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 [vocabulaire] Le dialogue

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Un liste de verbes et d'expressions pour introduire un dire sans utiliser le verbe "dire", justement. Car qui n'a jamais eu l'impression de se répéter ? :mrgreen:
Personne ? Mince...


Je vais tenter de les classer par thème de façon "intelligente".
PS : N'hésitez pas à partager d'autres mots ou lien de préférence.

Réflexions utiles de Float :

Citation :
l'idée, c'est d'employer la juste expression, au moment opportun et dans une situation donnée, en dire juste assez pour en suggérer suffisamment au lecteur, et pas trop pour ne pas le gaver ou l'embrouiller. Le tout, ce n'est pas d'avoir du vocabulaire, mais d'utiliser les mots justes quand il faut.

Citation :
A chacun de faire sa propre liste
>> lister ses propres mots aide à les intérioriser et à les utiliser de façon plus intuitive en écrivant. Étant-donné que les expressions ne viennent pas toujours naturellement, cette liste devrait avoir la qualité d'aider à former ses propres champs lexicaux.

Verbes


  • déclarer
  • affirmer
  • lâcher
  • soutenir
  • décider
  • assurer

mentionner
prétexter
alléguer
argumenter
excuser
justifier

  • déduire
  • inférer
  • supposer

arrêter
interrompre
interférer
supplier
protester

  • conclure
  • finir
  • clore

marmonner
grogner

  • reprocher
  • blasphémer

acquiescer
consentir

Adjectif


  • grave
  • rauque
  • rude
  • rocailleuse
  • érailler
  • guttural
  • enroué
  • graveleuse
  • assourdissante

assuré
pénétrante
ténébreuse
caverneuse
grondante
d'outre-tombe

  • aiguë
  • fluette
  • chantante
  • envoutante
  • séduisante
  • enfantine
  • suave
  • agaçante (oui oui ! xD)

douce
basse
timide
discrète
apaisante

  • tremblante
  • chevrotante

lassante

Une liste de TV5monde : (dense mais un peu indigeste ^^)

  • Voix douce, furieuse, altérée, tremblante, bouleversée.
    Voix rauque, aiguë, grave, forte, vibrante, faible, basse.
    Voix tremblotante, traînante, fausse, pointue, grasse.
    Voix enrouée, pure, nette, enchanteresse, brillante, muée.
    Voix puissante, ample, retentissante, cuivrée, bien timbrée.
    Voix étouffée, haut perchée, cassée, juste, chaude, timide.
    Voix chevrotante, sourde, aigre, criarde, perçante, usée.
    Voix stridente, caverneuse, voilée, profonde, sépulcrale.
    Voix claire, blanche, éraillée, haute, bien posée, très posée.
    Voix flûtée, sensuelle, autoritaire, gaie, gouailleuse.
    Voix froide, glacée, cuivrée, tendre, grêle, fêlée, plaintive.
    Voix à peine distincte.
    Voix brisée (par l'émotion).
    Voix in, off.
    Voix céleste, humaine (de l'orgue).
    Voix de timbre haut, bas.
    Voix de registre aigu.
    Voix de grande étendue.
    Voix de poitrine, de tête.
    Voix d'acier, de castrat, de châtré, de rogomme, de stentor.
    Voix d'ivrogne, de sirène, d'enfant, d'adulte, d'homme.
    Voix de femme, de crécelle, de fausset, de violoncelle.
    Voix de ténor, de baryton, de soprano.
    Voix du nez.
    Voix d'un chanteur, d'un haut-parleur.
    Voix d'un violon, d'une horloge, d'un canon.
    Voix des chiens, des oiseaux.
    Voix des orgues.
    Voix de son maître.
    Voix dans le masque, dans le champ.
    Voix hors champ.
    Voix sans timbre.
    Voix qui s'assourdit, s'assombrit, chevrote, détonne.
    Voix qui s'affaiblit, meurt.
    Voix qui vibre, s'élève, s'étrangle, se fausse, gémit, mue.
    Voix qui ne porte pas.
    Voix qui descend bas, monte haut.
    Voix qui monte par ton, par demi-ton.
    Voix qui a du timbre.
    Voix qui descend jusqu'au fa.
    Voix qui monte jusqu'à l'ut dièse.
    Voix qui sort d'un haut-parleur.
    Voix qui dit, crie quelque chose.
    Voix qui ne s'entend pas à plus de cinq mètres.
    La voix lui manqua.
    Voix qui s'élèvent.
    Grosse, petite, belle voix.
    Porte-voix, mi-voix.
    Extinction, filet, bruit, éclats de voix.
    Port de voix.
    Types de voix.
    Raucité, inflexions, propagation, ton de la voix.
    Troubles, altération, place, virtuosité, émission de la voix.
    Modification, perte, tremblement, vibrations de la voix.
    Appui de la voix.
    Souplesse, étoffe, timbre, volume, tessiture d'une voix.
    Registre, accent, intensité, ampleur, étendue d'une voix.
    Couleur, beauté d'une voix.
    Pièce vocale à plusieurs voix.
    Chant à voix égales.
    À voix basse, haute.
    À haute (et intelligible) voix.
    À pleine voix.
    À mi-voix.
    À portée de (la) voix.
    De la voix et du geste.
    De vive voix.
    D'une voix émue, tremblotante, douce, gaie.
    Adoucir une voix.
    Adresser la parole à quelqu'un d'une certaine voix.
    Amplifier une (ou la) voix.
    Analyser la voix.
    Annoncer quelque chose à haute voix.
    Avoir de la voix.
    Avoir des larmes dans la voix.
    Avoir quelque chose de sauvage, de tendre dans la voix.
    Baisser la voix.
    Changer sa voix.
    Chanter à pleine voix.
    Contrefaire la voix de quelqu'un.
    Couvrir la voix de quelqu'un.
    Déclamer quelque chose d'une certaine voix.
    Décrire une voix.
    Défatiguer la (ou sa) voix.
    Déformer la voix de quelqu'un.
    Déguiser sa voix au téléphone.
    Demander quelque chose d'une certaine voix.
    Demeurer sans voix.
    Dire quelque chose d'une certaine voix.
    Dire quelque chose à haute voix, à voix basse.
    Diriger quelqu'un, un animal de la voix et du geste.
    Donner de la voix.
    Éclaircir sa voix.
    Élever la voix.
    Émettre une voix.
    Enfler sa voix.
    Énoncer quelque chose à haute voix.
    Enregistrer la voix de quelqu'un.
    Enrouer la voix de quelqu'un.
    Entendre la voix de quelqu'un.
    Entendre une (ou des) voix.
    Érailler la voix de quelqu'un.
    Être la voix de son maître.
    Être en voix.
    Être sans voix.
    Exercer sa voix.
    Faire entendre sa voix.
    Forcer sa voix.
    Grossir sa voix pour intimider quelqu'un.
    Hausser la voix.
    Imiter la voix de quelqu'un.
    Intensifier la voix.
    Lire à haute voix.
    Ne pas (ou plus) oser élever la voix.
    Obéir à la voix de quelqu'un.
    Parler d'une certaine voix.
    Parler d'une seule voix.
    Parler à voix basse, haute.
    Parler à mi-voix.
    Perdre la (ou sa) voix.
    Placer sa voix.
    Prendre une certaine voix pour dire quelque chose.
    Prêter sa voix à quelqu'un.
    Produire une voix.
    Prononcer quelque chose à voix basse, à haute voix.
    Réciter à haute voix.
    Rester sans voix.
    Se casser la voix.
    S'éclaircir la voix.
    S'entretenir de vive voix.
    S'entretenir à voix basse.
    S'érailler la voix à crier.
    S'expliquer de vive voix.
    Tousser pour éclaircir sa voix.
    Travailler sa voix.


Dernière édition par Onibi le Lun 24 Juin 2013 - 23:23, édité 1 fois
 
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On retrouve le même ostracisme lexical avec les adverbes ou l'emploi des auxiliaires. Certains voudraient les bannir, je crois surtout que c'est l'emploi qu'on en fait qui pose problème. L'idée, ce n'est pas de s'interdire certains termes ou de croire qu'on peut se répéter avec des "dit-il" ; l'idée, c'est d'employer la juste expression, au moment opportun et dans une situation donnée, en dire juste assez pour en suggérer suffisamment au lecteur, et pas trop pour ne pas le gaver ou l'embrouiller. Le tout, ce n'est pas d'avoir du vocabulaire, mais d'utiliser les mots justes quand il faut. S'il faut un "dire" ou un "adverbe", il faut les employer. Un auteur qui s'interdirait l'emploi des "dire" avec un ensemble de verbes faussement recherché, ce sera bien lourd à lire. On peut être efficace et juste avec des mots simples, avec des répétitions légères, et même... avec un vocabulaire pauvre (ça a ses limites, mais un histoire pour enfant aura un vocabulaire pauvre et pourra pourtant être efficace et juste).

Chacun se fabrique sa sauce personne. Pour ma part, je préfère utiliser le mot "dire" dans un très large éventail de cas. Parce que le mot "dire" est passe-partout, qu'il suggère une idée simple, directe, et qu'il n'y a aucune raison de s'attarder sur "la manière de dire" si la situation ne s'y prête pas. Toutefois, dans un certain nombre de cas, je préfère encore, non pas bannir -- toujours pas, pas encore -- le mot "dire", mais y adjoindre un adverbe, une locution, une précision brève et significative. Là encore, j'ai la même approche que pour les adverbes : un adverbe est utile quand il apporte une note utile à la phrase, lui donne presque sens (sans quoi elle n'aurait plus du tout la même saveur), et quand il n'entre pas en redondance avec le reste. Enfin, si un autre verbe s'impose de lui-même, s'il se révèle apporter un sens juste et efficace qui rend l'utilisation de verbe dire inutile, là je n'hésite pas ; mais c'est bien souvent la situation qui dicte l'emploi du mot juste.

Cela étant dit, c'est une liste intéressante (en dehors de celle de TV5^^ qui n'a aucun intérêt). A chacun de faire sa propre liste : on ne reconnaitra jamais assez l'utilité de faire soi-même ce genre de choses^^. Et c'est encore plus efficace dans un cahier qu'à l'écran : une page, une écriture personnelle, ça construit des repères visuels, des habitudes (j'en ai -- des listes sur écran -- et il faut être honnête, je m'y réfère jamais, alors que l'écrire, c'est comme le dire, j'aurais tendance à croire que ça participe à construire un schéma dans la tête, et j'irai plus volontiers la relire dans un cahier -- ah mort windows !...). 

Allez, pour pas faire mon rabat-joie, une petite suite de "do" avec différents instruments, et parfaitement prise au hasard : décider, supplier, marmonner, accabler, lâcher, reprocher, se lamenter, réagir, supposer, consentir, assurer, grogner, protester.

On voit que ça ne se limite pas qu'aux synonymes de "dire". Elle est là la richesse ; et le tout, c'est de ne pas trop la montrer (bah on est en France hein). L'utiliser de manière juste. D'ailleurs, on pourrait faire un exercice : prenez une liste de dix mots au hasard dans une page (évitons déjà les "dire") et tournez-les en verbe introducteur, au moins un j'en suis sûr, pourra faire une bonne alternative au verbe dire. Ah tiens : procéder (non pas possible)... un autre "empressé", qu'on peut faire tourner en "presser" "pressa-t-il". Gagné ! Reste à l'utiliser de la manière juste, car elle est là la difficulté. Ne nous pressons pas ; disons justement.
 
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Forcément qu'il faut choisir le juste terme, et pas seulement parce qu'il est "classieux", comme on dirait, mais pour son sens.
Si j'ai dis qu'il était préférable d'utiliser un autre verbe que "dire", c'est parce que les autres sont beaucoup plus parlant. Lorsque l'on imagine la scène, c'est beaucoup plus simple de "visualiser" des paroles qui sont qualifiées de façon précise plutôt que par un simple "dire".
Les personnes qui ont cet objectifs de "faire visualiser parfaitement les scènes" peuvent se retrouver bloquées en ne trouvant pas les bons mots.
Donc oui, on peut peut-être faire avec des mots simples ; mais si, il faut avoir du vocabulaire. Et effectivement, je ne vois pas plus que toi l'intérêt que l'on peut avoir à "gaver" un lecteur.

Il faut savoir que tout le monde n'a pas les mots dans l'âme et que ce genre de liste permet d'intégrer des expressions auxquelles on aurait pas forcément pensé. Même si on les a déjà lu.
Je pense surtout aux jeunes lecteurs et écrivains qui, soit n'ont pas beaucoup de d'expérience ; soit, comme moi, lisent mais trop vite pour faire attention aux expressions. De ce fait, il est difficile de les retranscrire sur papier lorsque l'on s'applique à un travail décriture.

Je crois que tu as raison lorsque tu dis que faire ses propres listes, peut-être plus pour ancrer les mots plutôt que pour si référer, est utile. (sur pc ou sur papier, pour moi ça ne change rien par contre ^^). Ca doit être un bon moyen de facilité l'écriture. En "automatisant" l'utilisation des termes ? "Construire un schéma dans la tête", comme tu l'as si bien dis :mrgreen:

Tes remarques (et tes mots) sont intéressantes. Je vais les synthétiser dans le premier poste !
Merci :mrgreen:
 
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Disons qu'il ne faut pas tomber dans la surenchère, peut-être. Ça me fait penser au traité de prosodie de Sorgel qui dit :

Citation :
Évitez les verbes "avoir" et "être", qui ne sont souvent que l'apanage d'un style banal et médiocre. Réduisez-les au strict minimum et vous serez surpris de constater avec quelle facilité la recherche effectuée pour les remplacer vous fera découvrir des images neuves et colorées. De même les "et", "bien", "très", "alors", "mais", "car"...
Et puis quand je lis un de mes poèmes favoris de Hugo :

Citation :
La nuit était fort noire et la forêt très sombre.
Hermann à mes côtés me paraissait une ombre.
Nos chevaux galopaient. À la garde de Dieu !
Les nuages du ciel ressemblaient à des marbres.
Les étoiles volaient dans les branches des arbres
Comme un essaim d’oiseaux de feu.

Je suis plein de regrets. Brisé par la souffrance,
L’esprit profond d’Hermann est vide d’espérance.
Je suis plein de regrets. Ô mes amours, dormez !
Or, tout en traversant ces solitudes vertes,
Hermann me dit : Je songe aux tombes entr’ouvertes !
Et je lui dis : Je pense aux tombeaux refermés !

Lui regarde en avant : je regarde en arrière.
Nos chevaux galopaient à travers la clairière ;
Le vent nous apportait de lointains angelus ;
Il dit : Je songe à ceux que l’existence afflige,
À ceux qui sont, à ceux qui vivent. — Moi, lui dis-je,
Je pense à ceux qui ne sont plus !

Les fontaines chantaient. Que disaient les fontaines ?
Les chênes murmuraient. Que murmuraient les chênes ?
Les buissons chuchotaient comme d’anciens amis.
Hermann me dit : Jamais les vivants ne sommeillent.
En ce moment, des yeux pleurent, d’autres yeux veillent.
Et je lui dis : Hélas ! d’autres sont endormis !


Hermann reprit alors : Le malheur, c’est la vie.
Les morts ne souffrent plus. Ils sont heureux ! J’envie
Leur fosse où l’herbe pousse, où s’effeuillent les bois.
Car la nuit les caresse avec ses douces flammes ;
Car le ciel rayonnant calme toutes les âmes
Dans tous les tombeaux à la fois !

Et je lui dis : Tais-toi ! respect au noir mystère !
Les morts gisent couchés sous nos pieds dans la terre.
Les morts, ce sont les cœurs qui t’aimaient autrefois !
C’est ton ange expiré ! c’est ton père et ta mère !
Ne les attristons point par l’ironie amère.
Comme à travers un rêve ils entendent nos voix.
La simplicité a aussi du bon, je crois. Après, c'est de la poésie, c'est vrai, et il me semble aussi vrai que le style dépend du genre littéraire dans lequel on se situe. Mais je pense que certains textes (les miens pour commencer) gagneraient à ne pas forcément chercher le mot rare !

Cela dit, ce topic reste une excellente initiative ! C'était plus pour participer au débat que le remettre en cause que je suis venu :]
 
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Citation :
Évitez les verbes "avoir" et "être", qui ne sont souvent que l'apanage d'un style banal et médiocre. Réduisez-les au strict minimum et vous serez surpris de constater avec quelle facilité la recherche effectuée pour les remplacer vous fera découvrir des images neuves et colorées. De même les "et", "bien", "très", "alors", "mais", "car"...
Tellement vrais !
Et oui c'est surtout une question de style. La simplicité d'un écrit a le mérite d'être fluide là où les images sont parfois ambiguës.
Après réflexion, je pense que les images parlent peut-être davantage, donnent plus d'impressions, de ressentit, par rapport à une description dites "simples" des faits.
Tout dépend aussi de la scène et du registre. Une qui parle de l'exploration d'une chambre à la recherche des chaussettes du tueurs, qui pourraient éventuellement contenir le sang de sa victime, dans le but d'avoir une preuve... Je vois difficilement de l'image xD Contrairement à une scène ou le héros principal se fait poursuivre par un nuée de lapin-blancs-zombies-géants... je suppose qu'il y aurait de nombreuses image à en faire Very Happy


Citation :
Cela dit, ce topic reste une excellente initiative ! C'était plus pour participer au débat que le remettre en cause que je suis venu :]
Je ne m'en serais pas doutée ;D

Edit : ça me fait penser à une citation qui dit que l'écrivain doit faire oublier qu'il utilise des mots. Je pense que les images jouent très bien ce rôle, du coup =) Tu écris des romans ?
 
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Float  /  Tapage au bout de la nuit


Le problème des jeunes écrivains, il est beaucoup moins d'avoir du vocabulaire que de mal utiliser son vocabulaire. C'est comme chercher à faire des macarons. Tu peux t'amuser à faire des macarons bien compliqués à exécuter, reste que c'est une maitrise particulière qui ne se limite pas à savoir lire une recette de cuisine. Bien souvent, il faut en rater pas mal (des macarons) pour trouver la bonne technique. L'amateur qui cherche à faire des macarons avant de maitriser l'art simple mais subtil des meringues, il va forcer sa technique. Il en sera peut-être satisfait mais en bonne spécialiste des macarons, nul doute que la princesse Leïa y trouvera à redire. Donc, ce n'est pas une question d'avoir du vocabulaire, mais de juste vocabulaire.

Parce que très souvent, le mot juste sera... "dire".

Prends un bouquin un hasard (de préférence un très bon) et tire une carte regarde sur une page le nombre de fois où "dire" est utilisé comme verbe introducteur. La réponse sera probablement très souvent. Ensuite, cherche des alternatives crédibles sans affecter la phrase. C'est, probablement, impossible (si c'est un bon roman^^). Parce que tu parles des images, mais justement utiliser le verbe "dire" permet de ne pas surcharger les images à donner à digérer au lecteur. "Dire", c'est comme une ponctuation dans une phrase : on saisit tout de suite ce que ça signifie et finalement les répétition, on ne les voit pas tant que ça. Ou sinon si ça se remarque, ce sera sans doute le signe que le problème est ailleurs (même si on peut commencer bien sûr par se demander s'il n'y avait pas un verbe qui correspondait mieux à la situation).

Il n'y a que le sens, le contexte, qui va déterminer quel verbe utiliser. Pas parce que heu merde, ça fait trois fois que j'ai utilisé "dire" dans la page, il faut que j'en trouve un autre. Si ça devait être "dire", c'est "dire" (comme ça c'est dit). Par exemple, quand utiliser "ajouta-t-il" ? Bah... quand dans la situation le personnage ajoute quelque chose dans son discours^^. C'est con mais le plus dur c'est de rendre les choses simples. "Ajouter", c'est "dire à nouveau" (pour faire court). Parce que dans un autre exemple de répétition, avec mettons "il soupira". Tu as envie... enfin, la situation réclame de "montrer" un personnage soupirer plusieurs fois. La première fois, tu utilises "il soupira". Et la seconde tu diras "il soupira... de nouveau". Tu t'en fous de la répétition. C'est le contexte qui commande. Donc pour "dire" c'est pareil. Il faut utiliser le mot juste, pas le verbe qui te laissera penser que tu as du vocabulaire.

On peut difficilement tricher avec le vocabulaire. Si tu utilises un terme qui ne t'ai pas familier, tu prends le risque que ça se voit. Parce que parfois on peut être tenté de savoir faire des macarons avant même de savoir faire des meringues. La crédibilité, c'est une pâtisserie bien fragile. On évite de jouer avec. Donc, mieux vaut écrire avec son propre vocabulaire, et utiliser les premiers termes qui nous viennent en tête. C'est seulement ensuite qu'on peut bien sûr chercher les répétitions ou les lourdeurs. Mais si on croit qu'on enrichie son texte en virant tout ce qui parait banal comme le vocabulaire faible, à mon avis on se trompe. Ce qui est riche, c'est l'alliance des mots, des images. Si on utilise un mot en dehors de son contexte habituel, si on utilise des mots trop compliqués quand il en existe des plus simples (et que en fonction de ce qu'on écrit c'est pas franchement nécessaire), on n'est pas dans la transmission d'une histoire, mais dans la prétention. On utilise pas le vocabulaire d'un autre pour raconter une histoire. Avant de proposer des macarons à sa table cinq étoiles, on attend d'en avoir fait déjà déguster à ses amis ou sa famille et voir si c'est digeste. Le vocabulaire, ça se digère. Si ça ne vient pas naturellement, on change de métier. Si "dit" est placé comme une virgule dans une phrase, c'est ce qui l'entoure qui est essentiel. Par exemple dans "il ne cessait de dire : "blabla..."" C'est le "cesser" qui est important. Si on reprend les expressions de TV5, on peut même proposer quelque chose de simple mais d'efficace : "-- blabla ! dit une grosse voix". Y a pas à se compliquer la vie : le plus dur, c'est de rester simple. Si tu écris "il ne cessait de répéter" ou "tonna une grosse voix" hum oui ok sympa les répétitions. "Dire" sert presque ici d'auxiliaire. Il est aux verbes introducteurs ce qu'est le blanc d’œuf à la meringue (ou aux macarons, aux îles flottantes, aux tartes au citron...). 

Cela étant dit, bon appétit messieurs.


Dernière édition par Float le Mar 25 Juin 2013 - 0:20, édité 1 fois
 
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Je crois que tu te répètes et que tu te sent incompris XD
 
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... dit-elle.

(oui je me répète, mais c'est pas parce que je veux m'assurer que les autres ont bien compris, mais pour m'assurer que moi j'ai bien compris ce que je voulais dire... la répétition, c'est la meilleure méthode pour apprendre, disait un de mes professeurs)
 
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Je t'adore :mrgreen:
 
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je pense plutôt que le problème est de ne pas prendre le temps et le recul nécessaire pour se demander à chaque fois "est-il utile de préciser qui dit et comment ? Ou le contexte suffit à le comprendre ?"
Ce n'est pas juste "dire" qu'il faut éviter d'usiter à tout va. C'est le fait même de préciser sans arrêt qu'untel parle et qu'il ne balance pas "tu m'emmerdes avec tes breloques !" en chuchotant...
 

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