C'est sûr qu'il faut savoir se dire "c'est bon, je peux pas faire mieux sinon c'est du chipotage" ou quelque chose dans le genre. A vouloir trop bien faire, on finit par se dégoûter soi-même.

Je vous trouve un peu fleurs bleues...

En connaissance de ce qui a déjà été réalisé en matière de littérature, en ayant conscience de la difficulté de se faire une place parmi les écrivains amateurs et professionnels en activité, et lucides sur la marge d'amélioration possible et nécessaire pour chacun de nous en matière d'écriture, je crois qu'Or a toutes les raisons d'être exigeant et de se mettre une telle pression.
Probablement un des meilleurs moyen d'atteindre ses objectifs.

Ya pas de mal à être un peu fleur bleue ! Si ?

Oh bien sûr, quand on a écrit son texte, il faut le relire, vérifier les incohérences, les répèt, etc... Faudrait être bête pour envoyer son texte tel quel à un éditeur ! Mais trop réfléchir n'est pas la solution non plus ! Se stresser comme ça c'est le meilleur moyen de se retrouver devant sa feuille blanche... sans savoir quoi écrire ! Et voici... (roulement de tambour) le syndrôme de la feuille blanche !! (applaudissement).

oui mais réfléchir une fois son texte écrit, ben dans l'fond on dit la même chose

C'est bien d'être exigeant, certes, mais de là à se rendre malade à cause de ça :/ (en fait, c'est là que je voulais en venir, c'est une évidence qu'il faut être très exigeant mais il y a des limites )

Ouais faut pas tomber dans l'obsession

Dans l'fond c'est surtout au niveau de l'exigence son problème pas dans la façon, on dirait.

Faudrait que quelqun lui dise que même les meilleurs auteurs écrivent pas des phrases épique de façon naturelle, sans se forcer et sans révision^^

Oui, on est tous d'accord sur le fait qu'il faut se relire mais sans se prendre la tête, sans s'en rendre malade. Mais il faut aussi savoir se laisser porter par ses inspirations, ses rêves... laisser les mots couler tous seuls, sinon où est le plaisir ? Et je pense qu'un auteur peut écrire quelque chose de très bien comme ça, sans avoir besoin de grandes modifs après. Même si c'est pas le texte entier.

bozdodor a écrit:

Mais il faut aussi savoir se laisser porter par ses inspirations, ses rêves... laisser les mots couler tous seuls, sinon où est le plaisir ?

Je crois qu'il faut avant tout penser au plaisir, ou à l'intérêt du lecteur.
Remplir des pages en se laissant porter, en laissant couler, j'imagine (je constate !) que ça doit souvent donner des trucs indigestes.
Que de temps en temps on se retrouve à écrire des passages d'une traite, qu'on garde quelques "belles envolées", je le conçois, après l'exercice d'écriture reste une discipline avec tout ce que ce mot implique.

Ça demande du travail, ce qui n'empêche pas une certaine forme de plaisir.

Je ne pardonne pas à mon couvreur de poser mes tuiles de manière anarchique parce que son métier lui est fastidieux. Je ne pardonne pas plus à l'auteur d'un texte qu'on me soumet (par l'édition, ou même ce forum) de me livrer quelque chose de désagréable, ennuyeux, par manque de travail.

Si c'est vraiment le plaisir intime d'écrire "pour soi", alors tenez un journal intime.

J'accepte d'endosser le rôle du rabat-joie car on s'enfonce doucement dans le consensuel et le commun ici, et je le déplore. (Précision : je ne parle pas d'administration là, mais de la mollesse des membres dont je fais parti)

je ne suis absolument pas d'accord avec toi, Lo. Si j'en crois ma propre expérience je n'ai jamais écrit autrement que d'un trait. Après, il s'agit de peaufiner. Quand j'écris en structurant (chapitres), en réfléchissant (nouvelle) ou pire en calculant (poème) : c'est mauvais, mauvais, mauvais.

L'inspiration, tu connais ?

David a écrit:

je ne suis absolument pas d'accord avec toi, Lo. Si j'en crois ma propre expérience je n'ai jamais écrit autrement que d'un trait. Après, il s'agit de peaufiner. Quand j'écris en structurant (chapitres), en réfléchissant (nouvelle) ou pire en calculant (poème) : c'est mauvais, mauvais, mauvais.

L'inspiration, tu connais ?

Inspiration et travail ne sont pas incompatibles (et puis, c'est quoi l'inspiration, vraiment ? Des idées. Ca ne suffit pas, encore faut-il savoir correctement les traiter).

Peut être que chez certaines personnes le résultat est bon de suite (c'est vrai, ça arrive) mais force est de constater que ce n'est pas le cas de tout le monde, d'où l'intérêt de bosser un bon minimum ses textes.

On est d'accord. Il n'empêche :

Sombres Murmures a écrit:

Un roman ne s'écrit pas, il se vit.

je ne me vois pas écrire autrement. D'ailleurs je n'écris pas autrement. Et à la relecture, quand tout s'enchaine sans incohérence, voir avec des fulgurances, c'est l'apothéose.

Le travail, je laisse ça à Arwen. ^^

Comme disait R. S. (censuré), ce qui compte c'est le premier jet.

Citation :

Inspiration et travail ne sont pas incompatibles (et puis, c'est quoi l'inspiration, vraiment ? Des idées. Ca ne suffit pas, encore faut-il savoir correctement les traiter)

Ben tu viens d'entrer dans notre consensus Lo

Ne nous emballons pas. Je suis d'accord avec Lo sur le fait que l'inspiration ne suffit pas à produire des textes publiables tels quels à moins d'être chanceux ou d'être un génie.

Avoir de l'inspiration et écrire un beau texte c'est très différent.

L'inspiration sert pour les idées, le scénario, les personnages, le concept mais plus pour l'invention initiale qu va faire qu'on a envie d'écrire l'histoire.

Le travail permet de faire en sorte que nous arrivions à communiquer nos idées et, comme dit Lo, à faire en sorte que l'on produise quelque chose de qualité, qui n'est pas ennuyeux, justement.

Inspiration et travail sont deux choses très importantes lorsque l'on veut non seulement écrire mais surtout produire un écrit de qualité, qui plaise aux lecteurs.

Il ne faut pas se leurrer : n'importe quel art exige un travail de fond, un minimum de réflexion, l'inspiration ne suffit pas à faire une oeuvre intéressante (sinon, je serais amplement satisfaite des personnages que je dessine ><)

Après, effectivement, on peut écrire sans avoir envie d'être publié et on peut aussi écrire autre chose qu'un journal intime ou des essais personnels mais il ne faut pas s'étonner, si on ne travaille pas le texte après coup, de produire quelque chose de médiocre.

Donc oui, écrire un roman est très difficile mais quand on a 20 ans, à moins d'être condamné par la maladie ou autre chose, on a le temps de s'améliorer et donc d'éviter de se rendre malade pour arriver à évoluer. Il faut être exigeant mais penser à sa santé aussi

Et si on est impatient d'écrire un best-seller, il faut accepter qu'être écrivain, c'est de faire parfois certains sacrifices (genre passer deux heures par jour à écrire même si on a pas d'inspiration, passer du temps à la bibliothèque ou dans les centres d'archives pour se documenter....)

Personnellement, je préfère pour le moment préparer mon avenir que de passer du temps à écrire, ce qui fait que je ne serai probablement pas publiée avant mes quarante ans, il est même possible que je ne réussisse pas à aller au bout de mes projets. Mais qu'importe, pour le moment, j'essaie de comprendre la technique des autres, voir les inspirations de chacun, je ne reste pas inactive pour autant, j'essaie de me documenter, j'aimerais atteindre un jour un niveau d'écriture correct. Je me sens parfois frustrée mais je pense que la patience est une qualité qui mérite d'être développée.

Un roman, ça ne se fait pas du jour au lendemain, à moins de faire un cauchemar où un barbare vient vous menacer de mort si vous n'écrivez pas un roman sur sa vie.

Et je finirai ce long monologue par un strip de Maliki (auteur de webcomic légalement gratuit sur internet) sur le dessin qui pourrait également s'appliquer à l'écriture :
http://maliki.com/strip.php?strip=105