Nombre de messages : 5683 Âge : 42 Localisation : En confinement dans moi-même. Pensée du jour : La solitude est la patrie des forts. Date d'inscription : 23/04/2010 | Orcal / Déesse du foyer à la retraite Ven 2 Aoû 2013 - 14:51 | |
| Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit du 2 août.
• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots. • Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.
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Nombre de messages : 2296 Âge : 29 Pensée du jour : Homo Homini Caleportus. Date d'inscription : 28/06/2010 | Raven / ☠ Corps ☠ Beau ☠ Blond ☠ Sam 3 Aoû 2013 - 11:44 | |
| Même si la Nuit n'a pas été aussi productive qu'espéré, c'est quand même quelque chose. C'est qu'un petit extrait d'un peu moins de 200 mots mais comme cette description est importante pour illustrer les personnages, je l'ai choisi à partager. Il s'agit d'un extrait d'une nouvelle que je suis en train de corriger (presque réécrire en fait). La narratrice prend l'Eurostar Londres-Paris et rencontre tout à fait par hasard M. Chesterfield et un ami à lui. Sous la Manche Quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître M. Chesterfield, comme toujours tiré à quatre épingles, une lueur gardée de l'enfance scintillant au fond des yeux. Sorte d'ami légendaire de la famille, c'était un baroudeur en plus d'être un gentilhomme, une combinaison qui ne manquait pas de passionner ceux qui avaient la chance de l'entendre raconter ses anecdotes, patiemment accumulées pendant un demi-siècle de tribulations dans tous les pays. Les jambes élégamment croisées et dignement accoudé à la tablette, son compagnon de voyage — que je ne connaissais pas — n'était en rien moins impressionnant : c'était le comte de Montesquiou ressuscité, reparu parmi les vivants après moins d'un siècle dans l'éternité comme si, déplorant un monde où les chrysanthèmes devenus ternes et rabougris faisaient honte à leur race*, gémissant sur l'absence dans le monde d'un aristocrate sans pair, il s'était fait un devoir de lui-même jaillir de son tableau peint par Whistler**, revenir comme un majestueux spectre invaincu et graver au fer rouge de la sublime représentation dans toutes les mémoires une véritable illustration de la distinction la plus parfaite.
* Montesquiou parle de lui comme d'un “chrysanthème échevelé, hypertrophié, dix mille fois saupoudré d'or”. ** Arrangement en noir et or (1891), de James Whistler.
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