Avis aux poètes en quête de (vraie) reconnaissance.
Je ne parle pas tant d'édition, que de prestige.
Je ne vous parlerai pas d'un concours pour plumitifs organisé par une bibliothèque municipale de Triffouillis-les-oies qui n'aurait aucun intérêt, si juteuse soit la récompense promise, en ce sens... car je vous parlerai de gloire.
Trêve de plaisanterie, en fait, je poste ce message simplement pour les écrivaillons de base qui n'ont encore rien publié mais rêvent immédiatement académie et lauriers plutôt que d'un expédient en forme d'édition - mal typographiée et tirée à 200 exemplaires - bref, j'écris pour les snobs, qu'ils s'ignorent ou non.
En tant que reine des snobs il était de mon devoir d'avertir les snobs tièdes qui froncent le nez quand on leur parle concours qu'il existe certaines compétitions qui correspondent mieux à leurs attentes : les prix.
Etant donné que le prix Arthur Rimbaud n'existe plus depuis 2009, que le prix Max-Pol Fouchet est en standby et que pour la prochaine édition du prix Ilarie Voronca, qui n'a lieu que tous les deux ans, il faudra attendre 2014, j'attire votre attention sur celui que décerne annuellement la fondation Marcel Bleustein-Blanchet, entre autres coups de pouce à une jeunesse velléitaire : le prix de Poésie de la Vocation (allez au bout du menu déroulant).
J'entends des "oooh" déçus. Ce n'est pas le Goncourt et Cheyne n'est pas Gallimard. La fondation MBB n'est même pas spécialement littéraire - quid de vos rêves d'académie ?... Mais c'est un vrai prix tout de même et je vous ferai remarquer en passant que la bourse accordée n'est pas des moindres. Je n'hésite même pas à dire : bébés poètes, vous ne trouverez rien de mieux pour commencer.
J'insisterai également sur le fait que les conditions de participation ne sont pas très compliquées. 50 poèmes, ça se pioche ou ça se fait. Cela vous donnera un horizon de création - un recueil, un vrai, un petit certes, mais un tout bien cosmique et qui vous donne des envies de dépassement de soi. Personnellement, j'en ai des frissons.
Comme chacun sait, à moins d'avoir une chance inouïe, on ne gagne ni prix, ni concours si l'on ne donne pas au jury ce qu'il attend. En l'occurrence, vu que rien dans l'esprit de la fondation n'indique une conception spécialement moderne de la poésie, je dirai qu'on se trouve à peu près dans le même cas de figure que pour les concours municipaux : mettez un bâillon à votre génie et faites quelque chose de mainstream et d'assez évident - rien d'avant-gardiste, rien qui nécessite une étude, rien d'obscur, rien qui appelle à la révolution esthétique, etc. Cependant, étant donné que le jury est composé de membres de la maison d'édition Cheyne, je me renseignerai sur leurs publications et leur esprit et je vous en dirai des nouvelles.
Bon courage
