|
|
| [½ Nuit 10 Fév.] Extraits | |
| | Nombre de messages : 5683 Âge : 42 Localisation : En confinement dans moi-même. Pensée du jour : La solitude est la patrie des forts. Date d'inscription : 23/04/2010 | Orcal / Déesse du foyer à la retraite Ven 10 Fév 2012 - 19:22 | |
| Vous avez écrit pendant la demi-nuit du 10 Février? Vous aimeriez avoir un retour amical mais honnête sur ce premier jet? Postez-en un bout ici! Les extraits ne doivent pas dépasser 500 mots. Et bien sûr, poster un extrait vous engage à commenter ceux des autres. Pour que ce sujet reste lisible, postez vos commentaires par ici. |
| | Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010 | QuillQueen / Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Ven 10 Fév 2012 - 23:34 | |
| bon, l'extrait fut compliqué à couper, en pleine scène d'action... j'ai fait comme j'ai pu. 488mots, donc, tirés de la deuxième partie de "Qu'Aeliga me soit rendue". Y a de la bagarr-euh ! - Spoiler:
--Occupe-toi du corps, j’y vais. Anité file vers la salle. En arrivant le long du mur blanc de l’espace, il parcourt la foule. Tout à coup, il remarque un type qui n’est pas du tout attentif aux enchères. Certes, il est bien vêtu, mais il se dirige vers la reine d’un pas trop assuré, d’un air trop grave, d’un regard trop intense. Anité se remet à courir, les yeux rivés sur le stylet qui brille entre les doigts du mystérieux grand homme. Quand l’agresseur se redresse à un mètre de Dame Netta, tout le monde s’écarte à grands cris. La reine elle, s’est figée de terreur. En un éclair, Anité glisse entre eux deux et plante de toutes ses forces son poignard dans le torse tendu de l’homme prêt à frapper. Le stylet tinte sur le carrelage, au milieu du silence choqué. L’œil chaotique d’Anité affronte sans remords la rage du transpercé, une tête plus grand que lui. --C-connard, suffoque-t-il. Il s’écroule au sol dans une flaque de sang, comme l’homme du couloir. Le général Youguera surgit de la foule médusée. Sa barbe brune bien soignée est agitée par des tics nerveux. Plus personne n’ose approcher la reine et ses demoiselles, les enchères ont cessé, et soudain tous pleurent, crient, ou se cachent le visage. Au centre du cercle vide, les deux soldats, et le tué. La reine a dégluti, mais reste près de ses compagnes, dans l’attente d’un ordre de ses soldats au sang-froid le plus certain. Le Général échange avec Anité un regard sévère. --Le symbole que tu as vu sous le bras de l’autre était celui des Serpents du Nord. Ils se sont alliés avec la famille Netta à l’époque où deux familles puissantes se disputaient la Capitale. Normalement, ce groupe est dissout depuis au moins cinquante ans. Quel âge avait ton adversaire ? --Sûrement moins que cinquante ans, grogne Anité, Alors les Réguis ne sont pas les seuls à en vouloir à la reine. A moins que ce ne soit une alliance. Général Féjole les a aussi rejoints. --Je vais protéger la reine et ses demoiselles le temps de les faire évacuer. Si ce sont bien les Serpents du Nord, ils fileront par derrière dès qu’ils se sentiront repérés. Il faudrait au moins en trouver un autre sur le tas. --Impossible, objecte l’autre général. Anité se remet droit. --Laissez-moi faire, je m’en charge. Il parcourt la foule, au ralenti, alors que les gens s’écartent dans un sursaut sur son passage. Il dégaine subrepticement son AR35, le temps de se remémorer les têtes de cette horrible nuit. Ses yeux ne sont plus qu’un mince filet noir, tels des viseurs. Il aperçoit tout à coup un homme d’un certain âge, avec une cicatrice à la joue… un double menton… -J’en ai repéré un, préparez-vous à poursuivre les autres, maugrée-t-il vers son micro. --« Compris » répond Goune.
|
| | | Invité / Invité Ven 10 Fév 2012 - 23:35 | |
| Je ne me suis pas inscrite : migraine terrible depuis deux jours, mais j'ai réussi à sortir un p'tit quelque chose. Un bout d'interrogatoire extrait du roman "une rose pour Gaza" Les choses deviennent nettement moins agréables pour Salim. - Citation :
« Salim… Je n’aime pas qu’on se moque de moi. » Sourire Colgate est venu te donner un coup de main. Et il a entamé ce nouvel interrogatoire à sa façon. À peine étais-je assis sur ma chaise, pas encore débarrassé de mon bandeau, qu’il m’a accueilli avec une énorme baffe. À coté d’elle, les claques de Crane chauve ressemblent à des caresses. J’ai dégringolé de mon siège, complètement sonné, sans comprendre ce que j’avais fait pour mériter un tel traitement. Avais-je trop trainé à poser mes fesses ? Avait-il pris ma grimace de douleur pour un rictus moqueur ? « Tu te fous de nous dans les grandes largeurs, m’explique-t-il, l’air furieux. Depuis le début ! » Je proteste. Je ne comprends toujours pas. Qu’ai-je donc fait pour donner cette impression ? J’ai accepté de répondre à vos questions, non ? « La ferme, petite bite ! » Je n’ai pas récupéré mes vêtements. Mis à part ce morceau de tissu sur les yeux, je suis à poil. Exposé à tous les courants d’air, j’ai froid ; mes couilles doivent se ratatiner, mais je ne me soucie pas vraiment de cacher ma pudeur. « Assis ! » J’obéis, tant bien que mal. J’ai des vertiges. Mes poignets ligotés dans le dos ne m’aident pas. À peine réinstallé sur la chaise, une deuxième claque me jette à terre. Dans l’autre sens.
- Citation :
« Tu te réveilles, le clebs ? » Oui… Je crois. Je n’en suis pas très sûr. Où suis-je ? Allongé sur le dos, je ne vois que les rayons blancs des néons alignés sur un plafond gris. Et quelqu’un, ce mec qui me parle en hébreu, m’oblige à plier les jambes, à écarter les cuisses et me pose un truc lourd, froid et humide sur le bas-ventre. Là où ton pied a explosé ce qui était encore mes parties génitales quelques minutes plus tôt. « Garde ça sur tes couilles, dix minutes. » Sous mes doigts, je sens un sac plastique rempli de glaçons. Ça soulage un peu, y compris mes phalanges mises à mal par ces menottes dont on m’a enfin libéré. Je tourne un peu la tête et découvre Sourire Colgate qui joue aux infirmiers avec moi. Tu as disparu de la pièce, ma mère aussi. Je crois. « Je n’ai pas tout compris, mais y’a rien de pire que des histoires de fesses entre copains », me fait-il, l’air soudain amical. Visiblement, vous avez décidé d’inverser les rôles. C’est toi le méchant et lui le gentil à présent. Toi qui cognes et lui qui soigne. « C’est pas mon pote ! » Pourquoi je dis ça à ce mec ? Son sourire s’élargit. Il me tape sur le genou, du plat de la main, comme il le ferait d’un ami, avant de se relever. « Après ça, c’est certain ! » Il se réinstalle sur ta chaise, la fait tourner sur son pivot et me considère, les jambes croisées, avec son air presque sympathique. D’un coup, je réalise que je suis là, les cuisses ouvertes devant un homme qui ne se gêne pas pour lorgner ce qu’il y a à voir. Malgré la douleur, je me redresse et m’assied, comme je le peux, grimaçant. |
| | Nombre de messages : 435 Âge : 36 Localisation : Melun (77) Date d'inscription : 17/02/2011 | Skaar / Pour qui sonne Lestat Sam 11 Fév 2012 - 0:20 | |
| Bon, évidemment c'est du premier jet. (J'ai toujours aimé les sous marins. Mon premier texte en mettait un en scène ). Petit préambule (ça se passe à peut près au milieu du roman): Konor et l'équipage du Lucky Bird ont atterrit sur une planète majoritairement recouverte d'océans en déjouant un blocus militaire. Mais les soldats locaux chargés de les retrouver tombent dans une embuscade. L'un des survivant guide alors le Bird vers un rendez-vous en mer avec un sous-marin. - Citation :
- - Et pourquoi il ne communique pas par radio ? On est aveugles par ce temps, impossible de se repérer !
Konor était obligée de crier pour se faire entendre, même équipée du casque. La mer était déchaînée. Comme Daryn l’avait prédit, le vent s’était amplifié et les vagues faisaient des creux d’une dizaine de mètres. Pour ne rien arranger, la pluie tombait à torrents. Salynski pilotait en visuel, mais l’œil artificiel de Konor restait leur instrument le plus puissant – raison pour laquelle elle s’était à nouveau exposée au mauvais temps en ouvrant la porte frontale de la soute.
- Dans la minute qui suivrait, la flotte en orbite nous repèrerait et nous pilonnerait. - Si on plonge, ce sera le cadet de nos soucis ! - Vous bilez pas, c’est lui qui nous trouvera.
Un éclair illumina soudain la scène. L’océan sembla un instant se figer, comme une immense toile holographique. Les éléments déchaînés étaient toujours d’une beauté extraordinaire songea la franche-marchande, aussi bien sur une planète que dans l’espace.
Cela faisait plusieurs minutes que l’heure de rendez-vous était dépassée. La deuxième fois de la journée. Si seulement ils pouvaient avoir un peu plus de chance … Comme pour répondre à sa prière silencieuse, son œil artificiel vit se former une forme sombre sous la surface de l’eau.
- Contact sur bâbord arrière, cria-t-elle. A deux-cent mètres !
Sous son regard aiguisé, le sous-marin fit surface. Il ne le fit pas à l’horizontale, comme elle s’y attendait. Sa large proue perfora la surface de l’eau et s’éleva, presque à la verticale, dévoilant ce qui ressemblait à une large gueule – comme un poisson qui chercherait à gober un insecte au ralentit.
Le spectacle fut grandiose. Il s’éleva d’une cinquantaine de mètres au dessus des eaux, sembla s’immobiliser un instant dans les airs, avant de retomber lentement vers l’horizontale. Il s’écrasa de toute sa masse sur les vagues et les brisa comme si de rien n’était. Le submersible sembla s’enfoncer à nouveau dans la mer déchaînée, mais il reprit finalement de la hauteur et se dévoila au ciel de toute sa longueur.
Sa surface émergée était légèrement bombée, comme un cigare aplatit, et seul un château au design élancé qui se dressait sur le dernier tiers venait rompre la monotonie de l’immense structure.
|
| | | Invité / Invité Sam 11 Fév 2012 - 10:59 | |
| Tu as déjà lu Octobre Rouge de Tom Clancy ? Si tu aimes les sous-marins, ça devrait te plaire Chose rare dans Iota Basileus : de l'action ! (Trois pour le prix d'un, je dois avoir légèrement dépassé la limite des 500 mots). Bon pou rappel : Liam et Naomi, amnésiques, cheminent dans un monde dévasté pour rejoindre le District de Columbia. Il n'y a pas âme qui vive jusqu'à ce qu'ils découvrent dans un village deux cadavres horriblement mutilés. La nuit suivante, plusieurs personnes pénètrent dans la maison où ils ont trouvé refuge. - Citation :
- Liam s’engouffra dans la chambre, y entraîna Naomi avant de fermer la porte. Il cala une chaise contre la poignée puis déplaça la commode. Il grimaça sous l’effort mais réussit à se faire mouvoir cet antique meuble. De la poussière s’éleva sous les coups répétés qu’il envoyait à la commode ; il faillit éternuer dans ce nuage grisâtre mais se retint de justesse. De l’autre côté de la porte, l’escalier gémit sous les pieds des intrus. Ils s’étaient précipités à l’étage dès que le coup de feu avait claqué comme un appel à la mort elle-même. L’un d’eux tenta d’actionner la poignée, sans succès. La porte subit alors leurs assauts. Des coups de boutoir furent donnés à cette vieille porte. Il craignait que la porte, trop vieille, ne cède ; mais cette dernière tint le choc, malgré les coups répétés.
Liam battit en retraite tout en protégeant de son corps Naomi. La jeune femme avait rassemblé leurs affaires. Ils ont réussi à s'échapper. - Citation :
- Liam prit la main de Naomi dans la sienne et l’entraîna vers la route, vers le nord et leur salut. Des jurons retentirent, les faisceaux s’agitèrent. Des aboiements percèrent le voile nocturne et assaillirent Liam comme de multiples épines sur une plaie à peine refermée. Liam s’arrêta au beau milieu de la chaussée et jeta un regard inquiet en arrière. Les faisceaux des lampes farfouillèrent le long de la haie puis s’immobilisèrent. Jusqu’à ce qu’elles s’estompent l’une après l’autre. Les six torches repérées rejoignirent l’obscurité de cette nuit sans lune. Un hurlement canin déchira les ténèbres à nouveau, plus proche qu’auparavant.
Ils avaient à peine mis deux cents mètres entre eux et leurs agresseurs. Aidés de chiens, ils ne parviendraient pas à les semer dans les bois. Et ils n’échapperaient pas longtemps à leurs poursuivants. Leurs possibilités se réduisaient en lambeaux à mesure que les secondes s’égrenaient. Liam fonça à vive allure en direction des collines en entraînant Naomi. Elle soutenait l’allure qu’il lui imposait sans broncher Alors qu'ils avaient l'avantage, leurs poursuivants abandonnent la partie sans que Liam et Naomi ne sachent pourquoi. Ils continuent puis se dissimulent dans une vieille grange (Dédicacé à Orcal ) - Citation :
- Liam enlaça la jeune femme, qui continua de pleurer, la tête enfouie dans son cou. Il sentait les larmes couler le long de sa jugulaire, ses mains étreindre son dos. D’une main maladroite, il caressa ses cheveux pour l’apaiser et se surprit à apprécier le contact de ses doigts sur la chevelure, puis sur son oreille et enfin sur sa joue. À mesure que sa main se rapprochait de la peau d’albâtre, les larmes cessèrent d’imprégner le col de son tee-shirt ; Naomi releva la tête et croisa le regard de son compagnon.
Sous la faible lueur d’une bougie, il admira les reflets dans ses yeux où se mêlaient des teintes vertes et brunes. La jeune femme gardait des traits de son ascendance japonaise, mêlés à ceux d’une ascendance européenne ; et ce métissage la rendait encore plus attirante. Il déglutit, incapable de détourner le regard de son nez et de ses lèvres, si tentantes. Il sentit les doigts fins de la jeune femme remonter le long de sa nuque, puis s’y arrêter. Liam déglutit et céda enfin. Il se pencha et effleura les lèvres de Naomi. Leurs souffles se mêlèrent également. Enlacés, ils apprécièrent ce baiser, venu apaiser leurs peurs et les tensions qui animaient leur cœur. |
| | Nombre de messages : 5683 Âge : 42 Localisation : En confinement dans moi-même. Pensée du jour : La solitude est la patrie des forts. Date d'inscription : 23/04/2010 | Orcal / Déesse du foyer à la retraite Sam 11 Fév 2012 - 14:20 | |
| Je sors enfin d'un passage difficile. L'Envol des Cendres, partie III.Anjali et les suivantes de l'escorte de Näoreen ont été enlevées par les Frondeurs et emportées dans les profondeurs de la forêt. Grâce à son Rhë, la Grâce retrouve leur campement. Dorlei, sa jeune suivante, est en train d'être abusée par trois hommes lorsque Näoreen s'approche de la tente par derrière. D'autres hommes à moitié ivres trépignent devant l'entrée. - Citation :
- Les deux autres Frondeurs s’étaient avachis sur le côté, le membre flasque et le corps détendu. Le regard éperdu et rageur de Dorlei croisa l’un d’eux ; étendu au pied du mur de toile, l’homme au profil d’aigle souriait d’un air appréciateur et hochait la tête à la cadence des reins de son chef.
Une lame jaillit de la toile de tente, creva la nuque du brigand et se retira aussitôt. Il mourut sur le coup et en silence, les yeux grands ouverts plongés dans ceux de la suivante. Une mince tache pourpre fleurit à l’endroit où le fil d’acier avait léché la toile. Aucun des deux autres n’avait vu la scène.
Näoreen resserra sa prise sur l’épée, tremblante de rage, encore sous le choc des souvenirs qui avaient envahi son esprit lorsqu’elle avait rhëvé Dorlei. Elle avait tout vécu, tout ressenti. Dans les moindres détails. Le flux d’informations avait été tellement dense que sa vue s’était obscurcie quelques secondes. Et alors qu’elle s’attendait à ressentir un brasier de fureur, un gel mortel s’était répandu dans ses veines. Froid, lisse, redoutable. Elle s’était retournée et avait frappé l’homme le plus proche. Il se trouvait juste derrière le ciré, à un bras à peine de distance. Son Rhë lui révéla que les deux autres ne s’étaient aperçus de rien. Elle ne pouvait tuer les deux autres de la même manière sans se faire remarquer ; il lui faudrait passer sur le côté du pavillon de fortune, et même si l’obscurité régnait encore, les hommes qui patientaient devant l’entrée pourraient la remarquer. Et à chaque seconde augmentait le risque que le Frondeur assassiné soit découvert par ses comparses. Et Dorlei. Ma petite Lei. Pas une seconde de plus elle ne doit vivre cela. Näoreen s’aplatit au sol, souleva carrément la toile et en un clin d’œil roula à l’intérieur. Elle buta contre le mort et se releva d’un bond. L’homme à genoux qui violait toujours Dorlei avait les yeux fermés et gémissait de plus en plus fort, imperméable à tout ce qui pouvait se passer autour de lui. Un geste fluide lui trancha la gorge. Il ouvrit grand les yeux et la bouche, en un cri muet, et porta les mains à son cou. Näoreen empoigna ses cheveux immondes et approcha son visage tout près du sien. Un millier d’imprécations terribles se bousculaient sur sa langue ; finalement, tandis que l’homme s’étouffait dans son propre sang, elle retroussa les lèvres, avança les crocs et cracha, comme seuls les félins savaient le faire. Voilà ma pire injure. Aucun mot, aucune langue des hommes ne saurait transcrire ce que je ressens. — Eh ! L’autre Frondeur, à moitié nu, émergeait de la somnolence dans laquelle le coït et l’alcool l’avaient plongé. Il n’eut pas le loisir d’appeler des renforts ; Näoreen lâcha le moribond qui s’écroula en gargouillant et abattit son arme sur le dernier Frondeur, avec une telle violence que sa tête se détacha à moitié des épaules. |
| | Nombre de messages : 3865 Âge : 27 Date d'inscription : 12/07/2011 | Nywth / Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur. Dim 12 Fév 2012 - 15:26 | |
| Je suis désolée de poster aussi tard.Hématomes, chapitre 5. Liliane essaie d'échapper à ses poursuivants et compare sa fuite à un jeu. Jeu dont elle organise les coups et dont on a des extraits. - Citation :
- Elle s’arrêta. Se prit la tête entre ses mains et hésita à se la fracasser contre un mur. Au moins, si ses idées tombaient sur le sol, le ricochet les éclaircirait en rouge.
Réfléchis. Par Delb, réfléchis ! Les marges devaient être dans la ville depuis au moins cinq bonnes minutes. S’ils la cherchaient – ce qui était presque sur – ils la trouveraient sans peine. Car cette cité était leur terrain de jeu, un échiquier qu’eux seuls pouvaient percevoir. Elle pouvait toujours essayer de leur échapper ; ils savaient où se trouvaient les cases blanches et les cases noires, tandis qu’elle voyait tout en gris. Sa seule solution était de tricher, de falsifier leurs règles et de jouer selon les siennes pour les berner. Ils pouvaient deviner où elle se cachait ? Liliane ferait en sorte de ne pas se trouver où elle devrait être. Et elle avait deviné comment ils la repéraient. La paume de la main ne suffisait pas ; trois gouttes de sang couleraient, et la plaie serait ensuite inutilisable. Elle leva son poignard, le plaça sur le pli de son coude et trancha la peau d’un coup net. Se retenant d’hurler, elle serra les dents, et secoua doucement son bras. Les cases de l’échiquier se teintèrent de rouge. A nous trois, ou cinq, ou sept, ou mille. Vous pouvez être autant que vous voulez : c’est moi qui écris les règles du jeu, maintenant. Elle s’enfonça dans l’obscurité. *** Virage à gauche. Virage à droite. Elle courrait toujours. Ils avaient bien faillit la rattraper, mais elle avait reprit la distance. Inspiration. Elle était le cavalier puis le fou, tandis qu’eux se réduisaient progressivement dans le rôle de pions obligés de courir derrière elle. *** Liliane abandonna les derniers monceaux de planche dans l’ombre d’une ruelle et sera contre elle les pics de bois qu’elle avait taillé. Elle fit couler un peu de son sang dessus et les disposa méthodiquement de façon à ce que les Marges tombent dessus. Je suis la reine, ma vie est le roi. Vous, vous n’êtes rien. *** Virage à gauche. La jeune fille marchait, tête baissée sous un châle dérobé quelques instants plus tôt. Son poignard laissait des gouttes vermeilles sur le sol et son bras l’élançait douloureusement ; malgré tout, elle savait qu’elle les avait semés. Ils abandonneraient bientôt. Echec. *** Perchée sur le toit d’une maison, rendue invisible par les contreforts des tuiles et le soleil qui brillait derrière son dos, Liliane observait les six silhouettes – deux couvertes de sang – qui sortaient de la ville. Les portes se refermèrent derrière eux tandis qu’elles s’éloignaient. L’atmosphère de la ville s’apaisa, et bientôt, quelques cris acclamations timides s’élevèrent. Sans morts ni cadavres. Et Mat.
|
| |
|
|