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| [Nuit 5 juillet] Extraits | |
| | Nombre de messages : 5683 Âge : 42 Localisation : En confinement dans moi-même. Pensée du jour : La solitude est la patrie des forts. Date d'inscription : 23/04/2010 | Orcal / Déesse du foyer à la retraite Ven 5 Juil 2013 - 20:43 | |
| Vous pouvez - et vous êtes même fortement encouragés à - poster ici des extraits de votre prose écrite pendant la Nuit du 5 juillet.
• Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots. • Poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres.
Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici. |
| | Nombre de messages : 7665 Âge : 36 Date d'inscription : 10/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Sam 6 Juil 2013 - 3:30 | |
| L'extrait n'est pas excellent mais comme l'écrire m'a beaucoup amusée, je partage ^^ Roland de St-Georges a une entorse et une plaie au poignet. Valeria, une sorcière aux pouvoirs réduits, et Blanche, la fiancée de Roland, veulent toutes les deux s'en occuper... - Citation :
- (Valeria) ne broncha pas, à moitié inclinée vers la plaie, les cils baissés sur ses grandes prunelles pâles, en une image vivante de l’innocence et de la compassion. Une de ses tresses avait échappé au reste de la chevelure et dansait le long de sa joue, insolente. Le jeune homme songea à la remettre derrière l’oreille de sa propriétaire, à sa place légitime, mais se contint ; ou tout du moins, il pensa s’être contenu, jusqu’à ce qu’il devine la courbe délicate d’une oreille sous ses doigts. La tresse avait réintégré sa position initiale et Valeria rougissait comme la pucelle qu’elle était.
- Je vais m’en charger, déclara soudain la voix de Blanche. - J’m’y connais mieux qu’vous en soins, trancha Valeria, en serrant à nouveau les doigts autour du poignet de Roland.
Le jeune homme grogna. Se retrouver entre Blanche et Valeria revenait à être pris entre le marteau et l’enclume. Il ne voulait pas être le témoin et la cause de ce genre de scène en temps normal ; avec son poignet en vrac, sa tolérance s’avérait encore plus basse. Il tenta de dégager doucement son bras, pour prendre le large, mais la sorcière ne le lâchait pas, bien au contraire. Elle ne devait pas tenir moins fermement la longe de ses chèvres ou la sacoche qui contenait tout son avoir. Blanche riposta en attrapant les épaules de son fiancé, avec tant de brutalité que le jeune homme sentit ses ongles mal taillés traverser le tissu fin de sa tunique, pour se planter dans sa peau.
- Mes dames..., commença-t-il. - Pas besoin d’avoir étudié sous la tutelle d’une sorcière pour soigner une... - Pas besoin d’être une greluche de château pour... - Je ne vois pas pourquoi je supporterais les insolences d’une petite... - J’mieux à faire qu’écouter vos pleurnich’ries, espèce de... - Espèce de quoi ?! - P’tite quoi ?!
Valeria ponctua cette attaque d’une légère mais nette traction sur le poignet de Roland, accompagnée d’un petit pas en arrière. Le jeune homme grogna entre ses dents, Rutha couina ; fourrée dans les jupes de la blonde, la dragonnette avait évité de peu le pied qui menaçait d’écraser sa queue.
- Mes dames ! tenta à nouveau Roland, plus fort. |
| | Nombre de messages : 414 Âge : 58 Date d'inscription : 20/11/2011 | valaire / Pour qui sonne Lestat Sam 6 Juil 2013 - 10:01 | |
| Sans connaitre les tenants et les aboutissants entre les personnages, cette scène montre bien la tension entre les deux filles. Pourtant, on ne sait pas si Roland a une préférence pour l'une ou l'autre ? Plus la sorcière. Les ... dans le dialogue sont assez énigmatiques . Il faudrait peut-être plus préciser. En tout cas, on a envie de connaître la suite. |
| | Nombre de messages : 89 Âge : 32 Localisation : Varsovie Pensée du jour : Demain j'écris... Demain... Date d'inscription : 07/05/2013 | Tau / Pippin le Bref Sam 6 Juil 2013 - 11:16 | |
| Bon, il y a un peu plus que 500 mots, mais j'aimerais vraiment savoir si ce passage est réussi ou non. Ennari est la fille d'une opposante au régime dictatorial de la Finlande, qui a été tuée par la police du gouvernement, dont les membres sont appelés les Ogives. Après treize ans de silence, elle se confie à Maguellan sur ce qu'il s'est passé cette nuit.
Ce sera une scène importante du livre car jusqu'à ce moment (qui devrait être au milieu), le lecteur ignore ce qu'il s'est passé vraiment. - Citation :
Les souvenirs revinrent tout doucement. Elle réussit à canaliser sa souffrance. Tout doucement, elle replongea dans cette nuit. Des bruits de voiture. Anita leur avait ordonné d'aller se cacher dans leur chambre. Mais Ennari n'avait pas écouté. Elle se souvenait de l'inquiétude dans le regard de sa mère. De son visage tendu. Face à ses enfants, elle tentait de faire bonne figure, mais la petite fille avait compris que ça n'allait pas et pour la première fois, elle voyait sa mère craindre pour sa vie. Redouter la défaite. Ses deux frères avaient obéi. Mais une fois dans le couloir, elle s'était arrêtée. A dix ans et après avoir suivi sa mère dans son combat, elle voyait en elle une idole et un véritable modèle. Sa mère était tout : elle ne voulait pas la laisser. Elle voulait rester avec elle. Ennari avait donc fait demi-tour. Pourquoi ? Sauver sa mère ? La protéger ? Ou la convaincre de venir se cacher avec eux ? Aujourd'hui encore elle l'ignorait. Elle avait seulement regagné le salon. Un salon rempli d'Ogives. La jeune femme se souvenait très bien de cette scène. Elle revoyait sa mère entourée de ces hommes qui braquaient leurs armes sur elle. Ils étaient bien nombreux pour arrêter une femme seule et ses enfants. Anita ne montrait pas de signe de résistance, mais elle était droite et fière. Elle ne montrait pas sa peur. Ennari parlait et décrivait scènes et sentiments comme ils lui venaient. Onisan écoutait, n'osant interrompre ce flot de souvenirs. En arrivant dans le salon, elle s'était figée une seconde. Une seconde durant laquelle elle aurait pu changer d'avis. Personne ne l'avait encore remarquée. Elle aurait pu s'éclipser en réalisant le danger de la situation. Pourtant, cela avait eu l'effet inverse. Il fallait qu'elle soit avec sa Maman. Elle avait alors bondi au milieu de la pièce. A ce moment, Ennari sentit sa gorge se nouer. Sa voix trembla. Elle ferma les yeux. Elle expira doucement pour se ressaisir. Les épaules de sa mère s'étaient affaissées lorsqu'elle avait surgi dans le salon. Sa résistance venait de s'écrouler. Elle avait alors compris qu'elle venait de faire une erreur. Un non silencieux se dessina sur les lèvres d'Anita, alors qu'une Ogive s'emparait de la fillette. Mais l'opposante ne pouvait rien faire. Ennari se rappelait du regard suppliant de sa mère. Son attitude avait changé. Tout son corps tremblait. Elle aurait souhaité bondir sur l'Ogive qui emprisonnait sa fille. Ce n'était pas son sort qui l'importait, seulement celui de ses enfants. C'était là qu'elle avait remarqué Lucas Kernel, le chef. Il s'était avancé d'un pas. Elle l'avait déjà vu, en photo, lors des rassemblements des résistants. Sa mère en parlait souvent. Il était là. Droit aussi, victorieux. Sa rivale, sa pire ennemie était à sa merci. Et avec la présence de sa fille, il avait tout pouvoir sur elle. Il avait tout d'abord braqué son arme sur la petite fille, arrachant un cri à Anita. Puis, il l'avait tournée vers elle. Ils avaient alors eu un long échange au travers leur regard. Ennari voyait sa mère supplier Kernel de ne pas faire ça. Pas là, pas sous ses yeux. Pourtant, elle savait que c'était peine perdue. Elle voyait qu'il avait déjà pris sa décision et qu'il ne reculerait pas. Sa victoire était totale. Ennari se tut. Les larmes coulèrent de nouveau sur ses joues. Ce moment était le plus terrible. Maguellan était pendu à ses lèvres, redoutant la suite de l'histoire. Il lui fallut toute la volonté du monde pour articuler ces six mots : - Il a appuyé sur la détente, lâcha-t-elle en un souffle. Ce bruit, ce claquement, cette détonnation. Elle l'entendit de nouveau claquer à ses oreilles. Le hurlement déchirant qui retentit lui vrilla les tympans. Un hurlement de souffrance, d'horreur et de tristesse. Son hurlement. Son cri de détresse de voir sa mère, sa force, son modèle, l'abandonner. Le sang avait giclé. Anita était tombée sur le dos, un trou au milieu du front.
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