Par expérience, j'aurais tendance à dire que découper après coup un texte en chapitres est un exercice difficile.
Ca risque de donner des coupures artificielles.
Je m'y étais risqué sur le tout tout premier roman que j'avais réussi à terminer. Ca a donné une catastrophe... (bon, y'avait d'autres raisons aussi à ça, c'est vrai ! )

Enfin, quand j'écris un premier jet, c'est quelque chose à laquelle je réfléchis.
La fin d'un chapitre, d'une partie, et peu importe comment s'est matérialisé, ça rythme le texte, ça permet au lecteur de souffler ou, au contraire d'avoir envie de lire la suite. Donc pour moi, c'est pas quelque chose qui se construit après coup.
L'utilisation d'un cliffhanger par exemple ça se réfléchit, c'est quelque chose que tu anticipes dans l'écriture...

Enfin, je sais qu'il y a autant de façon de fonctionner que d'auteurs, mais personnellement le fait de réfléchir en terme de chapitres ( que je numérote ou non d'ailleurs, ça dépend des romans. Dans Bikaf!, ils ne le sont pas car l'aller et retour constant entre le passé et le présent rendrait la chose étrange. ) me permet de construire mon récit de façon plus cohérente. Ca tient mieux debout, je trouve.
Enfin, je remarque que mes textes les plus aboutis sont ceux qui ont des chapitres vraiment bien marqués.

Je pense ne pas avoir encore passé le point de non retour, je n'ai écris que 50 pages pour l'instant. Je vais donc tenter de faire des chapitres. De toute façon si je trouve ça bancale je les enlèverais!

Tu avais résonné comment pour le chapitrage post-écriture sur ton premier roman ilham?

Ça me fait un peu peur tout ça car je trouve justement que ce que j'ai produit manque de rythme. On est trop dans le contemplatif, dans une évolution plate. Etant donné qu'il s'agit d'une sorte de voyage initiatique c'est peut être normal quelque part mais là où ça me pose problème c'est que j'ai peur que ça se transforme en une diarrhée de mots. Le lecteur risque de s'étouffer là dedans, tout s’enchaîne. La seule charnière entre deux unités d'action ( lieux plus précisément) c'est une pensée du personnage.

David a écrit:

Du coup mes têtes et fins de chapitres sont essentielles : elles doivent capter pour les premières, semer le doute ou stimuler l'attention pour les deuxièmes.

J'applique aussi cela. J'essaye toujours de terminer un chapitre sur un moment fort, une question en suspend, voire même un cliff-hanger comme le font les américains (avant la pub, histoire que le spectateur ne zappe pas...).

Découper en chapitres présentent donc cet avantage narratif. Après, cela dépend aussi du choix de narration. Par exemple, une narration uniquement centrée sur un seul personnage et limitée à une courte période, pas de chapitres, oui, pourquoi pas. Par contre, s'il y a plusieurs personnages et que ces derniers évoluent en parallèle, ne pas découper en chapitres me semblent très casse-gueule...

Edenruins a écrit:

Ça me fait un peu peur tout ça car je trouve justement que ce que j'ai produit manque de rythme. On est trop dans le contemplatif, dans une évolution plate. Etant donné qu'il s'agit d'une sorte de voyage initiatique c'est peut être normal quelque part mais là où ça me pose problème c'est que j'ai peur que ça se transforme en une diarrhée de mots. Le lecteur risque de s'étouffer là dedans, tout s’enchaîne. La seule charnière entre deux unités d'action ( lieux plus précisément) c'est une pensée du personnage.

oui, faut pas oublier, à moins de verser dans l'étude ou le témoignage, qu'un roman doit avant tout emmener ailleurs le lecteur. Pour cela il est essentiel de garder son attention constante. Un roman n'est qu'une histoire longuement contée ("tu nous as pondu un roman, là !") Et dans chaque histoire y'a un début, un milieu, une fin. C'est simpliste, sans doute caricaturale mais ça marche pour moi.

J'ajouterai que chaque chapitre est un mini-roman dans le roman, servant à gérer les intrigues secondaires. Le lecteur (enfin moi) j'aime beaucoup ces pauses dans l'intrigue principale qui elle peut s'étendre sur plusieurs tomes.

j'ai essayé d'en faire et finalement je les ai trouvés inutiles dans mon histoire. Mon roman se compose donc de quatre parties et j'ai bien aéré le toute avec paragraphes et sauts de page. Après je ne l'ai envoyé que récemment à des éditeurs, je n'ai donc pas encore eu de retours mais si jamais on me dit quelque chose là-dessus je te tiendrais au courant

Tu as raisons David! La loi des trois actes a fait ses preuves, mais j'avoue avoir du mal à les dégager dans mon travail. Prochain livre que j'écris j'en prendrais compte dès le début, je saurais mieux ainsi où aller.

Le-conteur => C'est d'ailleurs la force de certains livres, le Trône de fer par exemple! Mais j'avoue que j'aurais du mal à le faire dans mon livre car il n'y a pas vraiment plusieurs actions simultanées. Le personnage ne rencontre pas deux fois de suite un même personnage, c'est très longiligne.

Ice-Queen => J'ai fais comme toi, j'ai essayé de bien sauter de paragraphe à chaque fois que j'ai changé d'idée. Je compte sur toi pour les retours que tu auras de l'éditeur! Ça m’intéresse

quelqu'un peut-il me rappeler ce qu'est un cliff-hanger, tant qu'on y est ?

Wikipedia, mon amour, Wikipedia, pour toujours ^^ : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cliffhanger

Terminer sur un suspens insoutenable. Le héros, aux prises avec un méchant très très méchant, sait que tout est perdu. Non seulement il va mourir mais en plus, il sait que le monde va connaître une fin brutale car il n'a pas su, une fois de plus, le sauver... Et tu termines là-dessus, laissant ton lecteur dans un état de fébrilité extrême, fou d'angoisse pour son héros et prêt à lire un nouveau chapitre de ton oeuvre grandiose...

Enfin, un truc comme ça, quoi...

haha, c'est plus drôle expliqué par un JE que par wiki, y a rien à faire

Et dire que Cliffhanger (Traque au sommet comme sous-titre français) est également un film d'action(s) montagnarde(s) avec Sylvester Stallone... Même par analogie, je n'aurais pas trouvé la signification. Donc merci Faust!

to hang = suspendre
cliff = falaise

Suspendu à la falaise comme le lecteur est suspendu aux événements d'un roman.

Ceux qui, dans leur jeunesse, ont lu les livres de R.L. Stine de la collection Chair de poule devraient assez bien visualiser:

...la porte s'ouvrit dans un grand fracas. Gugusse, en proie à une terreur indicible, poussa un terrible hurlement.

(fin du chapitre)

(chapitre suivant)

Sa mère apparut dans le cadre de la porte :
—Oh, mon chéri, ça te dérange si je viens passer l'aspirateur ?...

Je n'exagère même pas.

Dans l'écriture comme partout ailleurs, tout est possible du moment que c'est bien fait.

Un écrivain qui possède une superbe maîtrise du rythme pourrait certainement écrire un roman aussi long que son histoire ne l'exige sans le découper en chapitre.

Mais avouons que c'est quand même se donner du mal pour pas grand-chose.