L'absence de la technologie numérique dans les romans est un constat que je n'ai pas fait personnellement. Peut-être tout simplement parce qu'il est rare que je lise des romans qui se passent dans les années 90 / 2000.
Lire un auteur contemporain ne suffit pas. Il faut qu'il ait choisi de situer son roman à l'époque actuelle. Du coup, le pourcentage d'oeuvres où l'on peut potentiellement trouver de la technologie numérique doit être plutôt faible.
Un des seuls romans du type que j'ai pu ouvrir récemment exploite très bien le thème de la technologie, sans en faire un artifice (
Dublinesca, Enrique Vila-Matas) : L'action se déroule en 2008, l'homme est un ancien éditeur de talent en dépression latente. Il passe ses journées à glander sur internet, à chercher dans Google d'éventuels articles sur ses anciens auteurs poulains, sur lui ou sa maison d'édition, et il va parfois troller sur les blogs avec une fausse identité quand il trouve les critiques injustifiées.
Il se décrit lui même comme un hikikomori. Ensuite, il se bouge, envoie des invitations par mail à des auteurs avec qui il a travaillé, et part pour Dublin avec eux pour enterrer "l'ère Gutemberg", à qui l'époque actuelle (notamment par le numérique) a donné, selon lui, le coup de grâce.
En quantité, on parle assez peu de cette technologie, mais elle tient un rôle très important dans le roman, quoi que subtil. Du coup, on reconnait très bien l'époque et ses mauvais aspects, et on nous épargne les mauvais artifices comme les conversations msn prolongées ou les SMS qui charcutent la langue. On en parle "naturellement", on en rajoute pas 10 tonnes.
L'informatique, en l'état, c'est froid, accessoire, virtuel, et si ça ne sert par l'intrigue, si c'est juste un décor, alors je préfère qu'on l'utilise avec parcimonie. De toute façon, tout cela bouge trop vite. Mieux vaut rester dans une certaine metastabilité. Facebook risque de se démoder vite, remplacé par autre chose, mais Internet ou l'e-mail a sans doute encore de belles heures devant lui.
Donc là dessus je rejoins tout à fait Tim et surtout Nem.
Moi ce qui m'a souvent gêné, dans les livres, les films, les séries, c'est davantage une mauvaise utilisation de la technologie plutôt qu'une sous utilisation. Quelque part, il y a sur utilisation. - sous exploitation. Quand je vois une scène qui dure 2 minutes où un mec écrit un SMS sur un Nokia 3310, ça me fait rire. Je me dis que, 10 ans plus tard, c'est un grand loupé.
EDIT : pendant que je postais, il y a eu plein de nouveaux messages que je n'ai pas lu