Citation :

Dans Suicide, le narrateur s'adresse à un ami qui s'est tué d'un coup de fusil. Apparaît peu à peu l'image d'un homme stoïque, délicat et sensible, qui ressemble à l'auteur.

Suicide est une fiction. Vraiment ? Plus on avance, et plus on doute. Il est question de cet ami du narrateur, qui s'est suicidé lorsqu'il avait 25 ans.
Le narrateur s'adresse à lui, le tutoie, lui rappelle des anecdotes, essaie de le comprendre, et rentre peu à peu dans sa peau.

A travers ce livre, c'est l'auteur lui-même qui s'approprie le suicide. Il l'analyse au travers du prisme littéraire, n'explique pas les routes qui mènent à ce geste, mais tente de justifier ce choix.
Le "je" de l'auteur se mélange au "tu", et en lisant la 4ème de couv' on apprend que l'auteur s'est suicidé 10 jours après avoir donné ce manuscrit à son éditeur.

Pourtant, il ne faut pas voir ce roman comme un simple testament de l'auteur. Il y a derrière ce renoncement une certaine célébration de la vie, des petits riens, des échecs du quotidien qui, étrangement, font sourire par leur simplicité.



Voici un extrait ( la première page ) lue par Florent Marchet : https://www.youtube.com/watch?v=LxpPgkSWzZI

Je suis en train de lire Autoportrait, de Levé dont j'ai entendu parler sur SensCritique, et peut-être aussi ici. Par Hobbes ? Je ne sais plus. Je me nourris de ce petit livre, je le picore de temps en temps, quelques pages, c'est tout. Quand je l'aurai fini, je me pencherai plus dessus, c'est fascinant tant le livre est hypnotique et intense.

J'ai aussi entendu parler d'Oeuvres. Là, je ne sais pourquoi, je regarde un peu sur SC le reste de sa production. Puis, comme j'en avais envie depuis quelques temps, je cherche des articles sur lui, l'artiste, l'homme. Du coup, je décide de débuter simple, avec Wikipédia. Et là, j'apprends qu'il s'est suicidé en 2007, "en même temps" qu'il fait publier Suicide. Curieusement, cette nouvelle me touche, et me donne encore plus envie de le lire.

Sur ce, je vais lire d'autres articles sur lui, en attendant que ce fil connaisse un plus grand succès.

Edit : à déplacer dans "par œuvre" ?

Citation :

Il l'analyse au travers du prisme littéraire, n'explique pas les routes qui mènent à ce geste, mais tente de justifier ce choix.

Tu as la critique attrayante, mais le livre l'est devenu beaucoup moins pour moi, quand j'ai lu cette phrase.
On dit que, pour les suicidaires, suffit a leur redonner toute la détermination, un regard en avant, un regard en arrière.
Ne pas avoir vue ce qu'ils voient à ce moment là, c'est être aveugle a leur motivation réelle.
Du coup, ce livre, n'est il pas seulement un essai qui ne dit pas son nom ?
Le livre, tu en parles bien, c'est un sujet qui me prend à la gorge et au cœur, mais je ne l'achèterais pas.

En parlant du coté mercatique de quatrième de couverture, je ne doute pas que ce procédé soit vendeur, aux yeux de certains en tout cas.

2 ans plus tard, me revoilà.

Autoportrait est magnifique. Suicide fonctionne un peu sur le meme principe, mais à la seconde personne.

Oeuvres est vraiment différent, il s'agit d'idées d'oeuvres (littéraires, visuelles, ou autres) qu'il n'a jamais eu le temps/l'envie de créer. Donc on a les idées, et à nous d'imaginer ce que cela donnerait.

Firenze : pour ce qui est de suicide, il s'agit d'un livre "autobiographique" expliquant son geste à l'aide de bribes de vie, pas un essai.

Rask' a écrit:

Je suis en train de lire Autoportrait, de Levé dont j'ai entendu parler sur SensCritique, et peut-être aussi ici. Par Hobbes ?

Je l'ai lu, mais je n'en ai pas gardé de souvenirs impérissables. Le bouquin est plus ou moins passé sur moi, ce qui pose problème d'un côté ou de l'autre quand il s'agit du suicide de quelqu'un. Cela dit, je veux bien comprendre comment et par quel côté il parle à la majorité des gens qui le lisent. M'enfin, je ne pense pas que j'en aurais fait la publicité. Pas lu Suicide, en revanche.

Au passage, je déplace le fil dans la catégorie qui convient mieux.

C'est marrant je re(rere… etc.)lisais Assez parlé d'amour, de Hervé Le Tellier, où il parle d'un certain Hugues Léger, qui n'est qu'un pseudonyme pour Édouard Levé, et ça m'a re(rere… etc.)donné envie de lire Autoportrait. Je vais essayer de me procurer ça !

Vous m'avez filé la bave aux lèvres hier. J'ai acheté Suicide aujourd'hui, et j'aurais acheté toute la biblio du bonhomme (sans en avoir lu une ligne) si elle avait été dispo dans les librairies que j'ai visitées.

Voilà le genre de personnage qui me fascine. J'ai envie de croire que son propre suicide est son oeuvre littéraire ultime. Puisque le livre "Suicide" n'aurait pas la même portée, le même sens : et même aucun intérêt (ou presque) s'il ne s'était pas suicidé après avoir rendu son manuscrit. J'ai commencé le livre et ne suis pas déçu : la mise en abyme est fascinante.

Quelqu'un a parlé de son premier bouquin, "Oeuvres". Une sorte de catalogue où l'artiste répértorie des mises en scènes, des oeuvres à faire : à créer. Pour ceux que ça intéresse, un vidéo traîne sur youtube où l'auteur en lit quelques unes.



Sinon, les premières pages sont dispos sur le site de l'éditeur : http://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=2-86744-910-3

J'ai lu Autoportrait. L'aspect "liste de j'aime / j'aime pas", ou "je crois / je ne crois pas", m'a un peu gênée. J'ai trouvé que certains passages ressemblaient trop à des énumérations dont il y avait peu à dire. Et le fait que je me sois occasionnellement identifiée au narrateur n'a pas pour autant contribué à ce que je trouve le bouquin génial.

Cela dit ... J'ai gardé certaines phrases en têtes, pour leur pertinence, ou leur poésie, ou les deux. En définitive, l'effet du livre est pas si mineur que cela. Je ne sais pas s'il faut le considérer comme un chef-d'oeuvre, mais qu'il arrive à transformer un peu son lecteur est déjà quelque chose.

Par contre, Suicide ne me tente pas, principalement à cause du thème ...