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| Problème sur une partie de mon roman (C&E) | |
| | | Invité / Invité Lun 2 Juil 2012 - 13:13 | |
| Bon voilà, j'ai un petit problème avec mon roman. Il est découpé en trois parties de longueur inégale, et la seconde partie me pose quelques soucis. Je n'arrive pas à me motiver à l'écrire. Chaque fois que j'essaie, je m'en désintéresse aussitôt, et je fais autre chose. Cette seconde partie raconte l'interrogatoire d'un soldat américain capturé par les Nord-Coréens. Pas de manichéisme ou de patriotisme à la gloire de l'Amérique. L'opérateur Delta, Dean Jenkins, a été surpris en train de s'infiltrer en Corée du Nord (donc violation de la souveraineté de l'Etat nord-coréen) et a tué plusieurs locaux au cours de sa petite escapade avant son arrestation. Donc, l'interrogatoire se fait en deux phases : la première avec un interrogateur très basique, presque cruel, mais dont les actions sont justifiées par la peur et la haine qu'il a de l'Amérique. Le second interrogateur est plus méthodique, moins violent dans sa manière de procéder. En plus de cette branche de l'intrigue, il y en a une seconde ; entre les interrogatoires, le prisonnier subit des examens médicaux, pour éviter des blessures handicapantes, et des séquelles. Et parce qu'un prisonnier américain est très important aux yeux du régime. Du coup, il y a des liens qui se forment entre le prisonnier américain et le médecin. J'en suis venu à décrire de manière mécanique ce qui se passe. Pas de l'écriture à proprement parlé, ni un synopsis. Juste quelques éléments pour me guider. Un extrait, le début : - Spoiler:
1ère partie : Dean Jenkins est examiné à l'hôpital militaire de la base. Kim Sujin est partagée entre la première vision de l'Américain (le soldat implacable qui a descendu sans hésiter trois soldats et officier nord-coréens) et l'homme abattu et brisé qu'elle a sous les yeux. De plus, elle se remémorre sans cesse la propagande sur les Yankee squelettiques, aux yeux enfoncés et aux nez crochus ...
Enfermé dans une cellule obscure, Dean finit par s'endormir.
Le jour suivant, il est réveillé aux aurores (eau froide, lumière forte, cris de plusieurs gardes qui se pressent autour de lui et le battent). Conduit dans la cour, il doit attendre le lever du soleil (trempé sous le vent froid des montagnes) ; le drapeau nord-coréen est levé au même instant, tandis qu'on joue de la trompette. Il est humilié sur la place, devant le regard des soldats et officiers de la base.
Dean est traîné à travers les couloirs du bunker (découverte des lieux, insultes, coups)
Le premier interrogatoire : affrontement entre le chef de la police militaire et le prisonnier. (Questions courtes, nombreuses, qui se succèdent sans cesse). Silence du prisonnier. Le capitaine Kang continue son monologue. Devant le silence du prisonnier, il commence la correction physique (faite par une garde). Toujours le silence. Au bout de deux heures, il le renvoie dans sa cellule. (Pas de nourriture, pas de lumière).
Le second interrogatoire : même rituel que précédemment. Cette fois, Dean lâche les informations autorisées (nom, matricule, ...). Le capitaine Kang reprend son interrogatoire. Devant les efforts de répétition de Dean, le garde emploie de nouveau la matière forte. Puis, vient l'utilisation d'eau (plonger la tête dans l'eau et la maintenir). Le capitaine Kang reste toujours calme et laisse les gardes lui hurler dessus et le frapper. Finalement, il est renvoyé dans sa cellule.
Le troisième interrogatoire : Même rituel à tout point de vue. Dean lâche finalement l'histoire fabriquée de toutes pièces. Il laisse ainsi croire qu'il ne sait rien de plus et qu'il n'a rien dit d'autre. Les Nord-Coréens ne le croient pas. Rien à manger, et musique à fond pour l'empêcher de dormir.
La première version avait rebuté certains lecteurs. Donc, je me demande comment procéder. Dois-je employer au maximum les ellipses ? Ou ne rien épargner, et casser un peu la violence de l'interrogatoire par des séquences de souvenirs qui lui reviennent en mémoire à mesure que l'interrogatoire se poursuit ? Ou combiner les deux ? Je ne sais pas vraiment comment procéder, ce qui fait qu'au final, je n'écris pas sur ce passage. Des extraits de l'interrogatoire (premier jet brut). C'est juste pour illustrer mes propos. - Spoiler:
Une main agrippa avec fermeté ses cheveux courts et les tirèrent en arrière d’un coup sec. Malgré sa vision trouble, Dean distingua sans peine le visage du Coréen penché sur lui. Impassible, il imprima une violente torsion, jusqu’à ce que Dean se crispe. Il inspira sa forte haleine, mélange de tabac et d’épices. Puis, la pression sur le sommet de son crâne s’atténua avant de disparaître. Une bourrade le renvoya sur la table ; son front cogna le bois. La douleur ne survint pas, et il s’en félicita. Pour le moment. - Ton nom. Donne-moi ton nom. - Dean. Jenkins … Dean Jenkins. Penché sur la table, il ne put apercevoir son interrogateur, ce capitaine Kang. Il imaginait déjà son visage s’étirer devant le peu de résistance que lui opposait son prisonnier. - Ah, donc tu as bien un nom. Mais, j’aime bien ce surnom. Yankee. Ce mot te définit bien, sans aucun doute. Je suppose d’ailleurs que tu es un Américain, non ? Que répondre à cette question ? Sur ses plaques, ce genre d’information était indiqué en toutes lettres. Ses ennemis lui avaient arraché son identité. Non content de l’avoir humilié, d’avoir profané les corps de ses camarades tombés au champ d’honneur, ils s’étaient emparés de son intimité, de ces deux bouts de métal qui représentaient l’esprit et l’engagement d’un homme. Leurs ricanements résonnaient encore dans ses oreilles, leurs railleries étaient inscrites dans sa mémoire. Une claque derrière le crâne le ramena à la dure réalité du moment. - Ne me fais pas perdre mon temps. Es-tu un Américain ? - Réponds à la question, lui intima le colosse derrière lui. En son for intérieur, Dean sourit : ses deux militaires lui rappelaient une soirée, passée au commissariat pour trouble à l’ordre public. Il revoyait encore les policiers qui le questionnaient sans cesse ...
- Spoiler:
- Quel âge as-tu ? - Vingt-cinq ans. - Seulement ?, demanda Kang interloqué, tu es bien jeune. Trop jeune peut-être pour s’infiltrer chez nous, tu manques d’expérience. Le colonel le rabaissait sans cesse depuis plusieurs minutes déjà. Cette tactique se révélait souvent fructueuse, surtout au vu des évènements liés à sa capture. Faire culpabiliser Dean n’avait rien de bien compliqué dans ce cas ; il suffisait d’appuyer là où le prisonnier souffrait. Avec un peu de patience et de technique, l’officier dénicherait un point faible ; l’évènement qui le hantait le plus depuis sa reddition. À cet instant, il n’aurait plus qu’à enfoncer la porte entrebâillée et ravager l’intérieur de son esprit. Seulement Dean conservait cette issue scellée : nul n’y entrerait, surtout pas cet officier arrogant. - Tu es Américain ? - Oui, je viens des Etats Unis. De la côte Ouest. Dean lâchait de temps à autre quelques informations inutiles, comme preuve d’une volonté de coopérer. Une petite précision pour mieux l’amadouer. Dean préférait retarder l’échéance des coups aussi longtemps que possible. L’interrogateur ne discernerait pas la vérité du mensonge. - Pourquoi es-tu en Corée ? Le visage du colonel s’assombrit en même temps que cette question franchit ses lèvres serrées. Cet homme le haïssait et n’essayait même pas de le cacher. Dean revit les soldats coréens s’acharner sur lui, l’injurier ; dans leur regard, il avait perçu cette même haine. Brûlante. Son collègue, derrière Dean, demeurait impassible, comme taillé dans le marbre, ou dans de la glace, froide et tout aussi brûlante. Il s’en accommodait, mais il ne parvenait pas à se faire à l’attitude hostile du colonel. Sa vie ne tenait qu’à un fil, et la Parque face à lui était disposé à le couper, à le laisser chuter sans fin vers la damnation éternelle. Dean avait préparé son discours. Seul survivant de son groupe, il n’avait pas à craindre des différences de versions. - Notre hélicoptère participait à un exercice nocturne. La tempête s’est révélée plus puissante que l’annonçaient nos météorologues. Les instruments de bord étaient déréglés Peut-être à cause du vent, ou de la pluie. Nous avons failli nous abîmer en mer à plusieurs reprises. Après une heure dans cette tempête, le pilote a aperçu une côte et nous nous sommes approchés. Et là, votre chasseur nous a abattus. - Comment sais-tu que les instruments étaient déréglés ? - Le pilote nous l’a dit. - Votre hélicoptère s’est perdu ? Comment ça ? Vous n’avez pas cherché à contacter votre base ? - La radio était en panne. Il n’y avait que des grésillements (Après une pause, il rajouta , c’était déprimant.
- Spoiler:
- Docteur, vous pourriez me rendre un service ?, demanda Dean à voix basse, pour ne pas trop attirer l’attention des deux gardes. Sa demande entraîna un haussement de sourcil de la part de la jeune femme. Son visage sans la moindre expression le mit mal à l’aise. Néanmoins, ses yeux brillaient, alors même qu’elle paraissait réfléchir à sa question. Puis, elle fit un bref signe de tête et l’encouragea à continuer. - J’aurais aimé qu’on me rendre mes plaques. - Pourquoi ?, demanda-t-elle. Malgré sa maîtrise de ses émotions, de son apparence, elle n’avait pas réussi à masquer sa surprise, même si cette intonation se révélait très subtile. Sur l’instant, il crut avoir rêvé. Il hésita quelques instants, de peur que son explication ne soit considérée comme un abus de faiblesse. Mais il continua sans y prêter plus d’attention. À près tout, elle l’avait vu dans un état bien plus pitoyable. - Sans mes plaques, je ne suis qu’un anonyme perdu en territoire ennemi. Rien de plus qu’une simple silhouette que vous considérez comme un ennemi, un objet de haine. Ces plaques, c’est mon identité ; sans elles, je ne suis rien. Je veux juste les récupérer. - Je verrais ce que je peux faire, lâcha-t-elle, les lèvres pincées. Dans un souffle, Dean la remercia. Il détourna les yeux de sa silhouette élancée pour se fixer sur le regard agressif de son gardien. Alors même qu’il s’apprêtait à partir, la voix du docteur Kim s’éleva derrière lui. - Vous vous trompez. Dean pivota légèrement pour la regarder. Elle poursuivit : - Je ne vous haïs pas, sergent Jenkins. De la colère, de la méfiance, mais pas de haine. C’est un luxe que je ne peux m’offrir avec vous.
A savoir que je m'inspire de Bravo Two Zero, récit autobiographique d'un membre du SAS britannique capturé en Irak en 1991. |
| | Nombre de messages : 94 Âge : 35 Date d'inscription : 15/06/2012 | Jokerman / Pippin le Bref Lun 2 Juil 2012 - 15:18 | |
| // supprimé
Dernière édition par Jokerman le Ven 2 Nov 2012 - 16:38, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Lun 2 Juil 2012 - 15:57 | |
| en fait, revan, c'est plutôt le scénario en lui-même, l'atmosphère rendue, ou le style employé, qui te rebute au moment de plancher sur ton roman ? |
| | Nombre de messages : 210 Âge : 32 Localisation : Grenoble Pensée du jour : Fuck the water, bring me wine. Date d'inscription : 09/10/2010 | Carne / Autostoppeur galactique Lun 2 Juil 2012 - 16:45 | |
| Tu pourrais aussi alterner ces phases en Corée avec la vie quotidienne d'un individu lambda au USA. (lui trouver un lien même minime avec le personnage peut rendre le procédé moins artificiel, ou au contraire l'accentuer, tout dépend de l'objectif mis en avant) Il y aurait deux objectifs principaux et complémentaires : 1)renforcer l'effet du passage par contraste et 2)introduire à travers ces vies croisées une méditation sur la vie, la volonté, l'honneur, le devoir ...
C'est d'une certaine manière un procedé qu'utilise schoendoerffer dans Dien Bien Phu, cette alternance de civils et de militaires, et c"était je trouve très réussi. |
| | Nombre de messages : 1360 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2011 | Pomcassis / Tentatrice chauve Lun 2 Juil 2012 - 18:16 | |
| C'est une bonne idée les souvenirs, ça permet à Dean de s'évader, et c'est peut-être tout ce qui lui reste pour tenir le coup.
Pour ce qui est des ellipses, tout dépend de ce que tu veux faire, de ce que tu visualises, sachant qu'un interrogatoire avec torture, c'est forcément violent et dur à lire. L'ellipse est parfois bien pire que des descriptions précises, car alors le lecteur doit imaginer ce qui se passe - un peu comme la suggestion qui est souvent bien plus angoissante que de montrer.
J'ai conscience que ça ne t'aide pas beaucoup... Le principal, c'est de faire ce que tu as envie de faire, en fonction de ce que tu veux transmettre, sans vraiment t'occuper des lecteurs (au départ) parce que tu trouveras toujours quelqu'un qui aime - et quelqu'un qui n'aime pas !
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| | Nombre de messages : 94 Âge : 35 Date d'inscription : 15/06/2012 | Jokerman / Pippin le Bref Lun 2 Juil 2012 - 18:24 | |
| // supprimé
Dernière édition par Jokerman le Ven 2 Nov 2012 - 16:38, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Lun 2 Juil 2012 - 21:58 | |
| Perso, je pense que les scènes réellement violentes, difficiles à lire, doivent etre rares dans un roman. Si ce n'est pas le cas, tu peux soit dégouter le lecteur, soit au contraire amoindrir la force de ces passages. Peu importe ce que tu intercales entre,ça restera imprimé dans l'esprit du lecteur d'une façon ou d'une autre. Comme tu le sais, dans une rose pour Gaza, toute l'histoire se déroule durant un interrogatoire qui se prolonge sur plusieurs jours. Mais si je fais le compte, y'a vraiment qu'une seule scène très violente physiquement et deux ou trois autres où c'est plus psychologique... bon, maintenant, y'a aussi le fait que les méthodes d'interrogatoires nord coréennes n'ont certainement rien à voir avec celle du Shabak en 2011 ( la torture est officiellement abolie en israel, mais les interrogatoires longs et musclés - privation de sommeil, postures douloureuses - existent encore...) Les souvenirs c'est bien, mais faut que ça serve l'intrigue... faut pas que ce soit gratuit. attention au coté répétitif aussi des interrogatoires qui peut etre lassant. L'ellipse sera bien utile je pense pour ne pas redétailler dix fois la même scène... c'est l’écueil dans lequel tu risques de tomber, je pense. J'avoue que j'ai du mal à voir quelle intrigue sous-tend ton histoire. L'interrogatoire ce n'est qu'un moyen, une mise en scène au fond... c'est quoi l'enjeu de ce second tome ? C'est quoi l'histoire que tu veux raconter ? tu n'en parles pas... Tu ne parles que du cadre, du contexte. C'est p'tre ça au fond qu'il faut te poser comme question... Après le reste viendra seul. |
| | | Invité / Invité Mar 3 Juil 2012 - 0:10 | |
| Déjà, merci de vos réponses ! Bon maintenant, le détail et la discussion @ Jokerman - Citation :
- Ce n'est pas une référence très pertinente, mais cette phrase m'a rappelé la construction narrative du jeu vidéo Call of Duty BlackOps. Les missions de jeu sont en fait des souvenirs qui reviennent au héros pendant son interrogatoire chez l'ennemi. Les séquences d'action sont intercalées entre des cinématiques de l'interrogatoire qui permettent au joueur de souffler un peu. Ce n'est ni plus ni moins qu'une forme de flash-back, mais c'est la violence de l'interrogatoire et du traitement utilisé qui stimule les souvenirs du héros.
J'ai prévu quelques souvenirs narrés. Sur ses services en Afghanistan, dans le sud de la Thaïlande et en Mandchourie. Mon univers est assez différent de celui de Call of Duty : Black Ops. Bon, c'est un univers très militaire, mais la comparaison s'arrête là. J'y ai joué, et à vrai dire, le système était très intéressant. Il y avait une certaine construction - Citation :
- Concernant ton problème, je pense qu'il ne faut pas hésiter à accentuer la cruauté de l'incarcération et de la torture. Un contraste accentué entre les violentes scènes de torture dans la cave et les soins pratiqués à l'infirmerie mettra d'autant plus en avant le processus méthodique de la cruauté des geoliers. Le seul répit de ton héros, c'est à l'infirmerie. Il y est soigné aussi bien physiquement que moralement. Le contraste entre la salle d'interrogatoire (cruelle, méthodique, violente) et l'infirmerie (froideur, distance, mais soins et début de compassion) permettra de justifier la relation naissante entre Dean et le docteur.
Oui, ça me paraît une piste intéressante à développer. - Citation :
- Petite idée d'inspiration personnelle : dans l'une de mes nouvelles, j'avais écris un long passage sur la captivité d'un de mes héros en Birmanie. Le processus de torture était assez violent : les geoliers soumettaient leur prisonnier à plusieurs prises d'héroïne pure à intervalles réguliers pendant trois mois. Ils en faisaient un junky notoire complètement dépendant. Cette prise de drogue forcée permettait au prisonnier de s'évader psychiquement de sa cellule, et de nombreux souvenirs de sa vie d'antan lui revenaient en mémoire. Mais lorsque ses geoliers arrêtèrent subitement de lui administrer de l'héroïne, du jour au lendemain, crois-moi qu'il n'a pas tardé à avouer ce que l'ennemi voulait savoir. Il n'y a pas de meilleure torture que l'effet de manque.
Pas mal. Mais, je reste sur un interrogatoire assez classique. Pas de produits chimiques, ni de drogues. Je m'inspire en partie de ce que font les Américains à Guantanamo et les Chinois sur leurs prisonniers politiques. De ce que j'ai lu, les Nord-Coréens sont assez basiques. Bon après, je viens d'acheter un livre qui évoque la vie d'un détenu dans un goulag, et je modifierais en conséquence si jamais il y a un aspect auquel je n'avais pas pensé. - Citation :
- EDIT : Au passage, l'aspect good cop/bad cop des deux nord-coréens est un peu cliché...
Dis comme ça, oui, ça peut l'être. Mais dans le roman, le premier interrogateur, le colonel Kang, a dépassé les bornes avec le prisonnier, ce qui a failli coûter la vie de ce dernier. Et il est finalement remplacé par le colonel Yun (d'un tout autre service d'ailleurs). Yun est moins brutal dans son approche, mais n'hésite pas à employer la force si c'est nécessaire. Si Kang a fini par laisser sa haine prendre le dessus, Yun ne laisse pas ses sentiments interférer. Et il n'a que mépris pour l'Américain. @ QuillQueen - Citation :
- en fait, revan, c'est plutôt le scénario en lui-même, l'atmosphère rendue, ou le style employé, qui te rebute au moment de plancher sur ton roman ?
Je ne saurais même pas le dire, c'est global. @ Monsieur le Loup - Citation :
- Tu pourrais aussi alterner ces phases en Corée avec la vie quotidienne d'un individu lambda au USA. (lui trouver un lien même minime avec le personnage peut rendre le procédé moins artificiel, ou au contraire l'accentuer, tout dépend de l'objectif mis en avant) Il y aurait deux objectifs principaux et complémentaires : 1)renforcer l'effet du passage par contraste et 2)introduire à travers ces vies croisées une méditation sur la vie, la volonté, l'honneur, le devoir ...
C'est d'une certaine manière un procedé qu'utilise schoendoerffer dans Dien Bien Phu, cette alternance de civils et de militaires, et c"était je trouve très réussi. Le procédé est intéressant. Et puis Dien Bien Phu est un bon film Mais, je m'éloignerais de mon postulat de départ (un peu cliché d'ailleurs, mais bon). Il n'y a vraiment que deux personnages principaux (plus un opposant qui se dévoile peu à peu), les autres gravitent autour d'eux. N'empêche, c'est une bonne idée. @ Pomcassis - Citation :
- C'est une bonne idée les souvenirs, ça permet à Dean de s'évader, et c'est peut-être tout ce qui lui reste pour tenir le coup.
Pour ce qui est des ellipses, tout dépend de ce que tu veux faire, de ce que tu visualises, sachant qu'un interrogatoire avec torture, c'est forcément violent et dur à lire. L'ellipse est parfois bien pire que des descriptions précises, car alors le lecteur doit imaginer ce qui se passe - un peu comme la suggestion qui est souvent bien plus angoissante que de montrer.
J'ai conscience que ça ne t'aide pas beaucoup... Le principal, c'est de faire ce que tu as envie de faire, en fonction de ce que tu veux transmettre, sans vraiment t'occuper des lecteurs (au départ) parce que tu trouveras toujours quelqu'un qui aime - et quelqu'un qui n'aime pas ! Les souvenirs que je narre sont vraiment ... pas très réjouissants. D'ailleurs, plus j'y pense, plus c'est la descente aux Enfers pour ce pauvre Dean. Rien ne lui est épargné ; il enchaîne les horreurs de tout genre. Pour les ellipses, je voulais en fait épargner certaines scènes au lecteur. Je n'y ai pas vraiment réfléchi. Mais par exemple, ce serait "Et le garde s'amusa à provoquer des étincelles au contact des deux fils électriques" puis ensuite, un saut dans le futur. Je n'ai pas l'intention de vraiment m’appesantir sur l'interrogatoire, sauf au tout début, quand commence l'affrontement entre le prisonnier et le tortionnaire. Et non, tes conseils me sont précieux. D'autant que tu avais pu lire un passage de l'interrogatoire, avec l'interrogateur en focalisation interne pour changer de point de vue @Jokerman - Citation :
- Ca ferait un peu bizarre de voir un nouveau personnage (qui plus est, un américain lambda sans trop d'intérêt dans l'histoire) débarquer en plein milieu de la seconde partie du bouquin. Changement trop brusque de narrateur, confusion, trop d'inconvénients pour peu d'avantages.
A la limite, dans cette idée, il faudrait que l'américain lambda soit une projection de Dean. Genre il s'imagine sa vie douce et pépère aux US, loin de la cruauté de son incarcération. Une forme d'évasion mentale quoi. Yo.
EDIT : et donc, pour répondre à la question de Revan , je pense qu'il faut alterner des séquences d'interrogatoire avec des descriptions détaillées et crues de la torture - style sec et phrases courtes - et des scènes plus calmes à l'infirmerie qui permettent au lecteur de reprendre son souffle (donc le rythme d'écriture doit s'en ressentir). C'est pas clair du tout ce que j'écris, mais j'espère que tu pourras saisir l'idée... Oui, c'est bien le problème de cette idée. A la limite, s'imaginer vivre une vie normale aux Etats Unis peut se comprendre, surtout dans ce genre de situation où on cherche une échappatoire. Parfois, le personnage se rappelle sa vie là-bas, mais je ne l'évoque pas dans les souvenirs que je narre. Plutôt en discours indirect, dans le feu de l'action. @ ilham - Citation :
- Perso, je pense que les scènes réellement violentes, difficiles à lire, doivent etre rares dans un roman. Si ce n'est pas le cas, tu peux soit dégouter le lecteur, soit au contraire amoindrir la force de ces passages. Peu importe ce que tu intercales entre,ça restera imprimé dans l'esprit du lecteur d'une façon ou d'une autre.
Comme tu le sais, dans une rose pour Gaza, toute l'histoire se déroule durant un interrogatoire qui se prolonge sur plusieurs jours. Mais si je fais le compte, y'a vraiment qu'une seule scène très violente physiquement et deux ou trois autres où c'est plus psychologique... bon, maintenant, y'a aussi le fait que les méthodes d'interrogatoires nord coréennes n'ont certainement rien à voir avec celle du Shabak en 2011 ( la torture est officiellement abolie en israel, mais les interrogatoires longs et musclés - privation de sommeil, postures douloureuses - existent encore...) Les souvenirs c'est bien, mais faut que ça serve l'intrigue... faut pas que ce soit gratuit. attention au coté répétitif aussi des interrogatoires qui peut etre lassant. L'ellipse sera bien utile je pense pour ne pas redétailler dix fois la même scène... c'est l’écueil dans lequel tu risques de tomber, je pense. J'avoue que j'ai du mal à voir quelle intrigue sous-tend ton histoire. L'interrogatoire ce n'est qu'un moyen, une mise en scène au fond... c'est quoi l'enjeu de ce second tome ? C'est quoi l'histoire que tu veux raconter ? tu n'en parles pas... Tu ne parles que du cadre, du contexte. C'est p'tre ça au fond qu'il faut te poser comme question... Après le reste viendra seul. C'est bien pour ça que j'ai du mal à aborder ce passage. Charivari avait décroché, alors que je ne pensais pas en avoir fait des tonnes. Cette séquence n'est pas un second roman, mais est la seconde partie du premier roman. Le second roman lui se concentre sur d'autres thématiques, que je gère peut-être mieux que celle-ci. Donc, cette partie sur l'interrogatoire est sensé amener une descente aux enfers. Suivie d'une remontée à la surface. En partie grâce au médecin, Sujin, qui malgré elle, va devoir jouer le rôle d'une "alliée". Les souvenirs sont là pour montrer à travers son parcours sa "descente aux enfers". Il y a aussi des parallèles. Lorsqu'on l'accuse d'avoir tué des civils, il s'insurge et se rappelle sa bavure en Afghanistan. Lorsqu'ils menacent de l'exécuter, il se rappelle l'exécution qu'il a planifié en Mandchourie. Et ainsi, on découvre une autre facette du personnage qui tranche avec celle présentée au début : le héros de guerre décoré. Et avant qu'il ne sombre, il est tiré de là par Sujin (inconsciemment bien sûr), puis aussi par la suite surtout, au cours de sa fuite. |
| | | Invité / Invité Mar 3 Juil 2012 - 6:05 | |
| Oui, mais tout ça, j'ai l'impression, ça ne raconte pas une histoire... Tu as une idée, un fil rouge, mais ça ne suffit pas, faut qu'il y ait un enjeu autre que la "descente aux enfers", je crois... enfin, je ne sais pas si tu peux baser tout que là dessus car oui, je comprends qu'on décroche. Perso, un passage dur, le livre me tombe des mains, mais je m'accroche, dix passages durs, si je ne vois pas où ça va, autrement que me dire " oui, c'est horrible la torture..." non, je vais pas suivre... le "c'est horrible, la prison, la torture" ça été fait cent fois. Et par de très bons... Surtout que la première partie de ton roman va donc être très rythmée, j'ai l'impression et celle-là pas du tout au final, j'ai peur... Ca ne risque pas de créer un déséquilibre ? et y'a un enjeu dans cette première partie ; va-t-il etre rattrapé ? Là c'est quoi l'enjeu ? c'est quoi le truc qui va me faire dire je veux lire la page suivante, meme si c'est dur ? Survivre à la prison, la torture, j'ai pas l'impression que ça suffise. Bon, il a p'tre un but, l'évasion... mais là aussi on retombe sur un vieux ressort bien usé... La romance pareil. sur l'enfer de l'enfermement, le pavillon des cancéreux de Soljenitsyne est admirable, mais c'est une parabole du totalitarisme. Et c'est un roman entier. Ca me fait un peu peur ton truc de deux parties... j'ai du mal à voir ce que ça peut donner. Je ne sais pas. Je te livre ma réflexion à chaud, hein... j'ai p'tre complètement tort... |
| | | Invité / Invité Mar 3 Juil 2012 - 14:20 | |
| Les Nord-Coréens ne le torturent pas par plaisir. L'interrogatoire n'aurait pas lieu d'être dans ce cas ; autant l'enfermer dans un goulag pour qu'il y meurt à petit feu. Mais le prisonnier n'est pas qu'un simple soldat, même si c'est ce qu'il veut faire croire. Il avait une mission : exfiltrer un transfuge qui détenait des informations capitales. Ils veulent récupérer ces données. Et puis, Dean appartient à un groupe de forces spéciales assez particulier, qui ont opéré en Mandchourie, à la frontière sino-coréenne et russo-coréenne. Un groupe qui a déjà contrecarré quelques plans nord-coréens, et qui en prépare d'autres. Donc, oui, les Nord-Coréens essaient de lui arracher ces renseignements. Et ils préparent aussi une oeuvre de propagande ; ils rassemblent toutes les cartes qu'ils ont en prévision d'un évènement. La descente aux enfers, c'est du point de vue de Jenkins. Après, il reste celui de Sujin, et de ses opposants. Pour Sujin, ce n'est pas du tout pareil ; elle va voir les mtyhes de la propagande s'effondrer petit à petit, s'embrouiller encore plus, ne plus savoir quoi croire. Quant aux Nord-Coréens, et bien, ils veulent à travers Dean nuire à l'Amérique. Après, ça peut paraître cliché. D'accord, pas de souci. Je suis pas à un cliché près. Le postulat de départ est cliché, l'intrigue en elle-même est clichée. Et bien, tant pis pour moi et pour le roman. |
| | Nombre de messages : 94 Âge : 35 Date d'inscription : 15/06/2012 | Jokerman / Pippin le Bref Mar 3 Juil 2012 - 14:24 | |
| Le cliché, c'est très pratique pour ancrer ton roman dans une littérature de genre. |
| | | Invité / Invité Mar 3 Juil 2012 - 14:28 | |
| Je n'ai fait que te poser des questions, Revan Je ne juge en rien si c'est cliché ou pas, je n'ai pas toutes les cartes en main pour ça...Vraiment c'est un mauvais procès à me faire. je sais bien que les clichés sont inévitables et qu'après on les prend, les transforme, les utilise. Ils sont nécessaires mais pas suffisants, je pense pour une histoire... Je te dis ce qui me semble poser problème, avec les éléments que j'ai en main. après ce ne sont que des idées, des pistes de réflexion, pas une vérité. Maintenant, je ne vois pas bien dans ce que tu dis, ce qui peut accrocher le lecteur dans le sort de Dean. C'est mon point de vue ( il vaut ce qu'il vaut, p'tre rien) j'ai l'impression qu'à part ces mots " descente en enfer", tu n'as rien derrière... Mais je peux me tromper... J'essaie juste de faire avancer le truc |
| | | Invité / Invité Mar 3 Juil 2012 - 16:04 | |
| J'y ai répondu pourtant. Il essaie de garder le silence, le temps que son gouvernement le sorte de là. Et lorsqu'il comprendra que non, il essaiera de s'échapper. Oui, c'est cliché l'évasion. Mais qu'est-ce qu'il peut faire ? A quoi peut-il penser ? A rien d'autre à part ses tentatives, ses projets d'évasion. Et oui, c'est cliché, mais c'est comme ça qu'il réagit. Donc, je ne comprends pas en fait. Après si le lecteur se fiche du sort de Dean, et bien tant pis. Qu'est-ce que je peux dire d'autre ? Oui, cet interrogatoire est une descente aux enfers, et non, il ne reste pas passif pendant que ça arrive. Il essaie de survivre. Pour le coup, je ne peux rien faire d'autre pour le lecteur s'il s'en fiche. Enfin je suis pas plus avancé sur le coup. Et j'ai vraiment l'impression d'avoir besoin d'une très longue pause maintenant.
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| | Nombre de messages : 1360 Âge : 46 Date d'inscription : 02/06/2011 | Pomcassis / Tentatrice chauve Mar 3 Juil 2012 - 16:15 | |
| Si ton personnage est intéressant, fouillé, attachant, avec une personnalité, un passé, une vie (ce qui semble être le cas, d'après ce que j'ai lu) alors on s'intéressera à son sort et on aura envie de savoir s'il s'en sort, comment il s'en sort... Je vois cet interrogatoire comme une péripétie, et puis c'est comme ça qu'il rencontre Sujin.
Pour moi, c'est aussi simple que ça.
Après, tu auras des lecteurs qui s'en fichent, et puis d'autres qui s'intéresseront. Et tu écris pour ce que ça intéressera, les lecteurs qui s'en fichent, tu t'en fiches un peu ! |
| | | Invité / Invité Mar 3 Juil 2012 - 16:17 | |
| Revan, cool... je ne pose que des questions. Juste des questions... tu n'avais pas précisé (ou bien, j'ai mal lu, désolée j'ai une nuit de 5h dans les pattes et 12 heures de boulot hier, levée à six heures aujourd'hui, donc possible que je comprenne de travers... ) Et puis, tu connais ton roman sur le bout des doigts, pas nous j'ai pas la vérité, je te dis... et j'ai pas d'opinion tranchée sur ton roman. je ne t'ai pas parlé de cliché, ni que ça ne valait rien. Ce ne sont pas des remises en cause que je te fais, juste des réflexions à chaud qui ne sont p'tre pas pertinentes du tout. a toi d'interroger ton roman et de décider. Tant mieux si ca te sert ce que je dis là, tant pis si c'est pas le cas. Y'a pas mort d'homme et t'as le droit de m'envoyer bouler, pas de souci |
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