Bah, non.

C'est le critère requis pour figurer dans La Cour des Grands : à partir du moment où le texte d'un membre est en phase avec les normes exposées ci-haut qui, par le fait, autorisent sa publication, il obtient droit de cité dans la catégorie ad hoc et peut faire, après finalisation, l'objet d'un envoi à Magali Marres-Matant et Adolfo Liotardi, les éditorialistes du Ridicule des anges afin d'envisager des chroniques avant parution s'ils estiment que leur lecture est concluante.

Il faut lire les encarts contextuels. On aimerait autant ne pas se décarcasser pour rien.

Shub a écrit:

Lo.mel a écrit:

C'est comme ça ! C'est une norme ! Il faut la respecter !

Tu plaisantes je pense ???

Peut-être bien pas, hélas.

On parle de quoi ? De la norme pour publier ici ou chez les éditeurs ??

C'est drôle cette histoire d'AFNOR: je croyais qu'il y avait des normes pour les clous, les boulons et les vis mais pas sur la taille des romans du moins de façon "officielle" et réglée.
Ce qui est génial dans cette histoire, c'est que sans chercher on trouve des sujets de nouvelles ou romans. Imaginons un monde dans lequel la taille des romans ou textes obéirait à des lois strictes genre 1984 d'Orwell ou Fahrenheit 451.

Je crois qu'une jeune romancière vient de sortir un livre sur ce thème là d'ailleurs.

comme vilvavert le dit il est inutile d'en rajouter si tout est dit dans ton recit! cependant si vraiment tu veux y rajouter des mots tu peux toujours developper des descriptions de personnages, de leurs sentiments leur emotions le decor les lieux ect... c'est le seul moyen je pense sauf bien entendu de rajouter des péripéties , d'allonger des scènes, de rajouter des personnages ou quoi mais la du coup tu modifies pas mal ton œuvre ^^

Oui. Comme c'est la période des prix (Goncourt , Médicis etc.) j'ai vu qu'un écrivain avait en concurrence, euh, un roman-fleuve de 1000 pages. Mille pages !!
En ce moment, je sais pas ce qu'ils ont mais les romanciers sortent des pavés, couramment 200 pages voire plus.
Je me souviens avoir lu Belle du Seigneur d'Albert Cohen, gros bouquin s'il en est et d'avoir été captivé de bout en bout . Mais le risque des "gros" romans, est de maintenir la tension et l'intérêt jusqu'à la fin et si ça fait 300 pages ou + , hmmmm ...
Bon c'est un pari mais de toute façon l'écriture est un pari alors ...

Je me suis fixé des objectifs "raisonnables" comme d'arrêter quand je n'aurai plus rien à raconter et aussi quand j'aurai fini un roman américain que je suis en train de lire (et qui a rapport avec ce que j'écris) qui s'appelle L'aliéniste de Caleb Carr, fort bon et qui raconte une chasse au serial killer au début du XXème siècle à NY.

Heu.
200 pages, ce n'est pas un pavé, c'est une mise en bouche.
Il ne s'agit pas d'écrire des novellas, non plus.
Ça et ça, ce sont des pavés.
Ce ne sont pas "ce qu'ils ont" mais "la forme nécessaire que prend leur histoire", ils prennent la place dont ils ont besoin ; peut-être que l'ère est aux intrigues plus longues ou aux écriture plus détaillées ; mais, quand on considère un roman de 200 pages comme un pavé, ça n'aide pas, aussi.

Non 200 pages à mon avis c'est acceptable et doit correspondre à des normes.
C'est drôle que tu parles des Bienveillantes de Littel. Ça a fait débat et même polémique quand c'est sorti. Il y a eu des articles de philosophes (dans Libé je crois) qui proclamaient n'avoir lu que le premier et dernier chapitre et faisait tout un laïus et commentaire dessus. Le lien entre folie individuelle et folie de masse, c'est une question dont on débattra encore et sans doute longtemps ...
Tu l'as lu ? Mon frère l'a lu en entier mais moi j'avoue que je ne l'ai pas lu .

http://jeunesecrivains.superforum.fr/t4636-les-bienveillantes-de-jonathan-littell

Les bienveillantes, je l'ai lu, et bien qu'il m'ait globalement intéressée (à part quelques passages si répugnants/désagréables/complaisants que j'ai tourné les pages sans les lire, ce que je ne fais jamais), je n'ai pas du tout aimé ce roman (comprendre : je n'ai aucune envie de le relire, il m'a laissé une impression de dégoût et d'une certaine forme de supercherie).

Sinon, les pavés, ce n'est pas nouveau. Il me semble que des gens comme Hugo, Tolstoï ou Dostoïevski, pour ne citer qu'eux, avaient montré l'exemple. D'ailleurs, tu cites toi-même Albert Cohen...

Shub a écrit:

Tu l'as lu ? Mon frère l'a lu en entier mais moi j'avoue que je ne l'ai pas lu .

Non, je le connais juste de nom.

Mon commentaire des Bienveillantes, sur un forum, à l'époque :

Bien. J'ai eu un peu de mal avec les amoncellements de cadavres dans le premier tiers, mais ensuite je trouve d'admirables rendus de l'isolement et de la détresse des combattants de Stalingrad , dans le dénuement et l'horreur . Bien plus que dans la première partie on sent que la vie humaine n'était rien. J'aime l'écriture . Pour moi l'intérêt trouvé dès la page 300 environ n'a pas faibli dans les 600 suivantes. Un très bon livre, très instructif et donnant à réfléchir.

PS d'aujourd'hui : j'étais prof. d'allemand. Est-ce que cela a joué ?

monilet a écrit:

Mon commentaire des Bienveillantes, sur un forum, à l'époque :

Bien. J'ai eu un peu de mal avec les amoncellements de cadavres dans le premier tiers, mais ensuite je trouve d'admirables rendus de l'isolement et de la détresse des combattants de Stalingrad , dans le dénuement et l'horreur . Bien plus que dans la première partie on sent que la vie humaine n'était rien. J'aime l'écriture . Pour moi l'intérêt trouvé dès la page 300 environ n'a pas faibli dans les 600 suivantes. Un très bon livre, très instructif et donnant à réfléchir.

Tu as eu du courage. Un jour je me suis dit que j'allais lire Vie et Destin de Vassili Grossman.
Il était correspondant de guerre pour la Pravda lors de Stalingrad mais fut ensuite mis à l'écart par Staline et le KGB a saisi tous ses manuscrits. On les a retrouvés quelques années plus tard par le plus grand des miracles à Berlin, sans doute emporté dans ses bagages par un compatriote qui fuyait le stalinisme.

Shub a écrit:

Un jour je me suis dit que j'allais lire Vie et Destin de Vassili Grossman.

Ouiiiii ! Un chef-d’œuvre absolu à mes yeux. Plus crédible, plus fort, plus lyrique, plus honnête intellectuellement que Les bienveillantes, de mon point de vue du moins. Mais plus difficile à lire, aussi.

Monilet, ce qui m'a surtout déplu dans le roman de Littel, ce ne sont pas les parties concernant la guerre, le front, les camps (qui sont très efficaces, bien que cyniques), mais surtout sa relation malsaine avec sa sœur, et la façon dont il se complaît à la décrire, parfois durant des pages et des pages, interminables, à vomir (pour moi).

je n'ai aucun souvenir de cela.

Molly a écrit:

Shub a écrit:

Un jour je me suis dit que j'allais lire Vie et Destin de Vassili Grossman.

Ouiiiii ! Un chef-d’œuvre absolu à mes yeux. Plus crédible, plus fort, plus lyrique, plus honnête intellectuellement que Les bienveillantes, de mon point de vue du moins. Mais plus difficile à lire, aussi.

Monilet, ce qui m'a surtout déplu dans le roman de Littel, ce ne sont pas les parties concernant la guerre, le front, les camps (qui sont très efficaces, bien que cyniques), mais surtout sa relation malsaine avec sa sœur, et la façon dont il se complaît à la décrire, parfois durant des pages et des pages, interminables, à vomir (pour moi).

Oui c'est bien cela: la relation entre folie individuelle et collective. Bravo pour avoir réussi à lire jusqu'au bout le livre de Littel ! Moi je reconnais lâchement que je n'ai pas eu ce courage. Rien que le livre de Grossman , il a fallu que je m'accroche sur certains passages, notamment la description des chambres à gaz ...

P.S. Dans le genre complaisant, malsain et à vomir, il y a certains passages dans "American Psycho" qui sont assez ...hmmmm... difficiles !! Mais ça reste un très grand roman. Et puis il s'agit là de folie individuelle d'un serial killer, ce qui est assez différent des Bienveillantes.

monilet a écrit:

je n'ai aucun souvenir de cela.

Hu hu... amnésie révélatrice   Peut-être que toi aussi, tu les as sautés, ou lus en diagonale, ces passages ?

@ Shub : ce qui est très fort aussi dans le roman de Grossman, c'est le parallèle qu'il fait entre stalinisme et nazisme (pour un communiste vivant en URSS, il fallait oser. Pas étonnant que son bouquin ait été interdit).