Bonsoir, je poste le début d'une nouvelle.
Comme il s'agit des premières lignes, je préfère ne pas fournir d'explications .


Le soleil est à peine levé sur la ville. Les brumes de la nuit laissent peu à peu la place à un petit matin frileux. En ce samedi du mois d'avril, Nantes se réveille doucement. A six heures, les camions arrivent peu à peu pour décharger leurs marchandises sur le marché de Talensac. Chacun cherche sa place habituelle se frayant un chemin entre les barres de fer et les toiles des auvents. Toutes les cargaisons doivent être déchargées le plus rapidement possible. Ensuite, il faut installer les étals de légumes, de viande, de fromages, tendre les cintres pour les vêtements neufs et coller les dernières étiquettes.

Sara conduit le camping car en marche arrière. Elle doit le garer au millimètre à l'angle de la médiathèque et du café tabac. Cet endroit lui a été attribué en dernier ressort par les services municipaux et à chaque fois la manœuvre s'avère délicate. Mais, elle n'avait pas le choix, pour se faire accepter sur la marché, cette autorisation était nécessaire. A chaque fois, elle craint de rayer la belle carrosserie rose de l'engin. Par sa couleur, le véhicule est repérable, et souvent les passants s'arrêtent pour l'admirer. La jeune fille a souhaité que son véhicule professionnel soit hors du commun pour le métier qu'elle exerce. Aujourd'hui, une vieille dame le regarde fixement, serrant contre ses genoux son cabas de poireaux et de salades au cas où sa conductrice aurait la malheureuse idée d'écraser les courses de la semaine

Au chômage depuis plusieurs années, Sara a cherché longtemps comment s'en sortir. La jeune fille a connu le porte monnaie vide, les découverts en milieu de mois, la galère dans des logements miteux et invivables. Les rares entretiens de recrutement ne débouchant sur rien, elle s'est décidé à créer son emploi, sa propre entreprise. Dans son camping car rutilant , elle sillonne les routes du département proposant un service de toilettage pour chiens itinérant. Elle a maintenant sa petite clientèle attitrée qui trouve dans cette prestation le bonheur de ne pas avoir à se déplacer pour chouchouter son animal préféré. Chaque jour elle part ainsi sur les communes de Loire - Atlantique jusqu'à la côte, s'installant le plus souvent sur la place du village.

Par contre, le mercredi et le samedi matin, c'est le jour des SDF. Sara n'a pas oublié ses années de misère et aime venir en aide à ceux qui vivent dans la rue. Elle a décidé de toiletter gratuitement les chiens des personnes qui n'avaient pas les moyens de s'offrir ce luxe. Ces rendez-vous hebdomadaires ne sont pas une contrainte. Peu à peu, elle a tissé des liens, a fait des rencontres hors du commun avec les oubliés du bitume et leur compagnon à quatre pattes.

Bonsoir, voici mon extrait assez court, je vous l'accorde.


Il avait du mal à croire qu’il en avait un sous les yeux, à portée de sa main.
— Bon sang ! Où est-ce que tu l’as trouvé ? demanda-t-il en passant de nouveau sa main sur le cuir à présent propre.
— Si je te le disais, tu ne me croirais pas.
— Jack, c’est…
— Magnifique, oui je sais !
— Épouvantable, tu veux dire ? s'emporta-t-il. Il faut s’en débarrasser et le plus tôt possible !
Dorian semblait poursuivi par le Diable lui-même tant il était paniqué. Il se mit à faire les cent pas dans la pièce exiguë, tantôt secouant la tête d’incrédulité, tantôt se passant péniblement la main sur le visage. Il s’arrêta un instant devant la petite fenêtre et s’appuya de ses mains sur le rebord. La vitre lui renvoyait son reflet tant abhorré. Le visage face à lui changea peu à peu, arborant des traits plus durs et plus âgés. Le regard qui le dévisageait devint plus sombre et l’observait avec une expression de haine profonde. Les lèvres, qui étaient les siennes il a encore un instant, s’étirèrent dans un rictus fier et cruel à vous glacer le sang.
Dorian tremblait devant le visage vitreux que lui seul pouvait voir ; un visage qu’il ne voulait pas voir.

Cassis: il ne faut pas juger à la quantité mais à la qualité et là c'est splendide la manière dont tu tiens le suspens et le mystère mais dit moi (s'il te plaît) c'est quoi comme objet???

Secret78 > Il existe un topic particulier pour les commentaires, c'est précisé dans le 1e post...

Orcal a écrit:

Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la ½Nuit du 20 juillet.

• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots.
• Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.

Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici.

Je ne suis pas tout à fait satisfaite de mon extrait, mais je joue le jeu Je vous noie sous les noms donc voici quelques clés de compréhension :
- Roland, chasseur de dragons en herbe, a laissé la dragonne gauloise Gwendoline partir en chasse pour le dîner
- Mael est son meilleur ami et fournisseur officiel de chevaux
- Grégoire, Walon, Damian et Jehan sont d'autres chasseurs de dragons débutants
- Valeria prête sa clairière et son écurie à tous les jeunes chasseurs
- Rutha est une dragonne rouge de quelques jours à peine, orpheline, que Valeria a pris sous sous son aile (ou plus exactement sous sa robe)

Citation :

La Gauloise n’attendit pas qu’il change d’avis et se releva d’un bond. Elle s’arracha du sol moins d’une seconde plus tard et attaqua le ciel de ses grandes ailes, le battant avec violence pour s’élever vers les nuages. Son maître la suivit des yeux quelques instants avant de reporter son attention sur ses compagnons de galère. Mael avait de nouveau disparu. Le cheval qu’il avait amené avait été attaché à un arbre, dont il raclait l’écorce avec application, au lieu de brouter l’herbe à ses pieds.

- Vous comptez prendre racine devant l’écurie ? cria la voix bien reconnaissable de Grégoire.

Roland n’hésita pas davantage et rejoignit les autres en quelques enjambées.

- Vous la laissez partir ? demanda Walon.
- Non, elle est juste partie chasser, elle va revenir...
- Vous y croyez ? railla Damian.
- Si elle ne revient pas, j’irai la chercher.
- Vous auriez dû lui demander de nous ramener du gibier, commenta Jehan, qui tentait de faire cuire une pièce de viande au-dessus du brasier.

Roland se garda bien de répondre. Il s’en voulait de ne pas avoir eu l’idée le premier. Pour ne pas avoir à se justifier, il balaya le sol du regard, à la recherche de Rutha. Les ombres mouvantes du feu et la pénombre rendaient la quête un peu difficile, en dépit de la belle couleur rubis de sa cible. Il la trouva finalement à demi enfouie sous la robe de Valeria, comme souvent. Il se demanda si elle cherchait à reproduire inconsciemment l’abri offert par une aile, en se cachant ainsi sous un pan de tissu rêche.

- Rutha..., appela-t-il d’une voix enjoué et enjôleuse. Viens là, ma belle...

Il s’accroupit pour être à la hauteur de la dragonnette. A la limite supérieure de son champ de vision, les mains de Valeria se crispèrent sur le panier qu’elle portait, sans raison apparente. Il voulut lever les yeux pour voir l’expression de son visage, histoire de mieux comprendre son changement brutal d’attitude, mais Rutha choisit ce moment pour tendre la tête dans sa direction, attirant de ce fait son regard et son attention. Comme toujours, les yeux de la jeune créature étincelaient. Ils ressemblaient à deux topazes, animés d’une vie propre à la lueur du feu.

- Tu n’as rien à manger, constata la bestiole.
- Non, mais je te donnerai à manger après si tu restes sage... Allez, viens là...

Soudain méfiante, la dragonnette recula un peu.