tombe à plat.  On dirait presque un deus ex machina, genre : « Tiens, il ne trouvait pas de fin pour son roman, alors il a mis un truc surnaturel » alors que non, tout le scénario est fait pour tendre vers ce point surnaturel. Je me rend compte que le fantastique est bien plus simple à mettre en place dans le cadre d'une nouvelle.

Du coup, j'ai été chercher comment les autres écrivains s'en sortent avec cette question, et je suis tombé sur la fantasy urbaine. Cependant, ce courant ne me satisfait pas car le coté surnaturel est constamment présent, contrairement au fantastique, et le roman perd en horreur. Je suis donc bloqué entre ces deux extrêmes du pas assez de surnaturel ou trop de surnaturel...

C'est pourquoi je me tourne vers vous. Connaissez vous des romans qui aient su dépasser ce problème ? Si oui, lesquels ? Et de quelles manières ?

J'espère que vous avez compris quelque chose à mon charabia Very Happy 

En vous remerciant par avance !


Dernière édition par Wan le Ven 30 Aoû 2013 - 10:58, édité 2 fois (Raison : corrections grammaticales)
 
Duvodas
   
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Duvodas  /  Buffalo Bic


Je n'ai pas de romans qui me viennent en tête, mais j'aurais bien un ou deux conseils :

Si tu veux que ton roman soit un roman dont seul la fin révèle son genre fantastique, forcément que les lecteurs se diront "lui, il trouvait pas de fin alors il à écrit ça". Le truc, c'est qu'il faut que le fantastique soit omniprésent dans ton monde. Mais pas sou la forme de créatures, de magie etc... Par exemple, si ton personnage est à la recherche de phénomène surnaturels ou de créatures étranges, il n'est pas forcément nécessaire d'en montrer ! ^^ Ce personnage sera tellement obnubilé par sa tâche qu'il CROIRA en voir ! Tu vois ce que je veux dire ? Tout au long de ton histoire, tu peux mener ton héros vers de fausses pistes : il prend tel ou tel phénomène naturel ou autre pour un évènement surnaturel, cela prend de l'ampleur dans son esprit (ça créé l’ambiance fantastique) et boum, il se rend compte qu'en fait non, c'était juste les ronflements de tante yvette qui faisaient penser à des cris de fantômes. Tu vois ?
L'ambiance est là, mais pas les créatures ou autre délire fantastique. Est-ce cela que tu cherches ?

Sinon, pour faire un peu plus fantastique sans pour autant montrer de monstre ou de chimère, tu peux faire en sorte que ton héros suive des traces caractéristiques laissées par cette créature. Au long de l'intrigue, il ne fera que l'entrevoir sans pouvoir déterminer sa vraie nature, pour laisser le lecteur en haleine.

Je ne sais pa si je me suis bien expliqué... Tout ça pour dire qu'il n'y a pas besoin de dragons ou de magiciens pour faire du fantastique, une ambiance mystifiante et une chute inattendue suffisent, parfois.
 
Mahili
   
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Mahili  /  Tentatrice chauve


Plutôt du même avis que Duvodas.
Si ton récit est ponctué de fantastique, tant par des actes, que par des... choses inexpliquées ou autre, ça passe. Tu peux laisser des indices, genre il retrouve des poils bizarres, des griffes, ou je ne sais quoi (je ne sais pas quelle est ta créature, alors... Very Happy)

L'ambiance est aussi importante, comme le dis Duvodas. Ton narrateur peut trouver une ambiance étrange dans n'importe quoi (un couché de soleil, par exemple), ou bien tu peux créer ça. Avec la fantasy urbaine, c'est plutôt aisé de trouver des ambiances étranges, et de les retranscrire.

Bon après, niveau œuvre je n'ai pas vraiment d'exemple concret, là, comme ça. Mais le Horla est un très bon exemple (bon, ok, c'est une nouvelle...). L'important c'est surtout que ton narrateur trouve que ce qui lui arrive est étrange, inhabituel. tu peux faire n'importe quoi du moment que, pour lui, ce soit bizarre. Même faire ronfler la tante Yvette Very Happy
 
Soulverain
   
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Soulverain  /  Autostoppeur galactique


Pareil que Duvodas et Mahili =) Ne conserver que du réaliste tout au long du livre pour aboutir à une fin mystérieuse qui évoque le fantastique, ça fait un peu effet "cheveu sur la soupe". En prenant l'inverse, si Rowling avait achevé Harry Potter par : "Il s'éveilla soudain, tout ceci n'avait été qu'un simple rêve", je pense que l'effet douche froide aurait été hurlé à travers le monde !

À un autre niveau, Michael Ende a plus ou moins joué sur l'effet Fantasy/Réel/Fantasy avec L'Histoire sans fin, où Bastien, le lecteur/héros, ne comprend pas que sa lecture l'a poussé dans un engrenage, et se montre même hermétique, voire totalement réfractaire, quand il comprend son impact sur ce monde qu'il ne pensait être qu'une suite de mots. Mais voilà, Michael Ende a conclu par une sorte de "fusion" entre ces deux mondes, le lien entre Fantasia et notre dimension étant justement Bastien.


Je pars d'un principe simple : ce que tu ne peux faire dans un sens, évite de le faire dans l'autre. Il faut être honnête, et surtout cohérent de bout en bout. Sans pour autant intégrer des éléments surnaturels à tout va, il faut entretenir le lecteur, le laisser suspecter que "quelque chose cloche" dans ce que le narrateur lui dévoile.

Du moins ce n'est que mon avis =)
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DNDM
   
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Comme tout le monde, et comme toi-même tu l'as vu : si ton twist final c'est que en fait c'est "Ta gueule c'est Magique", ça va pas marcher ton truc, c'est la définition même d'un Deus Ex Machina, que tu le veuilles ou non.

Tu ne peux pas "vendre" un livre comme étant une enquête réaliste pour dire à la fin "nan en fait c'était magique" sans que ton lecteur ne se sente trahi.

Je pense que tu as bien cerné ce que tu voulais faire, que ta définition de roman fantastique est la bonne, mais que maintenant il faut que tu apprennes, concrètement, à faire ce que tu envisages.

Lire la fiche wikipedia "Le Fantastique" pourrait peut-être t'aider, et te donner des références à disséquer à la loupe: http://fr.wikipedia.org/wiki/Fantastique

Celles sur l'horreur, également: http://fr.wikipedia.org/wiki/Horreur_%28litt%C3%A9rature%29

Une référence qui me vient à l'esprit, c'est le Dracula originel. J'avoue ne pas avoir terminé le bouquin: j'avais vu une mauvaise parodie en film basée sur le livre peu de temps avant, donc le scénario était éventé. Et l'écriture a peut-être mal vieilli, aussi. Mais c'est intéressant à feuilleter, surtout en essayant de se remettre dans le contexte de l'époque, ou les vampires n'étaient pas du tout Swag comme aujourd'hui, et même pas connus, d'ailleurs. Et le procédé "écriture épistolaire qui donne une impression de réalisme" est toujours bon à étudier. Tu le trouveras un peu partout sur internet gratos, il est dans le domaine publique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Dracula

J'ai entendu plusieurs fois parler de Le Tour d'Ecrou, aussi, apparemment une référence: http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Tour_d%27%C3%A9crou

Sinon, je relisais la fiche wikipedia de X Files il y a quelques jours, et ce passage qui analyse la construction des épisodes type "Horreur" de la série pourrait aussi te fournir des pistes:

"Cette série oppose en permanence le normal et le paranormal, le possible et l'impossible, le réel et le surnaturel, grâce au scepticisme de Scully et à l'irrationalisme de Mulder. Les évènements rapportés à chaque épisode sont toujours annoncés par des indications géographiques et temporelles précises portées à l'attention du spectateur afin de cultiver cette ambivalence entre le factuel et l'imaginaire. Cet effet est d'autant plus désiré que les faits surnaturels sont clairement montrés alors que dans toutes les bouches des protagonistes, exceptée celle de Mulder, abondent sans cesse des explications scientifiques fondées qui tentent opiniâtrement de convaincre par la parole que les faits tels qu'on les voit sont scientifiquement et physiquement impossibles, à moins justement de bien vouloir y croire. Ce qui est le cas de Mulder."

Et plus loin :

" Les épisodes « unitaires » obéissent à une construction rodée, retrouvée dans chacun de ces épisodes, ce qui fait la marque, le style, l’empreinte « X-Files ». Avant le générique, le spectateur se trouve « in medias res », au cœur d’une action soudaine, en compagnie de personnages qu’il ne connaît pas. Les jeux de lumière, de sons et de caméras créent un climat d’angoisse qui monte très rapidement jusqu’à ce qu’un événement terrifiant (le plus souvent la mort d’un homme ou d’une femme) causé dans un cadre anxiogène par des éléments bizarres viennent interrompre la scène. Ainsi, d’emblée, le spectateur en sait plus que les deux agents, puisqu’il a assisté en direct à la scène de meurtre (ou de mutilation, ou d’autre chose, mais le plus souvent de meurtre), même si c’est de manière imparfaite, car le spectateur fut placé le plus souvent à la place de la malheureuse victime, sentant profondément son angoisse. Ainsi, s’il n’a pas une vision omnisciente de la scène, le spectateur a quand même vécu la scène comme l’a vécu la victime, ce qui est un avantage en termes d’information par rapport aux deux agents, qui devront tout reconstituer. Puis, après le fameux générique, le spectateur se retrouve le plus souvent, soit sur la scène de meurtre, soit dans les bureaux du FBI, en compagnie complice des deux agents commençant à évoquer l’affaire et à dresser de premières hypothèses, qui de toute façon ne tarderont pas à se rendre sur les lieux. L’atmosphère qui entoure la scène est toujours assez pesante, et très vite, quelques personnes, plus ou moins liés à la victime, et surtout aux comportements étranges vont attirer l’attention des deux agents et du spectateur, sans qu’on sache pour le moment s’ils sont directement impliqués dans la commission du meurtre. Parfois, comme dans les bons romans policiers, un personnage étrange attire toute l’attention et tous les soupçons des agents, alors qu’un autre personnage, aux airs innocents, ou effacé au départ, voire se faisant passer pour le représentant du bien (tel révérend pare exemple) se révèle finalement être le coupable. Ensuite, le filet se resserre sur les quelques ou l’unique suspect. En général, se produit une véritable tension dramatique, puisque alors qu’on croyait l’affaire sur le point d’être résolue, un nouveau meurtre ou un nouvel évènement horrible et étrange vient se produire, qui confirme ou infirme les hypothèses des agents, qui adaptent en conséquence leur filature et leur enquête. Enfin, l’épisode touche à sa fin avec une véritable « acmé » dramatique, où les agents Mulder et Scully, se retrouvent en personne menacés par le/la criminel et le phénomène paranormal qu’il incarne. Alors, avant que l’épisode ne se close sur le générique, on retrouve Mulder et Scully, soit s’interrogeant encore sur l’affaire, sur ce qu’elle comporte par exemple encore d’irrésolue, soit plaisantant, avec Mulder en vedette. "

On peut reprendre le parallèle, d'ailleurs: si X-Files avait été marketé comme un Julie Lescaut, et que les spectateurs ne se rendait compte qu'à la fin que c'était un méchant monstre qui avait tué la victime, ça aurait pas eu le succès que ça a eu...

Donc après réflexion, petit conseil tiré de X-Files: dis en plus à tes lecteurs qu'à ton personnage principal. A toi de voir comment tu fais ça, selon la façon dont tu écris ton truc (Point de vue omniscient, changement de points de vues...). Mais comme dans X-Files, tu peux commencer par un prologue avec une victime qui se fait bouffer, le tout vu de son point de vue. Si ta victime est convaincue que ce qui la bouffe est surnaturel, mais que tu laisses un doute, c'est encore mieux (il est ultra-superstitieux, il est drogué...). Ton enquêteur apprends ensuite très rapidement ensuite que cette victime était considérée comme bizarre/Folle/droguée par son entourage, ce qui dans l'esprit du lecteur remet en cause ce que le prologue racontait.

Et après, tu te débrouille pour tenir ton lecteur en haleine avec tout ça Very Happy

Good luck
 
Wan
   
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Wan  /  Clochard céleste


Wahoo, merci pour ces conseils !

Oui, cette fin ne me convenait pas non plus, c'est bien pour ça que je suis venu vous trouver, et apparemment j'ai bien fait  Very Happy  J'ai bien conscience qu'il faille que l'ambiance fantastique soit présente tout du long, mais seulement effleurée, et ça c'est pas évident sur 300 pages. Je garde l'idée des « traces caractéristiques laissées par cette créature », une bonne première piste à explorer.

En effet, le Horla, tout comme la plupart des textes de Lovecraft... J'en viens toujours au même soucis : en nouvelle ça passe, en roman c'est compliqué... J'aime bien L'histoire sans fin, mais ça ne correspond pas vraiment à ce que je cherche, à savoir une intrusion dont on doute sans arrêt.

Pour ce qui est de x-files, ce que tu me dis est très très intéressant. Je n'avais pas pensé à cette référence et maintenant je bouillonne d'idées ! Je vais minutieusement décortiquer tes liens... Je remet également en cause mes points de vue pour le coup. Ne pas en garder un seul, mais jouer sur plusieurs.

C'est la première fois que j'écris de l'imaginaire (je suis plutôt habitué au polar), et c'est une expérience intéressante. J'ai l'impression de réapprendre à écrire !

Après réflexion, j'ai trouvé une comparaison de ce que je cherche niveau ambiance. Ce n'est pas un livre, mais un film : L'associé du diable (il est apparemment tiré d'un roman que je n'ai pas lu).

Je ne vous ai pas donné de détails, non pas par paranoïa (« ils vont me piquer l'idée romanesque du millénaire !!!! »), mais simplement car je vais poster le texte ici et que vous perdrez la surprise.

Mais pour les plus curieux, voici le résumé de l'idée (simplifié)

Spoiler:
 
Duvodas
   
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Duvodas  /  Buffalo Bic


à mon avis, la police aurait menée l'enquête plus rapidement que ton étudiant et grâce à ses dossiers criminels, l'aurait déjà épinglé.
Qu'en penses-tu ?
 
Wan
   
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Wan  /  Clochard céleste


Dans un cadre réaliste oui, mais si ils sont bloqués sur la piste d'un réseau de prostitution, vont-ils faire le lien avec un professeur? Pour que ça tienne debout, il faut que seul mon narrateur ait les infos permettant de faire le lien... ça te semble tiré par les cheveux?
Sachant que l'enquête est un prétexte. Je souhaite me concentrer sur l'ambiance...
 
Duvodas
   
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Duvodas  /  Buffalo Bic


Ben en fait les enquêteurs (pour ce que j'en sais) ne se cantonnent jamais à une seule piste. Ils tiennent compte du mode opératoire du tueur. Ici, c'est une étudiante violentée et égorgée qui étudiait dans telle fac, qu'on a retrouvé dans tel type de lieu. ça a tout l'air d'un mode opératoire précis et il entrecouperont ce dossier avec d'autres, systématiquement. Tu nous parle ici d'une seule piste, mais il y en a forcément d'autres, sinon beaucoup d'enquêtes seraient vite résolues et peu de criminels seraient arrêtés. ^^
 
Wan
   
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Wan  /  Clochard céleste


Yep, donc le coté enquête à creuser. Ce que j'avoue ne pas encore avoir fait, bloqué que je suis avec mon surnaturel :mrgreen: 
 

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