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 Favoriser les gros auteurs ou la prise de risque ?

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fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Un post a été ouvert récemment sur la manière dont les DA sont calculés, et il a été clos très rapidement, ce qui est bien dommage, parce qu'il posait pas mal de questions intéressantes.

En gros le coeur du débat (et ce sont des questions qui reviennent souvent), c'est : nous voulons être rémunérés généreusement pour notre travail. Ce qui est légitime, sauf que le marché est ce qu'il est, l'offre croit, la demande décroit.

On se retrouve donc à devoir choisir entre :

- ce qui est demandé par plusieurs syndicats d'auteurs, un montant de rémunération minimal, par exemple 10% du prix de vente au moins en DA plus une avance de plusieurs milliers d'euros, ce qui aura pour conséquence de pousser les maisons d'éditions à ne prendre aucun risque dans le climat actuel, et donc à ne signer qu'avec des auteurs avec qui elles peuvent se permettre ce genre de rétribution, donc exit les jeunesécrivains au profit des seuls Bernard Werber et autres Marc Lévy,

- accepter des droits d'auteur dérisoires, en-dessous de 5% dans certains cas, voire bien moins, ce qui veut dire que, avec de petites maisons d'édition, un romancier peut se retrouver avec une rémunération de l'ordre d'une centaine d'euros pour toute la durée de vie de son roman,

- accepter de prendre soi-même le risque inhérent à une publication, c'est-à-dire s'autoéditer, et prendre le risque de perdre un peu d'argent ou d'en gagner beaucoup ; cette dernière solution effraie beaucoup d'écrivains qui sont persuadés que leur prose n'acquiert de dignité que si un éditeur pose sa main bénie d'entre les dieux sur le manuscrit, mais en réalité, la seule et unique différence entre un ouvrage autoédité et un ouvrage édité à l'ancienne, c'est que c'est l'auteur qui prend lui-même le risque financier, au lieu d'un tiers externe.

Je pense que les 3 stratégies ont leur place, c'est d'ailleurs la réalité éditoriale actuelle, mais ce qui est certain, c'est qu'on ne peut pas à la fois rémunérer généreusement tous les auteurs et laisser leur chance aux auteurs débutants, pas sans que ceux-ci ne prennent de risque en tout cas.

Alors, sachant qu'on ne peut plus avoir le beurre et l'argent du beurre, vous préférez quoi vous ? Un monde ou seul les gros auteurs ont leur place ? Un monde où les auteurs ont plus de chance d'être publiés mais à des tarifs dérisoires ? Un monde où les auteurs portent eux-mêmes leurs bébés sur le devant de la scène ?
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Je ne crois pas que seule la question des DA influence la prise de risque. D'ailleurs, un truc intéressant à savoir, ce serait si tous les auteurs ont le même pourcentage au sein d'une même ME, mais j'imagine que non, en tout cas pas dans les grosses structures ? Du coup, rien n'empêche une ME de publier une star à 16% et un nouvel auteur à 6%, du coup la prise de risque est moins grande et il y a de la place pour le jeune auteur tout en publiant aussi de la grosse star. Du coup je ne crois pas que ce soit soi "un monde avec que des gros auteurs", soit "un monde avec des petits auteurs mais tous les tarifs sont dérisoires".

Puis on revient à ce que l'on disait dans l'autre sujet : va falloir que ça évolue, peut-être vers le numérique, mais le problème du numérique c'est que le livre est vendu mon cher, donc même si l'auteur a des DA plus importants, au final il gagne moins… Donc développer le numérique, c'est super, mais ça fera pas plus de pépettes.

Les auteurs pourraient aussi tous s'allier et dire "on n'écrit plus jusqu'à ce que le problème soit réglé" mais bon, les éditeurs se tourneraient sans doute vers les traductions.

Reste encore la solution d'accepter de publier le premier roman à 6% en espérant devenir une grosse star Laughing
 
Achene
   
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Étant relativement irrationnel (et sûrement un peu vaniteux) l'histoire de la main bénite des éditeurs est quelque chose qui compte beaucoup pour moi. Pas tellement parce que je pense avoir besoin de cette bénédiction en elle-même, mais à cause du pouvoir que me confèrerait ce front oint envers mon entourage. Car hélas, la plupart de mes connaissances assimilent l'auto-edition à une poubelle de manuscrits refusés des auteurs sans talents (ce qui est faux) et une validation extérieur leur semblerait au contraire la preuve suprême de mon aptitude à être un "vrai" écrivain.

Sauf qu'à force d'écouter des podcasts et de me renseigner sur le sujet (notamment le chat de l'écrivain où chaque intervenant est devenu riche grâce à l'auto-edition et quelques pubs, semble-t-il [plus beaucoup de travail pour avoir un ouvrage pro]) j'ai l'impression que la balance pour un jeune auteur penche plutôt vers l'auto-edition que la micro-édition traditionnelle (où en plus de ne vendre que 53 exemplaires on te demande de passer tous tes samedis au carrefour du coin en dédicace. J'aime avoir mes samedis libres)

Gros dilemme, donc, surtout que dans mon cas j'ai un boulot extérieur qui paye raisonnablement bien et que l'écriture n'est qu'un à côté (donc pas de soucis d'argent), mais qu'en même temps je ne me sens pas près à accepter une édition quasi bénévole par égard pour la profession d'écrivain dans son ensemble.
 
CalédoniaRob
   
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intéressant ce que tu dis achène, alors le juste milieu serait peut être 1 premier roman dans une vraie mini ME pour l’ego, « regardez j’ai reussi à le faire », l’entourage est impressionné et se tait, et suite à ça leur dire, « bon j’ai vendu peu d’exemplaires en 3 ans chez eux, j’essaie l’auto édition apparemment ça gagne mieux », et là apparemment l’auteur serait perçu comme plus légitime à s’auto éditer car il aurait déjà été reconnu par le cercle plus traditionnel et fermé des éditeurs 🤔
 
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Achene a écrit:
Étant relativement irrationnel (et sûrement un peu vaniteux) l'histoire de la main bénite des éditeurs est quelque chose qui compte beaucoup pour moi. Pas tellement parce que je pense avoir besoin de cette bénédiction en elle-même, mais à cause du pouvoir que me confèrerait ce front oint envers mon entourage. Car hélas, la plupart de mes connaissances assimilent l'auto-edition à une poubelle de manuscrits refusés des auteurs sans talents (ce qui est faux) et une validation extérieur leur semblerait au contraire la preuve suprême de mon aptitude à être un "vrai" écrivain.

Sauf qu'à force d'écouter des podcasts et de me renseigner sur le sujet (notamment le chat de l'écrivain où chaque intervenant est devenu riche grâce à l'auto-edition et quelques pubs, semble-t-il [plus beaucoup de travail pour avoir un ouvrage pro]) j'ai l'impression que la balance pour un jeune auteur penche plutôt vers l'auto-edition que la micro-édition traditionnelle (où en plus de ne vendre que 53 exemplaires on te demande de passer tous tes samedis au carrefour du coin en dédicace. J'aime avoir mes samedis libres)

Gros dilemme, donc, surtout que dans mon cas j'ai un boulot extérieur qui paye raisonnablement bien et que l'écriture n'est qu'un à côté (donc pas de soucis d'argent), mais qu'en même temps je ne me sens pas près à accepter une édition quasi bénévole par égard pour la profession d'écrivain dans son ensemble.
De mon côté j'ai trop besoin de reconnaissance pour aller vers l'auto-édition (oui, c'est très con, que voulez-vous) et je ne me sens pas non plus capable de gérer tous les trucs qui vont avec, aka l'URSAF, les devis correcteur/illustrateur/typographe, les pubs, la com', etc. Pas le courage, pas la patience, pas l'énergie… et in fine je ne pense du coup pas le faire bien et donc ne pas vendre plus de 53 exemplaires…
 
Tengaar
   
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   Pensée du jour  :  CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même
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C'est la quadrature du cercle impossible : de plus en plus d'auteurs, de plus en plus de livres publiés, de moins en moins de lecteurs et des revendications toujours plus grandes de chaque composante de l'industrie du livres en particulier les auteurs de vouloir être plus rémunérés.

Tournez ça dans le sens que vous voudrez mais ça ne fonctionne pas. Il faut moins de livres (donc moins d'auteurs rémunérés) et plus de lecteurs si on veut que les auteurs aient un revenu décent.

Reste à savoir sur quel critère on définit ces auteurs ...

PS : Bernard Werber et Marc Lévy sortaient de nulle part avant de devenir des super stars littéraires.
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CalédoniaRob
   
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pardon de revenir sur le sujet comme sur le topic sur les DA mais, je ne suis pas sûr une fois de plus que les choses soient si catastrophiques que ça pour le monde de l’édition en france :

https://i.servimg.com/u/f90/20/42/01/51/293c7810.jpg
 
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Tengaar a écrit:
Reste à savoir sur quel critère on définit ces auteurs...
A priori, les ME commencent à trancher : on voit de plus en plus de livres avec des argumentaires du genre "130 000 lecteurs sur Wattpad" ou "découvrez le phénomène TikTok !", du côté YA. Je pense que, si on allait vers le "moins d'auteurs" on irait vers les auteurs/livres qui vendent bien, les livres adaptés en séries qui ont bien marché, etc. Surtout si les lecteurs augmentent peu ou n'ont pas des types de lecture diversifiés. Et donc on irait vers un monde sans nouveaux auteurs, ou alors des nouveaux auteurs repérés après auto-édition.

CalédoniaRob a écrit:
pardon de revenir sur le sujet comme sur le topic sur les DA mais, je ne suis pas sûr une fois de plus que les choses soient si catastrophiques que ça pour le monde de l’édition en france :

https://i.servimg.com/u/f90/20/42/01/51/293c7810.jpg
Mais, encore une fois, on ne peut pas se fier à l'effet Covid. Dans le premier article, un éditeur dit lui-même qu'il y a "recul de rattrapage" et que donc en gros on va revenir aux niveaux d'avant. Pendant le confinement, je commandais une dizaine de livres tous les mois. Là, je dois être à une dizaine de livres en un an.
Édit : et puis le monde de l'édition tient précisément parce qu'ils prennent des mesures : ils publient plus de livres pour gagner de l'argent (au pif pour expliquer mon raisonnement : pour vendre 1 000 exemplaires, au lieu de publier un livre, ils en publient 10) ; ils se dirigent vers des livres qu'ils sont sûrs de vendre parce qu'ils sont vendus avant d'être écrits (auteurs qui ont de grosses communautés sur les réseaux, livres issus de concours que tu peux estampiller de "lauréat du Prix truc", commandes passées à des auteurs en interne avec des éléments très précis (par exemple deux héros, un garçon une fille, et un animal magique) parce que selon leur étude de marché, c'est ce qui va se vendre…, etc.)


Dernière édition par Enirtourenef le Mer 31 Aoû 2022 - 17:21, édité 1 fois
 
CalédoniaRob
   
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Enirtourenef a écrit:
Tengaar a écrit:
Reste à savoir sur quel critère on définit ces auteurs...
A priori, les ME commencent à trancher : on voit de plus en plus de livres avec des argumentaires du genre "130 000 lecteurs sur Wattpad" ou "découvrez le phénomène TikTok !", du côté YA. Je pense que, si on allait vers le "moins d'auteurs" on irait vers les auteurs/livres qui vendent bien, les livres adaptés en séries qui ont bien marché, etc. Surtout si les lecteurs augmentent peu ou n'ont pas des types de lecture diversifiés. Et donc on irait vers un monde sans nouveaux auteurs, ou alors des nouveaux auteurs repérés après auto-édition.

je suis assez d’accord avec toi dans le sens ce qu’on observe c’est un basculement de l’édition traditionnelle vers un nouveau type de marché et d’auteurs, moi quand j’étais adolescent le young adult ça n’existait pas, il y avait des livres coupés et censuré pour les jeunes, en opposition aux version intégrales, mais basiquement nous on lisait de la SF pour adulte et on voyageait avec philip k dick, bradbury, wells, simak, zelazny etc ( qui était considéré comme un sous genre littéraire à l’époque …) et les rares livres à l’époque adaptés de séries étaient considéres comme de la sous sous sous littérature qu’on ne lisait pas (j’ai essayé une fois un roman des x files et berck … mulder fantasmait sur scully ! 🤮 l’horreur !!!) Mais maintenant il y a une légitimisation de tout un public et une littérature appelée « young adult » c’est plus un basculement du monde de l’édition qu’un immobilisme de sa part.

MAJ

en plus je voudrais ajouter qu’un grand maitre de la SF comme phillip k dick à l’époque, écrivait énormément aussi en son temps pour survivre et manger.
Le YA en france à l’heure actuel est peut être en train de devenir pour certains auteurs aussi une nécessité alimentaire ? Dans le sens, ça a l’air d’être ce qui se vend non ?


Dernière édition par CalédoniaRob le Mer 31 Aoû 2022 - 17:34, édité 1 fois
 
Tengaar
   
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Et paradoxalement, le marché YA aux Etats-Unis est en chute libre. On a facile 5 ou 6 ans de retard sur le phénomène.
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Enirtourenef a écrit:

Puis on revient à ce que l'on disait dans l'autre sujet : va falloir que ça évolue, peut-être vers le numérique, mais le problème du numérique c'est que le livre est vendu mon cher, donc même si l'auteur a des DA plus importants, au final il gagne moins… Donc développer le numérique, c'est super, mais ça fera pas plus de pépettes.
Pas forcément non, il n'y a plus de frais d'impression ou de distribution avec les livres numériques. Ne restent que les parts de l'éditeur, de l'auteur et du vendeur. Je gagne autant sur un livre papier de 150 pages à 8 euros en impression à la demande que sur la version numérique à 3 €, par exemple (en l'occurrence : 2 euros, grosso modo). Après c'est évidemment à l'éditeur de jouer le jeu, en offrant 30% de droits sur le PPHT de la version numérique par exemple.

CalédoniaRob a écrit:
intéressant ce que tu dis achène, alors le juste milieu serait peut être 1 premier roman dans une vraie mini ME pour l’ego, « regardez j’ai reussi à le faire », l’entourage est impressionné et se tait, et suite à ça leur dire, « bon j’ai vendu peu d’exemplaires en 3 ans chez eux, j’essaie l’auto édition apparemment ça gagne mieux », et là apparemment l’auteur serait perçu comme plus légitime à s’auto éditer car il aurait déjà été reconnu par le cercle plus traditionnel et fermé des éditeurs
Je me disais la même chose. Passer par un éditeur traditionnel pour un premier (ou pas premier d'ailleurs) texte et s'acheter une légitimité aux yeux des lecteurs les plus sceptiques, et passer ensuite en autoédition peut être un bon compromis.

Et puis on n'est d'ailleurs effectivement pas obligé de penser uniquement sur des critères comptables et effectivement se dire "m'en fiche de gagner moins, je veux bénéficier du prestige apporté par une édition traditionnelle".

Citation :
PS : Bernard Werber et Marc Lévy sortaient de nulle part avant de devenir des super stars littéraires.

Ils ont eu la chance de tenter l'aventure au moment où il était beaucoup plus facile de se lancer (ce qui ne retire rien à leurs talents respectifs d'ailleurs, mais ils auraient sans doute un peu plus de difficulté à percer aujourd'hui).
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Je préconise la lecture du Rapport Racine, sorti il y a quelques années, pour vraiment voir l'état (déplorable) du statut de l'auteur.e en France. La rémunération n'est qu'un des problèmes pressants.

Je suis pour une rémunération plus importante et plus régulière et systématique : les AT payés, des à-valoir, et mais aussi un accès au suivi de leurs ventes et de leur DA (chose qui est encore vraiment trop laissée au bon vouloir des éditeurs) ; et pour ceulleux pour qui c'est judicieux, une mensualisation des revenus.

Pour autant, je ne suis pas pour les grosses avances de "plusieurs milliers d'euros", ce n'est pas un standard réaliste, ni pour les maisons, ni pour les auteur.es. Entre quelques centaines d'euros et un millier, peut-être, plus selon la taille de la structure et l'estimation des ventes. De toute façon, on n'est pas vraiment au niveau des US où l'à-valoir sert à te faire vivre le temps que tu écrives vite d'autres romans en congés pas payés.

On n'est pas si, si loin des 10%. En moyenne, le standard des maisons est aujourd'hui à 8% pour le papier, et 15-20% pour le numérique il me semble (voir plus, parfois 30%). 5%, c'est souvent pour les bouquins jeunesse dont les auteures (surtout des femmes) sont plutôt maltraitées, à côté des autres littératures. C'est un gros gros soucis, ça, ça mériterait une loi.

Ce qui tue un livre, ce qui fait qu'on gagne moins, c'est l'invisibilité, pour moi. C'est l'absence en librairie, ou sur les sites marchants, donc quitte à garantir quelque chose, j'aimerais qu'on puisse garantir qu'une maison professionnelle puisse se garantir un minimum de présence en librairie et ou grandes surfaces, que la structure puisse louer, ou acheter des emplacements si elles le veulent, que ce soit cadré.


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


Favoriser les gros auteurs ou la prise de risque ? Capture_decran_2021-10-24_a_18.21.26
 
Achene
   
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CalédoniaRob a écrit:
intéressant ce que tu dis achène, alors le juste milieu serait peut être 1 premier roman dans une vraie mini ME pour l’ego, « regardez j’ai reussi à le faire », l’entourage est impressionné et se tait, et suite à ça leur dire, « bon j’ai vendu peu d’exemplaires en 3 ans chez eux, j’essaie l’auto édition apparemment ça gagne mieux », et là apparemment l’auteur serait perçu comme plus légitime à s’auto éditer car il aurait déjà été reconnu par le cercle plus traditionnel et fermé des éditeurs 🤔

Je sais qu'en business il ne doit pas y avoir de sentiments, mais avec une stratégie comme ça j'aurais tout de même un peu l'impression de "flouer" la maison d'édition, qui investit souvent dans un premier roman en se disant que l'ouvrage numéro 1 ne se vendra peut-être pas, mais que les suivants pourront avoir un plus grand succès commercial à mesure que l'auteur se gagne un lectorat. Surtout si ça se passe bien avec la maison en question.
Mais bon, rationnellement, ça a du sens, et je crois que beaucoup de gens font ça justement, ce qu'ils appellent des auteurs "hybrides"

Sinon je rejoins le commentaire sur le rapport Racine, dont les constatations sont tristes et même un peu rageantes sur le statut des auteurs. Il devait y avoir des actions prises à partir du rapport, rien n'a été fait en plus d'un an et demi... (Fun fact : et quand l'état organise des réunions avec "toute" l'industrie, les auteurs ne sont généralement pas invités, l'état considérant que les éditeurs suffisent à représenter ceux-ci.)
 

 Favoriser les gros auteurs ou la prise de risque ?

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