Bah, à ce compte, Mitsu, on peut éviter toutes les grosses boites parisiennes. (pourquoi pas...) D'après les témoignages qui fleurissent sur le net, elles fonctionnent toutes comme ça...
Le coup du manuscrit intact, c'est un classique et pas que chez Grasset et Gallimard...
Elles ont toutes ou presque, un comité de lecture, à savoir que ton texte atterrit dans les mains d'un quidam payé quelques dizaines d'euros par fiche de lecture. Ou mieux, stagiaire gratos.
A mon avis, il existe un premier tri fait simplement avec le sujet du roman : tu envoies un truc fantastique alors qu'ils ont déja machin truc dans la même veine prévu dans 18 mois : poubelle.
Là, faut p'tre reessayer dans six ou 12 mois, p'tre qu'il n'y aura personne dans la place !
second étape très certainement : le stagiaire gratos trouve que le sujet peut intéresser : il ouvre ton manuscrit au hasard, au milieu, et lit deux phrases : c'est illisible, y'a une faute. Poubelle.
avec un peu de chance, il lira dans deux pages différentes
Troisième tri : le stagiaire dans un élan de bonté a décidé que c'était lisible, que le sujet pouvait plaire à son patron, il commence à lire ton texte. Pas de bol, il s'ennuie au bout de dix pages. Poubelle.
Le stagiaire n'aime pas se faire engueuler par le patron.
Quatrième tri : le stagiaire, épuisé par les deux cents derniers navets qui sont passés entre ses mains, accroche à ton histoire ! Joie et bonheur, il fait une fiche de lecture et la transmet au grand patron qui décide que non, il a déja la bouquin d'un copain à placer avant le tien. Retour à la case départ sans toucher les 20 000 euros
Vu le nombre de manuscrits reçus, je ne pense pas me tromper de beaucoup sur la façon de faire...
Bernard Werber a été édité par Albin Michel au bout de 11 tentatives (on pense ce qu'on veut de sa prose, mais il a été tenace au moins)
Bon, je dis pas qu'il faille faire comme lui...
Mais bon, grosso modo, c'est la façon de fonctionner de toutes les grosses boites qui reçoivent de 200 à 500 manuscrits par mois...
Et je ne crois pas, humainement, qu'il puisse en etre autrement à ce stade.
enfin bon, perso, lu ou pas lu, je pense qu'on envoie juste pour la beauté du geste à ces boites quand on commence ( et en croyant aussi un peu au Père-Noël sans doute, mais faut...)
Perso, je fais mes comptes et me pose la question de l'intérêt de faire le tour de toutes ces boites ( et de si je croie encore au père-noel... ) mais c'est pas à cause de leur façon de faire et de renvoyer un manuscrit intact. Juste que je sais que bon voilà...
PS , l'analyse est pas spécialement de moi, je reprends les grandes idées exprimées un peu partout sur le net, y compris des témoignages de ces maisons d'édition, à ce sujet.
Edit : ceci dit, j'ai un doute sur l'intérêt d'envoyer un texte profondément fantastique à Gallimard... ça ne semble pas vraiment être leur dada, faut avouer.