Quand une fille banale essaye de susciter l'intérêt de lecteurs... Ai-je ma place ici ?

Au fond, je n'ai pas une vraie personnalité : je n'ai jamais vécu de tragédie ou de bonheur immense. Je suis juste le petit chemin de vie qui m'est offert.

Dans ces conditions, comment être originale ? Je désespère. Les autres, vous, toi, les écrivains, tu as et vous avez quelque chose en plus, par rapport aux gens normaux. Tu penses peut-être différemment.. Tu as peut-être une personnalité hors du commun, une imagination débordante. Tu as souffert, tu as aimé, tu as ris, tu as pleuré : sans doute ! Tu peux retransmettre ce que la vie t'as appris.

J'ai l'impression de ne pas réussir à toucher le lecteur. J'ai l'impression que je n'y arriverais jamais. Je me remets en question : écrire, si ce n'est pour être jamais lue, à quoi bon ? A quoi bon même essayer ? On m'as toujours dit que j'avais beaucoup d'imagination : je comprends seulement maintenant que c'était juste plus que la moyenne. Mais dans le monde des écrivains, je suis en bas de l'échelle.

Mon grand-père me disait qu'on a tous un talent, une passion dans laquelle exceller et s'épanouir. Je n'excelle pas, je m'enlise dans les corrections, je me rends compte de l'inaccessibilité de mon rêve. J'aurais voulu qu'en me lisant, on rie, on pleure, on ne puisse détacher ses yeux de mon texte. Suis-je trop jeune, trop peu persévérante, ai-je trop ou trop peu confiance en moi ?

Trop peur de souffrir, de décevoir, de ne pas y arriver ? Insurmontables, mes peurs ? Inutiles, mes doutes ? Pourquoi suis-je toujours aussi moyenne ? Toujours, toujours moyenne, normale, inaperçue, invisible, est-ce que j'existe pour quelqu'un ?
A l'école, au collège, au lycée, vie classique de chez classique, notes toujours dans la moyenne, jamais de coup d'éclats ni dans le bon ni dans le mauvais sens. Banale ! Une fille banale qui écrit des histoires banales ! Qui mourra un jour, et le monde tournera la page.

Est-ce que quelqu'un me répondra même, me comprendra ? Ne me dira pas d'aller raconter ma vie ailleurs, qu'on est sur un forum d'écriture et pas sur doctissimo ?

Je suis désolée de noircir les murs de ce beau forum.
Je ne sais même pas pourquoi je vous dis ça, ni ce que j'espère.

Roh, tout de suite les grands mots.
Perso, j'ai pas de vie exceptionnelle non plus (je dis pas qu'elle est mauvaise) et vue que j'écris aussi bien qu'un singe avec une machine à écrire, je doute avoir d'autres lecteurs un jour que les deux-trois amis qui prennent la peine de me lire... Donc je suis un peu dans le même cas que toi, à la différence que n'étant pas lecteur moi-même, ce que je fais risque d'être encore moins original que la moyenne (et qu'en ce moment, j'ai de grosses périodes de doutes en me disant que vu mon niveau, j'ai peut-être écrit toutes ces pages pour rien =o)

Oula le gros coup de mou.

Je te stoppe tout de suite! La banalité, c'est, je pense, le point commun de la plupart des personnes réunies sur ce forum. Je n'ai pas non plus de haut fait à raconter sur ma vie. Mais qui t'empêches de t'inventer une vie meilleure à travers tes écrits?

Alors on écrase le cafard et on se met au boulot jeune fille! Courage!

Stop :!!!!
Je vais te couper dès le début.
Tu arrives très bien à susciter l'intérêt du lecteur.

Ton speech est tout simplement prenant, envoûtant, superbe à plonger dedans d'un coup comme dans une piscine (là oui, t'as raison).
Mais tu n'as pas à te croire au fond de la piscine...
Ou pas de façon dramatique.
Tu me fais l'effet d'être "dans le bain" et c'est tout... Ensuite, forcément, si comme les sirènes tu nages sous l'eau, il peut arriver que tu aie envie de voir de l'autre côté de la surface.

Bon... J'me calme.
Le doute est nécessaire. Ca aide à se remettre en cause... Et à avancer plus sûrement ensuite.
On est à la fin de l'hiver. Ca peut jouer, aussi... Mais tu vas peut-être, justement, trouver un peu de soleil pour te changer les idées.

C'est vrai que ton message est beau, sincère et touchant. Ce qui prouve que tu as du "potentiel". Parfois, des trésors peuvent se dissimuler dans ce qui paraît terne, lisse, "banal" à première vue.

Tu n'as que 18 ans. Persévère ! Lis beaucoup, enrichis ton vécu et tes expériences, travaille tes textes, même ceux qui te semblent mauvais ! Et tu y arriveras, c'est certain ! Justement parce que tu ressens ce manque, cette insuffisance, tu seras motivée pour exprimer cette frustration à travers l'écriture et tu auras des choses à dire. Donc : courage, il faut y croire !

Salut à toi, camarade qui rase les murs en pensant trop.

Blueshade a écrit:

Quand une fille banale essaye de susciter l'intérêt de lecteurs... Ai-je ma place ici ?

Au fond, je n'ai pas une vraie personnalité : je n'ai jamais vécu de tragédie ou de bonheur immense. Je suis juste le petit chemin de vie qui m'est offert.

Dans ces conditions, comment être originale ? Je désespère. Les autres, vous, toi, les écrivains, tu as et vous avez quelque chose en plus, Tu penses peut-être différemment.. Tu as peut-être une personnalité hors du commun, une imagination débordante. Tu as souffert, tu as aimé, tu as ris, tu as pleuré : sans doute ! Tu peux retransmettre ce que la vie t'as appris.

Alors premièrement, oula non ! Surtout pas. Les écrivains ne sont pas des surhommes (enfin, il me semble, moi je ne suis pas un écrivain), où du moins pas de leur vivant. Ce que la légende vient travestir, après, c'est autre chose.
On appartient tous au même monde, la vie est une seule grande forge, c'est juste le marteau qui change de temps en temps. (Merde, c'est beau ce que je dis, dis-donc .... )

Alors rassemble les conclusions de ton post, change les en une matière brute, malléable et couches-la sur papier : "Je n'ai rien connu " tu pourrais au choix, faire rire par l'absurde ou faire pleurer par le monotone ! (Je sais pas moi, pourquoi pas l'histoire d'une jeune fille faite en gaz, solitaire, immobile, qui attend que le vent la disperse un jour ?) Ou alors échappe toi, refuse ta vie et crée ton monde imaginaire, écris du fantastique ! Enfante d'une héroïne qui refuse l'immobilité. Que de possibilités !
Alors, bien sûr, tu écris totalement ce que tu veux, on est d'accord, ce ne sont que des exemples assez mauvais, des exemples juste pour te dire que nos vies nous inspirent toujours, que ce soit dans leurs accidents ou dans leurs platitudes, dans leur acceptation ou dans leur rejet. On a rien d'autre que nos vies, et l'absence d'action, l'absence de remous, bref, l'immobilité est un superbe sujet, inspirant et créatif, au même titre qu'une pelleté d'autres.

C'est la première des angoisses de l'homme, disparaître sans laisser de traces. C'est comme un coup de poing, c'est comme marcher pieds-nus sur un légo, c'est l'absurdité de la vie qu'on comprend en pleine crise de lucidité. Une constatation qui pousse à la conclusion suivante : Ah quoi bon ?
Inspires-t'en ! Sers-t'en pour produire quelque chose qui sera le mélange de toi et du monde extérieur (comme tout écrit).
Connais tu le Mythe de Sisyphe d'Albert Camus ? Si ce n'est pas le cas, je te conseille vivement de faire sa connaissance.
Pas besoin d'une vie décousue et chaotique pour être un bon écrivain (sauf si tu veux te lancer dans la carrière de poétesse maudite, mais j'ai ouï dire que le marché était assez bouché [de manière non-conjoncturelle] alors, quelque part, je te le déconseille)

Retrouve la foi en ta plume et regarde autour de toi, parfois c'est plus inspirant que de regarder au fond de soi.


Courage camarade !

Blueshade a écrit:

On m'as toujours dit que j'avais beaucoup d'imagination : je comprends seulement maintenant que c'était juste plus que la moyenne. Mais dans le monde des écrivains, je suis en bas de l'échelle.

Tu as l'essentiel: L'IMAGINATION!

C'est le plus grand don qu'un écrivain puisse rêver avoir.
Est-ce que tu te rends compte que c'est ça ton plus à toi par rapport aux "gens normaux", comme tu dis!

Il y a une grande différence entre vouloir être écrivain et pouvoir l'être.
Combien de gens aimeraient écrire, ont toute la sensibilité et l'expérience de la vie nécessaire, mais manque totalement d'imagination?

Toi, tu possédes ce don, que te faut-il de plus?

S'il suffisait d'en avoir pris plein la poire par la vie pour écrire des chef-d'oeuvres, tous les SDF, les expatriés, les drogués, les chômeurs, les enfants battus et les gens qui ont malheureusement perdu un être cher seraient des Victor Hugo potentiels!
Combien le deviennent?

la souffrance ou l'autodestruction ne rendent pas talentueux....l'imagination, si! (à force de travaille, hein, ça ne va pas venir tout seul!)
Y'a même des écrivains qui sont trés heureux dans la vie, si, si!

Ne tombe pas dans le piège de de te comparer aux autres écrivains, tu te trouveras toujours en dessous. C'est le pire frein possible à la création!

Ecris tes propres histoires avec ta sensibilité et si tu n'es pas satisfaite de ton premier roman (personne ne l'est), tu le seras de deuxième ou du troisième, peu importe.
A ton âge, tu as tout le temps de prendre de la bouteille. Et tu as beaucoup de chance de vouloir commencer si jeune. Moi à 18 ans, c'est à peine si je lisais un bouquin dans l'année, alors en écrire!

Et puis la valeur n'attend pas le nombre des années, comme disait l'autre. Superman a été créé par deux adolescents, Rimbeau écrivait à 17 ans, et S.E Hinton a écrit Outsiders à 16, alors tu vois!

Que dire ? J'éprouve tant de gratitude qu'un simple merci ne saurait suffire pour vous rendre ce que vous m'avez donné. Chacun de vos messages me touche énormément, vous n pouvez pas savoir à quel point ! Je ne sais pas comment vous remercier x) Ça m'a complètement reboostée, je vais faire de mon mieux pour m'améliorer et je réussirais !

A Vidali : oui, un peu je crois ^^' Merci pour les encouragements !

A Séléné C. :

Citation :

Le doute est nécessaire. Ca aide à se remettre en cause... Et à avancer plus sûrement ensuite.
On est à la fin de l'hiver. Ca peut jouer, aussi... Mais tu vas peut-être, justement, trouver un peu de soleil pour te changer les idées.

Merci beaucoup, je ne sais pas trop quoi dire devant ce débordement de gentillesse et de paroles vraies Alors tout simplement, merci !

A Peluuches : Je devrais peut-être plus me servir de mon vécu, alors... En tout cas, merci ! Je sais que je me répète, mais je n'ai pas de mots assez fort pour exprimer la gratitude que j'éprouve...

A Molly : Merci beaucoup, venant de ta part c'est vraiment un beau compliment !
J'y crois de nouveau en tout cas, grâce à vous tous

A Une Plume : Mais oui c'est beau

Citation :

C'est la première des angoisses de l'homme, disparaître sans laisser de traces. C'est comme un coup de poing, c'est comme marcher pieds-nus sur un légo, c'est l'absurdité de la vie qu'on comprend en pleine crise de lucidité. Une constatation qui pousse à la conclusion suivante : Ah quoi bon ?

Oui, ça m'est vraiment arrivé d'un seul coup "sur la gueule"
Merci pour tes mots, ça me touche vraiment !

A SergentMajor : Je me demandais parfois si j'en avais assez, dorénavant je vais me contenter de remercier le ciel pour ce cadeau. C'est vrai que je n'avais jamais vu les choses sous cet angle... Merci infiniment pour ces conseils avisés !

Citation :

Ne tombe pas dans le piège de de te comparer aux autres écrivains, tu te trouveras toujours en dessous.

Un piège auquel je prendrais garde ^^


Merci

Non, l'imagination est rien.
Il faut l'esprit. Du toi. La manière dont tu l'exprimes.
Si tu es banale, tu auras du mal.
Mais au fond, être banale, c'est rien, ça ne se définit pas par toi-même du moins
Pourquoi tu veux laisser une trace ? Pourquoi tu veux pas être oubliée, hein ? Ça changera quoi que quelqu'un cite encore ton nom cent ans après ta mort ? Ça sert à quoi d'écrire pour ça ?

C'est trop cruel sinon, l'oubli...

Non.
Quand t'es mort et que les autres sont morts, plus personne en a rien à faire.
Tu peux le penser et c'est normal mais inutile

Tu n'as encore que 18 ans. Je suis pas beaucoup plus vieux que toi mais j'ai déjà laissé une trace, à mon échelle. Mon fils.
Ce qui me fais plaisir, même si il est encore petit, c'est qu'il va (enfin j'espère) véhiculer les valeurs qui m'ont été enseignées p mon père qui lui même les tenaient de son père ETC...

Donc tu vois, même à une échelle plus petite, on marque l'histoire.
Et puis ne vaut il pas mieux laisser une petite mais belle empreinte plutôt qu'une grande et sournois, triste et construite sur les cadavres de million de personne (oui Adolf je parle de toi entre autres).

Ceci n'est que mon avis alors à toi de voir!

En tout cas, content de voir que tu reprend du poil de la bête! GGRRRRRR

Blueshade, qu'est-ce qui t'atteint le plus ? De ne pas démontrer de qualités littéraires exceptionnelles ou de te dire que tu appartiens à la masse grise des gens dont le temps effacera le souvenir ?

Je te donne mon avis : passer à la postérité est un désir vain. Ce n'est pas ce qui fait la valeur d'une vie. L'histoire est remplie d'artistes et de personnalités dont on prononce le nom des siècles plus tard mais qui ont objectivement vécu comme des chiens et avec lesquels quelqu'un de raisonnable n'échangerait son existence pour rien au monde.

Si tu aimes écrire, tu dois le faire sans arrière pensée, sans réfléchir à ce qu'il adviendra de ce que tu fais. La banalité n'est pas un frein. Ce que je ressens chez toi, c'est au contraire une grande humilité, un souhait d'évoluer, et c'est un moteur bien plus efficace que de se penser comme un génie incompris. Alors ne te laisse pas abuser par ce que les autres semblent te renvoyer en terme de compétence ou d'originalité. Tu n'es pas au fond de la piscine.