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 [Auteur] Milan Kundera

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Nuée
   
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Nuée  /  Douce épine


Je suis sur son deuxième livre " l'immortatalité" . Auparavant, j'avais lu "l'insoutenable légèreté de l'être"
Mon professeur de littérature m'en avait initiée, un auteur hors du commun, on n'est sûr de ne pas s'ennuyer avec lui.
 
Gaitay
   
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Gaitay  /  Autostoppeur galactique


Yop.

Même si j'aime bien Kundera, je trouve que ses livres ont une valeur assez inégale. La plaisanterie, L'Insoutenable légèreté de l'être ou encore La vie est ailleurs sont de grands romans. Par contre, certains sont assez illisibles à mes yeux, notamment La Valse aux adieux. C'est assurément un grand auteur, mais il faut réussir à éviter certaines oeuvres qui sont un peu en dessous...

Premier écrivain vivant à avoir un tome dans la collection Pléaide, ça en jette... Du coup, je suis assez intransigeant quand ça me plaît pas... Pour moi, avec Le Clézio et Gabriel Garcia Marquez, c'est l'un des plus grands écrivains actuels. Ces essais (l'art du roman) et les postface de François Bon sont à lire et relire pour ceux qui aiment un peu la littérature théorique pas trop chiante. A lire aussi : son hommage au roman Jacques le Fataliste de Diderot (miam), une petite pèce de théâtre assez sympatoche...

Bonne lecture alors ! Smile
 
Hobbes
   
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Hobbes  /  Attention : chat méchant


Du toc. C'est creux, à peine roublard, plein de trucs et de tics à califourchon sur la philosophie de comptoir et le drame sentimental laborieux. Surtout : ça se donne des airs de profondeur et de fausse simplicité, façon Socrate belle toute nue qui se triture les bourrelets en rêvant à son cheptel d'allégories lourdasses sur fond de guerre civile et de ruptures fracassantes, alors que, bon.

En vrai, Milan Kundera fait écrire ses livres par Jean-Pierre Jeunet.

Mais, curieusement, l'incipit de L'insoutenable légèreté de l'être s'en sort quand même très bien.
https://premierdegre.com/
 
Nuée
   
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Nuée  /  Douce épine


Chaque écrivain a ses hauts et ses bas. Kundera a écrit plus de bons livres que de mauvais. Essaye de lire "l'immortalité", surtout le passage avec Goethe. Ce que j'aime le plus dans son écriture, elle n'est pas stagne, favorable à une miltitude d'interprétations et Kundera crie sa présence dans son histoire sans se soucier le moindre du monde de dérouter le lecteur ( kundera dit au lecteur: fais l'effort et suis moi, ce n'est pas si difficile que de te pondre cette belle écriture) un sacré effronté auquel sa hardiesse lui résussit merveilleusement bien.  J'ajoute qu'on apprend beaucoup avec lui, il nous parle de tout avec les moindres détails.
 
Nuée
   
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Nuée  /  Douce épine


Hobbes a écrit:
Du toc. C'est creux, à peine roublard, plein de trucs et de tics à califourchon sur la philosophie de comptoir et le drame sentimental laborieux. Surtout : ça se donne des airs de profondeur et de fausse simplicité, façon Socrate belle toute nue qui se triture les bourrelets en rêvant à son cheptel d'allégories lourdasses sur fond de guerre civile et de ruptures fracassantes, alors que, bon.

En vrai, Milan Kundera fait écrire ses livres par Jean-Pierre Jeunet.

Mais, curieusement, l'incipit de L'insoutenable légèreté de l'être s'en sort quand même très bien.
J'aimerai bien savoir Hobbes quels sont les livres de Kundera que tu as lus et qui te font dire tout cela?
 
Hobbes
   
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Hobbes  /  Attention : chat méchant


L'art du roman ; Jacques et son maître ; L'insoutenable légèreté de l'être.
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Haha, j'ai commencé à lire Milan seulement parce que ça aurait pu me permettre de briller dans une dissert de géopolitique. 


Nuée a écrit:
on n'est sûr de ne pas s'ennuyer avec lui.
J'ai lu la Plaisanterie jusqu'au bout sans mal mais l'Insoutenable légèreté de l'être, je me suis quand même arrêtée au premier quart. Kundera ne m'emballe pas autant que toi, faudrait peut-être que je lise d'autres bouquins de lui.

Hobbes, si tu veux retenter le contact avec Kundera (mais seulement si tu veux), je te conseille La Plaisanterie : le drame amoureux n'est pas laborieux, pas de préceptes philosophiques (sauf à la fin), guerres civiles bien en surface et non en fond, et au cœur, l'intéressante vie et désillusion de Ludvik, autour duquel gravitent d'autres personnages. Ce roman ne se donne pas de grands airs ou de façade philosophique/politique. Enfin, en tout cas, je n'est pas un prétexte à la philosophie ou la politique.
 
worldpokertrip
   
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worldpokertrip  /  Pippin le Bref


Mon écrivain préféré, j'aime son style simple et épuré, et sa manière de philosopher sans jargonner, à travers les vies de ses personnages.
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worldpokertrip a écrit:
Mon écrivain préféré, j'aime son style simple et épuré, et sa manière de philosopher sans jargonner, à travers les vies de ses personnages.

Oui, c'est un auteur que j'ai apprécié également. La Valse aux Adieux, L'insoutenable légèreté de l'être. Je ne dirais pas qu'il est mon écrivain préféré, et je n'adhère pas à chaque fragment de ses livre, mais son écriture est intéressante, c'est certain. Son analyse lucide et épurée des relations humaines m'a plusieurs fois laissée méditative. J'aimerais parfois pouvoir en dire autant avec si peu de mots !
 
worldpokertrip
   
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Quelqu'un a lu son dernier roman? "La fête de l'insignifiance"?
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L'art du roman, très intéressant, surtout pour la dimension "polyphonique" qu'il propose au roman ; je trouve que c'est une piste technique intéressante ; son obsession du sept le ramène dans un certain mysticisme cosmique haha. J'avais beaucoup aimé Jaromil (La Vie est Ailleurs)
 
Fatalité
   
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Fatalité  /  Blanchisseur de campagnes


J'ai publié des extraits de l'Art du roman à d'autres fins, sur le forum. Mais, concrètement, Milan Kundera s'intéresse à ces personnages comme dans un jeu de masques. C'est très curieux. Or voyez plutôt cet autre extrait, où l'on devine (comme avec les autres extraits en lien) que Kafka, le kafkaïen, est à la racine de sa vision du monde contemporain, d'autant plus qu'il a vécu les totalitarismes :

Milan Kundera, dans ''Notes inspirées par 'les Somnambules' '', a écrit:
POSSIBILITÉS

Quelles sont les possibilités de l'homme dans le piège qu'est devenu le monde ?
La réponse exige d'abord que l'on ait une certaine idée de ce qu'est le monde. Que l'on en ait une hypothèse ontologique.
Le monde selon Kafka : l'univers bureaucratisé. Le bureau non pas comme un phénomène social parmi d'autres mais comme l'essence du monde.
C'est là que se trouve la ressemblance (ressemblance curieuse, inattendue) entre l'hermétique Kafka et le populaire Hasek. Hasek dans Le brave soldat Chvéïk ne décrit pas l'armée (à la manière d'un réaliste, d'un critique social) comme un milieu de la société austro-hongroise mais la version moderne du monde. De même que la justice de Kafka, l'armée de Hasek n'est qu'une immense institution bureaucratisée, une armée-administration où les anciennes vertus militaires (courage, ruse, adresse) ne servent plus à rien.
Les bureaucrates militaires de Hasek sont bêtes ; la logique aussi pédante qu'absurde des bureaucrates de Kafka est, elle aussi, sans aucune sagesse. Chez Kafka, voilée d'un manteau de mystère, la bêtise prend l'air d'une parabole métaphysique. Elle intimide ? Dans ses agissements, dans ses paroles inintelligibles, Joseph K. s'évertuera à tout prix à déchiffrer un sens. Car s'il est terrible d'être condamné à mort, il est tout à fait insupportable d'être condamné pour rien, comme un martyr du non-sens. K. consentira donc à sa culpabilité et cherchera sa faute. Dans le dernier chapitre, il protégera ses deux bourreaux contre le regard des policiers municipaux (qui auraient pu le sauver) et, quelques secondes avant sa mort, il se reprochera de ne pas avoir assez de forces pour s'égorger lui-même et leur épargner la sale besogne.
Chvéïk se trouve juste à l'opposé de K. Il imite le monde qui l'entoure (le monde de la bêtise) d'une façon si parfaitement systématique que personne ne peut savoir s'il est vraiment idiot ou pas. S'il s'adapte si facilement (et avec un tel plaisir !) à l'ordre régnant ce n'est pas qu'il voie en lui un sens, mais parce qu'il n'y voit aucun sens du tout. Il s'amuse, il amuse les autres et, par les surenchères de son conformisme, il transforme le monde en une seule et énorme blague.
(Nous qui avons connu la version totalitaire, communiste, du monde moderne, nous savons que ces deux attitudes, apparemment artificielles, littéraires, outrées, ne sont que trop réelles ; nous avons vécu dans l'espace limité d'un côté par la possibilité K., de l'autre par la possibilité Chvéïk ; ce qui veut dire : dans l'espace dont un pôle est l'identification au pouvoir jusqu'à la solidarité de la victime avec son bourreau, l'autre pôle la non-acceptation du pouvoir par le refus de prendre quoi que ce soit au sérieux : ce qui veut dire : nous avons vécu dans l'espace entre l'absolu du sérieux - K. - et l'absolu du non-sérieux - Chvéïk.)
Et quant à Broch ? Quelle est son hypothèse ontologique ?
Le monde est le processus de dégradation des valeurs (valeurs du Moyen-Âge), processus qui s'étend sur les quatre siècles des Temps modernes et qui est leur essence.
Quelles sont les possibilités de l'homme face à ce processus ?
Broch en découvre trois : possibilité Pasenow, possibilité Esh, possibilité Huguenau. [...]

LA POSSIBILITÉ PASENOW
[...]
L'uniforme, c'est ce que nous ne choisissons pas, ce qui nous est assigné ; c'est la certitude de l'universel face à la précarité de l'individuel. Quand les valeurs, jadis si sûres, sont mises en question et s'éloignent, tête baissée, celui qui ne sait pas vivre sans elles (sans fidélité, sans famille, sans patrie, sans discipline, sans amour) se sangle dans l'universalité de son uniforme jusqu'au dernier bouton comme si cet uniforme était encore le dernier vestige de la transcendance pouvant le protéger contre le froid de l'avenir où il n'y aura plus rien à respecter.

LA POSSIBILITÉ ESCH
[...]
Esch : fanatisme de l'époque sans Dieu. Puisque toutes les valeurs ont leur visage voilé, tout peut être considéré comme valeur. La justice, l'ordre, Esch les cherche une fois dans la lutte syndicale, une autre fois dans la religion, aujourd'hui dans le pouvoir policier, demain dans le mirage de l'Amérique où il rêve d'émigrer. Il pourrait être un terroriste mais aussi un terroriste repenti qui dénonce ses camarades, le militant d'un parti, le membre d'une secte mais aussi un kamikaze prêt à sacrifier sa vie. Toutes les passions qui sévissent dans l'Histoire sanglante de notre siècle se trouvent démasquées, diagnostiquées et terriblement éclairées dans sa modeste aventure. [...]
Le monde se divise devant Esch en royaume du Bien et en royaume du Mal mais, hélas, et le Bien et le Mal sont pareillement inidentifiables [...]

LA POSSIBILITÉ HUGUENAU
[...]
Dans le monde sans valeurs communes, Hugenau, arriviste innocent, se sent merveilleusement à l'aise. L'absence d'impératifs moraux, c'est sa liberté, sa délivrance.
[...] Car "l'homme appartenant à une plus petite association de valeurs anéantit l'homme appartenant à une association de valeurs plus vaste mais en voie de dissolution, le plus grand misérable assume toujours le rôle du bourreau dans le processus de dégradation des valeurs et, le jour où les trompettes du Jugement retentissent, c'est l'homme affranchi de valeurs qui devient le bourreau d'un monde qui s'est condamné lui-même".
Les Temps modernes, dans l'esprit de Broch, c'est le pont qui mène du règne de la foi irrationnelle au règne de l'irrationnel dans le monde sans foi.

La personne est une problématique existentielle dont le code virtualise des possibilités. Kundera les saisit dans différents personnages, dont je vous laisse apprécier la description. Mais ça dit que le bureau peut être dixit "ontologique, essence du monde" où, si vous préférez, le principe d'un monde. En tout cas, c'est dans le code kafkaïen que Kundera trouve cela, code qui est à la racine de son roman (il ne prétend pas parler d'autre chose, il ne philosophe pas).

Et pourquoi trouve-t-il le kafkaïen ? Il le trouve en ce que tout est relatif, sauf l'administratif, dans nos sociétés, à ses yeux - notamment parce qu'il ressort des totalitarismes, aussi, mais pas que. C'est forcément frustrant pour quiconque n'estime pas que tout est relatif, et surtout pas que l'administratif est un absolu.

Et puis, pour un personnage, on a un fonctionnement programmatique (le code, la problématique existentiels). C'est parfaitement artificiel (jeu de masques, etc.) quand on y pense. Comme la liberté chez Sartre. Moi j'aime beaucoup les possibilités K. ou Chvéïk présentées, et les suivantes sont toutes aussi intéressantes ! mais les réflexions de Milan Kundera fonctionnent elles aussi comme un roman : par identification projective avec les personnages, ou du moins préférence/rejet moral. Cela aussi, peut conduire à répudier sa façon de raisonner ! Hahaha.

Seulement il assume totalement sa relativité, sa partialité, sa littérarité et sa subjectivité.


Dernière édition par Fatalité le Dim 28 Jan 2018 - 21:36, édité 1 fois
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s.tupido
   
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s.tupido  /  Gloire de son pair


J'ai lu à peu près tout Kundera et j'abonde dans le sens des commentaires qui estiment que son oeuvre est assez inégale.
Ce qui est important aussi, c'est de resituer le personnage : on parle d'une personne qui a dans un premier temps adhéré aux idées du communisme, avant de se rétracter. Le régime ayant commencé à faire pression sur lui, il s'est exilé pour pouvoir continuer à écrire.
Depuis cet épisode il entretient une relation amour/haine avec la République tchèque : il refuse que quelqu'un d'autre traduise ses textes (il écrit en français depuis son exil) parce qu'il pense que la traduction ne sera pas assez fidèle, mais il refuse aussi de les traduire lui-même. Les Tchèques, quant à eux, sont partagés entre l'envie de lire un grand auteur et le rejet d'un écrivain qui snobe son propre pays.
Au final il est nettement plus populaire en France (où il est souvent vu comme un très bon philosophe) qu'en Tchéquie (où certains ont tendance à le traiter comme un usurpateur).
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Comme Hobbes.
Style pâteux, infra-philosophique, soporifique.
 

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