La question est multiple :

En matière de littérature, pensez vous que le sexe de l'auteur a une influence sur son style ?
Si oui, dans quelle mesure ?

Pourra-t-on un jour distinguer, avec une incertitude réduite, un écrit féminin d'un écrit masculin, juste grâce aux indices non explicites laissés lors de la rédaction ?
(Pour rappel, les statistiques permettent de lier des textes entre eux, comme par exemple, les études menées sur la paternité de l'oeuvre attribuée à Molière : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paternit%C3%A9_des_%C5%93uvres_de_Moli%C3%A8re )

Existe-t-il un style masculin et un style féminin ?

Empiriquement, parvenez-vous généralement à distinguer le sexe de l'auteur d'un texte sans le connaître par avance ?

Vous avez 2H.

La société et l'imaginaire sont sexués donc oui.

Citation :

Empiriquement, parvenez-vous généralement à distinguer le sexe de l'auteur d'un texte sans le connaître par avance ?

Sans le connaitre, l'exercice peut s'avérer difficile sans sombrer dans la misogynie.
J'imagine que si celui-ci s'apparente à un pénis muni d'une paire de testicules on peut pratiquement à coups sur estimer que celui-ci est masculin.

A l'inverse un vagin peut être considéré comme féminin (j'évite de complexifier encore plus le débat en entrant dans les nuances).

La véritable question est :
Arrivez-vous à distinguer la quantité de poils pubiens d'un auteur sans la connaitre par avance ?

Jam, ce serait bien que le débat parte pas trop en couilles avant la deuxième page (c'est faisable, peu réaliste, mais faisable) et comme on est pas dans la section flood, si t'as rien à dire, bah, passe ton chemin.

Bon d'accord.
Je me casse (mais ma question était pertinente, on aurait pu en faire quelque chose, voire des crèpes si on avait des oeufs).
Bonne continuation.

La vrai question est : est ce que les filles, ça sait écrire ? Moi je dis que non. (débattez).

Intéressant. Je remarque que, parmi les auteurs que j'ai pu lire il n'y a pas trop longtemps, ceux que j'ai le plus appréciés étaient des écrivaines...

Lian Hearn, Robbin Hobb (qui malgré ce pseudo est bien une femme). Et Margaret Weiss (même si là ça fait longtemps que je n'ai rien lu d'elle).

Dans la fantasy, les auteurs femmes ont une réel reconnaissance (et je n'ai même pas parlé des Anne robillard ou autres J.K. Rowling...).

Je suis persuadé qu'une longue discussion sur le sujet a eu lieu, mais elle était peut-être sur un autre topic qui avait dérivé.

J'avais dû dire quelque chose comme ça: À une époque, j'ai enchaîné les concours de nouvelles, quand j'étais dans les catégories jeunes. Primé ou non, j'allais aux remises de prix, et bien souvent on lisait les 3 lauréats de la catégorie adulte. Et, presque systématiquement, les hommes l'étaient pour des nouvelles dont la chute était drôle ou poétique (presque onirique), alors qu'il se dégageait des nouvelles féminines une forme de noirceur jamais rencontré ailleurs.

Peut-être cela s'estompe-t-il chez les écrivains reconnus, expérimentés et chevronnés ?



(Un truc marrant, ce sont aussi toutes les fois où on est perdu sur la nature du sexe d'un membre de ce forum, s'il a l'habitude d'en changer dans son profil. Comme quoi cela semble parfois difficile de se faire une idée sur les écrits "quotidiens.")

Non, ni style masculin, ni féminin, c'est juste inconcevable à mes yeux. Quant à la question de savoir si l'on peut, du premier coup d'oeil, deviner si l'auteur est un homme ou une femme, c'est une autre question, et à vrai dire je ne vois pas trop l'intérêt de la démarche.

Pour ceux qui croient à ce genre de trucs, pouvez-vous me dire ce qui définirait un style féminin et un style masculin ?

D'accord avec Menear, c'est assez impossible de distinguer les deux.
Sur ce forum et en librairie j'ai lu pas mal de romans dont on aurait bien du mal à deviner le sexe de l'auteur.

On pourrait penser à la littérature féminine (sentiments + fille banale mais en fait très forte et courageuse qui s'en sort toujours + péripéties + beaux mecs), qui vend du fantasme aux ménagères de moins de 50 ans. Mais même ces bouquins sont écrits POUR les femmes, pas PAR des femmes.
Il y a Pancol, Benzoni, Calmel etc, mais il y a aussi Marc Lévy et Musso, qui ont parfaitement compris les rouages du genre.

De toute façon les auteurs de romans de ce type écrivent pour un public précis. Ce qui les pousse à se mettre dans la peau du public en question.
Leur propre sexe est totalement dilué dans tous ces paramètres.


Dans la littérature de l'imaginaire que je connais bien, il y a une majorité écrasante d'auteurs masculins.
Il n'y a que quelques femmes, pourtant elles ont écrit de gros succès.

C'est intéressant, j'aimerais bien savoir si c'est parce qu'à la base le monde de l'édition est un peu misogyne et ne publie que les auteures vraiment trop douées pour les laisser partir ailleurs, ou si ces femmes écrivent d'une manière différente des hommes, qui séduit plus le public.

Je pense que la différence ne porte pas sur le style mais sur "l'écriture" dans son ensemble.

Autant écarter d'emblée la question débile de savoir si l'on peut reconnaître le sexe de l'auteur, parce que c'est plutôt l'inverse qui s'opère à la lecture : on a le nom de l'auteur en tête, qui nous invite à voir de la masculinité / féminité dans le texte.
La question n'est pas non plus de savoir à quel public est destiné un texte, à moins de n'avoir qu'une vision cynique d'une littérature gouvernée par les lois du marché.

Une femme ne parlera pas du corps, du sexe, de la famille, du travail, de la politique de la même façon qu'un homme. La faute à qui ? A la société, un peu, qui nourrit des représentations autour des sexes depuis la naissance. Mais surtout la faute à Dame Nature.
L'inégalité fondamentale est dans l'acte sexuel (par exemple, donner // recevoir), et quand on sait l'importance que cette chose a dans notre psyché...

J'aimerais bien qu'on m'explique spécifiquement en quoi une femme n'aborderait pas un même sujet de la même façon qu'un homme. Il me semble plus pertinent de parler de différences d'appréciation d'individu (évidemment chacun aura sa propre façon singulière d'écrire ou de traiter tel ou tel sujet) que de clivage entre les genres.

Parce que le seul véritable thème d'écriture derrière tous les autres c'est soi et qu'à l'intérieur de soi c'est le sexe qui irrigue tout le reste.

C'est Arwen qui t'a inspiré ?

Hélène a écrit:

Parce que le seul véritable thème d'écriture derrière tous les autres c'est soi et qu'à l'intérieur de soi c'est le sexe qui irrigue tout le reste.

Le sexe ne veut pas forcément dire le genre. D'ailleurs le titre de ce topic devrait être modifié, le terme "genre" convenant mieux me semble-t-il.