Enfant-Roi a écrit:

Sinon je rejoins l'avis général. J'ai toujours trouvé très irréalistes ces bouquins de Fantasy/SF où les adolescents ne sont jamais confrontés aux problèmes qu'on rencontre réellement à cet âge : drogue, alcool, TCA, AM et j'en passe... Cela dit, c'est peut-être ça qui fait leur charme ?

Je souhaite juste clarifier un point. TOUS les ados n'ont pas vécus des problèmes de TCA, AM, drogue ou alcool et ne sont pas forcément confronté à ça systématiquement. Durant mon adolescence et dans le milieu dans lequel j'ai vécu, ces choses là n'étaient pas courantes, voir rarissime. Et pourtant j'étais ado dans les années 90. Par contre, il y avait d'autres problèmes tout aussi grave. A chaque époque il y a certaines modes qui deviennent des problèmes.

Donc, moi de la mièvrerie j'en ai connue dans mon adolescence et c'était pas si mal en fin de compte.

oui, c'est le choc des générations, comme on peut dire...

Je ne dis pas que tu es vieille Swanlake, loin de là (d'ailleurs, mon compagnon ne comprend pas cette "tendance", et il a 30 ans), et il était d'ailleurs rare de croiser des jeunes de mon age qui subissaient ces problèmes quand j'étais ados (donc, il y a 5 ans). Le fait est que je suis tombée dedans APRES mon adolescence, et je pense qu'aujourd'hui, malgré tout ce qu'on peut dire, la plupart des jeunes filles (voire garçons) se sentent mal dans leur peau.

Peut-être que ça ne va pas jusqu'à l'anorexie ou la boulimie, mais c'est le cas.
Pour faire, encore, un paragraphe de "moi je", j'étais très mal dans ma peau, ado. Et pourtant je suis tombée dans ces maladies une fois l'adolescence passé, ma situation régulée, etc...

Donc, oui, tous les ados ne subissent pas les mêmes troubles, c'est certain. Mais il faut quand même avouer, qu'en ce moment, la plupart subissent la pression des médias, et j'en passe (pour ne pas faire cliché, haha)

EDIT : je parle des médias, mais il y a bien d'autres choses qui entrent en compte dans le début de ces maladies. La vision que les autres ont de "nous" ou la vision qu'"on" a de nous même n'est pas le seul "critère".

Mahili....Ah je ne me sens pas vieille, je suis si contente d'être née dans les années 80....avant internet, la crise, les Iphones, les Ipad, les smartphones et toutes les conneries de l’après l'an 2000. On voulait voir une copine, on allait sonner chez elle après 1km de marche, pas de sms du genre t'es ou?

Et tu as raison de dire que les TCA sont un phénomène récurent de nos jours, plus en tout cas que lors de mon adolescence. Les magazines évoquaient une Britney Spears vierge avec des couettes et des petites formes, ou des Spices Girls qui chantaient Mama I love you, donc effectivement c'était de la mièvrerie médiatique mais tellement plus saine que ce que les médias véhiculent aujourd'hui.

Pour revenir a ton roman c'est très bien que de parler de ça, tant pour toi que pour ton futur lectorat.

Perso je pense qu'aborder des sujets sensibles, il le faut, c'est même ça qui donne un âme et un style à ton bouquin. Après tu as différentes manières d'aborder le sujet, mais selon moi il faut garder une certaine unité : je m'explique

- ou tu contournes ton sujet, tu n'en parles jamais en l'évoquant clairement, utilises des paraphrase et des manières détournées ( figures de style etc) , et dans ce cas là tu peux en parler en continue sans trop lasser.Mais dans ce cas là ton personnage est tout aussi réservé et discret.

- ou tu en parles de façon crue et directe. dans ce cas là, le but c'est de

Spoiler:

frapper fort, quand il le faut. Dans ce cas là, tu parles de façon épisodiques de ce sujet, ( une fois par chapitre ? ) mais place ta tirade pile au bon endroit pour que cela marque les esprits. Cette fois ci ton personnage doit également etre un électron libre, révolutionnaire, voire même odieux...

Fin' c'est ce que je ferais

Je suis assez d'accord avec Swanlake sur le fait que tous les ado ne sont pas confrontés à ces problèmes . Heureusement d'ailleurs.
En même temps, la plupart de ce qu'on qualifie de problème n'en est pas "vraiment" un. Qui parmi vous n'a jamais fumé un joint derrière le gymnase du lycée ?
Après concernant les PATHOLOGIES typiques de l'adolescent, j'appuie sur pathologie..., elles ne sont NI un phénomène de mode, NI dues aux medias etc etc... Les troubles du comportements alimentaires, diagnostiqués comme tels sont des pathologies...
Bref, sinon, pour aider, il y a un bouquin que j'utilise pour mes cours la dessus, qui s'appelle Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent de B. Rogé et qui franchement donnent pleins d'indications pour tenter d'être crédibles si jamais la thématique du trouble est évoqué.
Après sans parler du trouble il y a des étapes sensibles, les expériences et autres phénomènes...
As-tu regardé le film Detachment ? avec Adrien Brody (il est vraiment hard mais peut-être aussi intéressant)...
Bon courage

isallysun a écrit:

désolée, je sais qu'outre-atlantique, les abréviations sont parfois utilisées différemment et je ne vois pas ce que serai AM, même si je vais me dire, ah oui, ça fait du sens lorsque je vais le savoir...

Kiziah a écrit:

(AM : Anorexie Mentale, si je ne me trompe pas).

ça désigne aussi l'automutilation, mais comme c'est un sujet dix fois plus tabou que les TCA cet acronyme n'est pas très connu en-dehors des milieux psys et médicaux, j'aurais dû préciser.

Swanlake a écrit:

Je souhaite juste clarifier un point. TOUS les ados n'ont pas vécus des problèmes de TCA, AM, drogue ou alcool et ne sont pas forcément confronté à ça systématiquement. Durant mon adolescence et dans le milieu dans lequel j'ai vécu, ces choses là n'étaient pas courantes, voir rarissime. Et pourtant j'étais ado dans les années 90. Par contre, il y avait d'autres problèmes tout aussi grave. A chaque époque il y a certaines modes qui deviennent des problèmes.

Donc, moi de la mièvrerie j'en ai connue dans mon adolescence et c'était pas si mal en fin de compte.

Pardon ! Je n'ai parlé que de problèmes récurrents dans ma génération, je fais preuve d'un certain "âge-centrisme" (c'est quoi le vrai mot ?), mea culpa. Alors après c'est sûr qu'on peut vivre une adolescence sans problème particulier (par contre sans y être jamais confronté ? faut vivre dans une bulle nan ?) mais ce que je reproche aux livres de Fantasy pour la jeunesse, c'est d'y faire systématiquement l'impasse. ça perd en réalisme ce que ça y gagne en mièvrerie, comme tu dis. Mais bon un bouquin n'est pas obligé d'être réaliste, c'est juste que personnellement, ça m'agace un peu.